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Le mot du jour : pétrichor

Ami du jour, bonjour !

Cessez donc de vous en faire, je ne laisse tomber aucune de mes catégories. Parfois, elles passent à l’as un certain temps, et puis elle reviennent. C’est le cas du mot du jour.

Le mot du jour : pétrichor.

Il aurait été tout à fait de saison cet été puisque le petrichor (sans accent ici car tiré de l’anglais) désigne le liquide huileux que produisent les plantes lors des fortes chaleurs pour se protéger et protéger leurs graines. Ce liquide est ensuite absorbé par les sols argileux et rocheux. Du grec perta (la pierre) et ichor (le sang), ce mot a été créé en 1964 par Isabel Joy Bear et Roderick G. Thomas dans leur article « Nature of argillaceous odour » (magazine Nature de mars 1964).

Et c’est là que ça devient intéressant. Lorsqu’il commence à pleuvoir après ces fortes chaleurs, une odeur très particulière et fugace (puisqu’elle dure peu) se dégage de la terre. Le pétrichor désigne également cette odeur (que j’aime particlièrement). Il aurait été dommage de quitter les canicules estivales sans leur faire un petit clin d’œil !

 

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Le mot du jour : apophonie

Ami du jour, bonjour !

Tu l’auras remarqué, le J’ai testé pour vous n’est pas sorti, j’avais pas la foi cette semaine. Du coup, je ressors de la tombe une rubrique un peu laissée en friche. Alors sortez les bêches et les râteaux, on ressort le mot du jour !

Et pour bien recommencer, un mot bien sympa, que ça change pas ta vie si tu le connais, mais que tu peux faire le malin quand tu le sors.

Le mot du jour : apophonie.

Une apophonie, c’est une modification de timbre. Rien à voir avec la poste, mais avec les voyelles, lorsqu’elles changent d’un mot à son dérivé, pour passage du féminin au masculin, du singulier au pluriel, d’un temps à l’autre, ou d’un type de mot (verbe) à un autre (nom commun). Pour le moment, tu comprends pas grand-chose à ce que je te raconte.

Je te donne des exemples de changement de sonorité :
émail => émaux
je meurs => nous mourons
coordonner => coordinateur

Et j’en passe…

Quand j’étais en latin, on parlait d’apophonie de la voyelle intérieure. C’est à dire que quand on ajoute un préfixe à un mot, la voyelle passe de la première syllabe à la seconde par exemple. Et elle se referme. Un exemple : le verbe facio (je fais) devient conficio (j’exécute).

Tu sauras maintenant que ces petits changements d’un mot à l’autre d’une même racine porte un nom. Toi, t’en connais des apophonies ?

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Le mot du jour : météorisme

Ami du jour, bonjour !

Je me suis dit que, pour notre premier mot de l’année, je devais trouver un truc de circonstance. Je me suis penchée du côté du bonheur, des vœux et de toutes les bonnes pensées qu’on peut avoir en ce début d’année. Les bonnes résolutions, toussa toussa. Et puis, j’en ai trouvé un qui a fait mouche.

Le mot du jour : météorisme

Là, tu te dis : qu’est-ce que Smallville a à voir là-dedans ? (Smallville, l’enfance de Clark Kent, la série où tout tourne autour d’une pluie de météorites… nan ? Laisse tomber.) Rien à voir avec un corps céleste, bien que, s’il s’agit de mon père, ça pourrait bien t’envoyer en orbite.

Le météorisme désigne en fait un ballonnement, un gonflement de l’abdomen dû à des gaz intestinaux. Comment en vient-on du gaz au caillou qui tombe du ciel ? Bonne question. Météorisme vient du grec meteorizo, qui veut dire « lever en l’air » (action de lever, d’où enfler, gonfler). C’est la même racine que météore (du grec meteoros = qui est en l’air).

Donc, le jour où tu as des gaz, où tu es ballonné, bah maintenant tu pourras le dire élégamment.

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Le mot du jour : vaccin

Ami du jour, bonjour !

