Publié dans Bouquinade, Roman

Fay (Larry Brown)

Ami du jour, bonjour !

Je te parlais il y a quelques temps des conseils de lecture de ma libraire face à mon envie de road trip, de voyages initiatiques et de grands espaces. Elle m’avait conseillé Celle qui venait des plaines, de Charlotte Bousquet (chez Gulf Stream) que j’avais adoré. Pour Fay, je voulais absolument quelque chose de chez Gallmeister, parce que je sais que, question grands espaces, nature sauvage des grands Nords américains, je ne suis jamais déçue. Je voulais aussi une sorte de voyage initiatique (je restais sur mon impression très positive de Dans la forêt, de Jean Hegland). Elle m’a proposé un voyage initiatique d’un tout autre genre…

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Sarakontkoi ?
Fay a 17 ans. Elle fuit. Elle fuit une vie de misère avec ses parents et ses frères et sœurs, une vie de labeur, d’illettrisme, de violence parfois, et d’impuissance. Mais Fay est jolie. Son sac à main à l’épaule, elle voyage en stop, rencontre des jeunes gens dont elle ne comprend pas toujours les intentions. Mais surtout, elle ignore le charme qu’elle exerce sur les hommes. Jusqu’à ce qu’une rencontre bouleverse sa vie.

Tenpenskoi ?
Honnêtement, je n’en ai aucune idée. J’ai beaucoup aimé suivre cette jeune fille dans toute son innocence et son ignorance, donc dans son initiation. Elle reste néanmoins très passive, le seul recours qu’elle ait face aux événements étant la fuite. Pour le reste, je crois qu’on peut dire qu’elle se laisse porter par les événements.

Je dirais donc que, plus que le personnage lui-même, ce sont les événements qui s’enchaînent et influent sur son parcours qui m’ont réellement captivée. L’écriture est lapidaire, très ancrée dans le présent (d’ailleurs tout le texte est au présent). On ne sait jamais ce qui va arriver, même si on le sent venir parce que chaque petite chose y est détaillée à outrance. C’est comme lire quelque chose qui arrive en temps réel.

Alors pourquoi ai-je dit que je ne savais pas si j’avais aimé ou pas ? Si je suis dithyrambique sur l’exercice d’écriture, le traitement des événements, je suis moins perméable à cet échantillon de culture et de pensée très américaine. Le côté je m’abreuve exclusivement de bière comme si c’était de l’eau, je jette mes cannettes par terre, j’ai une arme… même si je sais que c’est symptomatique des cultures occidentales, ce ne sont pas des choses que j’observe couramment autour de moi. Là, j’ai été gênée, parce que ces comportements sont naturels dans le livre, et ne le sont pas pour moi. Et je ne parviens pas à savoir si c’est intentionnel, ou si ça fait partie de la culture de Larry Brown.

Et puis, je dois avouer que sur la fin, ça tourne un peu en rond. Fay se retrouve dans les mêmes situations, encore et encore, et ce qui était captivant au début devient une routine. Là encore, intentionnel ou pas, je ne saurais pas le dire. La fin est ouverte, je te laisse la découvrir. J’ai aimé lire Fay, mais j’avoue que ce n’est pas un livre que je garderai dans ma bibliothèque.

Pour le prochain Gallmeister, ce sera un Pete Fromm, je dois avoir Indian Creek qui traine quelque part. Après Wicked bien entendu… À ce sujet, à l’occasion de la sortie de Wicked, le collectif Wicked en français ! organise un concours sur Facebook et Instagram. SI tu postes une photo de ton exemplaire, il y a 3 pochettes à livres à gagner ! Tirage au sort le 1er juillet !

Pour info :
éditions Gallmeister, collection Totem, 560 pages, 12€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

La Servante écarlate (Margaret Atwood)

Ami du jour, bonjour !

Laisse-moi te dire que j’ai dû digérer un peu le roman dont je vais te parler avant d’écrire ma chronique. J’ai beaucoup de mal à mettre de l’ordre dans mes idées, comme à chaque fois que le sujet me touche, tu commences à avoir l’habitude. Dis-toi que ce bouquin, je l’ai écouté (oui, parce qu’il s’agit d’un livre audio) sur toute la période de notre dernière tentative de FIV. On aurait pu trouver mieux comme timing…

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Sarakontkoi ?
Le roman se situe dans une société américaine fermée qui subit de fortes baisses de fertilité dues à divers facteurs (notamment une « catastrophe » dont il est question une ou deux fois dans le livre). Dans cette nouvelle société, les femmes sont sacrées. Les épouses de Commandeurs sont privilégiées, les Econofemmes sont les épouses d’hommes pauvres, les Marthas sont des sortes de gouvernantes dans les maisons riches. Et les Tantes endoctrinent les Servantes, ces femmes vêtues de rouge, seules capables de procréer, dont les riches couples louent les services…

Tenpenskoi ?
La. Claque. Ca fait un moment que je n’avais pas lu un aussi bon roman de SF. Il s’agit ici d’une dystopie, la description d’une société qui se veut parfaite, mais qui cache en fait un régime de répression et de suppression des libertés.

