Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Le Chaos en marche (Patrick Ness)

Lecteurs du vendredi, bonjour !

Aujourd’hui, une trilogie que j’ai dévorée il y a fort fort longtemps (bien 2 ans), et que je n’ai pas encore osé chroniquer tellement le contenu est dense. J’ai vraiment peur de ne pas lui rendre justice… Nolwenn (toi qui m’as conseillé cette fantastique aventure), n’hésite pas à me corriger, ou à me compléter !

Sarakontkoi ?
Le monde est fait de bruit. Du bruit des pensées et des sentiments des Hommes. Tout baigne dans un constant brouhaha. Todd vient d’avoir 13 ans. À 13 ans, chez lui, on devient un homme. Et pour devenir un homme, chez lui, il faut commettre la faute ultime : un meurtre. Mais Todd, contrairement à ses congénères, est incapable de tuer. Alors il fuit… et trouve un endroit sans bruit. S’engage une guerre contre la différence, une guerre pour le pouvoir. Une guerre du bruit.

L’infinie boucle de l’Histoire, les erreurs oubliées, répétées inlassablement. Le jugement et la condamnation de la différence. L’absence de pensée individuelle, lorsque par son Bruit, on peut imposer sa volonté. Lorsqu’on vole une terre qui n’est pas la nôtre, que les vérités éclatent. Le monde n’est pas le nôtre. Les Hommes ne sont pas nous. Mais les guerres, la cruauté, la marche sans âme des armées fait douloureusement échos à notre réalité. Celle où tout le monde hurle sans écouter.

Tenpenskoi ?
Quelle écriture percutante ! Lapidaire, claire. Sans filtre, comme les mots d’un enfant. Parfois sans cohérence, en flot continu. Comme ce bruit constant qui nous écrase les tympans à la lecture de cette trilogie. Une bonne claque littéraire, qui marche autant en jeunesse qu’en adulte. La preuve, elle a été publiée dans les deux collections.

Pour info (version Poche) :
La Voix du couteau (T.1) : Gallimard Jeunesse, Pôle Fiction, 544 pages, 8,65€ chez votre libraire
Le Cercle et la Flèche (T.2) : Gallimard Jeunesse, Pôle Fiction, 576 pages, 8,65€ chez votre libraire
La Guerre du Bruit (T.3) : Gallimard Jeunesse, Pôle Fiction, 640 pages, 8,90€ chez votre libraire

 

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Red Rising (Pierce Brown)

Amis du jour, bonjour !

Bon, d’autres livres attendent depuis bien longtemps de trouver leur place entre deux billets sur ce blog. Ils sont même tellement impatients qu’ils se bousculent dans le sac en papier qui leur tient lieu de maison temporaire en attendant le déménagement… mais malgré tout le plaisir que j’ai pu prendre à les lire, ce n’est rien comparé au cadeau que m’a fait mon amie Aurélia en me recommandant…

Sarakontkoi ?
Les humains ont depuis longtemps étendu leur conquête au reste du système solaire. Les planètes et autres astres doivent être « terraformés », rendus viables pour les humains. Darrow est un Rouge, il vit dans les mines de Mars, en pionnier qu’il est, et trime jour et nuit dans sa Main des Enfers pour préparer la planète rouge à l’arrivée des autres castes : les Marrons, les Roses, les Violets, les Oranges, les Gris, les Obsidiens, les Jaunes, les Bleus, les Verts, les Bronzes, les Argents, les Blancs et les Ors.
À chaque caste sa spécialité : l’art, les sciences, la technologie, la religion… et le Pouvoir. Depuis des siècles, les Ors exploitent les autres castes, notamment les Rouges, en les maintenant dans l’ignorance. Mais la chance est donnée à Darrow par les Fils d’Arès, une cellule résistante, de se mêler aux castes hautes. Doit-il détruire la Société de l’intérieur ? Comment reconstruire un schéma plus égalitaire ? Dans ses succès comme dans ses chutes, il ne sera jamais seul.

Tenpenskoi ?
Une réelle réflexion, miroir de la société actuelle, poussée au paroxysme d’un avenir lointain. La stigmatisation, la division en castes, le mensonge sont le quotidien de cette Société dystopique, qui utilise les plus bas instincts des Hommes pour les manipuler.

