Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

La Vie invisible d’Addie Larue (V. E. Schwab)

Ami du jour, bonjour !

Parlons peu, parlons bien, parlons lecture (en même temps, quoi d’autre ?) avec un roman que j’ai écouté (merci Audible) après en avoir entendu parlé au moins un million de fois sur les réseaux. Les avis étaient tantôt très positif, tantôt de l’ordre du « meh ». Il fallait que je me fasse mon avis.

Sarakontkoi ?
1714, France. Adeline Larue vit heureuse avec ses parents, jusqu’à ce qu’ils décident de la marier avec un homme qu’elle n’aime pas. D’abord résolue à faire ce qu’on attend d’elle, elle ne peut se résoudre à passer sa vie à étouffer ses rêves de liberté. Dans un acte de désespoir profond, elle en appelle à un dieu peu miséricordieux, qui exauce son vœu. Elle vivra sa vie, libre et sans attache, aussi longtemps qu’elle le voudra. Mais jamais elle ne pourra laisser sa marque en ce monde, ni dans les mémoires. Un siècle, puis deux s’écoulent dans la plus grande des solitudes, jusqu’à ce qu’un jour, elle entende enfin ces mots qu’elle n’attendait plus : « je me souviens de vous ».

Tenpenskoi ?
Team WAOUH ! J’ai adoré de bout en bout. Alors bien entendu, on est loin du page turner, du roman d’aventures, dont le suspens nous tord les entrailles. Le roman s’écoule telle une rivière paisible, parfois profonde et glaciale, parfois fraîche et chantante. Dans les faits, il t’embarque dans la vie d’Addie, à travers les hauts, les bas, les guerres, les instants de désespoir, et ceux, bénis, qui précèdent l’oubli. Parce qu’il est impossible de se souvenir d’elle une fois qu’on lui a tourné le dos, sa vie est d’abord un enfer, puis un terrain de jeu. Je n’avais rien lu de Victoria Schwab avant ça, même si j’en entends beaucoup parler (coucou Shades of Magic) ; j’avais très peur de sa plume, qu’elle ne soit qu’une copie de Anne Robillard ou Sophie Audouin-Mamikonian, que je trouve lourdes et bourrées de stéréotypes. Mais pas du tout. C’était emprunt d’émotions, et même sincèrement poignant par moment (bah oui, j’ai versé ma larmichette).

On y aborde le thème du souvenir, de la mémoire, de l’impact qu’on a sur les êtres dont le chemin croise le nôtre. Du prix de la liberté aussi. Sans tomber dans le mélodrame, le roman crie la solitude, le besoin d’amour et de reconnaissance. Addie est une femme intelligente, qui fait preuve de ressources, fière, parfois fragile ; il lui arrive de se planter lamentablement, mais toujours, elle avance. En bref, c’est un roman emprunt de mélancolie, loin pourtant de te plonger dans la dépression, il est fort, et il a chanté à mon oreille la chanson de l’éternité. Pour le coup, je me suis même procuré la version papier, histoire de pouvoir le prêter…

Pour info :
éditions Lumen (traduit de l’anglais par Sarah Dali), 696 pages, 17€

Publié dans Albums, Bouquinade

La première fois que je suis née (Vincent Cuvellier/Charles Dutertre)

Dois-je redire bonjour ? Disons que non, sinon, on est pas sortis de la berge !

Alors, une perle que j’ai dans ma manche depuis un bout de temps, depuis Gallimard Jeunesse en fait, mais que je n’ai jamais pris le temps de poster ici. Bah voilà, comme quoi les premières résolutions pour 2013 arrivent : poster un peu plus régulièrement. J’en profite pour faire un coucou à Nono,  ancienne collègue et grande copine, qui m’a conseillé en premier d’y jeter un œil.

lapremirefoisquejesuisne

 

Sarakontkoi ?
La vie est pleine de premières fois. Elles sont plus ou moins drôles, plus ou moins douloureuses, plus ou moins marquantes. Mais chaque pas qu’on fait est quelque part le premier. La première fois que l’on naît, que l’ont rit, que l’on tombe (amoureuse), que l’on joue d’un instrument, que l’on va à l’école, que l’on voyage. La première fois que l’on aime, que l’on fait des projets et qu’à son tour, on est témoin d’une première fois. La boucle est bouclée, de la naissance à la renaissance.

Tenpenskoi ?
Un texte touchant, extrêmement émouvant, qui nous rappelle que la vie est faite de premières fois, bonnes ou mauvaises. Vincent Cuvellier fait pour nous une liste arbitraire et presque universelle des premières fois qui ont jalonné notre vie. Il fait mouche et nous replonge avec une tendre nostalgie dans nos souvenirs d’enfance, mais aussi dans le début de notre vie d’adulte, de parent. Et boucle la boucle. Des souvenirs sur lesquels on peut tous coller nos propres expériences, que l’on peut partager avec notre tout jeune public, ou bien juste garder pour nous. Le tout porté par les illustrations de Charles Dutertre, d’une simplicité qui en dit plus que tous les chichis rose bonbon de Barbie. Ce livre ne vous laissera pas indifférents. À lire, et à partager !

Pour info :
Gallimard Jeunesse, collection Hors Série Giboulées, 104 pages, 14,75€ chez tous les bons libraires