Publié dans Bouquinade, Roman

The Kissing Booth (Beth Reekles)

Ami du jour, bonjour !

Continuons pour un temps notre tournée des lectures estivales. À l’approche de la sortie du 3e opus sur Netflix, je te propose de découvrir ce que j’ai pensé de ma lecture de The Kissing Booth. Et franchement, je ne le dis pas souvent, mais… le film est mieux.

Sarakontkoi ?
Elle et Lee sont amis depuis leur plus tendre enfance. Pour la fête du lycée, ils décident de proposer un stand à bisous. Un imprévu force Elle à animer le stand ; parmi les garçons qu’elle doit embrasser se trouve Noah, le grand frère de Lee, dont elle est secrètement amoureuse depuis des années. Ce premier baiser fait naître de nouveau sentiments entre les deux adolescents, qui cachent leur relation naissante à Lee. Parce que, pour Lee, Noah + Elle, c’est impossible…

Tenpenskoi ?
Franchement ? Aucun intérêt. Cela dit, j’avoue que mon avis est tout à fait biaisé par le fait que le film Netflix est vraiment cool. La relation complice entre Lee et Elle ? Disparue. Leur amour du Dance Dance Revolution ? Envolé. La tension entre Elle et Noah ? Bof bof. Franchement, en dehors des passages de léchouillage de face et le fait qu’Elle trouve Noah « trop beau », il ne se passe pas grand chose. Elle est naïve, parfois franchement bêbête. Le roman manque cruellement de bienveillance envers ses personnages qui sont un ramassis de clichés. Là où le film n’hésite pas à évoquer un certain éveil sensuel, on trouve une gamine prude. Toute la profondeur du personnage de Noah, son combat perpétuel contre la violence qu’il contient, tout ça, poubelle. C’est un simple jeu de cache-cache avec Lee qui s’installe.

Le style est inexistant, le roman est même parfois vulgaire. Bref, je n’ai pas grand chose de plus à dire si ce n’est : regardez les films sur Netflix et lisez Quatre filles et un jean si vraiment vous voulez des dilemmes adolescents, une découverte du corps, de la sexualité, une recherche profonde sur ce qu’on aimerait devenir plus tard… parce que là, franchement, c’est raté.

Pour info :
Traduction : Brigitte Hébert
Grand Format : éditions Hachette Romans, 288 pages, 15.90€
Poche : Le Livre de Poche Jeunesse, 288 pages, 5.90€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Grisha (Leigh Bardugo)

Ami du jour, bonjour !

Comme toi, j’en suis certaine (ou pas), j’ai dévoré la série Shadow & Bone sur Netflix, tirée des romans de Leigh Bardugo, Grisha et Six of Crows. J’ai donc, en libraire appliquée, décidé de les lire avant de bouffer tous les épisodes. Tu me connais maintenant, je lis comme un escargot. Tu sais donc que lire 5 romans de 400 pages en moyenne, c’est pas de la tarte pour moi. Mais je l’ai fait. Tu connais mon avis sur Six of Crows. Voilà ce que j’ai pensé de Grisha.

Sarakontkoi ?
Depuis des siècles, le royaume de Ravka est coupé en deux par le Fold, une sorte de no man’s land fait de ténèbres, habité par des monstres cruels. Alina Starkow découvre par accident qu’elle est une Grisha, un être capable de manipuler les éléments, la lumière dans son cas. Sa vie bascule alors qu’elle doit rejoindre les autres Grishas à la cour, afin d’y être formée. Elle est la seule à pouvoir aider le Darkling, un lointain descendant du puissant Grisha qui a créé le Fold, à détruire cette atrocité qui affaiblit son pays. Mais les apparences sont trompeuses et Alina devra prendre en main son destin.

Tenpenskoi ?
Mettons-nous d’accord, je vais te donner un avis sur la trilogie complète, puisque je l’ai lue d’une traite. Je connaissais déjà la plupart des retournements de situation du premier tome, puisque j’avais regardé la série (et qu’en ayant lu Six of Crows, j’avais une vague idée de ce que pouvait être la fin). Ceci dit, la lecture du premier tome fut agréable. L’univers est inventif, j’ai bien du mal à le rapprocher d’un concept que je connais déjà. Le roman ne se situe pas dans notre monde mais dans ce qui pourrait s’apparenter à la Russie du début du XXe (vêtements, langage, armement, nom des personnages et des lieux). La touche de fantastique est appelée « petite science », ce qui rapproche l’ambiance du steampunk (oui, c’est très léger, on est d’accord) et la magie à proprement parler, le Merzost, est diabolisée et considérée comme contre nature.

