Publié dans BD, Bouquinade

La Bibliomule de Cordoue (Wilfrid Lupano / Léonard Chemineau)

Amis du jour, bonjour !

Vous l’aurez peut-être remarqué, je parle assez rarement de bande-dessinée ici. Premièrement parce que j’en lis peu. Secondement (est-ce que c’est un mot ? disons que oui…), je ne me sens pas très légitime. Je connais mes goûts, mais je juge le dessin comme un parent juge les œuvres d’art de ses enfants : en dilettante. Alors excusez les enfants, je vais faire avec mon bagage…

Le pitch :
Califat d’Al Andalus, Espagne, année 976. Après des années de paix, de prospérité et d’émulation scientifique, le calife al Hakam II meurt jeune, et son fils ne peut prétendre au pouvoir. L’un de ses vizirs en profite, avec l’aide de religieux obscurantistes, pour vider la grande bibliothèque et brûler les livres. Tarid, eunuque en charge de la bibliothèque, tente de sauver un maximum d’ouvrages et s’enfuit en les chargeant sur une mule. Commence alors un long périple semé de dangers en compagnie d’un voleur, d’une copiste, et d’un animal qui ne pense qu’à manger les livres qu’il transporte…

Mon avis :
C’est sur les très chaudes recommandations de mon collègue — qui n’a de cesse de me faire lire ses bandes-dessinées favorites (on se souvient de Les Campbell par exemple) — que j’ai découvert La Bibliomule de Cordoue. Forcément, ça cause de sauvetage de bouquins, c’est drôle, il se dit que je ne peux qu’aimer. Et c’est le cas. D’abord un peu effrayée par la dimension historique dont je suis peu familière (moi à part la prise de Grenade en 1492, seul souvenir de mes cours d’histoire pour le brevet…), je me suis vite laissé prendre au jeu. Tarid est un personnage touchant dont on découvre le passé et l’ascension au sein de la bibliothèque, son amitié avec le défunt calife… Il n’est pas seul dans son voyage, puisqu’il est accompagné de Lubna, une jeune copiste noire, et Marwan, son ancien apprenti devenu voleur, qui s’entendent comme chien et chat. Ajoutons l’animal têtu et vorace — une mule friande de livres… au sens propre — et vous pouvez imaginer la galère pour traverser l’Espagne dans l’espoir de solliciter auprès d’anciennes amitiés un asile pour eux et pour les livres.

Un mot sur le dessin, même si je suis extrêmement mal placée pour en parler. Si Lupano a très bien écrit ses personnages (ce qui n’était pas gagné d’avance, parce que je n’avais pas aimé Blanc Autour), c’est Léonard Chemineau qui de son trait rond et sympathique, a su leur insuffler une étincelle de vie. Le jeu de couleurs aide également beaucoup à la compréhension, notamment sur les scènes issues de souvenirs. Enfin, concernant la note historique en fin d’ouvrage : intéressante et relativement complète sur cette période historique, elle n’en reste pas moins un brin indigeste dans sa mise en page… c’est un peu bof en termes d’accessibilité. Bref, une lecture que je suis heureuse d’avoir faite, drôle, touchante, révoltante, instructive. Je recommande.

Pour info :
éditions Dargaud, 264 pages, 35€

Publié dans Bouquinade, Roman

Lorsque le dernier arbre (Michael Christie)

Ami du jour, bonjour !

Je t’en parle souvent, mais encore une fois j’ai eu la chance de découvrir un roman de la rentrée littéraire grâce au Picabo River Book Club, et aux éditions Albin Michel, bien entendu. Lorsque Léa nous a proposé Lorsque le dernier arbre, j’ai été séduite par la couv’ (la nana superficielle) avant de lire le résumé, et de me dire qu’il était décidément pour moi ce bouquin !

