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Le Yark (Bertrand Santini / Laurent Gapaillard)

Me revoilà pour une nouvelle chronique toute chaude… Quitte à perdre du temps, autant le faire correctement, avant de devoir sérieusement se mettre au boulot (oui, j’ai des textes qui m’attendent aussi). J’ai regardé mon étagère (mentalement), en me demandant quel bouquin je pourrais terminer rapidement, et qui attendait là depuis un bout de temps. La réponse, évidente : Le Yark. Sur mes étagères depuis décembre dernier. Il était temps… d’ailleurs, je vous ai déjà parlé de son charmant auteur, Bertrand Santini, avec L’Étrange réveillon.

yark

Sarakontkoi ?
Le Yark est un monstre dévoreur d’enfants. Pas par choix, non, mais parce que c’est comme ça. Et, petite nature, le Yark ne peut manger que les gentils enfants. Les méchants lui filent des coliques pas possibles, des pustules et j’en passe. Et leur méchanceté peut même être mortelle. Mais voilà, l’enfant sage devient denrée rare de nos jours. Et lorsque notre Yark tombe enfin sur une pièce de choix, il se prend d’affection pour elle… quel dilemme !

Tenpenskoi ?
Des histoires de monstres, on connaît, on pense les avoir toutes lues. À l’école quand on était petits, à nos frères, nos sœurs, nos fils, nos filles, aux infernaux diablotins qu’on garde le samedi soir pendant que leurs parents s’offrent une — rare — soirée sans criards pour leur couper toute envie de se reproduire. Bref, les monstres, on connaît. Pire, les monstres gentils poussent partout en ce moment, et même les vampires se font agneaux devant de frêles jouvencelles. Mais alors, qu’est-ce qu’il a ce Yark ? Bah, la plume de Bertrand Santini pardi ! Son rythme, son intelligence, et ce petit vent qui porte comme une odeur de barbapapa…

Loin d’être moralisateur, voilà un bouquin qui pointe avec le plus grand flegme, un délicieux second degré, et sans en avoir l’air, les monstres que nos rejetons sont devenus. Petits calculateurs, négociateurs en culotte courte, minis mesquins — et j’en passe — se succèdent. Les enfants adoreront le Yark, les parents la vision des enfants qu’offre Santini. Et en plus, c’est dit de façon tellement jolie ! Un mot sur les illustrations, dont le trait sûr et dansant et la légèreté nous ravissent au fil des pages. De la première majuscule au dernier point, ce bouquin, c’est le sourire pétillant que M. Santini vous adresse, chers lecteurs…

Pour info :
Grasset-Jeunesse, 80 pages, et pour la modique somme de 13€, vous avez entre les mains un magnifique bouquin papier ivoire, dos carré cousu-collé et couverture toilée…

Bientôt dans nos salles, d’après ce que j’ai entendu !