Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Lore (Alexandra Bracken)

Ami du jour, bonjour !

Aujourd’hui vient la douloureuse. Je casse le mythe de ce coup de cœur des réseaux, et je m’en vais t’expliquer comment faire d’un scénario prometteur un roman sans grand intérêt.

Sarakontkoi ?
Tous les sept ans, depuis que les dieux majeurs de l’Olympe ont défié Zeus, a lieu l’Agon. C’est une chasse punitive d’une semaine lors de laquelle Athéna, Artemis, Arès, Apollon et les autres sont envoyés sur terre en tant que mortels, et chassés par les héritiers des grandes maisons (celles d’Achille, de Persée, de Thésée, etc.). Lorsqu’un dieu est tué, le mortel qui a porté le coup prend sa place et est à son tour chassé lors de l’Agon suivant. Lore vit à New-York, elle est la dernière descendante des Perséides, et refuse d’être mêlée à l’Agon. Mais lorsque celui qui a tué ses parents reçoit les pouvoirs d’Arès, la vengeance la pousse à entrer dans le jeu… Et si tout cela n’était que manipulation ?

Tenpenskoi ?
Avant même de te parler du contenu, je vais te causer un brin conjugaison. Putain tu publies pas un roman quand tu ne connais pas la concordance des temps et des modes. Ca m’a rendue dingue ! Quand tout ton récit est au passé, tu ne peux pas conjuguer les verbe d’une proposition introduite par « après que » au présent ! Je te donne quelques exemples :
– « Il restèrent plusieurs minutes sans rien dire après que Lore a fini d’expliquer… »
– « les documents [qu’on lui avait obtenus] après que sa famille a été assassinée« 
– « leur extinction était survenue après que les lignées ont décidé d’adopter […] »
J’ai mal, mais j’ai mal ! C’est le premier De Saxus que je lis en français, et après leur « communiqué » sur l’embauche de nouveaux collaborateurs pour un meilleur rendu final, j’y croyais. Mais comment un traducteur, un correcteur ET un éditeur ont-ils pu laisser passer ça ?

Après cette purge grammaticale, j’ai tout de même tenté de rester concentrée sur l’histoire. Dans sa globalité, c’est un « pourquoi pas ». Perso, je m’attendais à un Hunger Games (et c’est un peu ce qui nous avait été vendu) dans un trip mythologie grecque. On est bien en-dessous. Dans les faits, les descriptions de combats sont tellement brouillonnes que je me demande comment, physiquement, certains personnages se retrouvent là où ils sont, sont blessés là où ils le sont. J’ai dû relire certains passages 4 ou 5 fois, sans comprendre la physique de la scène. Je ne sais pas si c’est le texte original qui manque de précision, ou la traduction qui est trop inexacte… Et toutes ces généalogies, et ces alliances, c’est d’un compliqué ! C’est dommage, parce que le retournement de situation aurait pu être surprenant…

En bref, une bonne idée, ça ne fait pas un bon roman. J’ai passé toute ma lecture les sourcils froncés ou les yeux levés. Je dis donc bye bye à mon exemplaire, qui, je l’espère, fera un heureux. Et je suis dégoûtée, parce que la version hardback du livre est vraiment belle, toilée, avec cette tête de Méduse dorée… Un réel déchirement. Pour moi, De Saxus, c’est terminé. Si je veux lire leurs publications, ce sera en VO.

Pour info :
éditions De Saxus (trad. de l’anglais par Jean-Baptiste Bernet), 628 pages, 19.90€