Pierce Brown est un merveilleux narrateur — non ! raconteur d’histoire ! Il manipule ses propres personnages, ainsi que ses lecteurs, leur faisant croire, par ce « Je » du personnage principal, qu’ils savent tout. Mais il nous surprend constamment par d’intelligents jeu de narration. Le tout se transforme en un tourbillon d’action qui ne relâchera le lecteur qu’à la fin de sa course. À mettre entre toutes les mains !

Pour info :
Tome 1 : Red Rising, Hachette Romans, 480 pages, 18 EUR
Tome 2 : Golden Son, Hachette Romans, 528 pages, 18 EUR
Tome 3 : Morning Star, Hachette Roman, 552 pages, 18 EUR

Publié dans Bouquinade, Roman

Les quatre filles du docteur March (Louisa May Alcott)

Bonjour à tous, bonjour à toutes !

J’espère que vous avez été de bons lecteurs pendant mon absence et que vous avez bien acheté le dernier Mathieu Hidalf ! Ou bien la série si vous n’en aviez aucun. Bien, nous pouvons donc continuer notre petit bonhomme de chemin littéraire. Et cette fois-ci, pour un classique de la littérature de jeunesse… lu pendant les 22h de bus qui séparent Clermont-Ferrand de Berlin. Faut bien que ça serve aussi…

Sarakontkoi ?
États-Unis, pendant la Guerre de Sécession (deuxième moitié du XIXe siècle). Meg, Jo, Beth et Amy March ont entre 11 et 16 ans. Jeunes filles sans fortune, elles sont élevées dans une famille humble par une mère pieuse, patiente et aimante, tandis que leur père a pris le chemin du front. Pendant l’année qui s’écoule au fil du roman, chacune grandit et apprend de ses erreurs : la belle Meg tente de refouler sa coquetterie mal placée ; Jo, le garçon manqué, se lance corps et âme dans l’écriture et contrôle tant bien que mal son impulsivité ; Beth, toujours tendre et attentive, va pourtant combattre sa timidité maladive ; enfin, Amy apprend la patience et met de côté ses petits besoins personnels. Les amitiés, les premiers amours et les projets rythment cette année haute en couleur, qui scelle le destin de la famille March.

Tenpenskoi ?
Voilà un bout de temps que je voulais le lire ! La version cinématographique, avec Winona Ryder et Susann Sarandon entre autres, m’avait particulièrement touchée, et je m’étais entichée de cette chère Jo March, qui est encore aujourd’hui mon héroïne. Alors pour le coup, c’est le processus inverse qui s’est opéré : d’abord le film, ensuite le livre. J’avoue tout de même que j’avais peur que ma Jo soit différente sur le papier (oui, on sait à quel point Hollywood aime créer des personnages forts, parfois tirés à l’extrême). Qu’elle soit plus mièvre. De 1868 à 1995, il y a un monde et les interprétations changent beaucoup. Mais je dois avouer que je n’ai pas été déçue.

En revanche, ayant étudié un peu la littérature de jeunesse, je m’étais penchée sur les mécanismes moralisateurs des auteurs de l’époque… C’est un peu comme voir les fils des marionnettes, on capte consciemment un message censé être distillé dans l’inconscient collectif. On sent bien les petits discours sur la religion, la patience, la compréhension et la générosité. Mais on apprécie aussi les jeunes femmes de caractère que dépeint Louisa May Alcott, pleines de vie et de projets, des femmes indépendantes. Bref, un petit délice. Je vais plonger sur la suite (si je la trouve, parce que le tome 2, Les filles du Docteur March se marient, est pas facile facile à trouver…).

Pour info :
Gallimard Jeunesse, collection Folio Junior, 374 pages, probablement pas plus de 5,80€ chez votre libraire !

Publié dans Mini-interview

5 questions à : Trevor Shane

Amis du jeudi soir, bonsoir !

Demain est notre dernier jour avant le week-end, le saint vendredi libérateur, annonciateur de grasse-matinée et j’en passe… Une nouvelle mini-interview, des plus enrichissantes puisqu’elle m’a permis d’ouvrir sur Enfants de la paranoïa (chroniqué il y a quelques jours) des yeux nouveaux. Si vous ne l’avez pas encore lu, j’espère que cette petite intrusion dans la tête de l’auteur guidera vos pas vers ce livre-là.

