Publié dans Madame Je-Sais-Tout, Sors ta science

Sors ta science #11

Ami du jour, bonjour !

Nous ne sommes pas vendredi, et pourtant, je m’apprête à exploiter sans vergogne les travaux d’un autre. Attention, je ne m’attribue pas le mérite, mais comme l’info a fait tilt, j’ai vraiment eu envie de la partager avec toi.

Aujourd’hui, nous allons causer, toi et moi, d’une expression française : toucher le Pactole.

Alors déjà, tu te dis : « mais c’est quoi cette majuscule à Pactole ? » Relax, je vais t’expliquer. Tu es peut-être comme moi, tu te dis sûrement que Pactole est un mot issue de l’argot qui désigne un paquet… sous-entendu un paquet de fric. Toucher le Pactole = toucher un paquet de billets.

Bah nan, comme moi, tu n’es pas infaillible (et pourtant tu essaies) et tu te plantes. C’est en écoutant la vidéo de Manon, de la chaîne Youtube C’est une autre histoire, que j’ai appris mon erreur. Manon, elle est géniale, elle te cause d’Histoire et d’art, et c’est même pas chiant ! Pire, tu en redemandes ! (la rédation n’est en aucun cas rémunérée pour l’éloge qu’elle peut faire des Youtubeurs qu’elle admire, ndlr).

Revenons à notre Pactole. Tu connais le roi Midas ? Non, pas les garagistes, le gars qui a souhaité que tout ce qu’il touche se transforme en or (si tu as vu Aladdin et le Roi des voleurs, tu vois la référence à la main de Midas). Midas, c’est un roi de l’Antiquité grecque qui a rendu service à Dionysos (oui, celui qui boit du vin). Pour le remercier, le dieu lui a promis d’exaucer un vœu. Midas, dans sa c(st)upidité, a souhaité que tout ce qu’il touche se transforme en or. Eh eh, bonne idée à première vue. Et là, tu commences à réfléchir, et tu te dis qu’en fait, c’est peut-être pas si cool comme idée. Déjà, comment tu manges ? Midas a pensé comme toi. Alors il a demandé à Dionysos de lui retirer ce don. Dionysos l’a donc envoyé se laver les mains dans le fleuve, je te le donne en mille… Pactole ! Le sable qui composait le lit du fleuve s’est changé en or, Midas a été débarrassé de sa malédiction et TADAM on a hérité d’une superbe expression française, dont tu connais maintenant la signification.

Je te laisse la vidéo (je cale le départ en milieu de vidéo pour les besoins du blog, mais si tu veux écouter la vidéo entière, clique ici).

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Sors ta science #10

Ami du jour, bonjour !

Le billet est matinal, mes mains ne sont pas encore gonflées par la chaleur qui s’apprête à nous tomber dessus (mais tout va bien parce que Chéri, adorable, merveilleux qu’il est est passé chez L’Occitane pour me prendre un gel rafraîchissant à la Verveine que nous avait conseillé notre amie Laura… bref, toute une histoire).

Tout ça pour dire qu’on fait ça à la fraîche ce matin, ce qui vous laissera tout le loisir de déguster ce petit billet dans la journée.

Hier, nous étions en terrasse d’un bar d’avocats (enfin, une sorte de QG quoi) avec un couple de très bons amis : une avocate et un réalisateur (ouais, je me la pète, ouais !) Lambert nous parlait de projets à lui, et évoque un film d’une quarantaine de minutes. Dans ma naïveté, je lui réponds : « un moyen métrage quoi ». Quelle ne fut pas mon erreur !

Et pour comprendre la vive réaction qu’il a eue, il a dû m’expliquer d’où le court métrage (ou court-métrage) tirait son nom. Oui, parce que tu ne t’es peut-être jamais posé la question, mais court-métrage, c’est quand même très bizarre comme nom de film. Je veux dire, on ne parle pas de saut en longueur tout de même !

Eh bah… pas loin ! Court-métrage fait en fait référence à la longueur de bobine utilisée pour tourner le film. Cette longueur a été définie en 1964, et c’est encore celle que retient le CNC (Centre Nationale de la Cinématographie) aujourd’hui. Moi je n’y connais rien, mais Wikipedia me parle de 1600m en format 35 mm (pour ceux à qui ça parle), soit une durée de 59 minutes.

