Publié dans J'ai testé pour vous...

J’ai testé pour vous… les poils !

Ami du jour, bonjour !

Le voici, le voilà, ce premier billet test ! Attention, ces billets seront un peu plus longs que la moyenne. Dans un premier temps, je vais t’expliquer comment m’est venue cette idée saugrenue, et je te ferai un retour sur mon expérience perso. Je te donnerai ensuite des liens, si tu souhaites aller plus loin, et enfin, le clavier sera à toi (merci à celles et ceux qui ont accepté de témoigner, c’est pas évident, pour une première participation, de parler de choses aussi intimes).

NB : garde bien en tête que je ne juge ici aucun comportement, aucune habitude, et je ne veux pas culpabiliser qui que ce soit de garder ou d’enlever ses poils. Alors, on y va ?

Mais pourquoi tu fais ça ?

Je t’explique : tu te souviens, il y a quelques temps, je t’ai parlé de l’essai Libres !, dans lequel il était question de la femme, de l’image qu’elle se fait d’elle-même, de son corps, etc. (je t’invite à lire le billet en question… vraiment… vas-y et reviens). Naturellement, il y était question, entre autres, de poils. Rebelotte dans une des vidéos de Clemity Jane, vlogueuse sur Youtube. Leur discours : les poils, c’est pas sale. Et d’ailleurs, si tu les enlèves, bien souvent, c’est parce que l’image qu’on te donne de toi-même est très lisse, très douce. En gros, ce besoin de se débarrasser de sa pilosité naîtrait dans le dégoût de l’autre de nos propres poils. Parfois, on va même jusqu’à s’épiler ou se raser tout le bras et les avant-bras. Pour se libérer-délivrer, il faudrait donc — non pas arrêter de s’épiler/se raser –, mais savoir si tu le fais pour toi (ton confort, ton goût => et non ton dégoût parce qu’il faut toujours agir sur des influences positives, et non négatives) ou pour les autres. Et toi-même tu sais, le regard des autres, ça pèse lourd.

Et puis, si on déteste les poils chez les filles, c’est moins le cas chez nos homologues masculins. Quoi que, maintenant, même eux ont des complexes ! La première chose que m’a dite mon adorable poilu de mari quand on s’est rencontrés, c’est « si tu veux, je m’épile hein ». Personnellement, j’aime (et je préfère) les hommes poilus.

Alors, ni une ni deux, je me suis dit : allez, je vais essayer de comprendre pourquoi j’ai besoin de m’épiler.

Et dans les faits ?

Dans les faits, il suffit d’arrêter de s’épiler, en prenant tout de même soin de faire quelques gommages pour éviter les repousses douloureuses (si t’as pas de gommage, de l’huile d’olive, du sucre en poudre, tu mélanges, et tu frottes, tu frottes avant la douche). J’avoue que je n’ai pas non plus laissé des poils indisciplinés envahir tout mon corps. J’ai essayé d’éviter l’effet mono-sourcil, dit l’effet Emmanuel-Chain, juste ce qu’il faut. J’ai cessé d’arracher le petit duvet au-dessus de ma lèvre supérieure (je suis blonde, pas un exploit donc) et m’épiler le maillot, les aisselles et les jambes. J’avoue, j’ai tout de même gardé sous contrôle la longueur de mes poils. Ma volonté a des limites.

Verdict ?

Pour commencer, les poils, c’est utile. Ça protège ta peau aux endroits où ça frotte beaucoup. Et surtout, ils ont une action de régulation de la transpiration, et des fluides en général. Donc si tu dis « les poils, ça pue », il faut chercher ailleurs (hygiène, matière des vêtements, dégoût des odeurs corporelles, etc.)

