Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

N.E.O., la quadrilogie (Michel Bussi)

Ami du jour, bonjour !

S’il y avait bien un livre que je ne pensais/voulais pas lire, c’est bien celui-ci ! Parce que mes foutus préjugés, et les auteurs adultes qui viennent en jeunesse, ça va bien 5 minutes. Mais un petit lutin chez PKJ m’a affirmé que c’était très bon, et que je devait tenter l’aventure. Bon d’accord, j’essaie, mais c’est sans garantie !

Sarakontkoi ?
Paris, dans quelques décennies. Une catastrophe chimique a eu lieu 13 ans auparavant. Ne restent que des enfants de 13 ans qui n’ont pas été touchés par le nuage de gaz parce que dans le ventre de leur mère. Certains adultes ont survécu assez longtemps pour inculquer les bases de la survie à ces enfants. Justement, à Paris, deux groupes se sont formés : ceux du Tipi (la tour Eiffel), quasi illettrés, vivant au fil des saisons et de leurs cultures. Et ceux du Château (le Louvre), une poignée de privilégiés qui a vécu au rythme des leçons vidéo de Marie Lune, préparés à être les garants de la survie de notre culture. Lorsque Zyzo, qui n’a connu que le Tipi et sa tribu, s’aventure au Château pour espionner, il fait une étrange découverte…

Tenpenskoi ?
Allez, je casse le suspens : j’ai adoré ! Je ne l’ai pas lu mais écouté. Et comment te dire qu’écouter Leonardo DiCaprio (ou sa voix française, Damien Witecka) te lire un bouquin, c’est quelque chose ! Et puis il y a le texte de Michel Bussi qui, contre toutes (mes) attentes, s’est révélé être un excellent conteur. Et moi, je t’en ai déjà parlé, j’aime les conteurs. C’est fluide et solide, la base d’un texte qui t’embarque. Parce que tu fais confiance, l’auteur sait ce qu’il fait et tu as juste besoin de te laisser guider.

Les jeunes protagonistes sont tous incroyablement attachants, à commencer par Zyzomys et Alixe. J’ai un faible pour Saby l’effrontée et Lupo… pour l’étrange Chrysanthe et sa poupée. Bref, une superbe brochette de forts caractères. Au-delà de la survie, la force des liens qui unissent ces gosses est émouvante, certains trahissent d’autres se sacrifient, les jeux de pouvoir s’installent. Tous les ingrédients sont présents et clairement, on n’attend que le dénouement et les révélations qui entourent certains protagonistes (si si, on les sent venir les petites surprises).

Je m’arrête quelques secondes sur la version audio, incroyablement interprétée. Je pense que la lecture de Damien Witecka est pour beaucoup dans mon amour pour cette série, parce qu’il a su donner vie aux personnages. Bien lire, ce n’est pas donné à tout le monde, et là, je dis bravo à Lizzie, la plateforme qui a produit ce livre audio, ainsi qu’à Damien, of course !

Comme quoi, parfois, on est gagnant à ne pas faire la tête de mule !

Pour info :
éditions PKJ
Tome 1 : La chute du soleil de fer, 512 pages, 19.90€
Tome 2 : Les deux châteaux, 672 pages, 19.90€
Tome 3 : L’empire de la mort, 640 pages, 19.90€
Tome 4 : Les moulins de Pandore, 496 pages, 19.90€

Publié dans Bouquinade, Roman

Les Mystérieux Enfants de la nuit (Dan Gemeinhart)

Ami du jour, bonjour !

Je te l’ai probablement déjà dit, les livres que je préfère sont ceux que je n’attendais pas. Celui-ci, je l’ai lu en 2021, lorsque son éditrice française m’a envoyé le manuscrit en me demandant de lui rendre une fiche de lecture. Quand je l’ai lu, j’ignorais qu’il s’agissait d’un roman de Dan Gemeinhart, dont j’avais adoré L’Incroyable Voyage de Coyote Sunrise. C’est en rédigeant ma fiche que j’ai souri, et qu’une petite voix à susurré : « bien sûr… »

