Publié dans Highway to FIV

Les pages qui tournent

Salut les copinous !

Comme mon intro doit vous le révéler, je ne vais pas parler bouquin dans cet article. Et quand je ne parle ni zéro déchet, ni bouquin, c’est que je vais parler FIV.

Ce billet sera le dernier sur le sujet. Parce que la FIV, pour nous, c’est terminé. On parle du courage des femmes qui persévèrent, celle qui drainent leur corps fatigué de toute énergie, quittent nos frontières pour tenter leur chance ailleurs. Amies d’infortune, à vous qui attendez votre prochaine date, à vous qui vous piquez tous les soirs, à vous qui vous retrouvez nue devant 4 internes qui ne vous ont même pas dit bonjour, qui n’écartez pas les jambes correctement, qui êtes « trop crispées alors on voit rien », à vous qui mourez d’envie d’acheter un test de grosses précoce, à vous qui recevez des conseils que vous n’avez pas demandés, à vous dont tous les amis connaissent quelqu’un pour qui ça a marché, à vous qui n’osez pas en parler de peur de ne pas recevoir le soutien dont vous avez besoin. À vous, j’envoie toutes mes pensées. Mais aujourd’hui, je vais vous parler du courage de celles qui abandonnent.

Pour comprendre la difficulté de cet abandon, il faut comprendre que l’échec et moi, on se côtoie très peu, je vous en ai déjà parlé. Bonne élève, employée appliquée, épouse heureuse et femme (presque) accomplie, l’échec est un gus que j’ai rarement croisé dans ma vie. Les rares fois où ça m’est arrivé, ma maman a cru que je m’en relèverai pas. Mais ce qui fait notre force, c’est aussi notre capacité à nous relever. Peu importe le temps que ça prend. Et croyez-moi, on se relève. Mon plus gros échec, je l’ai partagé avec vous, étape par étape : ne pas parvenir à être mère.

Formulé comme ça, on comprend la culpabilité que l’on éprouve vis-à-vis de nous-mêmes (et de notre conjoint). Parce que c’est bien notre propre jugement qui nous fait le plus de mal. Nous sommes celles qui ne sont pas, celles qui ne peuvent pas. Celles qui n’ont pas. Celles qui ne comprennent pas la fatigue, les nuits blanches, les inquiétudes. Nous sommes celles à qui on dit « profite, tu verras, tu seras moins enthousiaste une fois qu’il sera là » (si si, je vous jure).

Il y a un peu plus d’un an, nous avons dit stop. Stop à la pression. Stop à l’anonymat des salles d’attente. Stop aux branlettes aseptisées, aux cycles détruits puis forcés. Stop à la douleur. Et stop à l’absence, à ce trou béant que laissait cet enfant que, j’en étais sure, nous n’aurions jamais. C’est aussi à ce moment-là que ma petite sœur nous a appris sa grossesse. Elle portait non pas une, mais deux petites vies. Et j’ai su que ça me suffirait. Que ma sœur m’aimait assez pour me laisser une petite place à ses côtés. J’ai commencé à comprendre que ma vie avait sa propre valeur, enfant ou pas. Qu’elle pouvait être remplie de tellement d’autres choses, à commencer par nous. Cette épiphanie a d’abord allégé, puis totalement supprimé le poids que je faisais peser sur nos épaules. Je pouvais être tellement d’autres choses qu’une maman !

Dès lors, nous avons pu prendre du recul, réfléchir à avoir non pas l’enfant que nous devions avoir, mais l’enfant que nous voulions avoir. Après concertation, nous nous lançons dans une autre aventure : celle de l’adoption. Sans pression cette fois. Nous sommes sereins. Après ce que nous avons traversé, nous n’avons plus rien à prouver à qui que ce soit, et du coup, nous ne sommes plus ces potentiels parents désireux d’impressionner, ces premiers de la classe avec leur dossier bien ficelé. Nous suivons notre chemin, à notre propre rythme.

La vie emprunte des voies mystérieuses. J’aime à penser que rien n’arrive par hasard, que nous sommes exactement là où nous devons être, et que notre route est parsemée de rencontres que nous devons faire, de projets que nous devons avoir. Et lorsque cet enfant viendra, s’il vient un jour (pas dans les 2 prochaines années puisque c’est le délai pour la procédure d’agrément), nous serons prêts. J’ai cessé de me donner des deadlines, et je me laisse porter. C’est cool aussi.

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Une pause s’impose

Salut les loulous !

Quoi, déjà un nouveau post FIV ? Quelle célérité !

Un billet un peu spécial aujourd’hui. Chéri et moi avons décidé de faire une pause. D’arrêter d’essayer. De nous donner une chance de vivre. La journée d’hier a été très difficile. Je n’avais pas pleuré à l’annonce de la mauvaise nouvelle, et j’étais plutôt fière de moi. Mais chassez le naturel, il revient au triple galop. Et en pire !

