Ami du jour, bonjour !
Il y a parfois quelques drôleries dans la vie. Comme recevoir un roman que tu n’étais pas censée recevoir, et que tu lis par erreur. Mais qu’est-ce qu’il est cool quand même ! Qu’à cela ne tienne, c’est un joli hasard.
Sarakontkoi ?
En vrai, ça commence comme commencent 80% des ennemies-to-lovers adolescents : ils se battent pour être majors de promo, et ils sont au coude à coude. Pour les départager, la Principale demande à Alison et Ethan de préparer ensemble la soirée des anciens élèves. Ils doivent tous les deux briller, mais un désaccord au journal du lycée risque de remettre les pendules à l’heure… ou de faire tourner les boussoles.
Tenpenskoi ?
Enfin une romance adolescente qui fait voler des papillons dans le ventre sans proposer de relation toxique ! Oui Alison et Ethan sont rivaux, mais il ne se détestent pas « parce qu’ils s’aiment ». D’ailleurs, Ethan le souligne : elle est trop intelligente pour aimer un garçon qui la traite mal, et lui n’est pas le genre minable qui est horrible avec une fille parce qu’il l’aime. Merci ! On lit certes une romance qui commence par une forte inimitié, où le désir naît dans un moment de colère, mais l’intelligence des personnages est mise au centre de cette relation. Ils ont les idées confuses, peur pour leur avenir, ils se cherchent et se découvrent assez semblables. Ça, c’est très cool.
Les auteurs ont pris soin de développer l’histoire personnelle d’Alison (merci !) : heureux accident tardif d’un couple assez âgé, bien établi, qui a vécu une belle vie, elle est aimée, encouragée, et même calmement remise à sa place. Un fossé la sépare de sa grande sœur, beaucoup plus âgée qu’elle, qui cherche pourtant à renouer avec elle, donnant lieu à des scènes touchantes. Sa meilleure amie, Dylan, bisexuelle, peine à se remettre de sa rupture avec son ex-copine, et saute sur la première occasion de replonger dans cette relation malsaine où elle ne s’épanouit pas. Bref, des problématiques d’adolescente. Et on excuse volontiers ces airs de caricature qu’elle emprunte (elle est TRÈS compétitive, TRÈS égocentrique, elle a TRÈS peur de l’échec) parce qu’ils servent ses relations avec son entourage.
Ni le style, ni la construction du roman ne révolutionnent le genre, mais il remplit la check-list de la romance, sans tomber dans ses pires clichés, ni dans la caricature du « je te blesse parce que je t’aime ». Les personnages, en dehors de leur rivalité, sont sains, et ça sonne beaucoup plus vrai. Bref, une lecture très sympa qui n’a pas encore de traduction française, mais si tu lis l’anglais, il n’a rien de très compliqué…
Pour info :
éditions Viking Books, 400 pages, entre 12 et19€ (ça dépend des plateformes !)