Sarakontkoi ?
Ravani Foster, 12 ans, vit dans la triste ville de Bourg-Boucherie, nommé d’après l’abattoir qu’elle abrite. La communication avec ses parents est rompue, il est maltraité par les petites brutes de son collège. Tout change lorsqu’arrive en ville une étrange fratrie aux parents peu présents, qui semble cacher un « secret terrible et magnifique »…

Tenpenskoi ?
Qu’il est bon de lire un roman qui valorise les enfants, sans avoir besoin de magie, de paillettes, ou de rires forcés ! Ces gamins sont d’une rare sincérité, mais surtout d’une gravité que peu de romans accordent à des personnages si jeunes (j’ai pensé naturellement à Adam, chez Gaiman et Pratchett, et aux orphelins chez Klune). Ici, il n’est pas question de problématiques futiles, de paraître ou de popularité. On y parle de solitude de l’âme, de choix, de vérités. D’ailleurs, c’est ainsi que Dan Gemeinhart fait référence à ses personnages : des âmes. Des âmes qui se cherchent, se trouvent, se répondent. La magie à laquelle font référence les enfants relève plutôt d’une intelligence émotionnelle, d’une intuition, ou d’habiletés. Le tout, porté par la simplicité et l’efficacité de la plume de son auteur, ne pourra toucher ton petit cœur de lecteur.

Le roman incite à chercher en nous l’étincelle qui nous rend spécial, à accepter d’être encore inachevé, en route vers ce que l’on est vraiment. C’est un réel parcours initiatique, une lecture déchirante parfois, apaisante souvent. Pour écrire ce billet, j’en ai d’ailleurs relu quelques passages, et devine quoi… j’ai pleuré. Encore. Je ne sais pas comment se débrouille Dan Gemeinhart pour faire mouche à chaque fois, mais ce type, il en a sous le clavier, laisse-moi te le dire. Bref, la typo du titre est un peu « meh », l’illustration est très enfantine, mais ne t’y fie pas, c’est une pure merveille.

Pour info :
éditions PKJ, trad. de Isabelle Troin, 480 pages (écrit gros), 18.90€

Publié dans Bouquinade, Roman

Sillage (Joanne Richoux)

Ami du jour, bonjour !

Depuis que j’ai compris comment fonctionne NetGalley et comment transférer un manuscrit sur mon Kindle, on ne m’arrête plus ! C’est ainsi que j’ai pu découvrir cet étrange roman (notez le montage photo de qualitay)…

Sarakontkoi ?
Jade a 19 ans ; son rêve c’est de bosser en parfumerie. Elle emménage donc à Paris, embauche dans un Sephora de luxe et fait la rencontre de Victor, qui joue le chaud et le froid avec elle. Repérée par un grand créateur de parfum, elle commence à perdre pieds avec la réalité, obsédée qu’elle est par la création de sa propre fragrance… et par Victor.

Tenpenskoi ?
Personnellement, je n’ai jamais lu Le Parfum, de Süskind ; en revanche, j’ai vu le film (oui oui, je sais, c’est pas pareil, mais je pige l’ambiance…). Beaucoup de lecteurs de Sillage ont fait référence à ce roman, et je le comprends. Effectivement, sans pousser à l’extrême le truc du gosse qui dès la naissance a un nez exceptionnel, on part dans le même délire de folie créatrice. Jade empêtrée dans son quotidien, dans ses relations foireuses, perd peu à peu pieds avec la réalité. Le roman fait état d’une relation malaisante, presque malsaine, au corps, mais aussi aux relations amoureuses. Il décrit parfaitement le dégoût pour les parfums synthétiques qui agressent ; il en émane des odeurs organiques, presque palpables. Et la folie, toujours la folie.

Je dois l’avouer, je n’avais pas apprécié plus que ça le dernier roman de Joanne Richoux que j’avais lu (Virgile & Bloom). C’est donc avec une légère appréhension que j’ai commencé Sillage. J’y suis tout de même allée les mains dans les poches, avec une vague idée de ce que j’allais y trouver. Et j’ai bien aimé. C’est avant tout un roman d’ambiance, un truc poisseux qui n’a pas la prétention d’être l’épique aventure d’une vie, seulement celle de cette jeune femme perdue dans la ville, dans sa vie, qui cherche désespérément un point d’ancrage. Et c’est réussi.

