Re-re-re bonjour !
Oui, quand je vous dis que je rattrape le retard, je ne fais pas semblant. Donc, quatrième billet de l’après-midi, sur une lecture somme toute fort sympathique envoyée par une petite Comète. Fini dans le train pour Londres !
Sarakontkoi ?
Juliette est enfermée dans un asile depuis plus de 3 ans pour un crime qu’elle n’a pas voulu commettre. Parce que Juliette a un don, sa malédiction : lorsque sa peau entre en contact avec la peau d’un autre être humain, elle absorbe sa vie. Depuis son enfermement, le nouveau régime s’est renforcé, un régime de rigueur qui proclame que la Terre meurt, qu’on ne peut plus nourrir tout le monde et qui utilise cette excuse pour parquer les citoyens et créer des lois de privation absurdes. C’est dans ce contexte que Juliette va revoir Adam, enfermé avec elle dans sa cellule pour elle ne sait quelle raison, alors qu’elle n’a pas parlé à un être humain depuis 3 ans. Adam dont elle se souvient pour être allée à l’école avec lui. Adam qui l’a probablement oubliée. Adam qui a avec elle un comportement plus qu’étrange…
Au début du bouquin, on se retrouve avec Juliette, dans sa cellule. On vit avec elle l’enfermement, la solitude. La peur lorsqu’Adam arrive, potentielle victime de son don. Sa réaction presque animale. Sa passion qui se développe peu à peu, qu’elle étouffe, en nous étouffant nous aussi, lecteurs. Sa déroute devant les humeurs changeantes d’Adam, et le besoin viscéral qui lui brûle la peau d’être touchée, aimée, humaine. Son dégoût d’elle-même, alors que le régime cherche à utiliser son don pour torturer les rebelles…
Tenpenskoi ?
Un style très lapidaire, des mots qui suffoquent, qui disent l’enfermement, et la mise en page originale où le personnage rature ses notes, nous permettant ainsi de connaître les désirs profonds qu’elle camoufle derrière la bienséance. Des désirs qu’elle répète comme des litanies, qu’elle martèle avec force, toute une tension sensuelle qu’elle met en place… on compare avec Twilight, pourquoi pas. M’enfin, les désirs des personnages de Stephenie Meyer sont bien plus sages que la passion qui semble dévorer Juliette. Oui, c’est pas de la littérature érotique non plus ! Les amoureux du genre, vous pouvez essayer, j’ai passé un bon moment.
Pour info :
Michel Lafon, 384 pages, 16,95€ chez votre libraire.