Laisser pousser ses poils, c’est bien en plein hiver, quand personne ne voit rien. Mais tu as beau être très engagé, quand tu ressors les gambettes, c’est une autre histoire. Afin de tester ma détermination, après quelques semaines de repousse, j’ai pris mon courage à deux mains, et je suis allée chez l’osthéo sans m’épiler. Puis chez mon gynéco. C’est comme un sparadrap. Tu l’arraches d’un coup, et t’y penses plus. Piscine ? Les aisselles, ça passe, les jambes, je sais pas pourquoi, je me sens comme un mec, c’est complètement con.

Je dirais qu’il faut supporter le regard des autres. Et son propre regard également. Le plus difficile pour moi, c’est de continuer à me sentir féminine. Ça, c’est une histoire à régler avec toi-même. Et je ne peux parler que pour les femmes, parce que je n’ai pas de témoignage masculin (dommage messieurs).

Du coup, conclusion :
j’ai aimé : retrouver le contrôle de mon corps, savoir à quoi il ressemble en vrai, me dire que je suis maîtresse de mon image.

j’ai pas aimé : en termes de confort, les poils, ça tire ! Il faut bien se l’avouer, on porte des vêtements de plus en plus serrés. Les collants, les jeans, les débardeurs… quand un poil se coince dans le tissu, ça pique, ça gratte. Physiquement, ils me gênent.

Au final, je ne vais pas tout garder. Mais je vais arrêter de criser dès que j’ai un poil qui repousse. Genre à l’aise quoi.

Ce qu’il faut retenir de tout ça, c’est que, homme ou femme, il ne faut laisser personne décider pour toi ce que tu fais de ton corps. Il faut réfléchir à la raison pour laquelle tu fais les choses. Là on parle de poils, mais c’est vrai tout le temps. Notre société a une propension à la culpabilisation de l’individu. Dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs ! Ton idéologie non plus ne doit pas te dicter quoi faire. Si tu défend le droit d’un être humain à disposer de son corps, mais que toi, t’aimas pas les poils, bah te force pas ! Mais garde en tête que des pratiques qui nous paraissent normales découlent en fait de réactions aux dictats de ce fameux « on ». On dit que c’est moche, que c’est mal, que c’est trop ou trop peu. On pense bien faire. Transformez ce « on » en « je ». Le Je en vaut toujours la chandelle. Et quand on est bien dans son Je, on est bien avec tout le reste 🙂

Ils en parlent aussi :
Clémence, de la chaîne Clemity Jane
Charlie, de chez mademoiZelle
Ovidie, dans son essai Libres !
mademoiZelle.com, dans son article Que pense-t-on des poils ?
Et beaucoup d’autres, que tu peux partager en commentaires !

Maintenant, c’est à toi !

Pour moi chacun fait ce qu’il veut de sa pilosité ! Pour les aisselles, j’ai du mal à laisser la forêt s’installer, et j’aime m’épiler les mollets et cuisses de temps en temps, mais je suis plus souvent en mode yéti que barbie pré-pubère…. mon mec s’en fout, ça m’arrange ! Lui aussi est poilu (torse et dos), et j’adore ça !
Anonyme

Je n’aime pas les poils !!! Enfin, les autres font ce qu’ils veulent, mais moi je ne les aime pas en trop grande quantité sur moi, et jamais sous les aisselles surtout !
Anonyme

Eh bien moi, je suis une anti-poils, je déteste ça ! Les miens, et ceux des autres :p Je tolère uniquement éventuellement la barbe de mon chéri (qui malheureusement est limite imberbe, le pauvre, malgré son envie de hipster).
Jamais avec un poil qui dépasse et pourtant, arrivée au troisième trimestre de grossesse, plus moyen de s’épiler correctement à cause du manque de visibilité… ben finalement, parfois, ça fait du bien aussi de laisser aller la nature !
Anonyme

Je suis passée au laser…
Anonyme

Je m’en fiche des poils chez les gens, mais comme j’ai la peau sèche, je m’hydrate énormément la peau et c’est désagréable la crème quand on l’applique sur les poils, et j’aime pas la sensation quand je l’étale… moi c’est sans, mais avec, ça me va aussi 🙂
Anonyme