Pour info :
éditions PKJ, 304 pages, 14.90€

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Dans la tête de Gideon Green (Katie Henry)

Ami du jour, bonjour !

Je ne cesse de vous le dire, il y a parfois des lectures qui me tombent dessus sans crier gare, qui se retrouvent dans un tote bag donné par une copine, et qui, au lieu de finir sur l’infinité vertigineuse de ma PAL, s’imposent au détour d’une lecture commune. Des romans sur lesquels je n’aurais pas parié. Et pourtant…

Sarakontkoi ?
Un adolescent solitaire, grand amateur de vieux films noirs, se voit contraint d’intégrer le journal de son lycée lorsque son père le menace de le faire travailler dans son restaurant s’il ne fait pas l’effort de trouver une activité extra-scolaire. Peu versé dans les relations sociales, il est pourtant entraîné, aux côtés de son ex-meilleure amie journaliste en herbe, dans une sale affaire de petite criminalité en hausse, puis de meurtre…

Tenpenskoi ?
Voilà par exemple un roman qui ne m’intéressait pas vraiment. Mais la vie, mais le tote bag de services presse, mais une proposition de lecture de commune avec Marilyn et Charlotte. Et je dis merci à la vie, je chante la vie, je danse la vie… et je m’emballe. Plus sérieusement, c’est un roman qui a fait peu de bruit à sa sortie (le 23/03 pour être exacte), qui mérite pourtant qu’on s’y attarde.

Pour commencer, Gideon est un ado qu’on pourrait qualifier de neuro-atypique, si je ne me trompe pas (et je ne le pense pas, parce que Marilyn a eu le même ressenti). Trop franc dans ses interactions avec ses proches et ses camarades, plus à l’aise sous son fedora et son trench coat que sur les bancs du lycée, observateur très pointilleux, il aurait tout d’un ado-Monk (je ne cite pas Sherlock, rapport à la drogue, toussa toussa). Ses proches, à commencer par son père, ne le comprennent pas : snob, orgueilleux, blessant, il n’est à ses yeux qu’un ado difficile. J’ai pris beaucoup de plaisir à le voir s’ouvrir, à sa manière, mais surtout à voir les personnages qui gravitent autour de lui lui faire une place dans leur vie, à leur manière.

D’ailleurs, parlons-en de ces personnages secondaires. Le père, terrorisé à l’idée de parler de sa défunte épouse devant leur fils de peur de réveiller un traumatisme. L’ex-meilleure amie, désireuse de faire ses preuves, mais trop lâche pour prendre parti. La rédac’ chef du journal, abîmée par la vie, fatiguée de devoir compenser les marques physiques d’un accident de jeunesse par un excès d’enthousiasme et de positivité. L’enquête, en définitive, ne devient qu’un prétexte pour les mettre en danger, et les confronter à leurs propres démons. Le roman propose une petite originalité de narration lorsque Gideon, pour qui tout est plus facilement appréhensible à travers le filtre des films noirs qu’il aime tant, voit sa vie scriptée comme un scénario. Les dialogues sont crédibles, beaucoup de répliques auraient pu sortir de ma bouche ou de celle de ma mère sous le coup de la colère. C’est ce qui rend le roman touchant, au point de reléguer l’enquête au second plan, je l’avoue. Donc si tu cherche un pur polar, passe ton chemin. Si ton truc, c’est les relations humaines, l’évolution des personnages, tu vas adorer. Ce fut une excellente surprise pour ma part.

Pour info :
éditions PKJ, trad. de l’anglais par Aurelien d’Almeida, 384 pages, 18.90€

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller, Roman

Inheritance Games, Tome 1 (Jennifer Lynn Barnes)

Ami du jour, bonjour !

Je m’en viens te causer d’une petite trilogie prometteuse, du genre jeux de pistes un peu dangereux, dans lesquels j’ai tout de même aimé me perdre…

Sarakontkoi ?
Avery Grambs n’a plus rien. Sa mère est décédée, son père joue les hommes invisibles depuis toujours, elle crèche chez sa demi-sœur et son copain violent… c’est à se demander si elle pourra même terminer le lycée. Tout change lorsqu’elle apprend qu’elle est l’héritière d’un milliardaire dont elle n’a jamais entendu parler, au détriment de ses propres enfants et petits enfants. Seule condition : vivre un an dans l’immense demeure du défunt, sous le même toit que les héritiers déchus. Entre jeux de séduction et intimidations, Avery se trouve plongée dans un incroyable jeu de piste. Mais est-elle un joueur ou un pion ?

