Ami du jour, bonjour !
Encore une fois, si tu me suis sur les réseaux, tu sais que je viens de finir le préquel de la merveilleuse et célèbre trilogie Hunger Games. Encore mieux, si tu me suis depuis un peu longtemps, tu sais à quel point j’ai aimé la merveilleuse et célèbre trilogie Hunger Games… Et si tu ne t’en souviens pas, je pose ça là, et tu peux aller lire mon billet 🙂 Alors quand, plus d’une décennie plus tard, Collins rempile pour te faire une origin story du grand méchant, ça a de quoi te rendre curieux…

Sarakontkoi ?
Avant de devenir l’un des hommes les plus sadiques de Panem, Coriolanus Snow était juste un gosse de riche, dont les parents ainsi que la fortune étaient morts pendant la révolte des districts. Ruiné, il tente tant bien que mal, avec sa grand-mère et sa cousine, de vivre de la contrebande et de sauver les apparences. Alors lorsqu’on lui fait l’insigne honneur de lui attribuer un tribut lors de la 10e édition des Hunger Games — faisant ainsi de lui un des premiers mentors de l’histoire des jeux — il saisit l’occasion de se démarquer. C’est sans compter sur son tribut, une jeune femme nommée Lucy Gray Baird, qui fait naître en lui une véritable fascination. Amour ? Pouvoir ? Faux semblants ? Coriolanus devra faire des choix, et se révéler peu à peu comme l’homme qu’il deviendra.
Tenpenskoi ?
Je vais redire un peu ce que j’ai dit en story sur Insta, mais les préquels sont pour moi un exercice très dangereux parce qu’il y a deux écueils à éviter : le fan service et les raccords un peu trop évidents ou capillotractés avec l’œuvre originale. Malheureusement, sans être un échec cuisant, cette tentative-là n’y a pas échappé.
Personnellement, j’ai trouvé le récit bien trop centré sur Snow. Je sens bien qu’on tente d’en faire un personnage complexe. Cela dit, je me suis demandé tout au long de ma lecture si Snow était un pervers narcissique de base, ou s’il l’était devenu. OK, on nous montre les souffrances qu’ils a vécues pendant la guerre, mais ça reste insuffisant.
Le roman a beaucoup de longueur qui, d’après moi, tentent de recréer la tension pré-jeux du tome 1 de la trilogie originale. Mais la situation est différente : l’arène est bien moins développée, et les jeux ne sont qu’un ersatz de combat de gladiateurs dans une arène que j’apparenterais à un stade de foot. Alors pas de quoi nous pondre 300 pages. Idem pour les jeux en eux-mêmes. Ce que j’aurais aimé voir, c’est comment les arènes sont devenues aussi sophistiquées, et les tributs adulés (on a une ébauche dans l’épilogue sur 3 pages), comment le Capitole est sorti de la misère dans laquelle il était. Comment les habitants du Capitole sont passés de presque mandiants à des individus extravagants qui bouffent à s’en faire vomir… je veux dire, je peux deviner ce qu’il s’est passé. Mais j’aurais aimé qu’à un moment, on dézoome de Snow pour nous montrer un plan d’ensemble plus large, qu’on nous cause un peu politique, tactique.
Et pour finir, le fan service. On a essayé de raccrocher Lucy Gray et Snow à tous les symboles de rébellion qu’a créés Katniss, jusqu’à son prénom… Une bonne dizaine de fois, je me suis dit « comme par hasard… » ! Du coup, pas étonnant que Snow déteste Katniss si elle est la si parfaite incarnation du moment exact où tout a failli basculer dans sa vie… bref, on tire un peu trop sur les ficelles à mon goût, tout en me donnant des petits coups de de coude avec un clin d’œil complice, genre « hey, t’as vu, c’est Hunger Games hein ! ».
Bref, je ne dirais pas que j’ai détesté ma lecture. Disons, que j’ai bien aimé. Et bien aimé, pour un tome de la saga Hunger Games, c’est insuffisant. Pas mémorable, et peu utile dans le développement politique opéré dans la trilogie originale. C’est comme regarder un film d’actions avec Stalone. C’est sympa, mais c’est jamais très profond… (sauf Demolition Man, parce que j’adore Demolition Man… même si c’est pas très profond).
Pour info :
éditions PKJ, 560 pages (selon Amazon, parce que le mien en fait bien 600), 19.90€







