Publié dans BD, Bouquinade

Son odeur après la pluie (Cédric Sapin-Defour/José Luis Munuera)

Amis du jour, bonjour !

C’est un fait, je ne suis pas lectrice d’essais ni de témoignages. Aussi n’ai-je pas, lorsque le livre de Cedric Sapin-Defour est sorti, été plus attirée que ça par cette déclaration d’amour d’un maître à son chien. Un texte qui racontait le deuil, mais aussi la joie, la vie, la liberté… Reste que franchement, ça ne me disait rien… Mais, mais, mais… Mais José Luis Munuera, et tout a basculé.

Le Pitch :
La vie de l’auteur, Cedric Sapin-Defour, sa passion pour l’escalade, et surtout, l’amour qu’il porte à ses compagnons de vie à 4 pattes. La rencontre avec la femme de sa vie, les amitiés qu’il crée, et la vie si éphémère de ces petites bêtes qui nous accompagnent dans les meilleurs et les pires moments…

Mon avis :
Je suis ravie de ne pas avoir lu cette histoire sous sa forme d’essai. Sans le trait vivant et tendre de Munuera, je ne suis pas certaine que j’aurais apprécié le personnage. Cédric Sapin-Defour, s’il est honnête sur ses points de vue et son comportement, n’en reste pas moins assez détestable. Condescendant et à la limite de l’irrespect parfois, si je peux comprendre que le monde qui l’entoure l’exaspère, je ne suis pas certaine que son attitude soit le meilleur moyen de faire entendre ses points de vue. Il devient charmant à travers le regard de ses voisins, de sa compagne, et bien sûr, de son chien, qui parviennent à tirer le meilleur de lui.

Les planche de Munuera sont, comme toujours, le gros point fort de cet ouvrage. Tantôt silencieuses et douces, elles savent traduire par la couleur, le trait, et cette sorte de vie qu’il insuffle à son dessin, les nuances d’une palette d’émotions qui va du bonheur simple au chagrin le plus profond. C’est intelligemment retranscrit, et la rencontre entre le texte et l’image se fait de manière incroyablement fluide. Bref, je vous recommande la lecture de cette bande-dessinée, que vous aimiez ou non les chiens (team chats ici) ou l’escalade (team no sport ici), parce que c’est une belle aventure humaine…

Pour info :
éditions Le Lombard (2025), 136 pages

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : canicule

Ami du jour, bonjour !

Ca y est, maintenant, c’est bon, tout le monde a fait sa rentrée, et une nouvelle routine année scolaire commence. C’est pour moi l’occasion de revenir un peu par ici, ou en tout cas plus régulièrement que ces dernières semaines, avec un mot qui n’est plus tout à fait d’actualité… quoi que, quand tu rentres chez toi à pied, tu les sens les 35°C !

Le mot du jour : canicule

Si tu ne sais pas que je suis en train de lire Le Fléau de Stéphen King, c’est que tu ne suis pas très bien ce qu’il se passe sur la page Facebook, et sur Insta, ou que tu ne me croises pas sur le chemin du boulot ou dans les embouteillages du soir, le nez dans mon bouquin. Je te jure, ça a un rapport. L’autre jour, donc, je lisais tranquillement, et je tombe sur un passage où l’un des protagonistes parle de la canicule. « Fichtre » me dis-je, « il faut impérativement que je vérifie tout ça, et le cas échéant, que j’en fasse un billet ». Ni une, ni deux, je tape sur mon clavier, et, merci le TLFI, je trouve ce que je cherche.

Canicule vient du latin canis qui veut dire « chien » (mais si, tu connais, comme dans la race canine… les chiens quoi !) Le rapport entre les litres d’eau que tu perds quand il fait 40°C et ton compagnon à poils ? Il se trouve qu’il existe une constellation qui se nomme Sirius, ou plus communément le Grand Chien. L’étoile principale de cette constellation s’appelle Canicule (« petite chienne », si on veut).

