Chers amis lecteurs,
Après l’avant-première que j’ai postée il y a deux jours, me revoici avec plusieurs chroniques. D’abord parce qu’entamer 50 bouquins fait qu’on a de grandes chances de les finir tous en même temps. Et ensuite parce que je n’ai pas pris de le temps de les faire dès que j’ai eu terminé de lire tout ça. Et pour commencer la saga, un billet un brin meurtrier. Du genre de celui que j’avais posté sur La Couleur de l’âme des anges. Comme quoi, trouver un titre et une couv’ sympas, ça ne fait pas tout.

Sarakontkoi ?
On suit plusieurs histoires à la fois, entre les années 70 et aujourd’hui, des scandales qui touchent des super-héros, en l’occurrence : Mister Fantastique, Batman et Mystique. De nos jours, ils se sont tous reconvertis. Plus aucune aura de mystère ne les entoure. Ils sont tantôt scientifiques, tantôt stars d’un show TV. Le lien qui les unit ? Les messages d’adieu anonymes qu’ils reçoivent, et la position scabreuse, ou la situation gênante dans laquelle ils se trouvaient avant de mourir.
Tenpenskoi ?
Et vous pensez, d’après le titre, que vous tenez le fin mot de l’histoire ? Qu’il s’agit, comme c’est indiqué sur la 4e de couverture, d’atteindre les héros à travers leur sexualité ? Eh bien non, tout ce bruit pour rien (autant vous dire que le gars qui a fait la 4e de couverture s’est chié dessus pour être polie). Des scènes de sexe, vous allez en trouver, ça oui. Mais le style est lourd. L’intrigue est mal développée, et la fin laisse un goût de « et alors ? » Les scènes de sexes, qui visiblement tendaient à pimenter l’intrigue, à la rendre plus profonde, plus intime, à faire tomber les héros de plus haut, sont vulgaires et inutiles. Et l’auteur joue sur la technique de l’élastique : il étire affreusement les dénouements des scènes, pour au final ne pas arriver à grand chose. Et puis, rien n’est vraiment approfondi. Bref, toute cette débauche probablement pour illustrer la décadence de la grande Amérique, la chute de l’époque de la grandeur et de l’honneur… des valeurs après le drame du 11 septembre. Mouais.
Attention, on a tout de même quelques passages intéressants, notamment lorsque le corps est mis en scène, les sensations décortiquées. Parce qu’un héros ne se réduit pas à son seul pouvoir, il est aussi un corps qui porte toutes ses facultés. Un corps qu’il ressent et qu’il subit. Et certaines histoires ont de la profondeur. Personnellement, j’ai trouvé le bouquin long et sans grand intérêt. Même le style n’est pas topissime. D’ailleurs, l’auteur parle lui-même d’un livre dans le livre en ces termes : « l’habituel mélange de ragots, de suppositions morbides et d’écriture bas de gamme ». C’est tout à fait ça, quelle mise en abîme ! Bref, il devait être écrit, je devais le lire, mais ça s’arrête là.
Pour info (sur l’édition que j’ai lue) :
Gallimard, collection Folio, 608 pages, 8,70€ chez votre libraire (s’il arrive à vous convaincre de l’acheter).