Tenpenskoi ?
Pour commencer, chers éditeurs, c’est intéressant, tout de même, de préciser qu’il s’agit d’un premier tome. J’ai lu le roman en lecture commune avec ma copine Charlotte, et sincèrement, heureusement qu’elle m’a prévenue qu’on n’avait pas de résolution dans ce tome, j’aurais été terriblement frustrée ! J’ai tout de même sauté sur les éditions en VO pour pouvoir continuer ma lecture, je ne suis donc pas rancunière…

Le jeu de piste paraît dès le début très emmêlé, et je me suis sentie perdue, tout comme Avery, au milieu de ces joueurs aguerris, qui semblent constamment avoir deux ou trois longueurs d’avance. Ceci dit, le terme « page turner » n’a jamais été si approprié. Sur la fin, j’ai eu du mal à m’arrêter tellement j’étais tendue. Les jeux sont cruels, les personnages aussi. Aucun des quatre petits-fils Hawthorn ne semble digne de confiance, et pourtant chacun d’eux déchaîne les passions. Ils sont intenses, passionnés, et enfermés dans une spirale auto-destructrice. Je l’avoue, Avery est un peu ballottée par les événements, et j’ai trouvé le personnage un peu fade. Mais cette intrigue, cette intrigue…! On ne passe pas loin du coup de cœur, la faute à quelques clichés et longueurs dont je me serais bien passée.

Pour info :
éditions PKJ (trad. de l’anglais : Guillaume Fournier), 449 pages, 18,50€

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Le Fracas et le silence (Cory Anderson)

Ami du jour, bonjour !

Que le Dieu des bloggeurs me pardonne, je suis toujours sur les lectures de novembre, et en plus, une lecture commune avec ma copine Charlotte pour un roman qui nous disait bof-bof au départ, mais qui fut une réelle surprise pour moi.

Sarakontkoi ?
C’est l’hiver. Jack Dahl, 17 ans, retrouve sa mère pendue dans sa chambre. Lui qui n’avait déjà pas grand-chose doit à présent s’occuper de son petit frère, qu’il refuse de confier aux services sociaux. Son seul espoir : un sac plein d’argent que son escroc de père aurait planqué avant de finir en prison.
Ava a 17 ans. Fille d’un baron de la drogue, sa vie ne lui appartient pas. Fermée à tout lien social, elle s’ouvre pourtant à Jack, qu’elle ressent le besoin d’aider bien malgré elle. Mais Jack recherche le sac plein de billets que l’associé du père d’Ava lui a dérobé. Trois gamins, un but… survivre.

Tenpenskoi ?
J’ai adoré ! Bien malgré moi, puisque les romans super dramatiques qui écrasent leurs personnages sous des couches et des couches de misère, je trouve ça un peu chiant. Mais là, on a cette espèce de course à la survie, l’urgence de chaque instant, les plans foireux, et la neige. Toujours la neige, là, comme une protagoniste discrète mais omniprésente, celle qui colle, qui s’insinue partout. Mon conseil : à lire sous un plaid, les enfants !

J’ai adoré ces gamins paumés, qui ne peuvent compter que les uns sur les autres, qui prennent de mauvaises décisions (et tu le sais, toi, lecteur, que c’est pas malin ce qu’ils font). Cory Anderson te ballote, te tire à droite, puis à gauche, te fait croire tantôt que tout est perdu, tantôt qu’il y a un espoir. J’avoue, j’ai été touchée par la misère de Jack et de son frangin. Touchée aussi par la froideur d’Ava dont les certitudes et les barrières s’effondrent. Le style est froid, efficace, brutal. Comme la neige. Le roman est sorti à la fois chez Fleuve noir (adultes) et chez PKJ (ados), et je comprends. La violence dont fait parfois preuve le récit est digne d’un roman noir. Mais ce ne sont que des gamins. Deux éditeurs pour une histoire qui te bouffe les tripes, c’est une belle collaboration.