En pleurant, je parle beaucoup, je dis des choses que je ne savais même pas que je pensais. C’est pénible pour Chéri, qui aimerait tant que j’aille bien. Mais tout sort d’un coup, comme quand tu parviens à te moucher alors que tu as le nez bouché depuis quelques jours. Il s’avère que j’ai trop mal. Mal dans ma tête. Mal à mon cœur. Mal dans mon corps. Les échographies me font mal, les piqûres, les anesthésies (« si si, en local, ça passe, je te demande pas franchement ton avis »), les ponctions me font mal. L’échec me fait mal. Alors on dit pause. On dit qu’on s’occupe de nous. On dit qu’on cherche d’autres solutions.

Me revient à l’esprit une conversation que j’avais eue avec quelqu’un au tout début du traitement. Je lui parlais un peu de ce qu’il se passait, de mes doutes, de mes peurs, des délais, du fait qu’on était très (trop ?) nombreuses, anonymes, etc., et cette personne, grande défenseuse de l’égalité des droits devant l’Éternel (sans ironie aucune) me répond, sur un ton quelque peu amer : « et encore, tu as de la chance, les lesbiennes et les femmes seules n’ont pas encore droit à la FIV ». Sur le coup, je n’ai pas fait attention, mais 2 ans après, ces paroles reviennent, comme un boum boum entêtant. Le droit à la procréation pour tous est une cause que j’ai toujours défendue, mais sur le coup, la remarque m’a fait tellement de mal ! Est-ce que ça insinuait que moi, j’avais de la chance ? Du coup, avant de fermer pour un temps cette rubrique, il y a une chose que j’aimerais dire à vous, qui me lisez et connaissez quelqu’un dans ma situation. Si elle (ou il) vous en parle, il y a des choses que vous devez apprendre à ne pas dire :

– tu sais, j’ai une amie / je connais quelqu’un / j’ai entendu à la TV… ces gens dont on parle sont les 0.0000000001% de ceux qui gagnent au loto, pas une majorité. Son histoire à elle / à lui n’est pas celle des autres.
– la prochaine fois, c’est la bonne.
– tu sais, y’a pire, le cancer, les pays pauvres, etc. (si elle doit s’en rendre compte, elle le fera seule).

De manière générale, ne la comparez pas à une autre. Et si vous êtes démunis, que vous ne savez pas quoi dire, ne dites rien. Parfois, être là, ça suffit. Et aux sites de fivettes, PMettes et j’en passe, essayez de parler aussi de ces histoires où ça n’a pas fonctionné, de ces mères en puissances qui se battent avec d’autres armes, arrêtez de montrer des jolis livres bleus et roses, des phrases tirées de La Motivation pour les nuls. C’est probablement nous qui nous sentirons moins nulles et moins isolées dans notre échec. Donner de l’espoir, c’est bien, aider à accepter le deuil, c’est tout aussi méritant.

Enfin, à celles qui attendent leurs résultats, à celles qui doivent rappeler le CHU pour une nouvelle date, à celles qui attendent encore que leur tour vienne, je veux dire ceci : vous êtes courageuses, vous avez peur, vous êtes peut-être perdues. Mais rappelez-vous : c’est votre vie, votre corps, votre décision. Écoutez-vous. Quand on a commencé, il était inconcevable de mettre ce projet sur pause tant qu’on n’aurait pas réussi ou épuisé nos chances. Je ne savais pas que je pouvais moi-même avoir des limites. Le courage, ce n’est pas de continuer coûte que coûte. C’est de connaître votre propre limite.

Je vous embrasse fort, je vous retrouve sur des billets lecture, des mots du jour, et j’en passe. Je reviendrai ici quand je serai prête (mais bien sûr, si, comme quelques-unes d’entre vous l’ont déjà fait, vous souhaitez échanger, poser des questions, etc., je reste dispo).

Prenez soin de vous.

Sincères poutous.

 

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Il y a aussi des jours où ça va

Salut les loulous !

Bon, aujourd’hui, c’est pas la joie. Après une piqûre de Decapeptyl, 10 de Ménopur dosé à 300Ul, une ponction, 7 ovocytes, 3 embryons (dont un seul a survécu), 40 ovules de Progestan, je peux officiellement annoncer… que je ne suis toujours pas enceinte. On dit qu’on s’habitue à tout, même à la douleur. C’est vrai.

Et cette fois-ci, au lieu de vous parler des étapes du traitement, que vous connaissez si vous avez suivi les tentatives précédentes, je vais vous parler de ce qu’il se passe dans la tête de quelqu’un comme moi. Peut-être comme d’autres. Et si vous lisez ce billet et que vous vous reconnaissez, ça veut dire que peut-être je ne suis pas si folle que ça.

