Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Hunger Games : Lever de soleil sur la moisson (Suzanne Collins)

Amis du jour, bonjour !

Comme d’habitude, je lis les romans à leur sortie, et puis la flemme, la vie, je ne chronique pas. En plus, c’est un préquel, à une série que j’ai déjà chroniquée. Mais c’est Hunger Games, l’une des meilleures dystopies pour adolescents que je connaisse, l’une des seules que je relis aussi. Alors on se retrousse les manches et on arrête de procrastiner.

Le Pitch :
Les Hunger Games font partie du paysage de Panem, depuis le soulèvement des Districts il y a 50 ans. Chaque année, vingt-quatre gosses, un garçon et une fille de chaque District, sont envoyés s’entretuer dans une arène savamment étudiée pour le grand spectacle. Mais, là, ce sont les 50 ans des Jeux, et il faut marquer le coup. Pour ces Jeux de l’Expiation, la mise est doublée, et ce sont quarante-huit enfants que l’on envoie mourir. Le jeune Haymitch fait avec. Il est amoureux et compte bien rester sous les radars du Capitole. Ma la révolte gronde, et par de malencontreuses circonstances, c’est lui que l’on envoie dans l’arène…

Mon avis :
Depuis que j’ai lu La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur, j’ai très peur de ce que peut nous réserver un nouvel opus dans l’univers des Hunger Games. Mais là, ce n’est pas Snow (dont je me contre-fiche même quand on essaie de complexifier son origine story), c’est Haymitch. Et Haymitch a beau être un ivrogne antipathique, on l’aime parce qu’il évolue tout au long de la saga, et se révèle touchant et protecteur, stratège aussi. C’est un sacré morceau !

J’ouvre donc le roman, les mains tremblantes, effrayée de trouver ce nouveau volet fadasse comme l’avait été le précédent. Et puis non. J’ai clairement retrouvé ce qui faisait le sel de la trilogie originale. Un début somme toute lent, une peinture presque pastorale de la vie dans le district. Difficile, entachée de deuils, de violence et de peur, coulée dans la lenteur d’un quotidien que rien ou presque ne perturbe, mais immobile, entourée de ces champs au-delà des barrières… Et puis les Jeux, et puis Lenore Dove, et puis la colère, l’injustice. Et tout explose. De District dont personne de ne soucie, le 12 devient symbole de ralliement. Entre déshumanisation des tributs et manipulations abjectes de Snow, Haymitch ne se retient qu’à son seul but : dessiner sa propre affiche, ne pas mourir pour le simple divertissement, rester un homme libre.

Si l’arène est encore une fois presque reléguée au second plan, sa conception est spectaculaire, et relève de l’horreur pure d’un esprit sadique. Ici, on se concentre sur la prise de conscience d’un Haymitch qui sait qu’il va mourir (bon, toi lecteur, tu sais que non, mais même toi, ça te paraît mal barré). Et ça n’enlève rien à la tension, parce que pour qu’il devienne cette loque shootée à l’alcool de contrebande, faut bien qu’il se soit passé un truc super grave (oui, les Jeux c’est déjà très grave en soi). Donc, tension : OK.

Et le fan service alors ? Il est bien mieux casé que dans le précédent opus. Haymitch ayant un lien direct avec Katniss, on croise deux ou trois éléments qui nous font un clin d’œil en passant, et c’est très très chouette ! On retrouve des personnages que l’on adore, on comprend les liens qu’ils entretiennent. Bien entendu, on revient sur deux-trois trucs de La Ballade, mais même sans l’avoir lu, tu comprends en vrai. Tu passeras peut-être à côté de quelques refs (genre pourquoi Snow semble connaître si bien le Disctrict 12, ou le rapport aux Coveys). Mais sincèrement, ça passe crème.

Tout ce blabla pour te dire que j’ai terminé en larmes, en PLS, et que l’épilogue est juste parfait. J’ai retrouvé la Suzanne Collins que j’aimais. Pas celle dont je pensais qu’elle tentait de me décrire un immonde bâtard comme un personnage complexe (non, là je comprends très bien que Snow a toujours été un incroyable sadique qui a juste failli avoir un sursaut de conscience). Non. Celle qui me faisait bouffer mes cuticules, et frôler l’arrêt cardiaque. C’est ainsi que Lever de soleil entre dans mon top 3 de la série…

Pour info :
éditions PKJ, trad. de Guillaume Fournier, 480 pages

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur (Suzanne Collins)

Ami du jour, bonjour !

