On replonge dans la littérature de jeunesse avec cette épopée pleine de fraîcheur et de réalisme. C’est une lecture accidentelle, comme on dit, l’une de celles que l’on avait absolument pas préméditée. En fait, l’auteur était au salon du livre de Paris en mars 2010 (vous voyez, ça date), et le titre avait été évoqué par ma grande amie spécialiste de la littérature de jeunesse : Charlotte. Pour la modique somme de 25€, si je ne m’abuse, j’ai pu avoir l’intégral plus une dédicace !
Tobie est un enfant de quelques millimètres de haut. Il vit dans un arbre. Son arbre. Mais Tobie, détenteur d’un secret qui fait de lui l’ennemi n°1, doit fuir, loin de ses parents, de sa vie. L’horrible Joe Mitch, le Grand Voisin, le poursuit et a mis sa tête à prix. Non content d’avoir dévasté l’arbre en le creusant pour trouver les richesses que cache son écorce et avoir parqué les ouvriers dans des « ghettos », il souhaite maintenant connaître le secret de la formule qui donne vie aux objets, celle qu’a développée le père de Tobie. Persuadés que c’est lui qui l’a en sa possession, Joe Mitch et ses hommes n’auront de cesse de le traquer…
Les aventures de Tobie sont un chemin initiatique. L’enfant aime son arbre, sa maison qui perd vie peu à peu. Il ne comprend pas. Mais il grandit et finit par voir clair dans cette guerre que mènent les hommes pour le pouvoir. La bêtise humaine — puisque derrière l’histoire de Tobie, c’est de notre propre histoire dont il s’agit — cette bêtise humaine donc, observée par un enfant, n’en est que plus évidente. C’est un plaisir de parcourir ces pages comme Tobie parcourt les branches de son arbre, partagé entre le souvenir, la réflexion, le tout mêlé de ce brin de danger qui relève le goût de l’aventure. Mais toutes les questions traitées ne sont pas aussi graves et Tobie apprend également à aimer, et à profiter des bonheurs simples.
Je pose un bémol cependant : attention au livre dans sa version intégrale. Il est très épais et pourrait décourager nos jeunes lecteurs. De plus, l’histoire présente certaines longueurs que l’on ressent plus lorsqu’on lit les deux parties en une seule fois. Un conseil : même si l’intégral est très beau, mieux vaut acheter le livre en deux tomes : La Vie suspendue et Les Yeux d’Elisha. Et surtout, même si vous avez, selon vous, passé l’âge de lire des livres pour enfants, ne vous privez pas de cette lecture-ci. C’est une très belle réflexion sur nos sociétés actuelles, celle que se font peut-être nos enfants…
Pour info :
Version intégrale : Gallimard-Jeunesse, 660 pages
Tome 1 : Gallimard-Jeunesse, 311 pages
Tome 2 : Gallimard-Jeunesse, 343 pages

c’est de notre histoire qu’il s’agit
ou
c’est notre histoire dont il s’agit.
Tery, Tery, c’est l’air de Montauban ???
Je maintiens, c’est de notre histoire dont il s’agit… qu’il s’agit, ça me choque… non ?