Quand tu es dans notre situation, à Chéri et moi, la première chose que tu te dis, c’est qu’il y a des signes. Que la vie a un dessein pour toi. Que s’il arrive des trucs extraordinaires, ça veut peut-être dire que c’est la bonne, parce que tu en auras des anecdotes à raconter ! Par exemple, et je ne parle que de cette tentative : hier, au moment de passer à notre labo habituel pour faire la prise de sang, il était fermé. Grève. Drôle, il faut trouver un autre labo d’urgence, ça fera un truc à raconter. Ensuite, nous avons décidé avec Chéri d’ouvrir les résultats ensemble. Je dois donc attendre jusqu’à ce qu’il rentre à la maison pour ouvrir ce foutu mail que pourtant j’ai pourtant reçu il y a  des heures. Hier, son N+3 l’a chopé alors qu’il partait (en vitesse pour rentrer au plus vite à la maison) pour lui parler de trucs urgents… pendant une demi-heure. Ca nous a fait rire, une anecdote en plus. Je ne parle pas de mon PC qui refuse de s’allumer et du reste. En fait, on ne se les racontera qu’à nous, ces histoires.

À l’approche d’un résultat, je suis du genre névrosée. On ne dirait pas comme ça, mais je me mets à faire des paris avec moi-même : si j’atteins la porte avant la fin de la chanson, c’est que c’est bon. Si je passe au vert, c’est que c’est bon. Si j’arrive à la porte avant qu’elle se ferme, c’est que c’est bon. Et j’en passe.

Le plus difficile, c’est que tu vois les gens galérer autour de toi. Ils savent pas trop comment se comporter. Tes amies craignent de t’annoncer leur grossesse, de te parler de leur projet de 2e bébé, ta famille t’aime tellement qu’elle veut que tu ailles bien. Mais c’est ça le truc, tu ne vas PAS bien. Ma maman m’a dit l’autre jour un truc qui m’a marquée. Elle m’a dit « toi, tu n’as peut-être pas de bébé, mais moi, j’en ai un, et je le vois sombrer, et je sais pas quoi faire ». L’impuissance.

Et puis, il y a la colère. Oui, je suis en colère. Par exemple, je ne lis plus et ne regarde plus les infos, mais parfois ça filtre. Par chez nous, on a l’affaire Fiona, tu connais ? Une mère et son mec qui font croire que leur gamine a été enlevée, les marches blanches, les groupes de recherche, tout ça pour qu’on apprenne que peut-être ils étaient trop défoncés pour se souvenir d’où ils avaient enterré la gamine qu’ils avaient battue à mort. Et encore, si elle est morte. Bref. Bah cette meuf là, dont le procès est toujours en cours, retombe enceinte. Et toi, t’es là, avec tes putains de piqûres, les 3 internes qui crèchent entre tes cuisses une fois tous les 6 mois, et cette envie d’enfant qui te crève le bide. Merde.

Quand tu parles de ta situation, tout le monde connaît quelqu’un pour qui ça a miraculeusement marché. On oublie les 70% de cas dans lesquels les couples sont restés sans enfant. On te dit de garder espoir. On devrait te dire qu’il se peut que tu n’y arrives jamais, et qu’il faut peut-être t’ouvrir à d’autres projets. Les docteurs, ils font leurs 4 tentatives par patiente, ils s’en foutent que ça marche ou pas. Ils changent un peu le dosage. Te disent « il vaut mieux 5 beaux ovocytes que 15 petits ». Ils ont 200 dossiers à traiter par semaine, autant d’échographies, d’ordonnances, de crises de larmes. Ils se blindent. Toi, tu te sens juste seule. Alors oui, y’a des psys. Je veux pas qu’un psy m’explique la vie. Je veux que mon médecin me regarde dans les yeux et nous parle, à nous, M. et Mme Rastoix, de notre dossier. De notre cas… Ca me fout dans une rogne !

Avant, je disais que ma vie, c’était de la merde. Maintenant, j’ai compris que j’avais beaucoup de choses : Chéri, mes parents (même si parfois, ils sont maladroits), mes frangines (si bourrines ou têtes en l’air soient-elles), mes amis, qui font ce qu’ils peuvent. Mon chat. Je dois trouver autre chose que cet enfant. Trouver un autre but, parce que je ne veux pas que ma vie ait un goût d’inachevé, ou passer à côté d’elle parce que j’ai décidé qu’elle ne vaudrait la peine d’être vécue que si j’étais mère. En janvier on part à Berlin, que j’aime tant. Peut-être New-York, maintenant qu’on a un passeport. J’adopte des plantes que j’essaie de garder en vie, je compense (pas avec un animal, Madame Agatha ne le permet pas). Ma vie, c’est pas de la merde, mais il y a des merdes dans ma vie, c’est différent. Alors je m’accorde 5 minutes d’auto-appitoiement et je continue. Pace qu’il y a aussi des jours où ça va.

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Ainsi finit la FIV 1

Salut les loulous !

Bon, je fais un update FIV rapide, je ne vais pas m’attarder, mais comme nous avons suivi un nouveau protocole, j’ai pensé qu’il serait bon d’en toucher deux mots ici.

Effectivement, nous disposions déjà d’un embryon congelé. Qui dit embryon congelé dit 5 jours de maturité, donc de plus grandes chances de survie par la suite.

