Publié dans Bouquinade, Roman

Sainte-Marie-des-Haines-Infinies (Louise Mey)

Amis du jour, bonjour !

Tu le sais peut-être, je fonctionne beaucoup par auteurice. Quand j’aime une plume, en général, je la suis. Dans ce cas précis, je garde en mémoire l’efficacité et la concision de Louise Mey. Alors quand je vois paraître, chez le même éditeur engagé que L’Orage qui vient, le nouveau roman de Louise Mey, je dis banco.

Le Pitch :
Sainte-Marie est un collège privé, dans lequel a été envoyée notre héroïne après son déménagement. Si les élèves y sont issus de familles aisées, les hypocrisies fleurissent telles des taches de moisissure sur les murs des couloirs. Il reste trois lundis. Trois lundis pour fignoler le plan. Trois lundis avant que tout n’explose, avant que les humiliations, le harcèlement et les passe-droits ne prennent fin…

Mon avis :
Encore une claque. On conserve ici tout ce qui fait des romans de Louise Mey des textes percutants. En tant que lecteurice, tu plonges à pieds joints dans la fange, tu sens gonfler la rage adolescente, celle qui écorche et qui étouffe. C’est une thématique récurrente chez Louise Mey. Plus que la rage adolescente, c’est la rage d’une jeune femme que tente de contenir ce tout petit livre, et il frappe fort.

Tantôt témoins, tantôt complices, il nous est impossible de prendre de la distance. La colère finit par nous étouffer, le chagrin par nous aveugler, et c’est là que le roman fait très fort : il crée une soupape de décompression pour apporter satisfaction et apaisement à la dernière page. Il y avait quelque chose de très cathartique dans la rage de cette ado, et en même temps, j’ai été touchée par sa détresse… J’aurais peur d’en dire beaucoup plus et de rédiger un avis plus long que le roman, mais sache qu’il y est question de thèmes importants, comme la sexualité, la responsabilité face à ses agissements, le harcèlement… bref, un roman qui parlera forcément aux plus jeunes comme aux moins jeunes.

Pour info :
éditions La Ville Brûle, 144 pages, 2025

Publié dans Bouquinade, Roman

Everything, Everything (Nicola Yoon)

Ami du jour, bonjour !

Je m’en viens partager avec toi une lecture un peu tombée du ciel. Je cherchais sur Audible de quoi compléter mes conseils aux jeunes lecteurs. Des romans que je n’avais pas dans l’idée de lire, mais qui me sortiraient de cette PAL (pile à lire) qui n’en finit pas. J’avais rapidement entendu parler de Everything everything, et ça changeait radicalement du type de romans que je lisais dernièrement, alors j’ai dit Banco.

Sarakontkoi ?
La jeune Madeline souffre d’une maladie très rare : elle est une enfant-bulle, condamnée à vivre dans un espace totalement aseptisé à cause de son système immunitaire défaillant. Elle vit seule avec sa mère, qui est aussi son médecin, et sin infirmière, Carla, depuis la mort de son père et de son frère alors qu’elle n’était qu’un bébé. Lorsqu’un mystérieux voisin emménage avec sa famille, Madeline se découvre un intérêt soudain pour le monde extérieur, en particulier pour la vie de ce jeune homme dont les relations familiales semblent compliquées…

Tenpenskoi ?
Comme je l’ai dit plus haut, je sors un peu de mes lectures habituelles. Les histoires de maladie tout ça tout ça, c’est toujours très larmoyant, et j’avoue que j’ai suffisamment de quoi pleurnicher pour en rajouter une couche (oui, ça paraît horrible dit comme ça, mais c’est ce que je ressens). Fort heureusement, Madeline est une jeune fille intelligente et vive, qui ne se définit pas seulement par sa condition. Elle s’intéresse à beaucoup de choses, aux gens. Elle s’éveille à un monde qu’elle sait qu’elle ne pourra jamais visiter.

