Seul un monstre (Vanessa Len)

Ami du jour, bonjour !

Quand je dois me replonger dans mes stories de l’an dernier pour pouvoir parler correctement d’un roman, c’est qu’il a fait petite impression sur moi… Et c’est effectivement le souvenir que j’en avais !

Sarakontkoi ?
Joan, 16 ans, passe l’été chez la famille de sa mère disparue. Pour tuer le temps, passionnée d’histoire, elle travaille dans un musée du coin où elle fait la connaissance du charmant Nick. Tout bascule lorsqu’elle découvre que sa famille a le pouvoir de voyager dans le temps en volant des minutes, des heures, des jours de vie aux humains ; que c’est elle, le monstre de son histoire ; que les chasseurs de monstres menacent toute sa lignée et celles des autres voyageurs du temps… Elle est face à un dilemme : sauver sa famille et devenir à son tour un monstre, ou bien rester humaine et abandonner son clan aux chasseurs.

Tenpenskoi ?
Je ne vais pas mentir, j’ai été très intriguée par ce titre qui promettait une histoire originale dans son sujet et dans ses personnages. Prendre le parti de raconter l’histoire du côté de ceux qui sont censés avoir le rôle d’antagonistes, c’est culotté. Ils sont ceux qui sont un danger pour les humains, et pourtant, on ne peut s’empêcher de trouver cruels et injustes ceux qui les pourchassent. Ça partait très bien. Tu étais à ça, livre, à ça !

Et puis tu m’as étouffée de ton style lourd, rongé de périphrases qui me perdent dans les scènes d’action et créent des répétitions assez pénibles (plus de 40 occurrences pour « la jeune sino-britannique », 61 pour « le jeune Oliver »). Et quand tu as cinq gars qui s’envoient des mandales et qu’un seul personnage peut être désigné par au moins quatre périphrases différentes, tu imagines le gloubiboulga ? Je te le donne en mille petit génie, ça fait 20 pronoms, prénoms et expressions en tout. On dirait une orgie !

Pompon sur la Garonne, j’ai trouvé les personnages insipides, au point que les pires horreurs peuvent leur tomber dessus (et c’est le cas, on assiste littéralement à une scène de massacre), je m’en tamponne les oreilles avec une babouche grecque, la faute à une construction superficielle qui ne m’a laissé le temps ni de m’attacher aux protagonistes, ni d’être curieuse de leur éventuelle évolution.

Dans l’absolu, j’ai lu pire. Mais sincèrement, un tel roman aurait mérité d’être retravaillé, tant dans sa structure que dans son style. C’est ciao.

Pour info :
éditions Lumen, trad. de Mathilde Tamae-Bouhon, 416 pages, 16€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

L’École de Minuit (Maëlle Désard)

Ami du jour, bonjour !

Je répare aujourd’hui une impardonnable bévue, un effroyable oubli, une monumentale erreur (toujours plus) : je l’ai lu, je l’ai encensé, je l’ai fait gagné, mais l’ai-je chroniqué ? Nope. Je me rachète donc par ce billet, dont vous connaissez le contenu si vous me suivez sur les réseaux.

Sarakontkoi ?
Siméon, 15 ans, est un jeune hybride, mi-humain, mi-vampire, qui s’apprête à intégrer l’école de Minuit. Cette école un peu particulière accueille en fait dans le monde des Diurnes, les humains, des habitants de Minuit, le pays des créatures surnaturelles. Timide, mal à l’aise avec son corps, binoclard, Siméon n’a hérité de sa mère vampire que son régime alimentaire sanguin. Contre toute attente (surtout la sienne), Siméon parvient tout de même à se faire un petit groupe d’amis : une liche (Joël, fabriqué à base d’autres créatures mortes), un triton (Colin, un garçon-sirène) et une louve (Eir). Entre trafic de thaume (la substance magique qui fait vivre le monde de Minuit) et disparitions d’élèves, l’école paraît à Siméon de plus en plus louche… jusqu’à la disparition de sa grande sœur, qui le fait plonger à pieds joints dans une histoire qui pourrait bien le dépasser.

Tenpenskoi ?
C’est une vraie question ? J’ai A-DO-RÉ ! Le roman n’est pas exempt de défauts sur lesquels je ne vais passer que très rapidement (c’est mon billet, je fait ce que je veux) : quelques ellipses temporelles que j’ai trouvées maladroites (parce qu’un peu rapides), une ou deux conjugaisons hasardeuses, et (Maëlle, enfin !) 4 « je vous partage ». Rien d’impardonnable quoi.

Tout le reste : 20/10. Je manque d’objectivité ? Certes. Mais qu’est-ce que c’est fin ! Toujours le bon mot, toujours drôle, avec des expressions que même ta grand-mère, elle aurait des doutes dessus. Comme pour Esther, le roman est truffé de références pop, les personnages n’ont pas leur langue dans leur poche, et surtout, ils sont… improbables. Un vampire binoclard en surpoids ? Une liche dealeuse d’artéfacts magiques ? Un feu-follet agressif et grossier ? Mais vas-y, remets-en une couche. Tu peux ouvrir le roman à n’importe quelle page, tu ris ! Siméon, c’est le gamin mal dans sa peau du fond de la classe, celui qui veut qu’on l’oublie mais qui rêve de briller. C’est le fils surprotégé, dissimulé dans l’ombre d’une sœur formidable, qui doit se prouver sa propre valeur. Je m’y suis reconnue, et je suis certaine de d’autres y trouveront également cette ambiance de pause dej’ au self, entre une heure de perm et un cours de gym. Une rencontre improbable entre Malcolm et Buffy que, j’en suis certaine, tu ne peux qu’adorer !

