Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : alopécie

Amis du jour, bonjour !

On dit « en avril, ne te découvre pas d’un fil ». Moi, le 29 avril, je me suis dit « laaaaaaarge, c’est presque mai, je prends pas de manteau ! » Résultat : après une pluie diluvienne par 10°C sur un petit gilet tout fin, j’ai une balle de golf à la place de l’amygdale droit. Punition : un shoot d’infusion de thym du jardin toutes les heures. Y’a pas mieux.

En dehors de ça, on reprend aujourd’hui avec un mot du jour sympathique qui m’a beaucoup fait penser à une talentueuse Booktubeuse dont je dévore les vidéos (pas Lemon June, quand même, pas à chaque fois !) : Margaud Liseuse. Pas que le mot du jour ait quoi que ce soit à voir avec les bouquins, mais si vous jetez un œil (et même les deux) à ses vidéos (ce que je vous recommande), vous verrez qu’elle adore les renards (est-ce parce qu’ils sont roux comme elle, ou est-elle rousse comme eux ? Je l’ignore). Donc, naturellement, j’ai pensé à elle… et ça me permet de vous parler d’elle !

Le mot du jour : alopécie.

Ceux d’entre vous qui connaissent ce mot (peut-être y en a-t-il quelques uns) vont se demander le rapport entre la chute ou l’absence, partielle ou généralisée, des cheveux ou des poils, et les renards. Oui, parce que c’est ce qu’est l’alopécie : ce dont souffrent ces messieurs par exemple, dont les tempes grisonnantes se dégarnissent. Ou ceux qui n’ont plus un poil sur le caillou. Décidément, on reparle poils !

J’en reviens au rapport entre le renard et les crânes dégarnis. Il se trouve que le mot trouve ses origines dans le grec ancien (comme souvent), alopex signifiant tout simplement… renard. Ce dernier étant un animal subissant une importante chute de poils tous les ans, ceci explique cela.

Voilà, le mystère est levé ! Tu savais ce que c’était toi, l’alopécie ?

alopécie.jpg

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout, Uncategorized

Le mot du jour : truchement

Amis du jour, bonjour !

Si vous avez suivi les quelques billets postés ces derniers jours, et notamment la dernière Pensée qui panse, vous avez probablement vu passer un mot rigolo pour lequel j’ai subtilement glissé une allusion à un futur billet… que voici !

Le mot du jour : truchement

Ma foi, ça ressemble bien à un mot tarabiscoté, un mélange de truc et de machin, pas loin des balivernes et autres biscuits et pantoufles (je viens de vous sortir mes mots préférés de la langue française). Bref, on dirait que je viens de le sortir de mon chapeau.

Si vous avez lu (ou, comme moi, joué) Le Bourgeois gentilhomme de Molière, vous avez probablement suivi les aventures de M. Jourdain, bourgeois rêvant de briller en société, prêt à tout pour y parvenir, allant même jusqu’à refuser la main de sa fille à un honnête homme. Cet homme, pour tromper Jourdain et sa vanité, se fait alors passer pour le Grand Turc, noble oriental, qui donnera à Jourdain un titre honorifique parfaitement farfelu : un mamamouchi. Mais le Grand Turc n’étant pas censé parler français, il s’exprime par… le truchement de son vallet. Voilà, c’est ici que j’ai découvert notre extravagant ami.

Un truchement, de base, c’est un interprète traducteur qui sert d’intermédiaire entre deux personnes ne parlant pas la même langue. Par extension, il s’agit également d’une sorte de porte-parole, de celui qui transmet et rapport une opinion, une pensée. Par exemple, quand vous entendez aux infos « porte-parole du gouvernement », vous pourriez dire qu’il s’agit d’un truchement.

Synnonymes :
interprète, représentant, porte-parole, entremise, intermédiaire, liaison, moyen

Voilà, le mot était juste drôle, et facilement réutilisable. Si vous avez réussi à le replacer dans une discussion, n’hésitez pas à partager via la page Facebook ou en commentaire 😉

img_20180426_134902_525780603984.jpg

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : pogonologie

Amis du jour, bonjour !

Ce matin, en déposant Chéri au bus, j’allume, comme tous les matins, ma radio sur France Bleue Pays d’Auvergne (ouah la chauvine !). Après les (mauvaises) nouvelles du jour, la chansonnette qui fout la patate dans ta radio et deux-trois jingles sur les pompes funèbres locales, arrive le billet d’humeur du chroniqueur. Et là, il me sort un mot qui me fout la chair d’ampoule (si si), celui qui met mon cœur en joie, fait frétiller mes noreilles, celui que personne ne connaît et que j’attends à longueur de journée pour vous le ressortir ici. Il me sort :

Le mot du jour : pogonologie.