L’autre jour, je me baladais… sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. Non, rien à voir, je me baladais sur Instagram, et là, je tombe sur une story de Lemon June (oui, encore elle, mais qu’y puis-je si cette nana est géniale) qui faisait un compte-rendu de sa lecture en cours. Le livre en question parlait entre autres de l’avancée de la médecine en Espagne (il me semble) au XIXe de manière plus ou moins romancée. Au milieu de tout son enthousiasme, je capte 10 mots : « j’ai même appris d’où venait le mot vaccin ». STOP ! Quand une phrase commence comme ça, c’est forcément pour moi. Il ne m’en a pas fallu plus. Ni une ni deux, je me jette sur mon ordi, Google et Wikipedia sont mes amis, et me voilà.

Le mot du jour : vaccin

Toi, tu es comme moi, tu sais ce que c’est un vaccin : une piqûre désagréable qui te rend parfois malade. Et même que des fois, ça vient par trois, et ça laisse une jolie marque sur ton bras. Mais est-ce que tu sais pourquoi ça s’appelle un vaccin ?

Eh bien sache que Pasteur, qui a développé le vaccin contre la rage en 1885, n’a pas été le premier ni le seul à se pencher sur la question de la mithridatisation => bah oui, j’en ai déjà fait un mot du jour de celui-ci, mais si tu n’as pas suivi, alors clique dessus. Le vaccin, c’est la même chose : on t’inocule un virus moins fort, ou en faible quantité, pour forcer ton corps à créer les anticorps qui te défendront.

Le mot vaccin vient du latin vaccinus, qui veut dire « de vache ». Il faut savoir que d’importants travaux étaient menés sur la variole, parce qu’elle causait une importante mortalité à chaque épidémie (environ 20% de la population). Et là, je passe le flambeau à Wikipedia :

En 1769, le docteur Jobst Bose […] montre qu’une protection contre la variole peut être acquise via le lait de vaches malades. […]

Edward Jenner a théorisé que le pus présent dans les vésicules des trayeuses qui avaient contracté la vaccine (une maladie bovine semblable à la variole, mais beaucoup moins virulente), protégeait les trayeuses de la variole.

Voilà donc, bien qu’on ait donné la part belle au vaccin contre la rage, ce sont bien les travaux sur la variole et sont penchant bovin, la vaccine, qui ont donné leur nom à la célèbre piqûre.

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Le mot du jour : c’est cadeau ! #5

Ami du jour, bonjour !

Tu connais la chanson, le vendredi, c’est le billet de la flemme. Alors je te propose de sortir ton chandail, ta jupe plissée et tes souliers vernis, parce qu’on va (enfin, Biba l’a fait pour nous, j’ai juste pompé) remonter le temps, à la recherche de mots oubliés dont on pourrait subtilement saupoudrer nos interventions… c’est drôle, ça ne mange pas de pain, et au moins, ça te donne un certain style !

1/Acagner
Poursuivre quelqu’un en l’injuriant, comme un chien qui aboie après quelqu’un
Mise en situation : « Arrête de m’acagner de la sorte ! »

2/Une remembrance
Un souvenir
Mise en situation : « Ce mec a une très belle remembrance… »

3/S’ébaudir
S’étonner grandement
Mise en situation : « Je suis grave ébaudie »

4/ Rioter
Rire un peu, avec dédain.
Mise en situation : « Tu te crois fort, laisse-moi riote, ah ah ah. » (<= d’une petite voix perchée de Marie-Chantal)

5/Emberlucoter
Séduire en ayant recours à la ruse
Mise en situation : « Fais, gaffe copine, t’es en train de te faire emberlucoter par ce Dom Juan ! »

6/Jaculatoire
Mouvement intérieur qui se caractérise par un jaillissement ardent… comme un geyser par exemple.
Mise en situation : « Ta répartie est jaculatoire ! »

7/Postéromanie
Envie forte d’avoir des descendants (<= genre, mon cas en ce moment)
Mise en situation : « Allons assouvir notre postéromanie. »

8/ Croustiller
Manger léger
Mise en situation : « Après cette truffade, il nous faudra croustiller ! »

9/ Contre-aimer
Aimer en retour
Mise en situation : « Je te contre-aime »

10/ Margoullis
Embarras
Mise en situation : « Tu m’as mis dans un de ces margouillis ! »

11/ Muche
Jeune homme trop poli, dont on ne peut se débarrasser
Mise en situation : « Laisse tomber, ça n’avancera pas avec ce mec, c’est trop un muche. »

12/ S’acagnarder
Paresser, rester oisif
Mise en situation : « Junior ! Arrête de t’acagnarder, maintenant et range ta chambre »

Voilà ! Perso, je vais terminer ma journée de travail, rentrer chez moi, et essayer de terminer tous les livres que j’ai entammés. Oui, parce que, accessoirement, je pourrais te parler un peu plus bouquin, si seulement je ne commençais pas mes séries par le tome 2, ou pire, le 3 ! C’était trop mainstream pour vous de mettre l’ordre de parution quelque part dans le bouquin, ou, je sais pas… SUR LA COUV ! Après, j’ai cette désagréable sensation de rien comprendre en lisant !