Tout a donc commencé avec ce conseil de Maëlle (pour rappel, c’est elle qui m’a tendu le livre en me conseillant de le lire). Et puis après ma lecture, et suite à ma réaction enthousiaste, elle m’a dit, comme si c’était la chose la plus évidente et la plus naturelle du monde : « bah, écris-lui, je suis certaine que ça lui fera plaisir d’entendre que son travail t’a plu. » Ni une ni deux, je saute sur mon clavier, et me fends d’un mail élogieux. Et figurez-vous que la magie opère ! Quelques jours plus tard, le voici qui me répond (du fin fond de son New Jersey, USA) qu’il sera heureux de se prêter au jeu de la mini interview. Et pour le coup, il n’a pas fait les choses à moitié ! Je laisse donc la parole à Trevor…

1 – Trevor, ma première question, assez bateau, mais elle nous aidera à cerner l’auteur (toi!) : depuis combien de temps écris-tu ? Pourquoi ?

J’ai toujours raconté des histoires, et j’écris depuis que je suis tout petit mais, jusqu’à Enfants de la paranoïa, je ne partageais ces histoires qu’avec mes amis. Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu être écrivain, mais j’ai toujours pensé qu’il était important de vivre et d’expérimenter des choses avant que ce soit possible. Certains auteurs peuvent griffonner des histoires qui trouvent un échos chez les lecteurs avant même d’avoir réellement vécu et « expérimenté ». Je ne suis pas de ceux-là. Et puis j’ai eu 30 ans, et je me suis dit que j’avais vécu une portion assez substantielle de ma vie ; là, l’idée de Enfants de la paranoïa m’a frappé et je me suis dit : « ça y est, j’ai enfin une idée qui vaut le coup d’être partagée avec le monde. »

2 – D’où te vient cette idée d’une guerre secrète – dans laquelle les notions de Bien et le Mal ne sont pas si nettement délimitées ? Essayais-tu de remettre en question ces notions, notre Morale ?

Tout a commencé avec les personnages en fait, ou tout du moins avec Joseph, le personnage principal. Je voulais construire une intrigue autour d’un tueur, tout en amenant les lecteurs à s’identifier à lui. Le seul moyen que j’aie trouvé pour en arriver à ce résultat a été de lui faire croire que ces meurtres étaient justifiés. Cela dit, ce que je voulais éviter à tout prix, c’était une bataille du Bien contre le Mal, donc sans l’ambiguïté morale qui existe dans notre monde. Dans le monde réel – contrairement aux livres tels que Harry Potter ou bien les films tirés de comics (bien que ceux-ci soient très bien aussi) – on trouve rarement des méchants qui se voient en tant que tels. Dans le monde réel, il est rare que quelqu’un se voie autrement que comme le héros.

3 – Pourquoi as-tu choisi de fixer ces trois règles ? Que représent-elles ?

Les règles sont fixées parce que toute guerre a besoin de limites arbitraires. J’ai toujours été fasciné par les règles de la guerre parce qu’elles n’avaient jamais fait sens pour moi, avant. Comment une guerre, qui voit deux parties s’entretuer, peut-elle avoir des règles ? Cependant, en écrivant Enfants de la paranoïa, le but de ces règles m’est apparu. Elles sont faites pour permettre aux participants de ne pas devenir fous, de garder les pieds sur terre. À partir du moment où on ordonne à quelqu’un d’enfreindre le plus basique des commandements humains et de tuer un autre être humain, qu’est-ce qui va l’empêcher de faire n’importe quoi après ? Les guerres ont besoin de règles, pas parce que les règles sont morales, mais parce que sans elles, le monde sombrerait dans le chaos. Bien entendu, dans Enfants de la paranoïa, il y a aussi la question sous-jacente de savoir si les règles ne sont pas simplement là pour perpétuer la guerre elle-même, la garder secrète, et s’assurer qu’il y aura bien des générations dans le futur qui continueront à combattre.

4 – Toi-même, connais-tu les raisons de cette Guerre ? Vas-tu les expliquer dans un autre tome, en expliquer les enjeux ?