Un passage m’a marquée au cours de ma lecture : il évoque la différence entre « liberté de » (freedom to) et « libéré de » (freedom from). Les femmes ne sont plus libres de faire ce qu’elles veulent de leurs corps, puisqu’elles sont devenues sacrées. Mais elles sont libérées du regard des hommes, du poids du paraître. Dans ce sens, le livre twiste dangereusement l’état d’esprit du lecteur, et on en arrive même à se dire « est-ce si mal ? » C’est ce danger que pointe Margaret Atwood. Ces pensées liberticides qui agissent pour le bien de l’Humain. Elle décrit une société tyrannique, sans libertés, révoltante, qu’elle met en contraste avec notre société actuelle, tellement brutale, sale, effrayante qu’en tant que lecteur, on est perdus, tiraillés entre notre révolte interne et cette solution définitive, liberticide, qui pourtant solutionne les combats que nous menons aujourd’hui.

Tout ça bien entendu sur fond de cataclysme (dont on ignore la nature). On sait juste qu’à un moment, le monde a cessé de tourner rond, et que la réponse de cet état américain (le Massachusetts si mes souvenirs sont exacts) a été de geler les libertés, en commençant par les comptes en banque des femmes. Tout ça dans une passivité générale effrayante. Mais dans leur situation, aurions-nous fait différemment ? Les quelques manifestations et contestations ont été étouffées. Privées de moyens financiers, les femmes n’ont eu d’autre choix que de passer dans la clandestinité, ou de s’en remettre aux hommes. Les enfants issus de seconds mariages, d’adultères, ou hors mariage ont été arrachés à leur famille pour être confiés à des familles pieuses « dignes » de les élever, donc riches.

Margaret Atwood nous tient et nous coince dans un présent quasi constant qui nous étouffe, nous empêche d’avancer, d’aller de l’avant, qu’elle entrecoupe de bribes de souvenirs décousus, confus parfois. De sensations passées. Comme Defred, on ne comprend pas comment la société en est arrivée là. Le final est sans importance, relayé au second plan, avalé par l’énormité de ce qu’on vient de lire. L’épilogue, une conférence universitaire qui a lieu probablement des dizaines d’années plus tard, après la chute de cette « civilisation », ironise cette partie de l’Histoire, la relègue à une simple étude du passé, oubliant presque que ce qui est arrivé alors peut encore se produire aujourd’hui. Cela ne ferait-il pas échos à… ?

Le roman est très dense, j’en ai probablement oublié. Mais lisez-le.

Pour info :
éditions Robert Laffont, 544 pages, collection Pavillons Poche, 11,50 EUR

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Caraval (Stephanie Garber)

Ami du jour, bonjour !

Je ne peux pas te parler que de bouquins que j’ai aimés. Et pour le coup, je trouve important, malgré l’avis de certains, de dire quand on n’a pas aimé un livre. Si personne ne le fait, le livre est jugé comme faisant l’unanimité, et c’est dommage d’accorder à un bouquin un crédit qu’il ne mérite pas nécessairement. Alors aujourd’hui, je nuance cher ami, je nuance (oui, mon chat est sur la photo, c’est pour faire passer la pilule…).

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Sarakontkoi ?
Depuis le départ de leur mère, Scarlett et Donatella subissent le joug d’un père tyrannique et violent. Mais Scarlett espère bien lui échapper en épousant l’homme qu’on a choisi pour elle, qui lui a promis, dans sa correspondance, d’étendre sa protection à sa sœur. Mais l’occasion se présente de vivre une aventure : participer aux jeux de Légende, le maître de Caraval. Avec l’aide de Julian, un marin, Scarlett et Donatella fuient leur île, leur père, et s’engagent dans une folle aventure, faite de magie, de faux-semblants et de révélations. Au passage, elles pourraient bien en apprendre plus sur leur histoire…

Tenpenskoi ?
Pour être honnête, après avoir lu les nombreux avis élogieux, je me suis dit que ça me ferait du bien de replonger un peu dans une bonne fantasy, quelque chose d’haletant, de mystérieux. Pour le mystère, j’ai été servie. C’est tellement mystérieux que ça te laisse sur le bord de la route. J’ai trouvé les lois qui régissent l’univers très floues, je n’ai pas compris où voulait en venir l’autrice. Créer un jeu dont les protagonistes découvrent les règles au fur et à mesure, pourquoi pas. Mais même en gardant ça à l’esprit, j’ai eu l’impression d’assister à une private joke géante, où tout le monde s’amusait en tâtonnant, sauf moi. Un peu comme dans les escape games tiens (oui, tu l’auras compris, c’est pas mon truc).