Sarakontkoi ?
2038. La grande majorité des arbres sur Terre sont morts à cause de maladies, de champignons, du changement climatique et de la déforestation massive. Tandis qu’adultes et enfants meurent de la Craquante, une violente toux causée par les poussières qui saturent l’air, le tourisme arboricole fait fureur. Jake Greenwood est guide touristique dans la Cathédrale, une des dernières parcelles de forêt primaire au monde, située sur Greenwood Island, au Canada. Lors d’une de ses visites, elle reconnaît des signes de maladie sur l’un des plus grands pins de l’île…

Tenpenskoi ?
Je ne m’attendais pas à ça ! Je pensais lire une espèce d’enquête, qui aurait un début, un déroulement, et une conclusion, qui proposerait potentiellement une solution à tout ce merdier. Rien à voir. Et pourtant, je me suis laissé embarquer je ne sais trop comment dans la valse des souvenirs. Parce que c’est de ça qu’il s’agit. Le roman commence en 2038 avec Jake, une simple jeune femme écrasée par la dette de son emprunt étudiant, condamnée à voir mourir les arbres qu’elle a étudiés et tenté de sauver. Puis on remonte le temps, pour faire la connaissance de son père, de la mère de son père, et de l’homme par qui tout a commencé, au début du siècle. Et si on nous raconte le monde en filigrane du roman, il s’agit bien d’une histoire à taille humaine. Exit les grands combats pour la liberté, la vie, l’avenir. Ces personnages que l’on suit, la vie ne les a pas épargnés. Et tant bien que mal, au fil de leurs décisions, bonnes ou mauvaises, il se fraient un chemin à travers les guerres, les crises, les catastrophes.

C’est un roman intimiste et discret, fort, violent, qui met l’humain au centre de tout, mais nous montre qu’on a bien peu de contrôle. L’histoire à tout d’une grande tragédie, où les personnages, ballotés par le destin et les coups du sort, se battent contre les courants souvent défavorables. Et s’il ne propose pas de grand remède à la vie, à la destruction et à l’individualisme, il nous propose de continuer à avancer. Dans quel but ? Il ne nous le dit pas. Sa grande force, ce sont ces personnages, des gueules cassées qui avancent parce qu’elles n’ont pas d’autre choix. Qui font avec. Parce que si l’homme est l’instrument de sa propre destruction, il en est également la première victime.

Un roman poignant donc, magistralement bien écrit, dans un style simple, épuré, emprunt de mélancolie. J’avoue que depuis que je l’ai lu, je ne peux m’empêcher d’observer les arbres dont je croise la route, de remarquer leur feuillage parfois clairsemé, et d’éprouver une crainte sourde pour notre avenir… et le leur.

Pour info :
éditions Albin Michel (traduit de l’anglais par Sarah Gurcel), collection Terres d’Amérique, 658 pages, 22.90€

Publié dans Bouquinade, Roman

Broadway Limited, T1 : Un dîner avec Cary Grant (Malika Ferdjoukh)

Ami du jour, bonjour !

Je t’en ai parlé de ce bouquin, beaucoup beaucoup ! Quand je l’ai reçu pour Noël il y a 1 an, quand j’ai commencé à le lire, et toutes les fois où je t’ai parlé de mes lectures en cours. J’ai mis un peu de temps à le terminer, comme c’est le cas pour toutes mes lectures de chevet (mais si, tu sais, celles qui te voient piquer du nez sur ton oreiller, que ton cher et tendre te retire des mains pour y glisser un marque-page avant d’éteindre ta veilleuse…). Bref, ENFIN, je te parle de Broadway Limited.

Sarakontkoi ?
1948. Jocelyn, un jeune étudiant français de 17 ans, arrive à New-York pour y faire ses études. À son arrivée à la pension pour jeunes filles Giboulées, la logeuse lui explique qu’il y a eu malentendu, et qu’elle ne peut accueillir de jeune homme. Devant le désespoir de l’infortuné, elle accepte de lui louer un studio contre sa promesse de se montrer discret et d’accepter de jouer du piano pour les filles. Jocelyn fait alors la connaissance de Manhattan, Hadley, Page, Chic et les autres ; il sera notre porte d’entrée dans l’intimité de ces filles dont la vivacité et l’esprit n’ont d’égal que leur rêve de gloire sur Broadway…

Tenpenskoi ?
Comme tu le sais si tu as suivi tous mes blablas, j’ai découvert ce roman grâce à Lemon June, qui y trouvait un côté douillet. Ce n’est pas faux du tout. Pour moi qui suis adoratrice de comédies musicales devant l’Éternel, c’était du pain béni. Avec ce côté irrévérencieux et inattendu provoqué par l’arrivé d’un jeune homme naïf dans une pension pour jeune fille, le roman avait tout pour me plaire.