Donc l’ambiance, l’univers, c’est cool, vraiment ! Il en est tout autrement pour les personnages, que j’ai trouvés indécis, stéréotypés à faire pleurer, et franchement bêtes par moment. La petite nana toute fragile qui se dévalorise et se sous-estime constamment, au cœur d’un triangle amoureux. Le beau gosse un peu trop con et trop fier pour avouer ses sentiments (ou qui les refoule « pour son bien »)… bref, le couple star, tu as juste envie de le tarter. Quelques personnages secondaires auxquels je veux rendre hommage (big up les gars… et les meufs) : Bagrah, la vieille sorcière aigrie et clairvoyante, Nikolaï, le prince qui a un peu trop la confiance, mais une foi inébranlable en ses combats, et le Darkling, qui se bat avec les mauvaises armes, mais pour de bonnes raisons. Ces personnages sont les prémices des chefs-d’œuvre de Six of Crows.

En termes de rythme, en revanche, je ne comprends pas ce qui est passé par la tête de Leigh Bardugo. Les tomes 2 et 3 sont bieeeeeeeen trop longs ! Ca tourne en rond, encore et encore. C’est simple : il aurait fallu faire une coupe nette sur les deux derniers tiers du tome 2 et la première moitié du tome 3. En bref, proposer une duologie plutôt qu’une trilogie, qui souffre clairement de péripéties de remplissage qui n’étoffent même pas les personnages. C’est visiblement une leçon qu’a retenue Leigh Bardugo pour Six of Crows (oui, encore). Et si certains haineux (oui oui, on vous voit les gens) te diront que ça finit trop bien, c’est qu’ils n’ont pas la mesure des sacrifices qu’ont dû faire chacun des protagonistes. Le pire, c’est que le style est franchement correct ! Fluide sans être une pépite de lyrisme et de poésie, il se prête très bien à la narration. Pour conclure, est-ce que je te recommande la lecture de Grisha ? Oui, c’est dommage de passer à côté de cette chouette aventure. Mais sincèrement, lis en diagonale la seconde partie du tome 2 et la première partie du tome 3.

Pour info :
INTÉGRALE : éditions France Loisirs, 1152 pages, 21,50€

Tome 1 : éditions Milan (trad. Nenad Savic), 352 pages, 15.90€
Tome 2 : éditions Milan (trad. Anath Riveline), 448 pages, 16.90€
Tome 3 : éditions Milan (trad. Anath Riveline), 416 pages, 16,90€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Le Sorceleur, T1 : Le Dernier Vœu

Ami du jour, bonjour !

Toi-même tu sais, Le Sorceleur (ou The Witcher dans sa version originale) va sortir en décembre sur Netflix. Ni une ni deux, j’ai enfilé ma plus belle laine, et j’ai commencé à faire le mouton sauvage en suivant le mouvement. Et puis bon, la magie, les monstres, les contes, toussa toussa… Et les conseils de mon coupain Flo !

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Sarakontkoi ?
Geralt de Riv est ce qu’on appelle un sorceleur. Ni sorcier, ni humain, ni monstre, il est un mutant. Dressé à combattre les abominations — stryges, génies, ondines et autres vampires — il n’est pourtant pas accepté parmi les humains, qui le craignent autant qu’ils ont besoin de lui. De mission en carnage, il file vers celle qui scellera sa destinée…

Tenpenskoi ?
Un premier tome constitué de plusieurs petites histoires (c’est visiblement le cas pour le second également, puis les tomes suivants filent une histoire par roman, mais à vérifier). Le format rend la lecture très rythmée, et simple. Il ne s’agit cependant pas de nouvelles, qui couperaient le personnage dans son évolution. Chaque histoire est liée. Le texte est immersif et fait la part belle à l’action.

Détail intéressant, les petites histoires sont tirées de contes classiques. Tu me connais, j’adore les réécritures de contes. Alors la Bête n’est pas un jeune prince arrogant mais un fils de fermier qui a mal tourné, et la Belle est en fait une créature de la nuit, et j’en passe.

Geralt est un personnage charismatique, froid et attachant parfois. On aime suivre ses raisonnements, ses combats moraux. Je ne cache pas que le roman ne fait pas la part belle aux femmes qui, bien que très présentes, ont bien souvent besoin de l’appui de leurs homologues masculins ; et que quelques dialogues sentent bon le macho qui aime se les gratter. Pour tout te dire, j’ai la version audio, et le liseur est hilarant. En gros, imagine Stalone qui te lit une histoire du soir. Bah voilà. Pire Mais bon, on l’excuse pour le coup.