En ce qui me concerne, le style ne sauve même pas le roman. Sans être très mauvais, il est rempli de stéréotypes et de lieux communs qui, en soi, ne gênent pas la lecture, mais m’ont fait lever les yeux plus d’une fois. C’est long, un peu redondant par moment. C’est dommage.

Bref, une lecture peu concluante qui me laisse un goût de… meh. J’ai le tome 2, mais j’avoue préférer accorder mon temps à des romans plus intéressants.

Pour info :
éditions Bayard Jeunesse, 400 pages, 17,90€

Publié dans Bouquinade, Roman historique

Le Comte de Monte-Cristo (Alexandre Dumas)

Ami du jour, bonjour !

Tu as envie de vivre de folles aventures, le truc de fou qui mixe les 1001 nuits, Les Hauts de Hurlevent, et le Bossu ? Un roman de cape et d’épée, une histoire de gentilhomme, d’honneur froissé ? Je vais — enfin, Alexandre Dumas va te raconter l’histoire d’une vengeance avec un grand V. Je te cause de ma lecture (ou de mon écoute, puisque c’était un livre audio) du Comte de Monte-Cristo.

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Ma Pleiade dont je suis trop fière

Sarakontkoi ?
Bon, normalement, Le Comte de Monte-Cristo, tu en as entendu parler, même si tu sais pas vraiment de quoi ça cause. C’est l’histoire d’Edmond Dantès, jeune marin à qui la vie semble vouloir sourire : son habileté en tant que second sur le navire le Pharaon lui vaut une place capitaine, sa droiture lui vaut l’amour de ses marins, sa jolie fiancée l’aime éperdument… Mais le bonheur attire les jalousies, et le contexte politique n’arrange pas les tensions et les soupçons. Il est accusé à tort de bonapartisme et est enfermé durant 14 longues années dans la prison du château d’If. 14 années durant lesquelles il aura le temps d’orchestrer une vengeance aux petits oignons contre ceux qui sont responsables de son arrestation.

Tenpenskoi ?
Mais ouah la claque ! C’est le genre de bouquin qui fait un peu peur, il faut le dire, parce que son volume t’écrase. Mais bon dieu, Dumas sait raconter les histoires ! Il a publié pour la première fois son roman sous forme de feuilletons en 1844. On sent le côté feuilleton dans le détail minutieux du récit. Bah oui, quand t’es payé à la feuille, tu fais traîner. Mais jamais rien n’est de trop ! Chaque détail a son importance, parce que la vengeance d’Edmond Dantès est réglée au millimètre. Du coup, chaque chapitre est une surprise, parce que vous ne saurez jamais où vous emmène Dumas. Dans la grotte d’un célèbre hors la loi italien ? Dans le salon d’un grand financier ? Au balcon d’un théâtre ou à celui d’une exécution ?

Le Comte de Monte-Cristo nous raconte l’histoire d’un homme brisé à qui l’on a tout pris, et dont la vie n’a plus de sens. Il n’est qu’un gouffre de désespoir, et il est certain d’accomplir dans sa démarche la volonté de Dieu, qui n’aurait pu gâter autant les menteurs et les voleurs et laisser dans la misère ses fidèles enfants. Edmond est un homme qui n’a de cesse d’apprendre, d’un carisme presque surnaturel, ce qui lui sera fort utile sur son chemin vers la paix.

Edmond jouit grâce à son co-détenu d’une fortune et d’un savoir infini (ouaip, un peu comme dans Les Evadés, mais là, le héros a le magot au début de l’histoire) : langues, bienséance, histoire, tout y passe pendant ces longues années d’enfermement. Grâce à cet héritage, il se fait réparateur de tort, et laisse la nature profonde de chacun de ses ennemis le détruire ; ici l’avarice, ici la fierté, là la fourberie. C’est jouissif au début, et au fur et à mesure, on prend conscience de l’ampleur du malheur de Dantès. La ronde des émotions nous emporte, on aime au point de se donner la mort, on est fidèle au point de se compromettre. Le tout dans un élan de transports des plus éloquents.

En bref, tu vas kiffer.

