Ami du jour, bonjour !
Parlons peu, parlons bien, parlons BD. Encore une fois, c’est une lecture que j’ai évoquée sur Instagram, mais que je n’avais pas pris le temps de chroniquer, et vous savez à quel point la chronique écrite est importante pour moi (et si ce n’était pas le cas, c’est chose faite). J’ai acheté la BD en question en janvier je crois, alors que notre projet d’adoption n’avait encore que des contours flous. J’ai vu ce titre, je me suis dit « c’est un signe ». Et j’ai attendu 6 mois pour la lire…

Sarakontkoi ?
Qinaya a 4 ans, elle vient du Pérou, et a été adoptée par un couple français, Lynette et Alain. Alors que ses parents la ramènent dans sa nouvelle maison, cette adoption suscite chez les proches des réactions très différentes : joie, bonheur, amour, indifférence, une touche de condescendance pour ces parents qui n’ont pas pu l’être naturellement. Mais la réaction la plus vive vient du père d’Alain, Gabriel, qui trouve tout ça bien ridicule. Petit à petit, il va pourtant s’attacher à la petite Qinaya, jusqu’au drame qui la lui arrachera…
Tenpenskoi ?
Je suis désolée, j’ai un peu divulgaché la fin du tome 1 parce que j’ai l’édition intégrale de la BD (T1 et 2). J’ai lu pas mal de réactions contradictoire sur cette BD, et une bonne partie des lecteurs n’ont pas aimé la seconde partie (donc le T2). C’est vrai qu’on s’attend à suivre l’histoire d’une famille qui se trouve, qui se construit. Mais la BD fait le choix de vous confronter aux réalités parfois très difficiles de l’adoption. L’intrusion constante des gens et de leur avis dans votre vie, le jugement, et parfois la pitié. Le refus de vos proches de considérer l’enfant comme faisant partie de votre famille. Et surtout, les graves conséquences de démarches bâclées à l’étranger. Bref, on vous montre aussi que le plus compliqué, ce n’est pas tellement d’obtenir son agrément, c’est ce qui vient après.
Cette deuxième partie, que beaucoup ont critiquée, je l’ai trouvé juste et réaliste. Ce père trop absent qui a reporté tout l’amour qu’il aurait dû donner son fils sur sa nouvelle petite fille. Sa colère lorsque la négligence de son fils lui a enlevé Qinaya. Mais surtout une prise de conscience : celle que l’enfant qui a besoin de lui n’est pas celui qui vit à l’autre bout du monde, mais celui qui paie aujourd’hui presque de sa vie les choix qu’il a faits. C’est un éveil, une ouverture, une prise de conscience. J’ai trouvé cette seconde partie sincère et touchante. Quant à la première partie, si j’ai été amusée des réactions des proches de Lynette et Alain, j’ai parfois fulminé face aux commentaires indiscrets. J’ai vu ces parents un peu perdus, et je me suis dit : « adoption ou pas, c’est sans doute ça, être parent… se rendre compte qu’en fait, on ne sait rien »… Bref, une merveilleuse lecture très réaliste, loin des contes de fée, et plus proche de la réalité de cet acte fort qu’est l’adoption.
Un mot sur le dessin, ces douces aquarelles, colorée, fines, qui donnent au propos toute sa force… c’est un régal !
Pour info :
éditions Bamboo, collection Grand Angle, 152 pages, 24.90€
Je n’ai jamais rien lu sur le sujet, mais ça semble intéressant et susciter des émotions chez les lecteurs…