Ami du jour, bonjour,
Tu as vu le titre du billet, si tu suis ce blog depuis au moins 4 ans, tu as reconnu le nom de l’autrice (qui n’a aujourd’hui plus du tout besoin de moi pour présenter ses romans). Tu sais donc que je vais forcément te parler d’une bonne lecture…
Sarakontkoi ?
Victoire, 17 ans, déteste son tarin et a subi, pendant l’été précédant sa dernière année de lycée, une poussée mammaire effrayante. Et pour ne rien arranger, il y a cette petite voix dans sa tête, qu’elle appelle Défaite, et qui a tendance à appuyer là où ça fait très mal. Résultat : Victoire s’isole, sèche les cours et ment, ne trouvant de réconfort que dans l’apparente perfection que lui prêtent les filtres sur les réseaux. Lorsque sa mère s’en rend compte, elle décide de bousculer le quotidien de Victoire en l’inscrivant aux vendanges à côté de chez elle. De quoi la forcer à sortir de sa coquille, et faire quelques rencontre inattendues…
Tenpenskoi ?
En voilà une question bête quand la réponse est si évidente ! C’est un roman d’utilité publique, point. En moins de 10 mots : c’est drôle, touchant, écrit avec la verve que l’on connaît à Maëlle (bon, 12 mots). Le sujet est universel. Je ne connais pas une seule personne qui n’ait jamais douté d’elle-même, donc forcément, ça résonne. Et si le terme dysmorphophobie ne te dit rien, ferme les yeux et demande toi si, alors que ton corps, tes cheveux, ton nez, sont tout à fait normaux, tu ne t’es pas trouvé.e immonde, moche, gros.se ? Victoire, c’est toi, c’est moi, c’est ta fille, celle de ta voisine, ton élève. De la même manière que Christelle Dabos avait écrit le collège avec une acuité effrayante, Maëlle dépeint l’adolescence (surtout féminine ici), et les tentatives des parents de sauver leurs enfants d’un monde qu’ils ont du mal à appréhender.
Des émois d’un premier amour aux tourmentes d’un schéma familial éviscéré par une simple erreur, de l’amitié sincère à la culpabilité, les adolescents ressentent tout, sans pouvoir toujours mettre des mots sur leurs souffrances, leurs espoirs, leurs craintes. Et ce roman, c’est ça. C’est un appel à l’aide et une lueur d’espoir ; c’est ton plaid de réconfort et la baffe dans ta tronche qui te dit de te bouger. Il te comprend, il te berce, il te rassure. Bref, lis-le, offre-le, une fois, deux fois, mille fois. C’est jamais trop.
Pour info :
éditions Slalom, 304 pages, 17.95€