Et là, tu te dis : « mais elle aurait simplement pu regarder sur Internet ? » Eh bien, cher lecteur, imagine-toi, si j’avais été dans ma campagne profonde sans Internet, sans rien, et que rien n’était indiqué dans le bouquin ? Alors arrête de faire le malin ! Si je dois aller chercher dans les mentions légales ou l’ours les dates de parution chaque fois que je veux lire un bouquin, on n’est pas sortis de la berge ! C’est un monde tout de même…

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Le mot du jour : antépénultième

Ami du jour, bonjour !

Aujourd’hui, il fait un temps merveilleux (c’est un jour merveilleux, je me sens si joyeux, ça ressemblerait presque à l’amour… Jill, si tu reconnais). Les oiseaux chantent, toussa toussa. J’ai mis une blouse à fleurs et des tennis… à fleurs. Bon, ça fait beaucoup de fleurs. Et je me rends compte que ma blouse est plutôt verte et mes tennis plutôt roses… arf, mes pieds sont planqués sous mon bureau.

Du coup, tout ça n’a rien à voir avec notre mot du jour (oausi, la feinte).

Le mot du jour : antépénultième.

Bon, si t’as vu mon joli post-it, l’effet de surprise est foutu. Mais je peux encore essayer de te surprendre… ou pas. Antépénultième, c’est l’avant-avant-dernier. Et pour que tu ne sois pas venu pour rien, je t’en donne un autre : pénultième ! Et je te le donne en mille, ça veut dire… avant-dernier. Voilà.

Du latin antepaenultima, le mot se compose de ante– qui veut dire avant (ça, tu le sais peut-être), de paene– qui veut dire presque et de ultima, qui veut dire dernier. Pénultième : presque le dernier. Antépénultième : celui qui est avant l’avant-dernier.

Ca va être compliqué de suivre Céline… si les derniers sont les premiers, les pénultièmes et antépénultièmes sont eux aussi sur le podium…

PS : le petit Yoda sur la photo m’a été offert par ma collèguounette Laure… fait à l’imprimante laser, pour que la force soit avec moi ! C’était l’info primordiale de ce billet.

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Le mot du jour : compendieusement

Ami du jour, bonjour !

Je passais par là, tout à l’heure, et je me suis dit : « tiens, est-ce que je pondrais pas un mot du jour ? »

La réponse est évidente, puisque tu es en train de lire ce billet. Et pour illustrer mon propos du jour, je vais être brève.

Le mot du jour : compendieusement

Et si je vous parle de brièveté, c’est parce que compendieusement veut ni plus ni moins dire… bref ! Le TLFI le définit ainsi :

En abrégé, mais sans rien omettre d’essentiel.

Exemple : Tu racontes à ton patron un énième bobard sur les raisons de ton retard, comment tu as marché sur un petit Légo, et que tu as dû amener le pauvre bonhomme aux urgences parce qu’il était tout jaune et qu’il lui manquait un bras, mais qu’il y avait au moins 20 mamies devant toi et que tu voulais pas laisser Bob (c’est le nom que tu as donné au Légo) tout seul, alors que tu te sentais responsable…
Une fois que tu es allé assez loin, termine par : « compendieusement, c’était une histoire de vie ou de mort ».

Il faut croire que Kyan Khojandi avait tout compris.

 

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Le mot du jour : c’est cadeau ! #3

Ami du jour, bonjour !

Si tu es comme moi, parfois, tu te poses des questions stupides… et tu ne trouves le repos que lorsque tu as une réponse. Dans ce cas, contrairement à ton jeune toi — qui attendait de trouver la réponse dans un livre mais buvait la réponse de ses parents faute de mieux –, dans ce cas disais-je, Google est ton meilleur ami. Et je dis Google, mais ça pourrait être n’importe qui.

