Ami du jour, bonjour !
Nous sommes sans aucun doute dans un petit cycle de lecture de bulles… Mais pour le coup, que du bon, alors pourquoi s’en priver ? Aujourd’hui, je vous parle d’un petit bijou que j’ai attendu dès l’annonce de sa sortie par Glénat sur Instagram. D’ailleurs, pour la petite anecdote, on est passés totalement à côté à la librairie (grrrrrr) et j’ai dû me le commander. Bien entendu, sortie de confinement toussa toussa, j’ai attendu ce qui m’a paru être une éternité ! Bref, elle est là, je l’ai lue, et pfouah !

Sarakontkoi ?
Italie, période Renaissance. La douce Bianca, fille d’un riche marchand, a été promise au jeune Giovani. Un pacte qui scelle un accord commercial plus que sentimental. Bianca n’a pas son mot à dire. Alors, pour l’aider à accepter, et surtout à connaître ce futur époux qu’elle vient de rencontrer, sa marraine offre à Bianca une peau d’homme qui lui permet, lorsqu’elle l’enfile, de déambuler sous les traits du jeune et beau Lorenzo. Si elle apprend effectivement à mieux connaître Giovani, elle découvrira bien plus que ce qu’elle était venue chercher.
Tenpenskoi ?
Mais. Quelle. Lecture ! Je vais avoir du mal à rester concise cette fois tant le contenu est riche ! On parle certes de la place de la femme, de son absence totale de liberté, de son combat, chacune le menant à sa façon, avec les armes dont elle dispose. Mais ça va tellement plus loin. On y parle de la place du genre (et par là je veux dire du sexe) dans la relation à l’autre, d’amour certes, mais aussi de respect, de liberté sexuelle, d’identité, de puritanisme religieux, de l’hypocrisie des bien-pensants… et Dieu que ça fait du bien ! Et quelle clairvoyance de la part d’Hubert, le scénariste, de nous proposer un réel changement de perspective (puisqu’il est physique) et d’aller au-delà du simple discours féministe. C’est une parole humaniste, libertaire et libératrice !
Et je ne te parle pas de l’intelligence du dessin, de la mise en scène (ou mise en case si je puis me permettre) ! De nouvelles idées à chaque page, qui servent le propos sans l’étouffer. La traduction par l’image de cette sensation de clostrophobie d’abord puis de libération, Le jeu des couleurs. C’est un ouvrage honnête, qui n’a pas peur de son message, qu’il dévoile sans pudeur, avec l’innocence de la jeune Bianca et de Lorenzo.
Au-delà du contenu idéologique, le livre est beau, sobre (bravo les maquettistes et la Fab chez Glénat). Il est grand et lourd. C’est un objet qui s’affirme, qui n’a pas peur d’être là et de dire ce qu’il a à dire. Bref, on pourra me dire « ouais, mais 27€ ». Probablement la somme que j’ai le mieux dépensée ces derniers mois. Parce que cette BD vaut. Chaque. Euro.
Pour info :
éditions Glénat, collection 1000 feuilles, 160 pages, 27€