Tu ne vois toujours pas le rapport ? Et tu as raison, parce qu’il faudrait être un mordu d’astronomie pour savoir que la constellation du Grand Chien, Sirius, se lève et se couche en même temps que le Soleil (donc tu ne la vois pas, puisqu’il fait jour) pendant la période où il fait le plus chaud dans l’année. La période a donc été associée à cette constellation, dont l’étoile désigne aujourd’hui par extension toute période de très forte chaleur. CQFD.

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Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : une histoire de chien chinois

Amis du jour, bonjour !

L’autre jour, je parcourais mon fil d’actu Facebook, qui m’informait sur la relation entre les prénoms du nouveau petit prince britannique et Harry Potter, lorsque je suis tombée sur un billet du Projet Voltaire (allez jeter un œil, on vous y parle orthographe, mots bizarres et certif orthographique).

Le billet se composait d’une image que se partageaient deux mots.

Le(s) mot(s) du jour : sinophile / cynophile

Ah ouais, le gars qui kiffe le ciné ! Non, j’ai pas dit cinéphile, j’ai bel et bien parlé de deux homonymes (des mots qui se prononcent de la même manière).

Le premier, sinophile, désigne un amateur de culture chinoise, et de tout ce qui s’y rapporte. Le gars qui rêve d’aller manger du riz à Pékin (ouah, le gros cliché de naze !). D’ailleurs, le préfixe sino– peut s’appliquer à un million de trucs. Genre un film d’origine chinoise et canadienne sera un film sino-canadien, etc.

Le second, cynophile, désigne quant à lui… un amateur de chien ! Et oui, tu kiffes nos amis les canidés, ça a aussi un nom ! Et comme on ne dit pas un chientophile… Là encore, le préfixe cyno– peut s’employer dans divers contextes ; par exemple, la cynographie (oui oui, ça existe) est l’histoire naturelle des chiens. Un cynographe est celui qui étudie cette histoire. Et nos amis les chinois, puisqu’on parlait d’eux, sont réputés (encore ce foutu cliché) pour être cynophages : manger du chien.

En gros, si tu veux te la péter sans faire mémère parce que tu kiffes Milou et Rintintin, tu ne dis pas « j’adore les chiens », mais « je suis cynophile », c’est plus la classe quand même !

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Publié dans Bouquinade, Roman

Jules (Didier Van Cauwelaert)

Amis lecteurs, re-bonjour !

Je continue de surfer sur cette vague de fraîcheur avec un texte plein de tendresse et de routines cassées, repéré sur la table basse de mes beaux-parents, offert par mon amoureux (très à l’écoute).

jules

Sarakontkoi ?
Zibal est un homme entre deux âges. Enfant adopté, petit génie surdiplômé et grand inventeur, il pourrait être riche. Mais, pas doué pour le bonheur, il préfère la facilité et vend des macarons à l’aéroport d’Orly. C’est là qu’il rencontre Alice, une jeune aveugle sur le point de s’envoler pour subir une opération des yeux, et Jules, son chien d’aveugle. L’opération étant un succès, Alice doit se séparer de Jules, affecté à un autre aveugle. Mais le chien ne l’entend pas de cette oreille : en quelques jours, il fugue, retrouve Zibal, lui fait perdre emploi et logement, et chamboule son quotidien si bien rangé. Il ne reste alors plus qu’une solution : retrouver Alice.

Ca parle d’identité, de perte de repères. Ca parle de vivre sa vie, d’aller de l’avant. Au-delà de la déchirure lorsqu’Alice est forcée de se séparer de Jules, de la merveilleuse intelligence de ce fidèle animal, il y a un homme et une femme, effrayés par leur potentiel. Et il y a ce chien, qui ne demande qu’à aimer, qu’à aider.

Tenpenskoi ?
Merveilleuse simplicité du récit, des personnages, du texte. Comme si tout était naturel. Je trouvais déjà le résumé sympa, mais là, je suis comblée ! Ce livre passera entre vos mains comme une journée dans votre vie. Mais lorsqu’on vous en reparlera, vous ne pourrez vous empêcher de sourire, comme à l’évocation d’un souvenir d’été, un après-midi à ne rien faire sur une plage balayée par une douce brise. Un auteur primé du Goncourt qui reste abordable.

Pour info :
éditions Albin Michel, collection Romans Français, 288 pages, 19.50€ chez votre libraire