Et ça marche. Le style simple mais élégant de Malika Ferdjoukh opère, on a plaisir à parcourir ces pages, à rencontrer cette multitude de personnages surprenants. Les histoires personnelles de chacun sont dévoilées au fur et à mesure, et si parfois nous, lecteurs, sommes aussi confus que le jeune Jocelyn, c’est tout de même avec délice que nous avançons sur les trottoirs enneigés de New-York. Ces jeunes femmes, pleines de ressources, d’espoirs, parfois sujettes à de vifs élans émotionnels ne pourront que vous toucher en plein cœur.

Un léger hic qui empêchera ce livre d’être un réel coup de cœur pour moi : j’ai été perdue quelques fois. La caractérisation des personnages, notamment féminins, se fait au fur et à mesure du livre. J’avoue les avoir confondus à plusieurs reprises et j’en viens à penser que j’aurais dû tenir de petites fiches « personnage ». Sur la fin, alors que l’histoire de trois d’entre elles est réellement développée, je me sentais plus à l’aise. Je me dis qu’il est possible que mon état de fatigue pendant ces moments de lecture soit le vrai coupable plutôt que le roman lui-même, mais tout de même, ça m’a laissé comme une sensation de petit caillou dans ma chaussure.

Ca ne m’empêche pas de vous en recommander la lecture !

Pour info :
éditions École des loisirs, collection Médium +, 608 pages, 10.80€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Fondation (Isaac Asimov)

Ami du jour, bonjour !

Causons peu, causons bien ; comme tu le sais, nous sommes dans une situation un peu spéciale à la librairie, puisque nous avons été réquisitionnés pour bosser au Drive. Depuis quelques temps cela dit, notre responsable ayant remarqué que nous dépérissions à vue d’œil, elle nous a autorisés à passer un peu de temps à la librairie, histoire de trier, ranger, réorganiser les rayons, et pour moi, réétiqueter tous les Pocket (merci Pocket). Ce sont donc de loooongues heures que je passe seule dans l’Espace Culturel, accompagnée, pour mon plus grand plaisir, de mes livres audios. Je prends le temps de découvrir des classiques, par exemple, des choses que je ne suis pas certaine de pouvoir terminer en lecture suivie, par manque d’intérêt ou de temps. C’est ce que j’avais fait pour Zola, notamment. Et là, j’ai découvert Asimov.

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Sarakontkoi ?
Les humains ont conquis l’espace, ils vivent maintenant sur des planètes dans différents systèmes solaires colonisés au nom de l’Empire. Si bien que beaucoup d’entre eux ne savent même plus sur quelle planète est née l’humanité. Le professeur Seldon, psycho-historien, prédit la chute de l’Empire, qui, tel un colosse aux pieds d’argile, emportera toutes les connaissances humaines dans sa chute. Pour éviter aux humains un âge sombre trop long (30 000 ans estime-t-il), il demande le droit de répertorier toutes les connaissances dans une encyclopédie. Mais il a un autre plan en tête : créer, au sein de ce géant empire, une micro-société, tout en prévoyant grâce à la psycho-histoire les grandes crises qu’elle va traverser.

Tenpenskoi ?
Eh bien je suis déroutée. Je m’attendais à une sorte de Space Opéra, une sorte d’utopie à la base de la création d’une micro-société dans laquelle on suivrait des personnages évoluer. Pas du tout, il faut voir plus grand… beaucoup plus grand ! Parce que le roman n’est pas construit à l’échelle d’un personnage, mais de générations différentes affrontant les crises prévues par Seldon sur plusieurs siècles !