Pour info :
éditions PKJ, 400 pages, 18.90€
éditions Fleuve Noir, 400 pages, 18.90€
(Traduit de l’anglais par Claire-Marie Clévy)

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

La carte des confins, T1 (Marie Reppelin)

Ami du jour, bonjour !

Si tu me suis sur les réseaux, tu sais que la chronique que tu t’apprêtes à lire risque de faire mal. Encore une fois, c’est un avis personnel basé sur mes goûts…

Sarakontkoi ?
Blake, jeune et fougueux capitaine pirate respecté et craint de tous, est à la recherche d’un compas magique censé le conduire vers ce qu’il désire le plus : la carte des confins. Callie, jeune et fougueuse voleuse (oui, le parallèle est répétitif, et assumé), est en possession dudit compas. Leurs chemins étaient destinés à se croiser. Mais leur coopération risque d’être assombrie par de lourds secrets, bien enfouis dans leurs passés.

Tenpenskoi ?
Je suis navrée pour Marie Reppelin, qui par ailleurs semble être une personne charmante et une libraire passionnée. Mais j’ai détesté, haï, honni ma lecture. Ma première envie a été d’assassiner ce roman. Et si tu as suivi mes pérégrinations en story, tu le sais. Les exemplaires qui nous ont été envoyés par PKJ étant des épreuves non corrigées, le texte avait été très peu, voire pas du tout, travaillé. Grossière erreur. On ne peut pas demander au lecteur de passer par dessus autant de coquilles, d’erreurs de temps, de clichés et de répétitions. Ce serait comme de lui demander de traduire le roman instantanément. Et puis, HEUREUSEMENT, j’ai mis le nez dans la version définitive du roman, celle qu’on vend en librairie, et je dis merci à la vie, je chante la vie, je ne suis qu’amour, l’éditeur a fait un travail de fou avec l’autrice, et disons que ça passe mieux.

Pourquoi donc n’ai-je pas aimé ce roman ? Pour plusieurs raisons. Et je commence par le style que je qualifierai d’inexistant. Ni meilleur ni moins bon qu’une liste de courses. Je sais que beaucoup d’entre vous me disent que le style n’est pas leur priorité tant que l’histoire est bien. Et si on veut aller par là, effectivement Hunger Games, Les Âmes vagabondes, ou encore Grisha même, n’étaient pas des chefs-d’œuvre de littérature, et ce sont pourtant des lecture que j’ai adorées. Alors quoi ?

Le second point qui m’a fait tiquer, c’est le développement de l’histoire. J’ai eu l’impression de lire un squelette de roman (c’est à dire une liste succincte et chronologique de toutes les péripéties) à peine étoffé. Rien, absolument rien, ne dure plus d’une page. Les abordages, les combats, les échanges entre les personnages, rien. J’ai eu l’impression d’assister au défilement d’une pile de diapos. D’ailleurs, rien n’a vraiment d’enjeu. Le bateau fait des aller-retours entre les ports pour chercher une carte, mais on ne comprend pas vers quoi elle mène (c’est quoi les confins, bordel ?). Les plans sont à peine élaborés, ou expliqués, et tout est la plupart du temps éludé par un « bref, tu comprends ce que je veux dire ». Euh, non. Aucune révélation n’en était vraiment une. J’ai senti qu’on ne voulait tellement pas me perdre qu’on a semé mon chemin de lectrice de cailloux fluos. Sauf qu’à trop nous montrer les rouages, on finit par ne plus croire à la magie. Et surtout, SURTOUT, on est loin de la règle du « show, don’t tell » (montre, ne dis pas). Tout est trop explicite, rien n’est vraiment subtil.

Et alors, parlons des personnages. Une belle rousse, fine et forte, et un beau brun ténébreux, qui se lancent LES MÊMES VACHERIES de « je t’insulte, mais en vrai, je te kiffe » tout le long du roman ! Ce n’est pas une romance. Rien n’évolue. Dès la première page, ils se tournent autour. Ce n’est un ennemies to lovers qu’en apparence, puisque clairement, comme on a un point de vue alterné entre les deux personnages, on le sait qu’ils se chauffent ! Du coup, tout le long du roman, c’est pareil. Il est grivois, elle est trop forte. Et j’utilise volontairement le mot « grivois », parce qu’on le voit littéralement toutes les 5 pages (je pense que ça fait partie des corrections qui ont été apportées, dites-le moi ceux qui ont lu la version définitive).