Pas de piqûre pour cette fois-ci, ce qui, je l’avoue, fut un soulagement, mais des hormones en cachets et de la progestérone en ovules à prendre matin, midi et soir. Je vous raconte pas la galère quand on a dû passer quelques jours chez mes parents pour les aider à finir la cuisine. Pas le plus grand des conforts pour m’insérer ces foutus ovules de progestérone dans le vagin. Parce que oui, sinon c’est pas drôle, c’est par en bas que ça passe. « Puis-je les prendre par voie orale ? » ai-je innocemment demandé à l’infirmière qui m’a tendu l’ordonnance (bah oui, au cas où ce soit juste de la pure torture et qu’il y ait moyen de pas me foutre le majeur dans le vagin à toutes mes pauses dej’). « Si vous voulez dormir, oui », m’a répondu l’infirmière. Bon, mon majeur dans le vagin ce sera.

Au bout de 14 jours (donc le jour supposé de l’ovulation), écho de contrôle. Pas d’ovulation (en même temps, je dois ovuler une fois sur 3000… ça serait bien qu’on le précise en cours de science d’ailleurs, qu’on n’ovule pas à chaque fois !) et l’endomètre est… bien je dirais, même si l’interne avait pas l’air extatique. Ceci dit, j’ai arrêté de m’attendre à ce qu’on danse la Macarena chaque fois qu’il se passe un truc cool. C’était un lundi. Transfert prévu le samedi.

Cette fois, je suis prête, j’ai bu 1,5l d’eau en moins d’une heure, ma vessie sera pleine. C’est sans compter sur les 2 heures d’attente. Bah, j’ai dû aller aux toilettes entre temps, en prenant bien soin de reboire 1l chaque fois que je faisais pipi. Pas question de ne pas voir J5 cette fois (et je l’ai vu passer, on aurait dit une minuscule comète, une étoile filante, notre vœu perso). J’ai l’impression qu’on est 1 million dans la salle d’attente. La gentille biologiste m’a dit que je devais relativiser, me calmer, que j’avais l’air fébrile. « Vous savez, mon époux bosse aux soins palliatifs, avec les gens en phase terminale ». Je vais être méchante, mais quand ils sont morts, ils sont morts. Moi quand ça plante, je suis toujours là, et je dois gérer. Enfin, je dis « je »… « Nous, » Chéri et moi. Bon OK, moi c’est moins grave. Mais si on part de ce constat, il doit toujours y avoir plus grave.

Transfert OK, on attend. 10 jours, c’est moins long que pour la dernière tentative. Cette fois, j’attends d’être à la maison, avec Chéri, pour voir le résultat. Pas folle, la guêpe. Je suppose que tu t’en doutes, le résultat est négatif. J’ai bien versé quelques larmes. Mais je pense que la quantité de larmes doit diminuer de façon exponentielle par rapport au nombre d’échecs. On s’en remet un peu plus vite à chaque fois. Mais on espère aussi peut-être un peu moins.

Et puis, on commence à comprendre qu’il y a d’autres moyens d’être parents. On explore nos possibilités. Récemment, j’ai entendu quelque chose qui m’a fait réagir, que j’ai du mal à traduire en français : « Where God guides, God provides ». Je ne crois pas en Dieu, mais je pense que notre équivalent serait : « La vie ne t’impose jamais plus que ce que tu pourrais supporter ». C’est vrai, j’aime cette façon de voir les choses.

Après 3 essais, 2 ponctions embryonnaires, 2 transferts et l’ombre de 0 grossesses, la FIV n°1 se clôture. La date de la prochaine est notée dans le calendrier…

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Jamais 2 sans 3

Salut les loulous !

Allez, je vais faire ça vite, comme quand on arrache un pansement sur une jambe bien poilue. Je te recause FIV. Et si je ne l’ai pas fait avant, c’est que je retenais mon souffle. Vu le titre de l’article, tu penses bien que les nouvelles sont… ce qu’elles sont.

Donc, tentative n°2, toujours FIV n°1.

Je vous ai laissés au Décapeptyl (le truc qui stoppe les cycles). Le traitement a commencé fin janvier. Une bonne dose de Ménopur tous les soirs. Mélange à faire soi-même bien entendu, contrairement au Bemfola où le stylo était déjà prédosé et prêt à l’emploi. Là, non : tu as une mini-bouteille avec de la poudre, faut y injecter un solvant avec une première seringue, puis utiliser les petites seringues individuelles pour faire tes injections. Faut surtout pas te planter dans le dosage ! Pour être franche, j’ai fait appel à des infirmières, parce que la manipulation, c’est pas mon truc.