Moi, je m’attendais à un roman. En fait, je dirais qu’il s’agit d’un essai psycho-politique novélisé. Je ne me suis pas renseignée plus que ça sur la question, mais en gros, Asimov, au lieu d’écrire un essai, a simplement écrit un roman avec des personnages mettant en scène son idée de l’Histoire, et de l’impact de la psychologie humaine sur les grands mouvements politiques et historiques. C’est très intéressant, le pouvoir de la religion, du commerce et de l’érudition sur une société. Asimov, en plus, ne porte aucun jugement sur la question. Tel l’historien, il se contente de reporter, d’observer. C’est ce qui rend ce livre si intéressant !

Mais encore une fois, ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. Le roman est suivi de quatre autres tomes je crois. Pour ma part, je vais m’arrêter là. Mais si le sujet vous intéresse, et que vous n’avez pas lu Fondation, je vous le conseille vraiment, parce que c’est une mise en application d’idéologies sur des personnages de roman, un genre d’expérience sociale… Bref, lecture intéressante.

Pour info :
Folio, collection Folio SF, 416 pages, 7.50€

 

Publié dans BD, Bouquinade

La Boîte de petits pois (GiedRé / Holly R.)

Ami du jour, bonjour !

Tu as peut-être vu passer le petit trésor dont je vais te parler sur Insta hier, auquel cas tu as peut-être eu le temps de jeter un œil sur Google (ou Ecosia) pour te renseigner, et de courir chez ton libraire pour l’acheter. Et ça, c’est trop cool. Sinon, bah tu vas avoir un petit aperçu ici.

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Sarakontkoi ?
L’auteure/compositrice/interprète GiedRé évoque son enfance et celle de sa maman dans les années 80-90 en Lituanie (pays l’ex-URSS, à l’époque sous régime communiste). Elle raconte les tickets de rationnement, la guerre, l’espionnage, mais aussi le partage, l’entraide et la communauté.

Tenpenskoi ?
Je n’ai pas pu m’empêcher de me dire, au fil de ma lecture, que c’était le genre d’ouvrage qu’on devrait inclure dans les programmes d’Histoire. Avant de parler de dates, de traités. Avant de parler géopolitique et courant philosophique. Juste pour donner un contexte à tout ce bazar. Laisser quelqu’un qui nous raconte objectivement, sans nous dire que c’était bien ou mal, nous expliquer ce qu’il a vécu, sans en faire des tartines sur des romans de 1500 pages. Parce qu’ici, on différencie l’idéologie du régime communiste, et le comportement des hommes, femmes et enfants qui vivaient sous ce régime. Ca, c’est ma première impression.

Les textes sont très simples, avec cet air enfantin propre à GiedRé, qui se contente de raconter ses souvenirs, la manière dont ELLE a vécu les choses, sans ces œillères très occidentales et libérales qu’on nous impose souvent. Sans non plus glorifier le Régime. La peur n’est que de la peur, le jeu n’est qu’un jeu. C’est simple, c’est drôle, c’est émouvant. J’ai beaucoup aimé le post-scriptum, cette anecdote qui oppose le vécu de l’enfant à celui de l’adulte.

Un mot sur le dessin, entièrement réalisé — ainsi que le lettrage — au crayon de couleur (mes préférés). C’est doux, c’est tendre, c’est coloré, ça a la saveur de l’enfance. L’image, comme le texte, n’en dit ni trop, ni pas assez, juste ce qu’il faut. En bref, c’est bien dosé, c’est bien écrit, c’est très beau et ça t’oblige à adopter un autre point de vue. À mettre donc entre toutes les mains !

Un petit aperçu ?

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Pour info :
éditions Delcourt, collection Une case en moins, 112 pages, 15,95€

Publié dans Bouquinade, Roman historique

Le Comte de Monte-Cristo (Alexandre Dumas)

Ami du jour, bonjour !

