Amis du jour, bonjour !
Je n’ai absolument aucune idée de la manière dont je vais chroniquer ce roman. Il s’agit encore une fois d’un roman que le bookclub a mis sur mon chemin de lectrice. J’en avais entendu beaucoup de bien, il partait donc avec un avantage…
Le Pitch :
Vassia, dernière née d’un chef de village, au premier abord assez disgracieuse, adore les histoires que lui raconte sa nourrice ; plus particulièrement celle du roi de l’hiver. Mais, pour Vassia, ce sont bien plus que des histoires. En effet, elle est la seule à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l’appel insistant des sombres forces de la forêt qui semblent s’éveiller. Ce qui n’est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales.
Mon avis :
Proposé dans le cadre du thème des réécritures de contes, parce qu’inspiré du folklore russe, voilà un roman qui aura partagé les lectrices du club. Long, souvent contemplatif, il est certains qu’il ne vous gardera pas éveillé.e.s pendant vos longues soirées d’hiver. Un lecteur peu attentif pourrait croire que mon appréciation du roman est donc plutôt mauvaise. Détrompez-vous. Long ne veut pas dire ennuyeux. Contemplatif peut vouloir dire beau. C’est donc un roman qui prend son temps. Qui, telle une soirée d’hiver, engourdit un peu vos doigts, vous pousse à vous enrouler dans une couverture avec une soupe bien chaude pour profiter de votre lecture.
Vassia est de ces personnages dont le charisme transcende le roman. Sans être démonstratif, son caractère franc et sa gentillesse naturelle, son refus de laisser sa famille ou ses proches lui dicter sa conduite sont rafraîchissants. J’aime qu’elle soit décrite comme étrangement laide au premier regard, mais d’une beauté sauvage et fascinante lorsqu’on s’y attarde, loin des standards établis. Sans en faire des caisses, Vassia se creusera un trou dans votre cœur et y restera blottie indéfiniment.
Autour d’elle, Katherine Arden réécrit les légendes russes, le froid qui mord, le vent qui parle et ces petits esprits qui partagent notre quotidien. Elle réécrit le combat entre les anciennes croyances et le christianisme outrancier et démonstratif, qui, s’il a longtemps cohabité avec les déités mineures locales, a à présent décidé de les chasser. Elle décrit le puritanisme qui pourrit le cœur et le corps. L’amour qui détruit par peur de perdre. Bref, un superbe roman qui laisse présager une suite épique dont on m’a dit le plus grand bien.
Pour info :
Trad. Jacques Collin
grand format : éditions Denoël, 368 pages
format poche : éditions Folio SF, 464 pages