Le bide décoré d’une belle constellation d’impacts de piqûres (avec, en prime une jolie galaxie bleue au milieu — ça arrive quand tu piques une veine), Chéri et moi nous sommes rendus à la première écho de suivi. Et une paire de cuisses écartées pour une échographie endovaginale (celle où on passe par le vagin) plus tard — avec une dame hyper brute qui avait pas l’air de comprendre ce qu’elle faisait — on est sortis de la salle d’examen pour revenir 2 jours plus tard. Je ne sais pas si vous connaissez le CHU de Clermont-Ferrand, mais il est construit dans la longueur. Donc tous les jours, tu te tapes bien 1km de marche, rien que pour te rendre au CECOS. Bref.

Deux jours plus tard, nous voilà de retour. Le personnel, toujours aussi agréable, ne répond pas à notre « bonjour », pourtant enthousiaste. Re-écartage des cuisses, re-écho endovaginale. C’est presque bon, mais pas tout à fait quand même. Il faut revenir dans 2 jours. Et je vous le donne en mille, 2 jours plus tard, rebelote. Cette fois, c’est la bonne. Arrêt du traitement, déclanchement de l’ovulation le soir même à 23h30, ponction 2 jours plus tard.

Vendredi matin, l’empereur, sa femme et le petit prince… ouaip, on retourne au CHU, comme des winners. La ponction se déroule bien (l’anesthésie est douloureuse, mais la ponction, c’est cool). Chéri a fait sa part du boulot. 5 follicules ponctionnés. 4 ovocytes formés. L’ICSI fait que les 4 ovules seront fécondés à la main avec les winners des winners.

Coup de fil le dimanche matin, 8h. Le réveil vient de sonner, je ne m’attendais pas à un appel si tôt. 3 ovules étaient assez mûrs pour la fécondation. 2 embryons ont survécu. On va transférer J2 dans la matinée (J2, c’est le petit nom de l’embryon qui a 2 jours). On va laisser l’autre mûrir jusqu’à J5, et s’il survit, on le congèle. Je raccroche, fébrile. 10 secondes plus tard, appel de Maman. « Alors ? » — « Mais comment tu sais que j’ai eu le coup de fil ? » — « Une intuition »… ces mamans alors !

Bien entendu, on oublie de me dire que je ne dois pas faire pipi. Une copine, qui est passée par là, me l’avait dit pourtant. Mais tu penses que je m’en suis souvenue ? J’ai eu beau boire tous les pots à eau proposés en salle d’attente, rien n’est descendu. Et Dieu sait qu’on a poireauté. On a dû arriver vers 10h je crois. 5 autres couples étaient dans les tartine-blocks pour voir la biologiste. Notre tour est venu. « On va transférer le plus beau des 2, l’autre, on va le laisser se développer. Mais surtout, le plus difficile, ça va être de vivre normalement ces 2 prochaines semaines. »

Tu parles Charles… mais j’y reviendrai. 2h d’attente et 1 bon litre d’eau plus tard, je n’ai toujours pas envie de faire pipi, mais c’est à nous. On nous conduit dans une salle sombre, avec une petite vitre, comme un guichet quand tu vas prendre de l’essence. On me demande de décliner mon identité devant un interphone. La biologiste est dans la salle de l’autre côté du guichet, elle prépare J2. « Ouh, elle est pas bien pleine cette vessie, on vous a rien dit ? Les ondes passent mieux quand on a la vessie pleine, et on voit le transfert » — « Non, mais j’ai bu dans la salle d’attente » — « Ah, pas assez… tant pis, je vais appuyer un peu fort ». Et elle joint le geste à la parole. L’écho est abdominale cette fois. Elle me dit « vous voyez cette cacahouète, là ? » — « Non, pas vraiment » — « C’est là qu’on va le déposer. Regardez, on le voit, hop, c’est fait. On attend que le labo confirme que le cathéter est bien vide et c’est fini ». J’ai rien vu, Chéri non plus. La faute à cette foutue vessie. Mais il est là, et pendant 2 semaines, je vais devoir vivre avec.

Tout se passe bien la première semaine. Je n’y pense pas trop. Je prends mes vitamines, et je m’enfourne des ovules de progestérone dans le vagin matin et soir (et c’est pas la joie). Des vertiges apparaissent, je dors très mal. Mais je suis heureuse, si ça veut dire que J2 est encore là. Les symptômes s’intensifient, les journées se rallongent, j’ai l’impression que le jour de la prise de sang n’arrivera jamais. Le jeudi de la première semaine, bonne nouvelle : J5 est vivant ! On va le congeler. Tout n’aura pas été vain au moins !

Le vendredi matin, exactement 12 jours après le transfert, nous sommes fébriles. Je ne dors toujours pas, j’ai chaud les nuits malgré la fenêtre ouverte. J’ai des vertiges à me faire tomber les matins (genre 2 litres de vodka dans le sang). Et de l’exéma. Génial. Mais si c’est pour J2, tant pis. La prise de sang est faite. Je pense que c’est la matinée la plus longue de ma vie. J’actualise mes mails toutes les deux minutes. J’en pleurerais. Mais je suis au boulot, alors je me calme. La dernière fois, j’ai eu les résultats à 12h30. 12h30, c’est trop long pour moi !

