Salut les loulous !
Le printemps arrive, et avec lui, le Baby Boom. Je ronge mon frein, mais je le dis pas trop, parce que je sens que je suis exaspérante et qu’on va me répondre que « bientôt », que « il faut être heureuse pour les gens ». Eh, les gars, je suis pas sœur Thérésa.
Du coup, je crois que nous en étions restés au diagnostique de l’endométriose. On m’appelle une ou deux semaines après mon RDV pour me dire qu’on a une place le mois suivant. Ok, le délai est plus long que pour la dernière opération, j’ai le temps d’oublier / me préparer / baliser. Un mois à prier pour ne pas tomber malade (une crève est si vite arrivée) et devoir repousser l’opération.
Rien de bien nouveau, c’est une opération. Bénigne. L’endométriose est externe visiblement, donc rien à l’intérieur de l’utérus. Arrive le jour J. Je sors du travail pour manger et me rendre à l’hôpital. Chéri me conduit. Tout est très simple et à peine suis-je arrivée, qu’on m’installe dans une chambre individuelle. Pas de papiers à remplir, rien.
On me fait des prises de sang, on prend ma tension. Je prie pour que l’inconfort que j’ai dans la gorge ne soit pas un début d’angine (un grand classique chez moi), mais rien. L’infirmière m’emmène dans la petite salle de bain pour vérifier que je suis bien rasée / épilée (oui mesdames, pas de poils pubiens pour l’opération) et sort. Repas du condamné le soir, on laisse Chéri rester avec moi jusqu’à 21h puis il rentre à la maison. Moi, je me douche à la Bétadine, des pieds à la tête (oui oui, cheveux compris). Ca sent la colle Cléopâtre de quand j’étais petite.
Le lendemain, 5h, on me réveille, parce que le nom qui figure sur ma carte de groupe sanguin est mon nom de jeune fille, et celui sur la carte vitale, mon nom marital. Du coup, au cas où j’aaurais changé de groupe sanguin en épousant Chéri, on me repique et on me dit de me rendormir. Super, pour 2h… 7h, nouvelle douche à la Bétadine (mes cheveux ont adoré).
Cachets calmants (je pense pour éviter les crises d’angoisse). On vient me chercher pour m’emmener au bloc. J’ai peur, je suis seule. Je n’ai pas revu Chéri (normal, il est tôt). Dans ce que j’appelle « l’antichambre » de la salle d’opération, les lits sont alignés contre le mur. On me case à côté, on branche mon lit. Et on me laisse. Je suis quasiment nue sous le drap, ma gorge est serrée, les larmes coulent un peu. Les lits partent et arrivent, personne ne parle. Je m’endors presque, en rejouant Wicked dans ma tête.
On me pose le cathéter, on vérifie que c’est bien moi. Et j’attends. 2h, je pense. Du coup, j’ai envie de faire pipi, et ça me stresse. À tous les coups, je vais leur faire pipi dessus quand ils vont m’endormir. Je vous promets qu’à cet instant, c’est ce qui me fait le plus peur. Enfin, c’est mon tour. On avance mon lit, je me hisse sur le lit d’opération, on me couvre (merci pour la pudeur) et c’est parti.
La salle d’opération est toute blanche, et Dieu merci, elle a des fenêtres. C’est bête, mais ça me rassure. Je plaisante comme je peux avec les infirmières, je salue le Doc, qui arrive. Il appuie sur mon ventre (ouh la la, j’ai vraiment envie de faire pipi !) en me disant : « alors, c’était où ? » Hein ? Mais j’en sais rien moi, c’est toi qui as vu des trucs à l’écho ! On m’installe, on met ma perf. J’ai peur de ne pas m’endormir, comme à chaque fois. Ca fait rire l’infirmière. Elle pose le masque sur mon nez. Je respire. Je pars. Je vais leur faire pipi dessus, c’est sûr.
À mon réveil, je sens comme une gêne. La même sensation qu’une cystite. Je demande à l’infirmière ce que c’est. Elle vérifie que je vais bien et me répond : « c’est une poche à urine ». Bon, j’ai dû leur faire pipi dessus, c’est ma punition. On me ramène dans ma chambre. Chéri n’est pas encore là. Je me repose. Je crois que je suis dans les vapes. Chéri arrive, puis mon amie Laura. Et maman. J’ai faim. Mais on ne donne pas à manger aux gens qui sortent du bloc. Je mange un chocolat que ma maman m’a apporté (l’infirmière désapprouve, mais je m’en fiche). Je harcèle les filles qui viennent prendre ma tension pour qu’on m’enlève cette poche à urine. Mais rien n’y fait. Tant que je ne peux pas me lever, on ne m’enlève rien.
Bon, la fin n’a rien de bien orignal. On finit par me donner à manger. Moi, les anesthésies ne me font rien. Un docteur vient me poser des questions parce qu’elle dirige une étude sur l’endométriose. On parle douleurs, règles, rapports sexuels. Elle est visiblement plus gênée que moi. Vers 18h, mon Doc passe. Comme d’hab, je ne bite pas un mot de ce qu’il raconte. Jean-Noël me fait un résumé : on a enlevé les nodules d’endomatriose. Le col était bien bouché, et déformé qui plus est. On ne pourra savoir si tout a fonctionné que lors du RDV post-opératoire. Sortie de l’hôpital, je laisse un mot et des chocolats au infirmières (qui ont été adorables), on passe au bureau des entrées prendre le papier et on part. Je serai restée 2 jours à l’hôpital (mercredi 12h – vendredi 12h). Je suis arrêtée 2 semaines. Avec piqûres et bas de contention pour éviter les phlébites. Mais comme le Doc a demandé que je sois prise en charge à 100% sur toute la procédure, je ne paie rien.
Un mois et demi plus tard, rebelotte. Chéri et moi chez le Doc (on va devenir actionnaires du parking du CHU). Écho rapide. Tout est parti, mais attention, sans garantie que ça ne revienne pas. Le col est de nouveau droit. Mais idem, on ne peut pas garantir qu’il ne se rebouchera pas. Et on ne peut pas réitéter l’opération. Ok, c’est clair. J’apprends que les petits nodules étaient en fait de beaux nodules. Que sans compter la conisation et la tératospermie de Chéri, on avait déjà à peine 30% de chances de concevoir après une endo. Le docteur me demande mon âge. J’ai peur qu’il ne se presse pas parce que j’ai encore le temps. Je vais avoir 30 ans, je lui dis.
« Bien. Vous essayez par vos propres moyens jusqu’en avril. S’il n’y a rien en avril, on prend RDV avec le biologiste. Pas d’insémination, il est hors de question qu’on ait une grossesse multiple. FIV. Et là, je pense qu’on peut tabler sur juillet. »
On a une date. Et un poids en moins sur les épaules. Juillet, c’est bientôt, et en juillet j’aurai 30 ans. Ca serait un cadeau merveilleux.
J’aime « vraiment beaucoup » ta façon de raconter.
Juillet arrive toujours très vite! Mais un bébé couette aussi 😉 Personne n’est à l’abri de devenir une Gertrude et c’est tout ce que je te souhaite.
Il faut décidément que je me motive à lire Wicked, après des années à prendre la poussière dans ma PAL…
Arf, le roman est loin d’égaler le spectacle !
Pas le moyen de voir le spectacle dans les prochains mois, on se contentera de ce qui est accessible pour le moment 😉
J’ai un lien secret pour le regarder, je te le passerai 😉