Publié dans Albums, Bouquinade

Le Château des pianos (Pierre Créac’h)

Vers l’infini et au-delà, nous voilà repartis pour un voyage tendre et rafraîchissant au pays des grands compositeurs !

piano

Sarakontkoi ?
Le jeune Rémy doit passer le concours du Conservatoire. Mais voilà, pris de trac, il s’enfuit. Il arrive dans un vieux château, où il fait la connaissance du malicieux chat Cluster… et croise la route de personnages hauts en couleur : les pianos des plus grands compositeurs. Oubliés, ils s’ennuient, dépriment, écrasés pas la poussière et le poids des années. Alors, pour leur remonter le moral, Rémy décide de leur composer une nouvelle musique. Mais le Piano Pouventail veille…

Affronter ses peurs pour embrasser sa passion. Voilà un obstacle que doivent traverser tous les jeunes gens en grandissant. Rémy nous entraîne avec lui dans un dédale de sentiments et de sensations, où pour aller de l’avant, il faut parfois oublier où l’on veut se rendre.

Tenpenskoi ?
Nous avons découvert cette pépite, Jean-Noël et moi, lors du salon de Montreuil, il y a bien 3 ans. C’était à l’occasion d’un concert dessiné. Nous n’avions jamais vu ça, ni l’un ni l’autre : une lectrice, qui lit. Et l’auteur qui dessine son histoire en même temps, sous nos yeux. Qui donne vie devant nous aux personnages qu’il a créés et qui partage un peu de sa magie pour que nous la transmettions en relisant cette merveilleuse histoire. J’ai été émue par la délicatesse des illustrations, la justesse du propos. J’y ai vu ma petite sœur Lou, à l’heure où elle doit comprendre que la peur n’est qu’un obstacle qu’elle a créé elle-même. À lire, à relire, à partager sans modération !

Pour info :
Editions Sarbacane, Album (Hors Collection), 73 pages et un CD (lu par Pierre ARDITI), 21€ chez votre libraire.

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Insaisissable, tome 1 : Ne me touche pas (Tahereh Mafi)

Re-re-re bonjour !

Oui, quand je vous dis que je rattrape le retard, je ne fais pas semblant. Donc, quatrième billet de l’après-midi, sur une lecture somme toute fort sympathique envoyée par une petite Comète. Fini dans le train pour Londres !

insaisissable

Sarakontkoi ?
Juliette est enfermée dans un asile depuis plus de 3 ans pour un crime qu’elle n’a pas voulu commettre. Parce que Juliette a un don, sa malédiction : lorsque sa peau entre en contact avec la peau d’un autre être humain, elle absorbe sa vie. Depuis son enfermement, le nouveau régime s’est renforcé, un régime de rigueur qui proclame que la Terre meurt, qu’on ne peut plus nourrir tout le monde et qui utilise cette excuse pour parquer les citoyens et créer des lois de privation absurdes. C’est dans ce contexte que Juliette va revoir Adam, enfermé avec elle dans sa cellule pour elle ne sait quelle raison, alors qu’elle n’a pas parlé à un être humain depuis 3 ans. Adam dont elle se souvient pour être allée à l’école avec lui. Adam qui l’a probablement oubliée. Adam qui a avec elle un comportement plus qu’étrange…

Au début du bouquin, on se retrouve avec Juliette, dans sa cellule. On vit avec elle l’enfermement, la solitude. La peur lorsqu’Adam arrive, potentielle victime de son don. Sa réaction presque animale. Sa passion qui se développe peu à peu, qu’elle étouffe, en nous étouffant nous aussi, lecteurs. Sa déroute devant les humeurs changeantes d’Adam, et le besoin viscéral qui lui brûle la peau d’être touchée, aimée, humaine. Son dégoût d’elle-même, alors que le régime cherche à utiliser son don pour torturer les rebelles…

Tenpenskoi ?
Un style très lapidaire, des mots qui suffoquent, qui disent l’enfermement, et la mise en page originale où le personnage rature ses notes, nous permettant ainsi de connaître les désirs profonds qu’elle camoufle derrière la bienséance. Des désirs qu’elle répète comme des litanies, qu’elle martèle avec force, toute une tension sensuelle qu’elle met en place… on compare avec Twilight, pourquoi pas. M’enfin, les désirs des personnages de Stephenie Meyer sont bien plus sages que la passion qui semble dévorer Juliette. Oui, c’est pas de la littérature érotique non plus ! Les amoureux du genre, vous pouvez essayer, j’ai passé un bon moment.

Pour info :
Michel Lafon, 384 pages, 16,95€ chez votre libraire.