À midi, je descends manger. Et là, tandis que je mets ma bouffe dans le micro-ondes, BAM, le mail est là. Sans réfléchir, je cours dehors, j’appelle Chéri pendant que j’essaie d’ouvrir les résultats. J’ai oublié le mot de passe pour mon espace perso GenBio. Quelle conne. Mes mains tremblent, je pleure de colère. À l’autre bout du fil, Chéri tente de me calmer. Je réinitialise le mot de passe. J’entre dans mon espace. Rien. Les résultats n’y sont pas. « Un temps de la latence pour la mise à jour », me dit Chéri. Mais ils m’ont envoyé ce foutu mail, les résultats doivent bien être quelque part ! Je réessaie, encore et encore. Enfin, le document s’ouvre. Je sais déjà comment je vais l’annoncer à Chéri : « prêt à être papa ? » Au lieu de ça, je vois un mot, un seul : Négatif. Je ne comprends pas sur le coup. C’est impossible. Je ne comprends pas du tout. Je donne la réponse à voix haute. Chéri n’en revient pas non plus. Il n’y a rien à dire de plus. On raccroche. J’ai des larmes coincées dans la gorge. Je suis vide. Je mange au milieu de mes collègues. Et je pars. M’enfermer dans les toilettes, là où je pourrais cesser de retenir mes larmes, qui sont en train de m’étouffer. Je suffoque. C’est fini. J’écris à Chéri « c’est peut-être un faux négatif ? » J’appelle l’infirmière du CECOS. « Oui, c’est négatif, arrêtez votre traitement »… elle ne sait pas quoi dire de plus. Je raccroche, et je pleure, à m’en faire exploser les poumons, les yeux.

C’est fini. Chéri aussi cherche ce faux négatif, la preuve que le tout le monde s’est planté, que ce n’est pas fini. Je passe l’après-midi murée dans mon silence. Je suis dispensée de réunion. J’ai le droit de partir un peu plus tôt, mon chef est cool. Le reste, c’est beaucoup de larmes. Une famille qui n’accepte pas la peine, qui a peur que je baisse les bras. Qui aimerait prendre tout le chagrin que j’ai dans mon cœur. Mais j’ai besoin de temps. De solitude. De Chéri. Et il reste J5. Jamais 2 sans 3 comme on dit. Proverbe à la con.

 

 

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Round 2

Salut les loulous !

L’hiver arrive, et pourtant, il souffle comme un vent de ménage de printemps. Barf, je prends juste un peu d’avance cette année. Tu l’auras deviné, j’ai crevé un abcès sur mon dernier billet, maintenant ça va mieux, j’ai remis la pleurnicharde au placard.

Et grosse décision : on range tout (ouaip, principe du ménage de printemps). Mais pas juste la maison. Ces derniers jours, ça m’a comme sauté à la tronche. J’ai laissé ce bébé prendre beaucoup trop de place dans ma vie, et donc, dans notre couple et notre maison.

J’avais fini par nous définir par la négative, par ce que nous n’étions pas, plutôt que de voir ce que nous étions. Nous n’étions pas des parents. Ou nous étions des parents ratés. Point-barre. Et tant que nous échouerions, nous ne pourrions être que ça. Un manque. Cet enfant qui ne venait pas prenait déjà toute la place. Le lit, quelques meubles, quelques objets ou petits bodys trognons offerts, trouvés, chinés (ne me prends pas pour une folle, c’est comme ça). Des pièces et des espaces réservés pour lui. La maison entière pensée pour lui. Pas pour moi, pas pour nous.

Il faut savoir que même si on pense bien gérer côté mental, ce n’est jamais vraiment le cas. Et quand tu comprends ça, d’un coup, ça va mieux.

Toutes ces conneries pour te dire que je viens de faire mon injection de Décapeptyl. Mais cette fois, on fait les choses dans l’ordre. En janvier, on reprend possession de notre maison, et de notre vie. Le lit, les bodys et tout le reste iront sagement attendre dans le grenier. Après tout, nous aurons bien 9 mois pour les ressortir.

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Salut les loulous,

Peut-être vous le savez, peut-être non. Chez moi, billet du soir rime rarement avec espoir. D’autant que celui-ci est rédigé depuis mon téléphone alors je vous laisse imaginer les coquilles… je le corrigerai demain. Ou je le supprimerai si mes larmoiements m’exaspèrent moi-même. Ça sera selon.

Aujourd’hui, j’ai pas le moral. Ça m’arrive. C’est le down total. Personne n’y peut rien. Un million de choses horribles se passent à travers le pays. Des gens tuent des gens meurent. Les uns sont trop riches, les autres trop pauvres. Les uns portent des gilets, brandissent le poing. Les autres… sont les autres. Certains tirent d’autres sont visés. Et je suis épuisée. Épuisée qu’on me gave comme une oie en m’obligeant à prendre parti.