Patience Hortense (juste parce que ça rime), c’est pas que le mot ait un effet ouah, mais c’est que je suis trop contente de le faire entrer dans mon vocabulaire. Parce qu’il est la preuve qu’aujourd’hui encore, les mots que je l’on crée ne sont pas que le fruit d’ados attardés (pardon à toi, jeune boutonneux) mais aussi celui de recherches passionnées à travers le lexique grec pour nous trouver le nonm de nouvelles disciplines olympiques. Là, en termes de néologisme, on a fait plus « néo », puisque le mot daterait de 1539.

Et sans plus attendre, je vous le donne en mille, la pogonologie, c’est… l’étude du poil, et plus spécifiquement de la barbe, la manière de la tailler, mais aussi sa signification sociologique. On comprend aisément son intérêt aujourd’hui, alors que les barber shops recommencent à peupler les devantures de petites boutiques dans les rues piétonnes et que le hipster est roi de la jungle H&M. Le culte voué à la barbe, comme la haine vouée aux poils pubiens, donnent à ce mot ses lettres de noblesse. Et la petite étymologie grecque (de pôgôn qui signifie barbe et logos qui signifie discours) nous fait passer pour un érudi, et ça, c’est magique !

Faites un tour sur cet article, très court et très amusant… en attendant le prochain mot que nous croiserons.

PS : je vous invite grandement à me faire parvenir vos propositions de mot du jour ! Pour ceux qui ne souhaitent pas créer de compte WordPress pour pouvoir commenter les articles, n’oubliez pas que vous pouvez le faire via la page Facebook de Derrière mes Binocles !

Sincères poutous.

 

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : grimoire

Amis du jour, bonjour !

Second jour du printemps, le soleil pointe son nez, même s’il ne nous réchauffe pas. En tout cas, il est là quand vous vous levez. J’ai eu quelques propositions de mots du jour (rassurez-vous, cher million de fans déchaînés, je les étudie toutes). Mais celle qui a piqué ma curiosité est mon choix d’aujourd’hui.

Le mot du jour : grimoire.

Bon, là, vous vous dites : « genre, on sait trop ce que c’est un grimoire, hein, on n’est pas teubé ». Oui, vous savez, je sais, nous savons qu’un grimoire désigne un livre de sorcellerie.

À la base, cependant, un grimoire désignait un ensemble de signes à déchiffrer (imaginez Champolion devant le pierre de Rosette), et plus largement, un texte obscure, dans le sens de « incompréhensible ». Bah oui : on ne comprend pas => plutôt que d’avouer qu’on est bête, on diabolise !

Sachez que grimoire aurait la même racine que… grammaire ! Oui, encore une partie obscure de la langue pour beaucoup d’entre nous. La grammaire latine était considérée comme peu compréhensible pour le « commun des mortels ». Une sorte de charabia. Donc obscure. Donc difficile à déchiffrer. Donc on ne comprend pas. Donc c’est diabolique. Donc sorcellerie et trucs de sorcières. Donc grimoire. CQFD.

Maintenant, pour les amateur du film Ocus Pocus, vous pouvez vous balader en hurlant « Grrrrrimoiiiiiiiiiire ! ».

 

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : débonnaire

Amis du jour, bonjour !

Hier soir, j’écoutais France Bleue tranquillement dans ma voiture. Dans la radio, une blogueuse parlait d’une BD qu’elle avait découverte récemment. Pour parler du personnage (de la BD), elle a utilisé notre mot du jour. Et je me suis dit : « tiens, j’aime bien ce mot. Et j’aimerais pouvoir le caser dans une conversation… Qu’à cela ne tienne, voyons ce que ça veut dire exactement. »

Le mot du jour : débonnaire.

Pour le coup, on oublie les racines latines, les cousins grecs et autres obscures origines. Restons simples, prenons 3 mots, faisons-en 1. Voilà, du 3 en 1, mieux que votre lessive Ariel. Débonnaire est en fait formé de ces 3 mots : de bon(ne) aire. Aire signifiant ici « souche, origine ». Donc le noble. Mouais.

Quand on sait que le sens premier désigne celui qui se montre secourable, je me dis « noble, mon œil ! » Ce qui est drôle, c’est l’évolution se sens. À savoir que l’on passe de secourable, à simplement « facile à vivre, conciliant ». Pour finir sur excessivement complaisant, par faiblesse de tempérament ou par bêtise.

