What’s Not To Love (Emily Wibberley/Austin Siegemund-Broka)

Ami du jour, bonjour !

Il y a parfois quelques drôleries dans la vie. Comme recevoir un roman que tu n’étais pas censée recevoir, et que tu lis par erreur. Mais qu’est-ce qu’il est cool quand même ! Qu’à cela ne tienne, c’est un joli hasard.

Sarakontkoi ?
En vrai, ça commence comme commencent 80% des ennemies-to-lovers adolescents : ils se battent pour être majors de promo, et ils sont au coude à coude. Pour les départager, la Principale demande à Alison et Ethan de préparer ensemble la soirée des anciens élèves. Ils doivent tous les deux briller, mais un désaccord au journal du lycée risque de remettre les pendules à l’heure… ou de faire tourner les boussoles.

Tenpenskoi ?
Enfin une romance adolescente qui fait voler des papillons dans le ventre sans proposer de relation toxique ! Oui Alison et Ethan sont rivaux, mais il ne se détestent pas « parce qu’ils s’aiment ». D’ailleurs, Ethan le souligne : elle est trop intelligente pour aimer un garçon qui la traite mal, et lui n’est pas le genre minable qui est horrible avec une fille parce qu’il l’aime. Merci ! On lit certes une romance qui commence par une forte inimitié, où le désir naît dans un moment de colère, mais l’intelligence des personnages est mise au centre de cette relation. Ils ont les idées confuses, peur pour leur avenir, ils se cherchent et se découvrent assez semblables. Ça, c’est très cool.

Les auteurs ont pris soin de développer l’histoire personnelle d’Alison (merci !) : heureux accident tardif d’un couple assez âgé, bien établi, qui a vécu une belle vie, elle est aimée, encouragée, et même calmement remise à sa place. Un fossé la sépare de sa grande sœur, beaucoup plus âgée qu’elle, qui cherche pourtant à renouer avec elle, donnant lieu à des scènes touchantes. Sa meilleure amie, Dylan, bisexuelle, peine à se remettre de sa rupture avec son ex-copine, et saute sur la première occasion de replonger dans cette relation malsaine où elle ne s’épanouit pas. Bref, des problématiques d’adolescente. Et on excuse volontiers ces airs de caricature qu’elle emprunte (elle est TRÈS compétitive, TRÈS égocentrique, elle a TRÈS peur de l’échec) parce qu’ils servent ses relations avec son entourage.

Ni le style, ni la construction du roman ne révolutionnent le genre, mais il remplit la check-list de la romance, sans tomber dans ses pires clichés, ni dans la caricature du « je te blesse parce que je t’aime ». Les personnages, en dehors de leur rivalité, sont sains, et ça sonne beaucoup plus vrai. Bref, une lecture très sympa qui n’a pas encore de traduction française, mais si tu lis l’anglais, il n’a rien de très compliqué…

Pour info :
éditions Viking Books, 400 pages, entre 12 et19€ (ça dépend des plateformes !)

La Magnifique (Anne-Laure Bondoux)

Ami du jour, bonjour !

J’ai reçu, il y a quelques temps, un colis de chez Univers Poche qui contenait pas mal de romans, dont un qui m’intriguait particulièrement parce que, sans en reconnaître le titre, j’étais persuadée de l’avoir déjà lu.

Sarakontkoi ?
Bella Rosa, fougueuse jeune fille d’une vingtaine d’années, est loin d’avoir la vie facile. Son père est un infirme porté sur la bouteille et violent, et comme si être une femme seule en plein Far West n’était pas suffisant, la nature l’a gratifiée d’une poitrine plus que généreuse. Lorsque les rumeurs d’une bataille approchent, c’est le signal qu’elle attendait. Elle charge son père sur son chariot, et part vendre sa camelote sur les routes, vers l’inconnu…

Tenpenskoi ?
Le fin mot de l’histoire, c’est que je l’avais effectivement déjà lu, ce roman, il y a plus de 10 ans à l’occasion d’une rencontre avec l’autrice. À l’époque, il portait un autre titre, Pépites, et était paru chez Bayard, donc en jeunesse.

On aime suivre Bella Rosa, qui décide de se forger sa propre destinée, de faire sa propre fortune, malgré les batons que la vie lui met dans les roues. J’aime qu’elle n’abandonne personne en route, ni son alcoolique de père, ni son infidèle de mari. Du caractère, elle en a pourtant. Mais autre époque, autres mœurs, et elle a du cœur notre flamboyante jeune femme ! Des gourous de secte aux banquiers crapuleux, des soldats graveleux aux regards scrutateurs des autres femmes, elle ne recule devant rien pour mener à bien son projet. Elle vit de vrais moments de bonheur, court mille dangers, mais toujours, elle avance. Peut-être qu’au fond, c’est ça, vivre. Juste avancer. Un roman court et efficace, sans fioriture.

Pour info :
éditions Pocket, 350 pages, 8€

Seul un monstre (Vanessa Len)

Ami du jour, bonjour !

Quand je dois me replonger dans mes stories de l’an dernier pour pouvoir parler correctement d’un roman, c’est qu’il a fait petite impression sur moi… Et c’est effectivement le souvenir que j’en avais !

Sarakontkoi ?
Joan, 16 ans, passe l’été chez la famille de sa mère disparue. Pour tuer le temps, passionnée d’histoire, elle travaille dans un musée du coin où elle fait la connaissance du charmant Nick. Tout bascule lorsqu’elle découvre que sa famille a le pouvoir de voyager dans le temps en volant des minutes, des heures, des jours de vie aux humains ; que c’est elle, le monstre de son histoire ; que les chasseurs de monstres menacent toute sa lignée et celles des autres voyageurs du temps… Elle est face à un dilemme : sauver sa famille et devenir à son tour un monstre, ou bien rester humaine et abandonner son clan aux chasseurs.

Tenpenskoi ?
Je ne vais pas mentir, j’ai été très intriguée par ce titre qui promettait une histoire originale dans son sujet et dans ses personnages. Prendre le parti de raconter l’histoire du côté de ceux qui sont censés avoir le rôle d’antagonistes, c’est culotté. Ils sont ceux qui sont un danger pour les humains, et pourtant, on ne peut s’empêcher de trouver cruels et injustes ceux qui les pourchassent. Ça partait très bien. Tu étais à ça, livre, à ça !

Et puis tu m’as étouffée de ton style lourd, rongé de périphrases qui me perdent dans les scènes d’action et créent des répétitions assez pénibles (plus de 40 occurrences pour « la jeune sino-britannique », 61 pour « le jeune Oliver »). Et quand tu as cinq gars qui s’envoient des mandales et qu’un seul personnage peut être désigné par au moins quatre périphrases différentes, tu imagines le gloubiboulga ? Je te le donne en mille petit génie, ça fait 20 pronoms, prénoms et expressions en tout. On dirait une orgie !

Pompon sur la Garonne, j’ai trouvé les personnages insipides, au point que les pires horreurs peuvent leur tomber dessus (et c’est le cas, on assiste littéralement à une scène de massacre), je m’en tamponne les oreilles avec une babouche grecque, la faute à une construction superficielle qui ne m’a laissé le temps ni de m’attacher aux protagonistes, ni d’être curieuse de leur éventuelle évolution.

Dans l’absolu, j’ai lu pire. Mais sincèrement, un tel roman aurait mérité d’être retravaillé, tant dans sa structure que dans son style. C’est ciao.

Pour info :
éditions Lumen, trad. de Mathilde Tamae-Bouhon, 416 pages, 16€