Moi, je m’en fous de ces débats stériles. Vilaine, on se bat pour toi, tu es cruelle de dire ça. Voilà, j’en ai probablement oublié, mais c’est sûrement ce que tu penses. Je n’ai qu’une obsession, lancinante. Autour de moi les grossesses se déclarent ou arrivent à terme. Et moi je souris. Ou je me tais. Et j’attends. J’attends que mes numéros sortent au prochain tirage. C’est sans fin. Lâcher prise, me faire aider, voilà ce qu’il faut faire. Mais je suis là, avec mon espoir piétiné, mes 27 jours de retard et un nouveau traitement dans le frigo. Et j’attends. J’attends qu’on me dise d’arrêter d’attendre. J’attends d’arrêter de trop y penser. J’attends d’avoir totalement étouffé tout espoir pour qu’à moi aussi il arrive un miracle. Certains ont attendu des années. Ce n’est que notre premier essai. Que. J’attends mon tour depuis 15 ans. Et ce soir, je m’en fous.

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Que la force soit avec nous.

Salut les loulous !

Vous l’avez deviné, quand ça commence comme ça, c’est qu’on va causer PMA (et ça rime en plus).

J’ai hésité à faire ce billet, parce que je manque cruellement de recul. Seulement, il y a des choses, des peurs, des angoisses, des pensées bizarres, qui, si elles ne sortent pas immédiatement, font des dégâts. Comme quand tu te retiens de faire pipi et que tu chopes une infection urinaire. C’est pareil.

Alors je vais tenter d’organiser tout ça, et de te sortir un billet construit.

Je vous avais laissés début novembre, après le RDV avec la biologiste. On reprend tout depuis le début. Avec une nouveauté : les effets secondaires du premier traitement, qui on pris leur temps pour se pointer. Je ne sais pas si vous avez vu à la toute fin de mon billet précédent, mais les bouffées de chaleur ont fait leur apparition. Cette semaine, ça va mieux. Mais pendant trois semaines, elles arrivaient à des moments peu opportuns, serrant ma trachée, faisant monter mes larmes et suer mon front. Quelque chose de vraiment violent. Du coup, il arrivait qu’on me voie me figer une demi-minute, le temps que la pression se relâche, me laissant brûlante, trempée et gênée.

En dehors de ça, rien de bien sorcier.

Mais hier, nous sommes allés commander les nouvelles injections. On ne change rien pour le Décapeptyl (qui arrête les cycles) et l’Ovitrelle (pour déclencher l’ovulation), mais exit le Bemfola. On passe au Menopur. Et une dose de cheval s’il vous plaît. Là où certaines femmes prennent des doses de 112.5 unités, ce sera 225 unités pour moi. Contrainte supplémentaire, il faudra préparer un mélange avant de l’injecter.

Je crains un peu que ce traitement ne soit agressif. J’ai peur de détruire ce qui reste de mon corps. J’ai peur qu’on refasse tout ça en vain. J’ai peur de ces moments, sur mes toilettes, où je maudirai ce foutu bâton de plastique plein d’urine, en priant Dieu, Bouddha, Allah et tous leurs saints pour que cette foutue deuxième barre apparaisse. J’ai peur de ces tests de grossesse qui s’accumuleront au fond de ma poubelle.

Mon cycle ne ressemble plus à rien, j’ai 14 jours de retard. Le nouveau traitement doit commencer sur le cycle de décembre alors que celui de novembre n’arrive pas. Je pense aux fêtes, qui seront ponctuées de piqûres, de glacières pour transporter tous mes produits. Et je pense aux médecins, aux secrétaires, aux infirmières, qui, si je leur écris aujourd’hui pour leur dire que, merde, 15 jours de retard, me répondront que « c’est normal, avec le traitement que vous suivez ». NON. Non, ce n’est pas normal. J’ai peur, je suis stressée. Et heureusement, je ne suis pas seule.

C’est une nouvelle chance. J’espère que c’est la bonne. En attendant, on vit de petits riens, de tous les jours. Un jour après l’autre. Que la force soit avec nous.

 

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C’est reparti pour un tour.

Salut les loulous !

Quand y’en a plus, y’en a encore comme dirait l’autre. On a laissé un peu décanter les choses côté FIV. Les injections de Bemfola restantes nous ont nargués quelques semaines au frigo. Nos yaourts faisaient triste mine, mon masque hyper-naturel-aux-algues-à-conserver-au-frais faisait la gueule, et le beurre du petit dej’ tentait tant bien que mal d’ignorer ces boîtes vertes et blanches qui veillaient sur l’étagère en verre du réfrigérateur.

Et puis, vendredi dernier, on a remis le schmilblick en marche. Première étape : le RDV avec la biologiste. On en a profité pour apporter le Bemfola au CHU, qui les utilise pour les femmes qui en ont besoin.

Petite explication sur l’échec de la première tentative : les ovocytes n’étaient pas assez mûrs. Donc pas de fécondation possible. Et c’est une chose qu’on ne peut pas voir avant la ponction.