Encore une fois, si tu me suis sur les réseaux, tu sais que je viens de finir le préquel de la merveilleuse et célèbre trilogie Hunger Games. Encore mieux, si tu me suis depuis un peu longtemps, tu sais à quel point j’ai aimé la merveilleuse et célèbre trilogie Hunger Games… Et si tu ne t’en souviens pas, je pose ça , et tu peux aller lire mon billet 🙂 Alors quand, plus d’une décennie plus tard, Collins rempile pour te faire une origin story du grand méchant, ça a de quoi te rendre curieux…

Sarakontkoi ?
Avant de devenir l’un des hommes les plus sadiques de Panem, Coriolanus Snow était juste un gosse de riche, dont les parents ainsi que la fortune étaient morts pendant la révolte des districts. Ruiné, il tente tant bien que mal, avec sa grand-mère et sa cousine, de vivre de la contrebande et de sauver les apparences. Alors lorsqu’on lui fait l’insigne honneur de lui attribuer un tribut lors de la 10e édition des Hunger Games — faisant ainsi de lui un des premiers mentors de l’histoire des jeux — il saisit l’occasion de se démarquer. C’est sans compter sur son tribut, une jeune femme nommée Lucy Gray Baird, qui fait naître en lui une véritable fascination. Amour ? Pouvoir ? Faux semblants ? Coriolanus devra faire des choix, et se révéler peu à peu comme l’homme qu’il deviendra.

Tenpenskoi ?
Je vais redire un peu ce que j’ai dit en story sur Insta, mais les préquels sont pour moi un exercice très dangereux parce qu’il y a deux écueils à éviter : le fan service et les raccords un peu trop évidents ou capillotractés avec l’œuvre originale. Malheureusement, sans être un échec cuisant, cette tentative-là n’y a pas échappé.

Personnellement, j’ai trouvé le récit bien trop centré sur Snow. Je sens bien qu’on tente d’en faire un personnage complexe. Cela dit, je me suis demandé tout au long de ma lecture si Snow était un pervers narcissique de base, ou s’il l’était devenu. OK, on nous montre les souffrances qu’ils a vécues pendant la guerre, mais ça reste insuffisant.

Le roman a beaucoup de longueur qui, d’après moi, tentent de recréer la tension pré-jeux du tome 1 de la trilogie originale. Mais la situation est différente : l’arène est bien moins développée, et les jeux ne sont qu’un ersatz de combat de gladiateurs dans une arène que j’apparenterais à un stade de foot. Alors pas de quoi nous pondre 300 pages. Idem pour les jeux en eux-mêmes. Ce que j’aurais aimé voir, c’est comment les arènes sont devenues aussi sophistiquées, et les tributs adulés (on a une ébauche dans l’épilogue sur 3 pages), comment le Capitole est sorti de la misère dans laquelle il était. Comment les habitants du Capitole sont passés de presque mandiants à des individus extravagants qui bouffent à s’en faire vomir… je veux dire, je peux deviner ce qu’il s’est passé. Mais j’aurais aimé qu’à un moment, on dézoome de Snow pour nous montrer un plan d’ensemble plus large, qu’on nous cause un peu politique, tactique.

Et pour finir, le fan service. On a essayé de raccrocher Lucy Gray et Snow à tous les symboles de rébellion qu’a créés Katniss, jusqu’à son prénom… Une bonne dizaine de fois, je me suis dit « comme par hasard… » ! Du coup, pas étonnant que Snow déteste Katniss si elle est la si parfaite incarnation du moment exact où tout a failli basculer dans sa vie… bref, on tire un peu trop sur les ficelles à mon goût, tout en me donnant des petits coups de de coude avec un clin d’œil complice, genre « hey, t’as vu, c’est Hunger Games hein ! ».

Bref, je ne dirais pas que j’ai détesté ma lecture. Disons, que j’ai bien aimé. Et bien aimé, pour un tome de la saga Hunger Games, c’est insuffisant. Pas mémorable, et peu utile dans le développement politique opéré dans la trilogie originale. C’est comme regarder un film d’actions avec Stalone. C’est sympa, mais c’est jamais très profond… (sauf Demolition Man, parce que j’adore Demolition Man… même si c’est pas très profond).

Pour info :
éditions PKJ, 560 pages (selon Amazon, parce que le mien en fait bien 600), 19.90€