Tu as envie de vivre de folles aventures, le truc de fou qui mixe les 1001 nuits, Les Hauts de Hurlevent, et le Bossu ? Un roman de cape et d’épée, une histoire de gentilhomme, d’honneur froissé ? Je vais — enfin, Alexandre Dumas va te raconter l’histoire d’une vengeance avec un grand V. Je te cause de ma lecture (ou de mon écoute, puisque c’était un livre audio) du Comte de Monte-Cristo.

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Ma Pleiade dont je suis trop fière

Sarakontkoi ?
Bon, normalement, Le Comte de Monte-Cristo, tu en as entendu parler, même si tu sais pas vraiment de quoi ça cause. C’est l’histoire d’Edmond Dantès, jeune marin à qui la vie semble vouloir sourire : son habileté en tant que second sur le navire le Pharaon lui vaut une place capitaine, sa droiture lui vaut l’amour de ses marins, sa jolie fiancée l’aime éperdument… Mais le bonheur attire les jalousies, et le contexte politique n’arrange pas les tensions et les soupçons. Il est accusé à tort de bonapartisme et est enfermé durant 14 longues années dans la prison du château d’If. 14 années durant lesquelles il aura le temps d’orchestrer une vengeance aux petits oignons contre ceux qui sont responsables de son arrestation.

Tenpenskoi ?
Mais ouah la claque ! C’est le genre de bouquin qui fait un peu peur, il faut le dire, parce que son volume t’écrase. Mais bon dieu, Dumas sait raconter les histoires ! Il a publié pour la première fois son roman sous forme de feuilletons en 1844. On sent le côté feuilleton dans le détail minutieux du récit. Bah oui, quand t’es payé à la feuille, tu fais traîner. Mais jamais rien n’est de trop ! Chaque détail a son importance, parce que la vengeance d’Edmond Dantès est réglée au millimètre. Du coup, chaque chapitre est une surprise, parce que vous ne saurez jamais où vous emmène Dumas. Dans la grotte d’un célèbre hors la loi italien ? Dans le salon d’un grand financier ? Au balcon d’un théâtre ou à celui d’une exécution ?

Le Comte de Monte-Cristo nous raconte l’histoire d’un homme brisé à qui l’on a tout pris, et dont la vie n’a plus de sens. Il n’est qu’un gouffre de désespoir, et il est certain d’accomplir dans sa démarche la volonté de Dieu, qui n’aurait pu gâter autant les menteurs et les voleurs et laisser dans la misère ses fidèles enfants. Edmond est un homme qui n’a de cesse d’apprendre, d’un carisme presque surnaturel, ce qui lui sera fort utile sur son chemin vers la paix.

Edmond jouit grâce à son co-détenu d’une fortune et d’un savoir infini (ouaip, un peu comme dans Les Evadés, mais là, le héros a le magot au début de l’histoire) : langues, bienséance, histoire, tout y passe pendant ces longues années d’enfermement. Grâce à cet héritage, il se fait réparateur de tort, et laisse la nature profonde de chacun de ses ennemis le détruire ; ici l’avarice, ici la fierté, là la fourberie. C’est jouissif au début, et au fur et à mesure, on prend conscience de l’ampleur du malheur de Dantès. La ronde des émotions nous emporte, on aime au point de se donner la mort, on est fidèle au point de se compromettre. Le tout dans un élan de transports des plus éloquents.

En bref, tu vas kiffer.

Et parce qu’elle aussi a kiffé, je te propose de regarder la vidéo de Lemon June !

Dernière chose : si tu te dis que tu vas regarder le téléfilm en 4 parties avec Depardieu, j’ai regardé la première, je n’ai pas retrouvé mon Edmond. Depardieu joue un Edmond qui n’est que haine, aucune nuance, aucune montée en puissance, il braille dès le début. Les personnages sont mélangés, rien n’est vraiment subtil. Reste à savoir ce qu’il en est du film de 1979. Tu l’as vu ?

Pour info :
Tome 1 : éditions Gallimard, collection Folio Classique, 703 pages, 8,40€
Tome 2 : éditions Gallimard, collection Folio Classique, 768 pages (pitié, ne pars pas en courant), 8,40€
Ou tu te fais plaiz’, tu achètes la Pleiade, chez Gallimard, 1450 paces, 60€