Cela dit, pour la première fois depuis qu’on a commencé cette grande aventure, un médecin nous a dit « je sais ce que vous vous dites : tout ça pour rien« . Bah ouais, des mois de préparation, des piqûres, des RDV, une ponction. Beaucoup d’énergie, d’attente. Tout ça pour ça. La biologiste nous a regardés, et elle nous a dit : « je comprends ». Ouah ! Le choc. Elle est passée par là, notre biologiste. Même cas de figure que le nôtre. Et d’un coup, on s’est mis à parler, comme libérés. C’était pas la psy du service PMA. Mais bon sang, ce que ça a fait du bien !

On a signé des tas de papiers, les mêmes que la première fois, à renvoyer encore à la sécu. Cette fois, on change de traitement aussi. Et Chéri a droit à un caryotype (cartographie de ses chromosomes), histoire de vérifier que génétiquement, tout va bien.

Parce que la grande nouveauté, c’est qu’on va avoir droit à une injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI pour les intimes). Ça veut dire qu’on va prendre le matériel génétique du spermatozoïde pour l’injecter direct dans l’ovule. Cette fois, on ne laisse rien au hasard. Le reste se déroulera dans mon utérus, si tant est qu’on parvienne à avoir des embryons viables.

Dernièrement, j’ai appris qu’un petit miracle avait eu lieu dans mon entourage. Je me suis dit : oui, c’est possible. Alors voilà, prochain essai en janvier. Et si 2019… ?

Update : je suis en train d’expérimenter les fameuses bouffées de chaleur… 2 mois après le traitement. C’est fou ces vagues qui viennent et qui vont !

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Publié dans Highway to FIV

Il y a toujours Nous

Salut les loulous !

Grand Dieu que le temps passe vite. Je me dis depuis un moment que je dois faire un update FIV. Non que je vous imagine crevant d’impatience devant votre écran d’ordi, mais sinon, j’ai peur d’oublier des choses, ou de zapper. Ou d’avoir 1 million de trucs à dire dans un billet que j’aurai la flemme d’écrire.

Bref, je vous laissais dans le dernier billet sur une impression plutôt positive. Eh bien, laissez-moi vous dire que rien n’a changé. 10 jours de Bemfola (le truc qui remet la machine en route) et une injection d’Ovitrelle (pour déclencher l’ovulation) n’ont rien changé. Pas de maux de tête, de ventre, pas de nausées, pas de sauts d’humeur. J’étais même plutôt sereine. Une FIV peut donc très bien se dérouler, c’est un point positif.

Pour résumer, voilà comment ça s’est passé :

  • Suite à l’envoi du mail au secrétariat pour leur dire que j’avais pris le Décapeptyl (le 1er jour des règles pour arrêter la machine), ils m’ont envoyé une sorte de calendrier.
  • J’ai commencé le Bemfola et nous nous sommes présentés, Chéri et moi, pour une première écho de contrôle aux dates indiquées sur le plan de route.
    Pour info, le Décapeptyl et les premières piqûres de Bemfola ont été faites par un cabinet infirmier, les autres, je m’en suis occupée moi-même.
  • Lors de cette 1ère écho de contrôle, le Doc a vu 4 beaux follicules à gauche, 3 plus petits à droite. Il nous a prescrit une dernière piqûre de Bemfola le vendredi, puis déclenchement de l’ovulation le samedi soir à minuit pile.
  • La ponction a eu lieu le lundi, sous anesthésie locale. On m’a fait mettre une tenue d’hôpital, Chéri est allé faire sa part du boulot, et on m’a amenée dans une salle spéciale. Là, la Doc a été super, elle m’a tout expliqué en me montrant sur l’image en direct. Franchement pas la plus agréable des expériences, mais j’ai connu pire.
  • 7 ponctions de follicules ont donné 6 ovules. Il n’y avait plus qu’à attendre le coup de fil du mercredi (2 jours plus tard) pour nous informer du jour du transfert (le jour même ou le samedi) si embryon il y avait.

Mercredi (donc hier), ce fut probablement l’épreuve la plus difficile de cette première tentative : le coup de fil du labo nous informant que les ovules et le sperme étaient de bonne qualité, mais qu’aucune fécondation n’avait eu lieu. Rien. Ils n’avaient aucune explication à nous donner. J’ai beaucoup pleuré. Et je ne vais pas mentir, je vais mal, encore aujourd’hui. Mais ça ira, je le sais. Je suis sereine et sans colère. Triste un peu. Chéri gère ça comme il peut, mais on discute, on se rassure. Notre dossier passe en commission mardi prochain, pour savoir ce qu’on va faire.

J’ai appris il y a quelques temps le mot résilience. Il désigne en premier lieu la résistance d’un matériau au choc. En psycho, la résilience exprime la force morale, la qualité de quelqu’un qui ne se décourage pas. Aujourd’hui, je ne vais pas me gêner. Je pense, et j’en suis même fière, que Chéri et moi faisons preuve de résilience. Et ça sonne bien à mon oreille. Et puis, en attendant, il y a toujours Nous.

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