Bon, tu penses bien que chacun y met son grain de sel. Du coup, Gilbert Cohen-Séhat, dans son Essai sur les principes d’une philosophie du cinéma : Notions fondamentales et vocabulaire de filmologie, nous dit :

Quel que soit le contenu d’un film — ou sa nature — on appelle « courts métrages » les films dont la longueur est inférieure à 900 m (moins de 33 minutes, moins de 3 bobines, en 35 mm), et « longs métrages » les films dépassant 2 400 m (plus de 1 heure 28 minutes, plus de 8 bobines)

Du coup, entre les deux, on pourrait parler de moyen-métrage. Sauf si on est puristes. Comme Lambert. Et c’est cool aussi d’être puriste. Merci Lambert, merci Salomé, pour cet agréable moment passé en votre compagnie !

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Sors ta science #9

Amis du jour, bonjour !

Aujourd’hui, puisque c’est la grande mode en ce moment (attention, ceci n’est pas un jugement), nous allons parler transgenres. Oubliez Conchita Wurst, je ne vous parlerai ni femme à barbe, ni identité sexuelle, mais bien de mots qui passent du masculin au féminin dès qu’il se tapent un s.

Albert Camus a dit : « Pour l’homme mûr, seules les amours heureuses peuvent prolonger sa jeunesse. Les autres le jettent d’un coup dans la vieillesse. » MAIS Louis Aragon a dit : « Il n’y a pas d’amour heureux ». Whaaat ? Alors, un de ces deux grands hommes se serait planté ? Que nenni chers lecteurs dévorés de curiosité !

Mais alors, keskispasse ? Simplement que certains mots sont masculins au singulier et féminins au pluriel. C’est le cas de « amour », « orgue » et « délice ».

Ainsi :

  • un amour heureux mais des amours heureuses ;
  • un orgue mélodieux mais des orgues mélodieuses ;
  • un curieux délice mais de curieuses délices.

L’heure est à la liberté, alors libérons-nous des genres… du moins dans la limite de ces trois exceptions 😉

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Sors ta science #8

Amis du jour, bonjour !

Hier, je vous promettais de revenir sur la notion de ductile dans un Sors ta science (si tu n’as pas lu le billet, clique ici). Bah voilà.

Nous allons donc faire un peu de science, une fois n’est pas coutume, et je vous demande d’être indulgents, parce que ces dessins sont de moi 🙂

Parlons donc de ce qu’il se passe sous nos pieds. Nous avons évoqué le fait que nous ne flottions pas sur des morceaux de croûte terrestre qui flottaient sur un lac de magma. Pour comprendre ce qui va suivre, tu dois comprendre deux concepts : l’eau qui bout sur le feu, et la montgolfière qui vole.

Commençons par ce dernier.

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Qu’est-ce qui fait que la montgoflière vole ? L’air chaud. Parce que l’air chaud est plus léger que l’air froid et qu’il va pousser sur la toile pour la faire s’élever (voir le dessins sur mon petit post-it). C’est la première notion.

Seconde notion, l’eau qui bout.

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Pourquoi l’eau bout ? On repart de l’air chaud de tout à l’heure, plus léger. Là, c’st pareil. L’eau qui est en contact avec le fond de la casserole est plus chaude que l’eau de surface, plus éloignée du feu. Même concept que la mongolfière, le chaud est plus léger que le froid. L’eau plus chaude va donc monter. Au contact de l’air, plus froid, elle se refroidit et redescend. C’est ce que vous voyez sur le petit dessin.

Eh bien, notre planète, c’est pareil !

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Le noyau, c’est la plaque chauffante. Le manteau est… ductile (eh eh, le voilà), donc maléable. Et il fait comme l’eau de votre casserole. Au centre, il est très chaud, donc, il remonte. À la surface, il est plus froid, donc il descend. C’est ce qu’on appelle la convection. Là, ça marche comme un tapis roulant. Des morceaux de croûte s’enfoncent dans le manteau d’un côté, tirant de l’autre pour former une croûte toute neuve.

Voilà, vous savez maintenant que la Terre n’est ni plus ni moins qu’une grosse casserole. Et comme l’a très bien fait remarquer Laura sur Facebook, la lave, c’est du manteau. Pas liquide, mais ductile, plus ou moins souple.

Et petit bonus, la différence entre lave et magma : la lave est en surface, c’est ce qui sort du volcan. On parle de magma lorsqu’il est encore sous terre, dans les poches magmatiques !

Voilà, c’était l’instant post-it 🙂 Chers profs de sciences, ne me jetez pas de cailloux, j’ai fait ce que j’ai pu… !

Pour ceux qui veulent creuser un peu, on peut commencer ici, on vous parlera notamment subduction, mécanique des plaques, etc.