Bref, je voulais un roman d’aventure, une romance pourquoi pas, mais un peu de subtilité, et un peu de magie. J’ai eu un texte sans enjeu, un enchainement de péripéties à peine liées les unes autres autres, des révélations sans grande surprise et une jolie pile de clichés. Sans compter que j’avais la musique de Pirates de Caraïbes dans la tête tout le long, parce que le compas + la carte, ça fait beaucoup de références dans un seul roman quand même. Ca me peine d’autant plus que Marie a l’air, encore une fois, adorable et vraiment investie dans son histoire, et surtout très humble quant à son travail. Mais clairement, je ne suis pas la lectrice qu’il fallait à ce roman. Parce que j’en attendais plus.

Pour info :
éditions PKJ, 456 pages, 17,90€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur (Suzanne Collins)

Ami du jour, bonjour !

Encore une fois, si tu me suis sur les réseaux, tu sais que je viens de finir le préquel de la merveilleuse et célèbre trilogie Hunger Games. Encore mieux, si tu me suis depuis un peu longtemps, tu sais à quel point j’ai aimé la merveilleuse et célèbre trilogie Hunger Games… Et si tu ne t’en souviens pas, je pose ça , et tu peux aller lire mon billet 🙂 Alors quand, plus d’une décennie plus tard, Collins rempile pour te faire une origin story du grand méchant, ça a de quoi te rendre curieux…

Sarakontkoi ?
Avant de devenir l’un des hommes les plus sadiques de Panem, Coriolanus Snow était juste un gosse de riche, dont les parents ainsi que la fortune étaient morts pendant la révolte des districts. Ruiné, il tente tant bien que mal, avec sa grand-mère et sa cousine, de vivre de la contrebande et de sauver les apparences. Alors lorsqu’on lui fait l’insigne honneur de lui attribuer un tribut lors de la 10e édition des Hunger Games — faisant ainsi de lui un des premiers mentors de l’histoire des jeux — il saisit l’occasion de se démarquer. C’est sans compter sur son tribut, une jeune femme nommée Lucy Gray Baird, qui fait naître en lui une véritable fascination. Amour ? Pouvoir ? Faux semblants ? Coriolanus devra faire des choix, et se révéler peu à peu comme l’homme qu’il deviendra.

Tenpenskoi ?
Je vais redire un peu ce que j’ai dit en story sur Insta, mais les préquels sont pour moi un exercice très dangereux parce qu’il y a deux écueils à éviter : le fan service et les raccords un peu trop évidents ou capillotractés avec l’œuvre originale. Malheureusement, sans être un échec cuisant, cette tentative-là n’y a pas échappé.

Personnellement, j’ai trouvé le récit bien trop centré sur Snow. Je sens bien qu’on tente d’en faire un personnage complexe. Cela dit, je me suis demandé tout au long de ma lecture si Snow était un pervers narcissique de base, ou s’il l’était devenu. OK, on nous montre les souffrances qu’ils a vécues pendant la guerre, mais ça reste insuffisant.

Le roman a beaucoup de longueur qui, d’après moi, tentent de recréer la tension pré-jeux du tome 1 de la trilogie originale. Mais la situation est différente : l’arène est bien moins développée, et les jeux ne sont qu’un ersatz de combat de gladiateurs dans une arène que j’apparenterais à un stade de foot. Alors pas de quoi nous pondre 300 pages. Idem pour les jeux en eux-mêmes. Ce que j’aurais aimé voir, c’est comment les arènes sont devenues aussi sophistiquées, et les tributs adulés (on a une ébauche dans l’épilogue sur 3 pages), comment le Capitole est sorti de la misère dans laquelle il était. Comment les habitants du Capitole sont passés de presque mandiants à des individus extravagants qui bouffent à s’en faire vomir… je veux dire, je peux deviner ce qu’il s’est passé. Mais j’aurais aimé qu’à un moment, on dézoome de Snow pour nous montrer un plan d’ensemble plus large, qu’on nous cause un peu politique, tactique.