Ça fait un moment que j’essaie à mon niveau de lutter contre les stéréotypes sexistes et que je me pose des questions sur le genre. Bref quand on commence à mettre le doigt dans l’engrenage on ne sait pas quand on va arrêter de tirer sur le fil et dans mon cas sur le poil J
Donc militante du « y’a pas de trucs pour les garçons ou pour les filles » (à moins d’avoir besoin de ses attributs génitaux), à l’automne je me suis vraiment intéressée au corps des femmes et à ce qu’on s’inflige. J’en suis arrivée à plusieurs constats :
1- Les poils chez les hommes ça me fait ni chaud ni froid donc pourquoi est-ce que ça m’ennuierait chez moi ;
2- Si on a des poils c’est aussi pour protéger notre peau ;
3- Le poil c’est un peu ce qui pousse à la puberté donc ce qui nous différencie du corps enfantin ;
4- Jeune maman, j’ai plus le temps et puis niveau financier c’est un peu une blinde.
Donc finalement j’ai décidé de plus m’en occuper.
Mais je doutais quand même de ma capacité à assumer (parce que je fais la forte mais en vrai la société n’est pas tendre). Là, c’est l’hiver c’est facile, sauf effectivement quand je vais aux bébés nageurs le samedi. Mais jusqu’à présent, pas de regards appuyés, pas de remarques, les autres parents ont l’air de s’en foutre. Par contre moi perso j’ai des doutes. Je trouve ça assez moches en fait, parce que c’est pas uniforme sur la jambe, ça fait vraiment moonboots c’est pas top. Et du coup je suis partagée mais je pense m’en débarrasser j’avoue.
À ce sujet, je suis en train de lire un livre génial sur les stéréotypes et justement l’éducation des garçons cette fois, Tu seras un homme féministe mon fils !
Ambre

MILLE MERCIS À TOUS POUR VOS PETITS MOTS DE SOUTIEN, ET L’ACCUEIL QUE VOUS FAITES À CETTE CHRONIQUE !!!

 

Le sujet du prochain billet : Vinted ! Envoyez vos avis/expériences/craintes et j’en passe par mail (sur la page Votre hôte), via la page Facebook du blog ou sur Insta 🙂

Publié dans BD, Bouquinade, Essai, Uncategorized

Libres ! (Ovidie / Diglee)

Ami du jour, bonjour !

Aujourd’hui, j’ai peur que les mots me manquent. Pire, j’ai peur de la fadeur de ce que je peux dire au vu de l’étendue du sujet que je vais aborder. J’aimerais tellement pouvoir t’en parler, plutôt que de simplement attendre que tu tombes sur ce billet, en espérant que tu lises jusqu’au dernier mot ! Mais je ne suis faite que de petites lettres gris foncé sur l’écran de ton téléphone / tablette / ordinateur. Alors je compte sur toi.

Je vais me montrer très franche. Sache que tout ce que je vais écrire, je l’écris avec beaucoup de bienveillance. Alors je te demande à ton tour de faire preuve de bienveillance.

Aujourd’hui, je te parle de Libres !

libres

Sarakontkoi ?
Ceci n’est pas une BD. Ceci n’est pas un roman. Je dirais que c’est un manifeste. Ca parle de fille, de femme, de gonzesse. De chatte, de vulve, de sperme. De sodomie. De ton corps et du mien. De l’image que tu as de toi, et de moi.

Tenpenskoi ?
Tu l’auras peut-être compris, on parle de femme.

Laisse-moi te parler en quelques mots de ma position. Je ne me revendique pas féministe, je suis pour l’équité. Je ne suis pas indifférente aux combats menés, et je n’approuve pas les discours misogynes. Mais je n’aime pas les discours extrémistes. Je suis pour la diversité. Je veux que chacun trouve sa place dans le monde, quelle que soit son orientation sexuelle, sa couleur de peau, son poids, son sexe, sa religion. Pour moi, la tolérance, ce n’est pas stigmatiser une « minorité » et ensuite l’accepter dans une magnanimité glorifiée. C’est ne plus faire la différence entre un gros et un svelte. Ne plus se demander si c’est un homme ou une femme, gay ou hétéro. Et c’est une petite blanche rondouillarde hétéro qui te dit ça. Crois-moi, c’est facile pour moi de tomber dans l’écueil « les planches à pain, c’est moche » quand on t’a répété toute ta vie que tu étais grosse.

