Publié dans Bouquinade, Roman historique

Le Chant d’Achille (Madeline Miller)

Ami du jour, bonjour !

Je continue mon exploration des titres que je vends le plus. Dernièrement, sauf si tu vis dans une cave (ou que tu t’en tapes des livres sur les réseaux et que tu ne lis que mon blog, petit veinard), tu as forcément vu passer Circé un peu partout. Circé, je l’ai en version papier dans ma PàL, j’ai donc décidé de me tourner vers Le Chant d’Achille pour l’audio.

Sarakontkoi ?
Si tu n’es pas familier avec la mythologie grecque et ses grands récits, tu auras peut-être tout de même entendu parler de la guerre de Troie, et du héros Achille (jure t’as pas vu Brad Pitt en petite jupe de cuir…). Ici, on suit l’histoire d’Achille, donc, dans le regard de celui auquel la mythologie aura donné le statut de « compagnon » : Patrocle. De leur enfance paisible auprès de Chiron le centaure, en passant par leurs premiers émois et la découverte de leur amour profond l’un pour l’autre, jusqu’à leur départ vers la gloire… et vers leur destinée funèbre. Car comme le dirait Thétis, mère d’Achille (dans Troie, tu l’auras compris, j’aime ce film) : la gloire n’a d’autre prix que celui de marcher aux côté de sa mort.

Tenpenskoi ?
J’ai aimé. Mais. Pas un gros « mais », bien entendu, cependant, je me dois de nuancer un peu les propos que j’ai pu lire et entendre. Le style de Madeline Miller est simple et léger. C’est une caresse, presque à fleur de peau. Les scènes intimes ont quelque chose de très charnel sans verser dans le voyeurisme, ni au contraire dans l’extrême pudeur. Les choses sont dites comme elles doivent l’être, avec beaucoup de tendresse et de sentiment. Pour moi, ça repose beaucoup sur le fait que c’est à travers les yeux de Patrocle, homme sensible dont la part de féminin est prédominante, que l’on suit les aventures d’Achille. En dehors de quelques instants particulièrement forts, j’ai du reste trouvé la narration très égale, presque linéaire et pourtant pas soporifique ; je dois l’avouer, je n’ai pas vu passer le bouquin.

Madeline Miller, sans se départir de l’aspect mythologique de la guerre de Troie, nous raconte surtout une histoire d’hommes. Les dieux sont présents, comme chez Homère, ils sont capricieux, fiers, presque humains. Mais ce sont les hommes dont les choix sont décisifs, douloureux. Le lecteur ne peut qu’assister, impuissant, à ce jeu d’échecs qui se déroule sous ses yeux. Les femmes, secondaires dans la vie d’Achille et de Patrocle, amants maudits, trouvent pourtant leur voix dans la peur de Thétis, dans la colère et l’impuissance de Deidamie, dans la douceur et la bonté de Briséis. Le personnage de Briséis notamment, dans son amour silencieux, s’est révélé pour moi sous un autre jour. Bref, si tu aimes les récits mythologiques à hauteur d’homme, je te propose cette revisite de la guerre de Troie. Si tu t’attends à de l’action et à une bonne dose de romance, tu peux passer ton chemin…

Pour info :
éditions Pocket, trad. de Christine Auché, 480 pages, 8.10€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Lore (Alexandra Bracken)

Ami du jour, bonjour !

Aujourd’hui vient la douloureuse. Je casse le mythe de ce coup de cœur des réseaux, et je m’en vais t’expliquer comment faire d’un scénario prometteur un roman sans grand intérêt.

Sarakontkoi ?
Tous les sept ans, depuis que les dieux majeurs de l’Olympe ont défié Zeus, a lieu l’Agon. C’est une chasse punitive d’une semaine lors de laquelle Athéna, Artemis, Arès, Apollon et les autres sont envoyés sur terre en tant que mortels, et chassés par les héritiers des grandes maisons (celles d’Achille, de Persée, de Thésée, etc.). Lorsqu’un dieu est tué, le mortel qui a porté le coup prend sa place et est à son tour chassé lors de l’Agon suivant. Lore vit à New-York, elle est la dernière descendante des Perséides, et refuse d’être mêlée à l’Agon. Mais lorsque celui qui a tué ses parents reçoit les pouvoirs d’Arès, la vengeance la pousse à entrer dans le jeu… Et si tout cela n’était que manipulation ?

