Publié dans Bouquinade, Utopie / Dystopie

Le combat d’hiver (Jean-Claude Mourlevat)

Amis du jour, bonjour !

Bien, avant de terminer la fournée de bouquins que je suis en train de lire, et d’accumuler encore plus de retard que je n’en ai déjà, je poste ce billet-ci, ça sera déjà ça. Sur conseil de mes super collègues, je me suis dit qu’il était peut être temps que je lise ce Mourlevat (après La Rivière à l’envers et Terrienne). Et je n’ai pas été déçue.

Crédits couverture : Henri Galeron pour Gallimard Jeunesse

Milena et Hélène, et Milos et Bartolomeus vivent enfermés dans leur orphelinat, les garçons avec les garçons, les filles avec les filles. Le règlement y est strict, et les punitions retombent, non pas sur le coupable, mais sur un innocent désigné au hasard. C’est de cette prison que vont s’échapper les quatre adolescents, après avoir découvert la véritable identité de leurs parents. Entre course poursuite, et course à la survie, des montagnes enneigées aux rues pavées de la capitale, ils reprennent plus ou moins malgré eux le combat qu’avaient commencé leurs parents des années auparavant. Un combat pour la liberté.

Palpitant. C’est le premier mot qui nous vient à l’esprit lorsque l’on ferme ce livre. Un besoin de liberté, de grand air, une envie de justice. Et, pour faire monter la pâte, une romance – non, deux ! Et avec ça, l’espoir d’une vie meilleure, le combat dont on ne connait pas l’issue, mais pour lequel on sait qu’on donnera sa vie. Et cette question aussi : que ferait-on si on nous laissait le choix entre notre vie et celle d’un inconnu ? Si c’était lui ou nous ? Resterions-nous humains ou deviendrions-nous des bêtes sauvages, emplis de haine ?

L’histoire fait intelligemment écho aux conflits qui ont marqué le début du XXe siècle. Elle n’est pas datée, peut-être pour la simple et bonne raison que cette réflexion est universelle. Peut-être y comprenons-nous également la futilité de ces détails qui allument les mèches de guerres si meurtières. En tout cas, on ne ressort pas indemne de cette aventure-ci. Et puis, il s’agit de Jean-Claude Mourlevat, l’architecte par excellence de ces récits qui nous parlent, qui nous remuent et ouvrent nos yeux. À lire absolument !

Pour info :
Gallimard Jeunesse, Grand format littérature, 330 pages

2 commentaires sur « Le combat d’hiver (Jean-Claude Mourlevat) »

  1. J’ai été pour ma part un peu déçu par ce livre. C’est agréable à lire, et on trouve quelques passages prenants (l’arène notamment), mais je lui ai également trouvé beaucoup de défauts: la fin est trop abrupte, certains passages, sur l’histoire d’amour entre Helen et Milos, m’ont semblé assez mièvres, et le système et le climat de la dictature ne me semblent pas assez décrits. Et puis l’ensemble me paraît un peu incohérent: déjà, on peut s’évader un peu comme on veut de l’internat, les jeunes deviennent résistants en trois jours, et ils arrivent presque à eux seuls à organiser une révolution. Un peu gros, tout ça.

  2. Je dis : VRAI ! En effet, ta critique est très juste, et justifiée, si l’on prend le bouquin comme le récit d’une aventure, un enchaînement de péripéties. Mais prends-le comme une métaphore, et je le trouve très juste. J’ai beaucoup apprécié le message que j’y ai trouvé…
    Cela dit, j’ai lu ta critique, et en effet, on s’intéresse plus aux péripéties secondaires qu’à l’action principale, et oui, les personnages féminins ont un côté niais qui m’a parfois tapé sur les nerfs. Ca n’en reste pas moins un excellent bouquin, que j’ai réellement adoré 🙂

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