Et parce qu’elle aussi a kiffé, je te propose de regarder la vidéo de Lemon June !

Dernière chose : si tu te dis que tu vas regarder le téléfilm en 4 parties avec Depardieu, j’ai regardé la première, je n’ai pas retrouvé mon Edmond. Depardieu joue un Edmond qui n’est que haine, aucune nuance, aucune montée en puissance, il braille dès le début. Les personnages sont mélangés, rien n’est vraiment subtil. Reste à savoir ce qu’il en est du film de 1979. Tu l’as vu ?

Pour info :
Tome 1 : éditions Gallimard, collection Folio Classique, 703 pages, 8,40€
Tome 2 : éditions Gallimard, collection Folio Classique, 768 pages (pitié, ne pars pas en courant), 8,40€
Ou tu te fais plaiz’, tu achètes la Pleiade, chez Gallimard, 1450 paces, 60€

 

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Le Fléau (Stephen King)

Ami du jour, bonjour !

Si tu jettes un œil sur mon compte Instagram, tu auras suivi un peu mes pérégrinations concernant la lecture du Fléau de Stephen King, initiée par Lemon June.

Je ne te fais pas attendre plus longtemps cette chronique que j’ai déjà suffisamment retardée. Comment veux-tu que je te parle en 3 paragraphes d’une œuvre aussi riche ?

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Sarakontkoi ?
À la fin du printemps 1990, suite à une micro-erreur informatique, un virus génétiquement modifié se propage aux États-Unis et dans le monde, tuant plus de 99% de la population. L’instinct des survivants les pousse à rechercher leurs pairs dans le cimetière à ciel ouvert qu’est devenu le pays. Puis il faut tout reconstruire. Trouver d’autres solutions ? Faire mieux ? Ou tout rebâtir comme avant ? Deux parties s’opposent, que les protagonistes appellent le Bien et le Mal. Tout est-il si manichéen ?

Tenpenskoi ?
Avant de te faire un topo, laisse-moi te dire que cette lecture fut éprouvante. Pas parce qu’elle avait cette image « horreur » qui colle à la peau de Stephen King, mais parce que, ayant lu la version rééditée et augmentée de plusieurs centaines de pages, j’ai pu suivre l’auteur jusqu’au plus profond de son récit. Si c’est très souvent instructif et immersif, c’est aussi parfois pénible, à l’image de la vie qu’essaient de reconstruire les personnages. Une semaine pour lire le premier, qui est une course contre la maladie. Un mois et demi pour lire le second, qui relate l’après, les hésitations, les doutes.

Dans la première partie, c’est la fuite. Loin de la maladie. La fuite vers un ailleurs qu’on ne connaît pas, loin d’un ennemi qu’on ne voit pas. La terreur de ne pas savoir si notre tour viendra. Puis la résignation. La longue marche vers l’espoir.

Après, dans ce monde post-apocalyptique, on survit. Mais aussi cruel que cette pensée puisse paraître, n’est-ce pas également une chance de tout recommencer ? De faire mieux ? Peut-on faire mieux ? Ne sommes-nous pas programmés pour en arriver inéluctablement à détruire ? Nous détruire ? Détruire notre environnement ? Faut-il reconstruire un système politique ? Vivre éloignés de toute civilisation ?

L’un des personnages, professeur de sociologie, fait cette remarque très intéressante :

« Peut-être n’est-il que le dernier magicien de la pensée rationnelle, celui qui rassemble les outils de la technologie contre nous ».

Et je pense que c’est le cœur du débat. L’homme peut-il retourner à l’état de nature ? Se débarrasser de sa rationalité, de la technologie qu’il a construite avec ? Le Mal est-il le Mal ou bien un penchant rationnel de l’être humain ? Et paradoxalement, c’est ce côté rationnel qui détient la Magie.

La fin est un parfait mélange de l’espoir et de l’inéluctabilité, qui laisse au lecteur le choix de voir le verre à moitié plein, ou à moitié vide. Je vous laisse en juger par vous-mêmes. Mais je vous préviens : la lecture de cet ouvrage n’est pas une promenade de santé.

Je te laisse le lien vers la vidéo de Lemon June (l’instigatrice de cette lecture commune) :

Pour info (pour ma version) :
Tome 1 => Le livre de poche, 764 pages, 9,20€
Tome 2 => Le livre de poche, 795 pages, 9,10€

Publié dans BD, Bouquinade

Les carnets de Cerise, tomes 1 & 2 (Joris Chamblain & Aurélie Neyret)

Amis du jour, bonjour !