Pour info :
éditions Rageot, 384 pages, 15.90€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Le Sorceleur, T1 : Le Dernier Vœu

Ami du jour, bonjour !

Toi-même tu sais, Le Sorceleur (ou The Witcher dans sa version originale) va sortir en décembre sur Netflix. Ni une ni deux, j’ai enfilé ma plus belle laine, et j’ai commencé à faire le mouton sauvage en suivant le mouvement. Et puis bon, la magie, les monstres, les contes, toussa toussa… Et les conseils de mon coupain Flo !

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Sarakontkoi ?
Geralt de Riv est ce qu’on appelle un sorceleur. Ni sorcier, ni humain, ni monstre, il est un mutant. Dressé à combattre les abominations — stryges, génies, ondines et autres vampires — il n’est pourtant pas accepté parmi les humains, qui le craignent autant qu’ils ont besoin de lui. De mission en carnage, il file vers celle qui scellera sa destinée…

Tenpenskoi ?
Un premier tome constitué de plusieurs petites histoires (c’est visiblement le cas pour le second également, puis les tomes suivants filent une histoire par roman, mais à vérifier). Le format rend la lecture très rythmée, et simple. Il ne s’agit cependant pas de nouvelles, qui couperaient le personnage dans son évolution. Chaque histoire est liée. Le texte est immersif et fait la part belle à l’action.

Détail intéressant, les petites histoires sont tirées de contes classiques. Tu me connais, j’adore les réécritures de contes. Alors la Bête n’est pas un jeune prince arrogant mais un fils de fermier qui a mal tourné, et la Belle est en fait une créature de la nuit, et j’en passe.

Geralt est un personnage charismatique, froid et attachant parfois. On aime suivre ses raisonnements, ses combats moraux. Je ne cache pas que le roman ne fait pas la part belle aux femmes qui, bien que très présentes, ont bien souvent besoin de l’appui de leurs homologues masculins ; et que quelques dialogues sentent bon le macho qui aime se les gratter. Pour tout te dire, j’ai la version audio, et le liseur est hilarant. En gros, imagine Stalone qui te lit une histoire du soir. Bah voilà. Pire Mais bon, on l’excuse pour le coup.

Pour info :
Broché : Bragelonne, collection Fantasy, 307 pages, 15,90€
Poche : Bragelonne, collection Gaming, 384 pages, 7,10€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

L’échange (Brenna Yovanoff)

Amis du soir, bonsoir !

Une lecture depuis longtemps achevée, mais oui mais oui, mais sans connexion internet, pas facile de faire quoi que ce soit. Maintenant, l’installation est terminée et Bouygues a enfin consenti à activer ma ligne, et donc ma Box. C’est magique, et je dois avouer qu’on oublie très vite la place qu’occupe le web dans notre vie… enfin bref, me voilà revenue à la civilisation, pourtant pleinement consciente que je vais devoir faire un effort pour quitter un peu mon écran des yeux. Hum, revenons à nos moutons. Un conseil de ma très chère Comète, que je remercie, parce qu’il me semble que celui-ci, je l’avais vu à l’état de projet.

Sarakontkoi ?
Dans la petite ville de Gentry, tout paraît normal. Le père de Mackie Doyle, 16 ans, est pasteur, sa mère travaille à l’hôpital. Mackie est en apparence un ado banal, quoiqu’un peu en marge de ses petits camarades. Mais il est aussi le fruit de ce que les braves gens de cette ville taisent et redoutent : les échanges qui ont lieu dans les berceaux, lorsque leurs enfants sont enlevés et remplacés par des créatures souterraines d’aspect humain, malades et souvent mourantes. Mackie a survécu. Aujourd’hui, les enlèvements sont sur le point de reprendre. Mais cette fois, il s’agit de la petite sœur de Tate, la petite amie de Mackie.

Tenpenskoi ?
En commençant ce bouquin, j’avoue que j’étais perplexe. Je ne comprenais pas où voulait en venir l’auteur. Je me suis même demandé si elle savait elle-même où elle voulait aller. On en savait ou trop, ou pas assez. Et puis l’histoire s’est peu à peu mise en place ; on finit par découvrir le fin mot de tout ce mystère qui entoure Gentry, somme toute assez original, je dois l’avouer. Pas de tour de magie, de grande révélation qui nous laisse pantois. Simplement un récit qui se déroule, et le pire, c’est qu’il nous embarque, petit à petit, lentement mais sûrement.

Le style est agréable, pas trop lourd, le bouquin facile à lire. Le tout, c’est de ne pas jeter le bouquin après le premier chapitre en se demandant ce que c’est que ce truc. Parce que, promis juré, ça avance ! On reste dans le concept d’une sorte de fantastique qui s’incruste dans notre réalité, ces monstres que les ados adorent. Mais encore une fois, pas de vampires (parce qu’ils finissent par nous étouffer), pas de loup garou ni de princesse en détresse. Franchement sympa !

Pour info :
Michel Lafon, 352 pages, 15,95€ chez votre libraire

PS : au fait, Amazon dit qu’il ne leur reste plus que 15 exemplaires, c’est bon signe ça, non ?