Pourquoi est-ce que je te dis tout ça ? Parce qu’en empruntant Libres !, j’avais peur qu’on me dise « arrête de te raser, de te plier à l’image qu’on t’impose, arrête de te maquiller, sois le chef dans ton couple, ne maigris pas, ne grossis pas » et j’en passe et des meilleures.

En fait, Ovidie m’a dit : fais ce que tu veux. Mais fais-le parce que tu as envie de le faire. Aime ton corps, parce qu’il est toi et que si tu ne t’aimes pas, alors à quoi bon ? Sois en accord avec tes choix, sache pourquoi tu les fais. Ne t’oblige pas à être sexy, à plaire à un autre qu’à toi. Sois-le si tu en as envie. Connais ton corps tel qu’il est, non tel qu’on te le montre. Épanouis-toi dans tes pratiques sexuelles. Ne te sens pas sale quand tu as tes règles, prude si tu ne suces pas, coupable si tu ne baises pas plus d’une fois par semaine.

Mais surtout, elle te dit : sois bienveillante avec les autres femmes. Celles qui préfèrent le conformisme, qui ont peur des cuisses qui frottent. Ou celles qui ne s’épilent pas le maillot. Ne te bats pas pour la liberté d’une femme voilée quand tu traites de salope la gamine qui passe en mini-jupe. Sois libre.

Ovidie et Diglee — l’une par la franchise de son texte, l’autre par la justesse de ses dessins — ont changé ma vie. C’est drôle. C’est vrai. Alors oui, c’est cru. Mais plus que Le Dico des filles, c’est ce livre qu’il faut mettre entre les mains de toutes les gamines qui entrent dans la puberté. Parce qu’on ne leur cache rien. Qu’on leur dit qu’on peut voir les choses autrement, mais qu’on peut aussi les voir comme tout le monde, et que ça ne fait pas de nous quelqu’un de foncièrement meilleur. Simplement, être libre, c’est aussi laisser les autres l’être. Après cette lecture, je n’irai toujours pas manifester avec les Femen, mais j’ai envie de vous dire : mesdames, vous êtes telles que vous devez être, et quels que soient vos choix, si ce sont vraiment les vôtres, je me battrai pour et avec vous.

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Pour info :
éditions Delcourt, collection TAPAS, 96 pages, 18,95€

Publié dans La pensée qui panse, Madame Je-Sais-Tout

La pensée qui panse #11

Amis du jour, bonjour !

J’écoute beaucoup. Je réponds souvent. Parfois je me tais (mais rarement, hein !) Et je ne suis pas toujours d’accord avec ce que j’entends. Dans ces moments, je me dis « on ne peut pas laisser dire ça ! » parce que ça va à l’encontre de la Morale, du bon sens, peu importe. Et ensuite, je réfléchis. Interdire à quelqu’un d’exprimer sa pensée, même cruelle, raciste, machiste et j’en passe, n’est-ce pas une dictature de la pensée ? Nous avons lu suffisamment de dystopies pour comprendre le danger d’interdire un discours, même pour le bien de tous.

Alors, aujourd’hui, je m’appuie sur la philosophie de Voltaire (à travers les mots de Evelyn Beatrice Hall, auteure anglaise) qui la retranscrit ainsi :

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire« 

NB : on attribue à tort la citation à Voltaire lui-même, mais il s’agit d’une citation apocryphe (et BIM, un mot du jour pour le billet suivant !). Je vous conseille de vous reporter à ce court article sur le site Projet Voltaire (et de parcourir le site, tant qu’à faire, c’est super sympa !)