À portée de plume fait sa rentrée, je dirais même son retour ! Une éternité que je n’ai rien mis à jour. J’en suis profondément désolée, mais les lectures personnelles furent rares ces derniers mois, et je n’ai recommencé à lire pour moi qu’il y a deux semaines. Les préparatifs de mariage, le déménagement… Bref, tout ça tout ça ! Mais me revoilà, avec 2 ou 3 petites choses… Pour commencer, deux BD jeunesse offertes par mon chéri pour la signature de mon CDI. Il en a des idées, chéri !

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Sarakontkoi ?
Cerise est une jeune fille à l’imagination débordante. Son passe-temps favori (au grand dam de ses deux meilleures amies) : enquêter sur la vie d’inconnus croisés dans la rue, qui attisent particulièrement sa curiosité. Son rêve : écrire des romans. C’est pourquoi sa maman lui a offert des carnets, dans lesquels elle peut librement consigner ses notes, remarques et indices. Dans le tome 1, elle s’intéresse à un mystérieux vieil homme qui s’enfonce chaque jour dans la forêt armé de pots de peinture et de pinceaux. Dans le tome 2, c’est une vieille dame qui emprunte toujours le même livre à la bibliothèque qui retient son attention. D’enquêtes secrètes en cachotteries, Cerise devra concilier son instinct de détective et sa vie de jeune collégienne. Pas toujours évident !

Tenpenskoi ?
Pour le coup, Chéri a eu du nez et a su donner à la libraire de bonnes indications, puisqu’elle l’a dirigé directement vers ces deux titres-là. La fraîcheur des illustrations n’a d’égale que la candeur du texte. Une héroïne qui n’a peur de rien, un peu boute-en-train,  attachée à son vieux chapeau et à sa veste en cuire trop grande pour elle. Des problématiques de petite fille, les copines qui comprennent pas toujours, une maman inquiète, une voisine romancière… bref, à conseiller aux bout’choux qui rêvent de plume et de papier ! Prix jeunesse à Angoulême en 2014.

Pour info :
Tome 1 : éditions Soleil, collection Métamorphose, 80 pages, 15,95€ chez votre libraire
Tome 2 : éditions Soleil, collection Métamorphose, 80 pages, 15,95€ chez votre libraire

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Angel (L.A. Weatherly)

Amis du jour, bonjour !

Mon esprit est loin tout là-haut, dans le ciel bleu, au-dessus de la bulle parisienne saturée de gaz et de stress, mais le cœur y est. Recentrons-nous. Un gros pavé (mais ne vous y fiez pas, c’est écrit assez gros et le papier est épais) que je voulais absolument lire lorsque j’ai vu la couverture pour la première fois au service maquette.

Williow est un peu à côté de la plaque. Contrairement aux adolescentes dites « normales », elle aime la mécanique, déteste la mode, vit chez sa tante où elle doit s’occuper de sa mère (qui évolue dans son monde depuis la naissance de sa fille), et voit le futur des gens. Elle décide de se mouiller le jour où, après avoir eu une appartition, sa brillante et parfaite mais insupportable camarade de classe décide de dédier sa vie à l’église des Anges. Mais ces anges, qui apparaissent un peu partout, sont loin d’être de pacifiques êtres célestes : ils sont en fait des envahisseurs qui se nourrissent de l’aura des humains. Alex, chasseur d’anges, croit reconnaître en Willow les traits de ces monstres. Elle est pourtant si humaine ! Dans leur quête de vérité, Alex et Willow tenteront de sauver le monde, épaulés par une organisation gouvernementale ultra-secrète. Mais gare aux faux-semblants…

Une façon originale d’écrire les anges, qu’on apprécie beaucoup. On reste dans le schéma ado-qui-ne-rentre-pas-dans-le-moule, héroïne d’une prophécie que les monstres redoutent. Et bien entendu, on retrouve la traditionnelle histoire d’amour entre deux protagonistes qui, au départ, n’ont rien à faire ensemble. Bref, tous les ingrédients sont présents pour faire de ce roman une périlleuse aventure, pleine de rebondissements…

Pour être totalement franche cependant, il y a aussi pas mal de répétitions, peut-être quelques longueurs… Cela dit, l’histoire reste bien menée ; l’auteur joue pas mal la corde du suspens, et pour une fois, le happy ending n’est pas évident (en même temps, c’est le premier tome d’une trilogie). On attend le second tome, qui amènera on l’espère un début de solution à l’invasion qui a commencé dans le tome 1. Pas mal…

Pour info :
Gallimard Jeunesse, Collection Grand Format Littérature, série Roman Ado, 528 pages, 19,30€ chez votre libraire (13,99€ sur les plateformes de téléchargement légal, type ePagine)