Gentil a connu la même évolution. À croire que la bienveillance n’est appréciée à sa juste valeur.

 

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : discrétion

Amis du jour, bonjour !

Après moult interrogations entre collègues (encore ?!), nous avons tenté de donner un sens à l’une des expressions favorites de notre spécialiste performance, à savoir : à votre discrétion.

Cela voulait-il dire qu’elle comptait sur nous pour ne pas divulguer les informations ? Ou bien qu’elle laissait les documents et informations en question à notre disposition, libre à nous d’en faire l’usage que nous voulions ? La réponse quelques lignes plus bas.

Le mot du jour : discrétion.

Comme moi, lorsque vous entendez ce mot, vous pensez peut-être à la gamine qui parlait jamais au fond de la classe, elle était discète. Ou bien à votre papa/époux/frère, qui ferait mieux d’en faire preuve. Et comme moi, vous vous plantez !

Le mot discrétion vient du latin discretio, qui veut dire division, séparation d’où action de discerner (discerner deux concepts par exemple, c’est voir la séparation, la différence entre les deux => discerner le vrai du faux) et par la suite, raison, prudence. Vous l’aurez compris, le sens premier de discrétion est discernement (d’où l’orthographe avec ce -sc- chiant qu’on oublie tout le temps => vous vous en souviendrez la prochaine fois).

Pour en venir au sens que nous connaissons tous, sachez que par la suite, la discrétion devient la qualité de celui qui manifeste une juste appréciation de ce qui peut choquer, gêner ou peiner (donc pas celui qui court partout en hurlant au scandale chaque fois qu’il voit un pigeon chier). De là, nous arrivons sur la mesure, qui est considérée comme une qualité sociale.

À votre discrétion (pour en revenir à nos moutons) implique donc que l’on fait appel à votre discernement pour faire bon usage de ce qui est mis à votre disposition. Pas qu’on est en train de monter un complot et qu’on compte sur vous pour ne rien dire. Cela dit, le discret fait souvent preuve de discernement 😉

Merci Vanessa d’avoir fait naître ce débat.

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : cocktail

Amis du jour, re-bonjour !

Le mot du jour d’aujourd’hui est encore une fois le fruit d’une discussion entre collègues. Nos discussions, comme vous pouvez le voir depuis quelques semaines maintenant, tournent souvent autour des mêmes sujets : l’alcool (souvenez-vous de mixologie). Et, n’en faisons pas coutume, je vais vous parler cocktail, puisque c’est la question que nous nous sommes posée : d’où vient ce terme ?

Le mot du jour : cocktail.

Je vais essayer de vous la faire courte, parce que pour trouver la réponse, j’ai dû avaler l’article d’un illustre historien des spiritueux (si si, ça existe) David Wondrich (auteur du livre Imbibe). Je vous passe les méandres où ses recherches l’ont entraîné, les premières apparitions du mot, etc., pour passer directement à l’explication. Bien que le terme soit américain, ce sont les anglais qui ont les premiers utilisé le terme « cock-tail » pour désigner une boisson.

Au XVIIIe siècle, lors de la vente d’un cheval, l’acheteur examinait la bête, et notamment la manière dont il tenait sa queue (tail en anglais). Ainsi, plus la queue était dressée (et je parle bien du crin de son arrière-train), plus le cheval était jugé vigoureux. Les vendeurs mettaient donc toutes les chances de leur côté en enfonçant du gingembre dans le séant du canasson (oui, il lui fourre le derrière avec du gingembre). Ce qui avait pour effet de faire se dresser la queue d’où l’expression cock-tail (littéralement : ce qui incline la queue).

Par la suite, l’expression a été reprise pour désigner les « ingrédients » que l’on utilisait comme stimulant, pour relever une boisson — gingembre ou poivre de Cayenne. Le truc qui donne un coup de fouet quoi. Le cock-tail désigne alors un mélange de gin ou de bière (ou les deux) et de poivre. On ne sait pas comment, mais le poivre et le gingembre anglais sont devenus des alcools digestifs aux USA, pour prendre aujourd’hui son sens de mélange à base d’alcool.

Bon, là, j’ai simplifié, ce qui mène à quelques inexactitudes. Si vous lisez bien l’anglais, je vous propose de décourir l’article de David Wondrich.

À vous mes chers collègues : challenge accepted, c’est quand vous voulez pour la suite 🙂

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : Synesthésie

Amis du jour, bonjour !