Tenpenskoi ?
Avant même de te parler du contenu, je vais te causer un brin conjugaison. Putain tu publies pas un roman quand tu ne connais pas la concordance des temps et des modes. Ca m’a rendue dingue ! Quand tout ton récit est au passé, tu ne peux pas conjuguer les verbe d’une proposition introduite par « après que » au présent ! Je te donne quelques exemples :
– « Il restèrent plusieurs minutes sans rien dire après que Lore a fini d’expliquer… »
– « les documents [qu’on lui avait obtenus] après que sa famille a été assassinée« 
– « leur extinction était survenue après que les lignées ont décidé d’adopter […] »
J’ai mal, mais j’ai mal ! C’est le premier De Saxus que je lis en français, et après leur « communiqué » sur l’embauche de nouveaux collaborateurs pour un meilleur rendu final, j’y croyais. Mais comment un traducteur, un correcteur ET un éditeur ont-ils pu laisser passer ça ?

Après cette purge grammaticale, j’ai tout de même tenté de rester concentrée sur l’histoire. Dans sa globalité, c’est un « pourquoi pas ». Perso, je m’attendais à un Hunger Games (et c’est un peu ce qui nous avait été vendu) dans un trip mythologie grecque. On est bien en-dessous. Dans les faits, les descriptions de combats sont tellement brouillonnes que je me demande comment, physiquement, certains personnages se retrouvent là où ils sont, sont blessés là où ils le sont. J’ai dû relire certains passages 4 ou 5 fois, sans comprendre la physique de la scène. Je ne sais pas si c’est le texte original qui manque de précision, ou la traduction qui est trop inexacte… Et toutes ces généalogies, et ces alliances, c’est d’un compliqué ! C’est dommage, parce que le retournement de situation aurait pu être surprenant…

En bref, une bonne idée, ça ne fait pas un bon roman. J’ai passé toute ma lecture les sourcils froncés ou les yeux levés. Je dis donc bye bye à mon exemplaire, qui, je l’espère, fera un heureux. Et je suis dégoûtée, parce que la version hardback du livre est vraiment belle, toilée, avec cette tête de Méduse dorée… Un réel déchirement. Pour moi, De Saxus, c’est terminé. Si je veux lire leurs publications, ce sera en VO.

Pour info :
éditions De Saxus (trad. de l’anglais par Jean-Baptiste Bernet), 628 pages, 19.90€

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : Nike

Ami du jour, bonjour !

J’ai bien reçu toutes tes propositions de mot du jour, et elles feront l’objet d’un billet prochain, mais je pensais que ce billet, aujourd’hui, serait particulièrement approprié. Et pour ceux qui se demandent si je me suis miraculeusement mise au sport, ou bien si j’ai décidé de taguer le mur de ma voisine d’obsénités, ce n’est pas le cas. En revanche, je vais bien te parler d’une célèbre marque de vêtements de sport…

Le mot du jour : Nike

Tu la connais, cette petite virgule qui ornait les baskets de ton copain de 4e (oui, pas les tiennes, toi, t’es comme moi, tu étais peut-être plus Décathlon). Quel meilleur nom — et quel meilleur emblème — pour une marque de sport que celui de la victoire ? Le rapport, me demandes-tu ? Eh bien, avant de se donner un genre en s’offrant une prononciation à l’anglaise, Nike (prononcez Niké), c’est une déesse. Et pas n’importe laquelle, tu l’auras deviné : celle de la victoire.

Elle est de noble lignage. On citera ses frères et sœurs Cratos (la Puissance, le pouvoir, comme dans démocratie, le pouvoir au peuple), Bia (la Force, mais là, je n’ai aucun exemple) et Zélos (l’Ardeur, comme celle dont vous faites preuve lors de vos excès de zèle). Mais surtout, elle orne le sceptre d’Athena sur grand nombre de représentations. Lorsque c’est le cas, Athéna se prénomme Athéna Nikê, qui guide vers la victoire.

Petite histoire sympa : si tu t’appelles Bérénice (ou Véronique, son penchant latin, qui veut dire « porteur de victoire »), Nicolas, Nicodème, ou simplement que tu vis à Nice, etc., la victoire est avec toi. (Si tu t’appelles Victor aussi, mais là n’est pas la question, nous sommes sur les origines grecques, et non latines).

Et la petite virgule, que tu connais bien, représente en faite une aile, celle de la Victoire de Samothrace, une statue de marbre blanc aujourd’hui exposée au Louvre, représentant la déesse Nikê ouvrant ses ailes (regarde en-dessous), ainsi nommée parce qu’elle a été découverte sur l’île de Samotharce.

Victoire_de_Samothrace

Voilà pour la petite histoire de ton polo, de tes baskets, de ton jogging, et que sais-je. Et ça me permet de surfer sur la vague sans même avoir à te parler foot ! Ou pas 🙂 Et comme j’adore cette nana, je propose de découvrir cette vidéo de la chaîne C’est une autre histoire (et toutes les autres, cette fille est géniale ! Et elle en a fait le sujet de sa thèse.)

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