Ami du jour, bonjour !
Je suis ravie aujourd’hui de te présenter un duo d’auteurs au talent incontestable (rappelons que MAM vient d’être récompensée du prestigieux prix Hans Christian Andersen) dont le partenariat s’avère d’une efficacité redoutable. C’est aussi le chant du cygne de Lorris Murail, qui signe avec cette série sa dernière œuvre dans une magnifique collaboration avec sa sœur. Et l’épopée de ce roman est tout aussi fascinante que l’histoire de ses protagonistes, crois-moi !
Sarakontkoi ?
Le Havre, début de pandémie. Angie est une gamine de 12 ans tout à fait incroyable. Elle est hypermnésique (se souvient d’absolument tout ce qu’elle voit et entend), et d’une intelligence bien trop dangereuse pour son âge. Elle vit seule avec sa mère, et se prend d’affection pour son voisin de palier, Augustin Maupetit, un capitaine de police taiseux et grincheux immobilisé dans un fauteuil roulant à la suite d’un accident sur les docks. Maupetit, aidé de sa chienne Captain, était sur une affaire de trafic de drogue et de meurtre lorsqu’il a été percuté par une moto. D’abord ennuyé par cette gamine un peu collante, il se prend vite au jeu, et en fait son assistante de terrain, ce qui risque fort de la mettre en grand danger…
Tenpenskoi ?
Les enquêtes policières à la française, chez moi, ça sent jamais bon… en vrai, ça a souvent un petit côté ringard de Derrick, tu vois le genre ? Du coup, Marie-Aude et Lorris ne partaient pas gagnants. Mais j’avais reçu le roman pour une rencontre VLEEL (Varions les Éditions en Live, le compte d’Anthony qui fait un super taf pour organiser des rencontres virtuelles avec des auteurs et des éditeurs). Alors il fallait bien que je le lise. Et puis, je ne refuse jamais un Murail. Et tel est pris qui croyait prendre, je suis tombée dans le panneau de ce roman tout à fait inclassable. Oui, c’est un policier… Mais jeunesse ? Potentiellement. Pas forcément. C’est l’histoire d’une disparition. D’un trafic. D’une gamine géniale. D’un capitaine de police qui craint de rester sur le carreau. D’une mère célibataire. De tout ça. C’est écrit avec une intelligence folle, chaque ficelle d’intrigue se tricottant avec les autres à l’insu du lecteur. Et quand tu t’y attends le moins, boum !, on tire sur un fil, ça détricote mais ça fait autre chose de tout aussi génial.
Et la légèreté de ce style, on en reprendrait bien une part (ça tombe bien, c’est un tome 1, j’ai le 2 sur mes étagères, donc tu en entendras des nouvelles) ! Je te parlais de l’histoire de ce roman : c’est celle de deux frangins, dont l’un, très malade, décide de dédier les dernières années de sa vie à écrire un romans à quatre mains avec sa sœur. Les coups de téléphone le soir, les séances de travail erratiques, épuisantes, les insomnies de l’un qui nourrissent la plume de l’autre. Tout ça sur 4 tomes, dont le dernier sera un ultime hommage de la grande Marie-Aude Murail à ce frère dont elle est si fière. Lis-le, quel que soit ton âge, c’est top !
Pour info :
éditions l’école des loisirs, collection M+, 448 pages, 17€

