Ce midi, j’écoutais mes collègues échanger sur une émission (e=m6, pour votre info) diffusée hier soir. Visiblement, il était question des réflexes et gestes inconscients que nous avons / faisons lorsque nous sommes concentrés (notamment, mesdames, les grimaces que vous faites lorsque vous vous maquillez, si si).

Et ma collègue me dit : « ça a un nom… sy… sy… sy-quelque-chose ». « Synesthésie ? » je lui réponds. « Oui ! ça doit être ça ! » s’exclame-t-elle, enthousiaste (vous avez vu, je raconte bien les histoires, pas vrai ?). Et comme on me tannait pour savoir si j’allais pondre un Mot du Jour, je me suis dit que c’était l’occasion rêvée. Du coup…

Le mot du jour : synesthésie.

Alors, keskecé ce truc ? Le Trésor de la Langue Française Informatisé (ou TLFI, l’un des meilleurs dicos du monde) la définit ainsi : Trouble de la perception sensorielle dans lequel une sensation normale s’accompagne automatiquement d’une sensation complémentaire simultanée dans une région du corps différente de celle où se produit l’excitation ou dans un domaine sensoriel différent.

Donc, qu’est-ce que ça implique ? Prenons un exemple. Parfois, lorsque vous entendez un son particulier, systématiquement et inconsciemment, votre cerveau lui attribue une couleur. Pour moi, un son aigü sera plutôt rouge, un son grave, plutôt bleu. Attention, la synesthésie n’est pas systématique chez tout le monde.

Je vous renvoie sur l’article de Mademoiselle Cup Of Tea, qui illustre de manière assez drôle le phénomène.

Et ne perdons pas une occasion de citer Rimbaud et son poème Voyelles qui commence ainsi : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, / Je dirai quelque jour vos naissances latentes […] »

Finalement, je ne sais même pas si c’est vraiment le mot que nous cherchions, mais ça me permet de sortir ma science (merci les cours de français au lycée). 😉

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : apocryphe

Amis du jour, re-bonjour !

Oui, le blog s’auto-alimente, et il suffit d’un mot croisé au détour d’un article pour que PAF, ça fait des Chocapics ! Et on pond un mot du jour.

Celui-ci, vous l’avez lu dans l’article précédent. Sans détour, voici donc…

Le mot du jour : apocryphe.

Si vous avez lu la dernière Pensée qui panse (#11), peut-être aurez-vous à peu près saisi le sens de ce terme. Le sens premier se rapporte à la religion. Toutes les écritures dont l’Église ne reconnaissait pas l’origine divine étaient des écritures dites apocryphes (des Évenagiles non vérifiées, etc.). Des fausses.

Par extension, apocryphe désigne aujourd’hui un faux, non authentique ou non vérifié.

Un exemple de citation apocryphe est la citation d’Oscar Wilde dont je vous parlais dans ce billet. Dans sa globalité, lorsque vous prêtez à une personne des mots qui ne sont pas les siens, on parlera de citations apocryphes (c’est souvent le cas sur les jolis mugs ou les GIFs qui circulent sur Internet).

Pour ma part, je vous en donne une sympa : Les réseaux sociaux sont la mort de l’interaction humaine. (Napoléon)

 

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : Agréger

Amis du jour, bonjour !

Aujourd’hui, un petit truc sympa entendu en formation. Ce fameux mot figurait dans le diapo projeté devant nous, mais avait été remplacé parce que notre formatrice ne l’avait pas compris (je ne la blâme pas, c’est justement pour réparer ce tort que je publie ce billet).

Le mot du jour : agréger.

Et là, vous vous dites : agréger, comme dans  « je vais agréger tes souffrances » ? Mais nooon, répondra votre voisin, ça c’est aBRÉger ! Effectivement. Alors, agréger ? Comme agrégation ? Oui, un peu.

Il faut remonter aux origines latines du mot, grex : le troupeau. L’instict grégaire des humains qui se baladent en troupeaux, toussa toussa (et ça fait un nouveau mot : grégaire), et celui du troupeau de moutons de Panurge. Agréger, c’est le fait de rassembler, de réunir sans forme distincte, donc de former un troupeau 🙂

De là, vous avez désagréger, le fait de séparer (les particules, un parti, etc.). Et vous pouvez décliner le concept ! Essayez, ça donne un air docte dans les conversations politiques / culturelles / économiques… et ça fait bien devant le chef !

Synonymes : agglutiner, jumeler, intégrer, rassembler.