Parler de ce bouquin sans en dévoiler trop s’avère assez difficile, mais sachez qu’il s’agit plutôt d’une lecture feel good, fraîche et positive (malgré ce que traversent ses personnages) que d’un récit mièvre qui s’apitoie sur lui-même. Le roman ne prend pas nécessairement la direction que le lecteur attendrait. Au-delà de ça, le style est simple et fluide, ça se lit vite, et l’autrice installe un réel échange avec son lecteur. Non, vraiment, c’est une lecture sympa. Pas la lecture du siècle, mais franchement sympa.

Pour info :
Le Livre de Poche Jeunesse, 384 pages, 6.90€

Publié dans Bouquinade, Roman

Quatre filles et un jean : Pour toujours (Ann Brashares)

ATTENTION : AVANT-PREMIERE

Amis du soir, bonsoir !

Et je l’ai fait ! Le dernier Quatre filles et un jean, l’ultime aventure de Tiby, Carmen, Lena et Bridget, repose maintenant sur l’étagère de ma bibliothèque réservée aux livres lus. Pari risqué puisque bouquin entamé hier. Et c’est les cils encore bordés de larmes que je vous rapporte (quasi en direct) cette dernière lecture. Et comment mieux fêter mon 200e billet ?

Sarakontkoi ?
On prend les mêmes et on recommence. Tiby, Lena, Bridget et Carmen, dix ans après la fin du dernier tome. Elles se sont éloignées. Carmen a maintenant un petit rôle régulier dans une série à succès, est fiancée à Jones et vit dans un loft à la déco aseptisée. Lena donne des cours de dessin, apprend (enfin !) le grec et vit dans son studio/atelier, où elle passe sa vie à attendre. Bridget bouge d’appartement en appartement, traînant Eric dans son sillage, sans vraiment trouver de place ou de job qui lui convienne. Et Tiby… Tiby fait la morte en Australie, où elle vit avec Brian depuis deux ans. Bref, elles en sont toutes plus ou moins au point mort, jusqu’au jour où Tiby leur envoie à toutes un billet pour la Grèce, et leur propose de se réunir là-bas. Mais rien ne se passe comme prévu, l’impensable arrive, et les pousse à questionner la force des liens qu’elles pensaient avoir tissés…

Tenpenskoi ?
Je ne peux pas vous décrire la fébrilité et l’appréhension avec lesquelles j’ai ouvert ce bouquin. J’ai grandi avec ce quatuor, et quoi que l’auteur en fasse, j’avais très peur de ce qui allait en ressortir. On ne reprend pas ses personnages 10 ans plus tard pour leur faire tranquillement danser la valse ! Il allait se passer quelque chose. Je me souviens, jeune lycéenne, combien j’aurais voulu ressembler à Bridget, être aussi douée que Lena, avoir le tempérament de Carmen et l’œil et la sagesse de Tiby.

Rassurez-vous, tout y est, même si les pièces se mettent en place petit à petit. Ann Brashares a le don pour faire se croiser des destinées, et faire qu’elles se manquent de peu, jouant avec les nerfs du lecteur. Mais vous et moi, chers lecteurs de la première heure, ne nous laissons pas prendre. Et si Ann a fait un pari osé qui aurait pu détruire tout ce qu’elle a construit sur les 4 tomes précédents, elle l’a remporté avec succès, haut la main. Toujours dans cette finesse psychologique (elle connaît sur le bout des doigt les labyrinthes de ses héroïnes, étriqués, compliqués, mais tellement différents, tellement intenses), elle fait ce qu’elle n’avait pas fait dans les quatre premiers tomes : elle fait de ses filles des adultes. Mention pour ceux qui trouveraient la fin cul-cul : j’ai envie de dire « WTF » ? Lisez Goethe si vous voulez vous suicider. Moi ça m’a requinquée. À lire d’urgence ! (Ma coupine-libraire Charlotte nous dira si on peut lire le 1 et passer au 5 directement).

Pour info :
Gallimard Jeunesse, Grand format littérature, 422 pages, 18 euros chez votre libraire (sortie le 7  juin… jeudi !)