Et pour finir, le fan service. On a essayé de raccrocher Lucy Gray et Snow à tous les symboles de rébellion qu’a créés Katniss, jusqu’à son prénom… Une bonne dizaine de fois, je me suis dit « comme par hasard… » ! Du coup, pas étonnant que Snow déteste Katniss si elle est la si parfaite incarnation du moment exact où tout a failli basculer dans sa vie… bref, on tire un peu trop sur les ficelles à mon goût, tout en me donnant des petits coups de de coude avec un clin d’œil complice, genre « hey, t’as vu, c’est Hunger Games hein ! ».

Bref, je ne dirais pas que j’ai détesté ma lecture. Disons, que j’ai bien aimé. Et bien aimé, pour un tome de la saga Hunger Games, c’est insuffisant. Pas mémorable, et peu utile dans le développement politique opéré dans la trilogie originale. C’est comme regarder un film d’actions avec Stalone. C’est sympa, mais c’est jamais très profond… (sauf Demolition Man, parce que j’adore Demolition Man… même si c’est pas très profond).

Pour info :
éditions PKJ, 560 pages (selon Amazon, parce que le mien en fait bien 600), 19.90€

Publié dans Bouquinade, Roman

L’Incroyable voyage de Coyote Sunrise (Dan Gemeinhart)

Ami du jour, bonjour !

Si tu me suis sur Insta, tu sais que la chronique que je m’apprête à écrire sera élogieuse. Et plus que ça ! Si tu ne me suis pas, laisse-moi recontextualiser la chose : quand l’éditrice du bouquin te dit « j’ai un gros coup de cœur sur le texte que j’édite, je pense que ça peut être un coup de cœur libraire », tu te dis « pourquoi pas ». Quand en plus tu as une confiance aveugle en cette personne en matière de littérature, tu fonces. C’est ce qu’il s’est passé ici.

coyote_sunrise.jpg

Sarakontkoi ?
Coyote, 12 ans, et Rodeo, son père, vivent dans un bus scolaire. Leur maison, c’est la route et Yageur, ledit véhicule aménagé par et pour eux. Ils roulent, vont où les portent leurs envies. La liberté, direz-vous… ou bien une fuite en avant, pour échapper au passé, à la douleur. Au fil des rencontres, le père et la fille s’ouvrent, se confient, apprennent à donner et à recevoir. Parfois, le voyage peut s’avérer plus important que la destination…

Tenpenskoi ?
Je ne peux pas dire que j’ai lu ce livre. Non. J’ai pris mon billet, répondu aux 3 questions que pose Rodeo à chaque nouveau voyageur avant de l’autoriser à monter dans le bus, et j’ai bouclé ma ceinture. J’ai aimé la simplicité du récit. Pourtant, y’avait de quoi faire des tartines et des tartines de larmichettes et de bons sentiments. Et là, non. Le bouquin passe son temps à te dire que oui, dans la vie, on doit surmonter des épreuves, mais qu’au final, le courage, l’abnégation, la générosité, et la gentillesse nous la rendent plus facile, cette chienne de vie.

C’est un merveilleux message, positif sans te jeter des paillettes à la figure, touchant sans te cracher le malheur au visage. La vie est ce qu’elle est, personne n’est parfait. Et toujours cette route, cette course contre la montre, vers le souvenir, vers l’identité. Vers l’avenir un peu aussi. Chaque personnage a son rôle à jouer dans l’histoire de Coyote, et Coyote a son rôle à jouer dans la leur. C’est un équilibre, un échange perpétuel. Et toujours la route, qui rythme, qui accompagne, qui guide.

J’ai beaucoup ri, parce que les situations sont souvent cocasses. J’ai aussi pleuré, parce que j’ai accompagné Coyote et Rodeo dans leur cheminement intérieur. Et j’en suis ressortie sereine. Alors lis-le, voyage avec Coyote, Rodeo, Ivan le chat, Salvador et Esperanza, Val, Lester, Gladys la chèvre. Écoute, apprends, et surtout, boucle ta ceinture, parce que le voyage à bord de Yageur risque de ne pas être de tout repos !

Pour info :
éditions PKJ., 416 pages, 18.90€