Publié dans Bouquinade, Roman

My dear f***ing prince (Casey McQuiston)

Ami du jour, bonjour !

Ayant terminé le roman du jour il y a bien 3 mois, on aurait pu penser que le billet serait prêt depuis belle lurette. Ceci dit, ce serait mal connaître ma tendance maladive à la procrastination. Qu’à cela ne tienne, je m’y attèle aujourd’hui, et ça tombe bien, parce que c’est aujourd’hui que vous le trouverez en librairie !

Sarakontkoi ?
Dire qu’Henry, héritier de la couronne britannique, et Alex, fils de la (première femme) présidente des USA, ne s’aiment pas serait un euphémisme. Ils se détestent. Mais en politique, faire bonne figure est essentiel, et les deux jeunes gens, pour apaiser les tabloïdes, doivent passer ensemble un week-end promotionnel. Il se pourrait que ce soit l’élément déclencheur d’une belle amitié… et plus si affinités.

Tenpenskoi ?
Il y avait, dans ce roman, un je-ne-sais-quoi d’intrigant. Une femme présidente et mère célibataire, un « premier fils » un brin rebelle, un prince héritier écrasé par son devoir… Et l’image et la politique qui s’en mêlent. J’avoue, pour un roman d’été, c’était idéal. La structure est un classique du ennemies-to-lovers (ils se détestent, et en fait, ils finissent par bien s’aimer), mais la petite étincelle qui a fait la différence avec une romance classique, c’est la question : de nos jours, qu’en serait-il d’une romance homosexuelle dans les plus hautes sphères politiques ?

Alex et Henry sont des personnages adorables, têtus, parfois imbuvables, mais fragiles à leur façon. Leur affection est touchante, et si elle soulève forcément un débat (on en revient au fameux débat), elle est aussi symbole de rassemblement, et d’espoir quelque part. J’aimerais que cette petite lueur, ce répit qui nous est offert ici, soient réels. J’ai aimé que le roman ne soit pas un poing levé, un cri de révolte, mais une histoire d’amour qui s’écrivait, passionnée parfois, compliquée surtout, mais tendre et légère.

J’en suis ressortie le sourire aux lèvres, le cœur gonflé d’espoir et de guimauve (oui, faut pas oublier que c’est de la romance non plus). En revanche, c’est clairement une lecture pour jeunes adultes (16 voire 18+), même si je sais qu’on se passe After dans les cours de collège. Les (quelques) scènes de sexe sont très explicites. Vous serez prévenus.

Pour info :
éditions Lumen (traduction de l’anglais : Céline Morzelle et Sarah Dali), 602 pages, 17€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Fondation (Isaac Asimov)

Ami du jour, bonjour !

Causons peu, causons bien ; comme tu le sais, nous sommes dans une situation un peu spéciale à la librairie, puisque nous avons été réquisitionnés pour bosser au Drive. Depuis quelques temps cela dit, notre responsable ayant remarqué que nous dépérissions à vue d’œil, elle nous a autorisés à passer un peu de temps à la librairie, histoire de trier, ranger, réorganiser les rayons, et pour moi, réétiqueter tous les Pocket (merci Pocket). Ce sont donc de loooongues heures que je passe seule dans l’Espace Culturel, accompagnée, pour mon plus grand plaisir, de mes livres audios. Je prends le temps de découvrir des classiques, par exemple, des choses que je ne suis pas certaine de pouvoir terminer en lecture suivie, par manque d’intérêt ou de temps. C’est ce que j’avais fait pour Zola, notamment. Et là, j’ai découvert Asimov.

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Sarakontkoi ?
Les humains ont conquis l’espace, ils vivent maintenant sur des planètes dans différents systèmes solaires colonisés au nom de l’Empire. Si bien que beaucoup d’entre eux ne savent même plus sur quelle planète est née l’humanité. Le professeur Seldon, psycho-historien, prédit la chute de l’Empire, qui, tel un colosse aux pieds d’argile, emportera toutes les connaissances humaines dans sa chute. Pour éviter aux humains un âge sombre trop long (30 000 ans estime-t-il), il demande le droit de répertorier toutes les connaissances dans une encyclopédie. Mais il a un autre plan en tête : créer, au sein de ce géant empire, une micro-société, tout en prévoyant grâce à la psycho-histoire les grandes crises qu’elle va traverser.

Tenpenskoi ?
Eh bien je suis déroutée. Je m’attendais à une sorte de Space Opéra, une sorte d’utopie à la base de la création d’une micro-société dans laquelle on suivrait des personnages évoluer. Pas du tout, il faut voir plus grand… beaucoup plus grand ! Parce que le roman n’est pas construit à l’échelle d’un personnage, mais de générations différentes affrontant les crises prévues par Seldon sur plusieurs siècles !

Moi, je m’attendais à un roman. En fait, je dirais qu’il s’agit d’un essai psycho-politique novélisé. Je ne me suis pas renseignée plus que ça sur la question, mais en gros, Asimov, au lieu d’écrire un essai, a simplement écrit un roman avec des personnages mettant en scène son idée de l’Histoire, et de l’impact de la psychologie humaine sur les grands mouvements politiques et historiques. C’est très intéressant, le pouvoir de la religion, du commerce et de l’érudition sur une société. Asimov, en plus, ne porte aucun jugement sur la question. Tel l’historien, il se contente de reporter, d’observer. C’est ce qui rend ce livre si intéressant !

Mais encore une fois, ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. Le roman est suivi de quatre autres tomes je crois. Pour ma part, je vais m’arrêter là. Mais si le sujet vous intéresse, et que vous n’avez pas lu Fondation, je vous le conseille vraiment, parce que c’est une mise en application d’idéologies sur des personnages de roman, un genre d’expérience sociale… Bref, lecture intéressante.

Pour info :
Folio, collection Folio SF, 416 pages, 7.50€