La question qui m’est venue à l’esprit, alors que je réfléchissait frénétiquement à un mot du jour, c’est : comment s’appelle un groupe de courbeaux ? Un essaim ? Nan, c’est les abeilles ça. Une meute ? Non plus. Du coup, si tu veux passer pour Maître Capello la prochaine fois que tu vas au zoo, je te donne pas un, pas deux, mais une multitude de mots de jour !

On dit :

Un banc de poissons (ou de baleines, ou de thons).
Un essaim d’abeilles
Un murmure d’étourneaux
Une troupe d’ânes
Une assemblée de babouins
Un panier de crabes
Une colonie de fourmis
Une volée de moineaux (ou de corbeaux)
Une compagnie de perdrix
Une échourie de phoques
Une harde de sangliers (ou de cerfs)
Un nuage de sauterelles
Un noeud de vipères
Une nichée de souris
Un troupeau d’éléphants
Une flamboyance de flamants
Un parlement de hiboux
Un nuage de moustiques
Une nuée de papillons
Une colonie de pingouins
Une foule de kangourous

(Je t’avoue, Topito m’a aidée… mais quand même, c’est drôlement cool !)

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Le mot du jour : superfétatoire

Ami du jour, bonjour !

Point de grand discours aujourd’hui. Un léger embrun de Méditerranée persiste dans ma tête, et les petits déjeuners sur la loggia surplombant la mer me manquent déjà (je pense tourner ma table à manger vers le Puy de Dôme, histoire d’avoir une belle vu au petit dej’ même de chez moi… ma table est ronde, je vais juste bouger ma chaise).

Du coup, petit ajout à ton vocabulaire (et au mien par la même occasion) qui m’a fait dire : ouais, toujours plus.

Le mot du jour : superfétatoire.

Du latin superfetare (= s’ajouter), cet adjectif désigne un ajout superflu, qui n’est pas nécessaire. D’ailleurs, superlfu est un synonyme de superfétatoire. Pas de grosse différence entre les deux. Le site Jesuiscultive.com précise : « superflu » = qui n’est pas nécessaire / « superfétatoire » = qui vient s’ajouter inutilement.

Je t’épargne toute considération superfétatoire et te souhaite une excellente journée !

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Le mot du jour : lapalissade

Ami du jour, bonjour !

Tu t’apprêtes peut-être à passer un super week-end de trois jours (ou pas, si tu n’as pas de chance, et que tu te sens solidaire… puisque c’est lundi que tu travailles pour peanuts). Nous, c’est week-end à la mer, mais je dis ça, je veux pas frimer… ou si, un peu…

Bref, j’étais en train de rêvasser en bossant, quand une image stupide et fugace (tellement que je ne me souviens même plus de ce que c’était) a traversé mon esprit. Cette idée peut s’apparenter à notre…

Mot du jour : lapalissade.

Pas de gros suspens si tu viens d’Instagram ou de Facebook, tu as vu mon post-it. Et non, je ne vais pas te parler clôture de jardin, mais bien d’une figure de style. Une lapalissade (également appelée truisme ou tautologie) est une affirmation déclamant une vérité tellement évidente qu’elle en est niaise. Elle s’accompagne souvent d’ironie, ou pire… de sarcasme !

Chéri, qui adore ce mot, souligne souvent les évidence par cette lapalissade : « quinze minutes avant sa mort, il était encore en vie. »

Le mot lapalissade trouve son origine dans le nom d’un maréchal de François Ier, Jacques de Chabannes, seigneur de La Palice (1470-1525). Contrairement aux idées reçues, Lapalice n’est à l’origine des lapalissades qu’à son insu. En effet, s’il n’a jamais fait de lapalissade lui-même, ses hommes, après sa mort, auraient écrit une chanson en son honneur… pleine de vérités frappantes et complètement ridicules, dont voici un extrait :

Monsieur d’La Palice est mort
Mort devant Pavie
Un quart d’heure avant sa mort
Il était encore en vie.
[…]
Il est mort le vendredi
Passée la fleur de son âge
S’il fût mort le samedi
Il eût vécu davantage.

Et quelques hommes célèbres n’ont pas manqué de marquer notre culture par leurs propres lapalissades :

 « Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limite » (Pierre Dac)
 « Qui promène son chien est au bout de la laisse » (Serge Gainsbourg)
 « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » (Ponce Pilate)

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