Pour info :
Broché : Bragelonne, collection Fantasy, 307 pages, 15,90€
Poche : Bragelonne, collection Gaming, 384 pages, 7,10€

Publié dans Bouquinade, Roman, Roman historique

When calls the heart : Canadian West, T1 (Janette Oke)

Ami du jour, bonjour !

Tu vas me dire « mais le titre du bouquin que tu donnes, il est en anglais, il existe pas en français ? » Mais non, je suis désolée. Donc, quel est le but de parler d’un bouquin que tout le monde ne peut pas forcément lire ? En vrai, je cherchais une excuse pour te parler de la série tirée du bouquin, disponible sur Netflix sous le titre Le Cœur a ses raisons (non, pas la parodie des Feux de l’amour, rien à voir…). En gros, je m’en tire comme au bac : le sujet de philo, c’est le temps, j’y connais rien, hop, je te twiste ça pour te parler du désire. Toi, tu n’y verras peut-être que du feu. Le prof de philo m’a collé un 5 (coeff 9, hors sujet).

when_calls_the_heart

Sarakontkoi ?
Début XXe, Toronto, Canada. Elizabeth est institutrice. Issue d’une famille aisée, elle ne manque de rien. Elle partage ses journées entre ses élèves et les événements mondains auxquels elle participe. Est-ce suffisant pour être pleinement heureuse ? Elle décide de saisir une opportunité et part enseigner dans l’Ouest, plus sauvage, dans des classes très hétérogènes où se côtoient enfants d’immigrés, de fermiers et d’autres horizons sociaux. D’abord effrayée par cette vie presque sauvage, Elizabeth, en apprenant à se débrouiller seule, finit par apprécier l’esprit de communauté, la bonté simple de ses voisins… et l’agent de la garde montée en poste au village.

Tenpenskoi ?
Je vais rapidement te dire ce que je pense du livre, et ensuite, on parle de la série, OK ? Le bouquin est simple, se lit très vite, assez sympa pour une lecture légère entre deux lectures plus éprouvantes. Pas un absolute must, mais un moment somme toute agréable.

Mais alors la série… Netflix me la collait en proposition depuis des mois (en fait, depuis que ma frangine — merci Jill — m’a filé ses codes Netflix, mais on a un compte familial alors c’est pas de la triche). Un jour, je cherchais un fond sonore pour mes tâches quotidiennes lorsque je rentre à la maison (petite vaisselle, préparation des repas, couture… et je me rends compte que si t’es féministe et que tu lis ça, tu vas t’arracher les cheveux) et je me suis dit « barf, pourquoi pas, c’est un peu Docteur Quinn mais bon, ça fera l’affaire ». Oui parce que si tu choisis des trucs compliqués à suivre, t’es obligé de te planter devant ta TV et le « fond sonore » n’en est plus un, mais une distraction qui t’empêche de faire ce que tu as à faire (genre tu fais pas ça avec Game of Thrones quoi).

Bref, le premier épisode, je me dis « ah, c’est vachement sympa quand même, et les acteurs ont une bonne tête ! » Second épisode, j’ai commencé à ralentir dans mes tâches et à jeter un œil à l’écran. Cinquième épisode, c’était cuit. Et comment vous dire que Chéri rentre sur ces entrefaites, et commence à regarder. On a fini comme deux cons scotchés sur un canap’, je te jure.

La série, c’est une cuillère de miel quand t’as mal à la gorge ! D’habitude, on regarde des séries où les gens meurent, se trahissent, tuent. Des enquêtes, des trucs qui font un peu peur, et surtout, qui te montrent à quel point l’être humain est pourri. Là, petit havre de paix. Tout n’est pas rose, mais les protagonistes font face à l’adversité de manière tellement bienveillante (oui, ce mot vous gave, mais là, c’est vraiment vrai !) qu’on se dit « si tout le monde pouvait penser de cette manière, tout serait bien plus beau ». Et ça ne parait pas infaisable. Bref, à la fin de chaque épisode, je me disais que finalement, le monde peut être sauvé… du coup, si tu as fini Stranger Things, que tu sais pas trop quoi binge watcher, je te propose d’essayer When calls the heart. Et ça met un joli pansement sur ton petit cœur.

Pour info :
Le livre (je n’ai pas trouvé de VF, sorry) : Bethany House Publishers, 336 pages, 9.57€
Série : 6 saisons (dont 5 dispos sur Netflix), la 7e à venir, 54 épisodes