Comme tu le sais, Enfants de la paranoïa est écrit comme un journal par un des soldats qui prennent part à cette Guerre (Joseph, ndlr). Par conséquent, les lecteurs ne savent que ce qu’il sait, et ne découvrent que ce qu’il découvre. À un tel niveau personnel, ce qui importe n’est pas comment la Guerre a commencé, mais pourquoi chaque individu continue à se battre. En y regardant bien, dans un grand nombre de conflits dans le monde, il n’est pas rare que les soldats ne connaissent pas le but ultime de la guerre, mais ils peuvent tous te donner une raison pour laquelle eux ont choisi de se battre. En ce qui concerne Joseph et ses amis, ils se battent pour se venger, et parce qu’on leur a dit que c’était pour une noble cause.

Cela dit, au fil de la trilogie, j’espère étancher la soif des lecteurs quant aux origines de ce conflit.

5 – Celle-ci est en lien avec la précédente, mais tu nous laisses sur un cliffhanger (une fin qui n’en est pas vraiment une)… prévoies-tu d’écrire une suite ? De nous raconter le combat de Maria, et de nous dire si cette Guerre peut finir ?

Enfants de la paranoïa est le premier volume d’une trilogie (le second volume sort aux USA en avril, mais je ne connais pas sa date de sortie en France). En ce moment, je suis en train de finaliser la première version du troisième tome. Le deuxième et le troisième volume vont souvent dans une direction attendue par la plupart des lecteurs je pense (ou du moins je l’espère, j’ai tout mis en œuvre pour ça), mais il y a également un bon nombre de surprises tout au long de l’intrigue.

Voilà, à présent, je vous laisse sauter sur Enfants de la paranoïa, qui en vaut franchement la peine ! Merci à Trevor, bien entendu, on se retrouve pour le tome 2 !

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Enfants de la paranoia (Trevor Shane)

Amis du jour, bonjour !

Je commence avec l’info OSEF (= on s’en fout) du jour : j’ai fait une dictée. Une dictée de grand, super difficile ! J’ai fait des fautes, mais je suis assez fière de mon résultat. Bon, le bulletin info perso étant clos, passons au petit chef-d’œuvre que m’a conseillé ma très chère amie Maëlle.

Sarakontkoi ?
Joseph, la vingtaine passée (23 si ma mémoire est bonne), est un assassin professionnel. Depuis l’âge de 16 ans, il est engagé dans une guerre invisible entre le Bien (son camp) et le Mal (les autres), endoctriné pour chasser et haïr le camp adverse. La Guerre a des règles. Trois : on ne tue pas les innocents (ceux qui ne sont pas engagés dans la Guerre), on ne tue pas les enfants de moins de 18 ans, on ne fait pas d’enfants avant 18 ans. Mû par un besoin de vengeance après la perte de ses proches, Joseph parcourt le pays de mission en mission. Mais une rencontre peut tout changer…

Tenpenskoi ?
Absolument délicieux ! À peine avez-vous mis un pied dans le roman que vous êtes aspirés par une spirale infernale, de froides certitudes d’abord, puis de doutes et enfin de courses-poursuites. Le Bien et le Mal se veulent tranchés, et les camps se sont tous deux déclarés du côté des gentils. Les complots se tissent, et les liens aussi. Des liens au-delà de la raison, des liens qui font s’écrouler des murs de certitude. Joseph n’est pas le gentil. Il n’est pas l’anti-héros non plus. Ni naïf, ni particulièrement intelligent. Il est ce que vous et moi serions, fait ce que vous et moi ferions si nous avions pris part à cette guerre. Et Maria… Maria est un bonbon acidulé, coloré, piquant, qui nous file un coup de fouet, un courant d’air en été.

En voyant la couverture, je me suis dit « diantre, que m’a-t-on ramené là ? ». Je n’osais pas vraiment dire à Maëlle que le genre vieux polar kitch n’était pas mon truc (oui, la couverture jaune et noir, la typo, tout ça, franchement, ça m’encourageait pas). Et puis, j’ai commencé à le lire, et il m’a accompagnée pendant mes voyages en RER. J’ai appris à aimer Joseph, Maria, et à vouloir protéger avec eux leur secret. J’ai été particulièrement touchée par la scène finale. Il devait y avoir une suite, mais à l’heure où je vous parle, rien n’est moins sûr. J’aimerais pourtant que vous le lisiez, et que, comme moi, vous parcouriez le chemin qu’a fait Joseph, qui questionne notre morale. Tuer, être tué, ou bien… ?

Soit dit en passant, rapport à mon dernier billet, celui-ci, vous pouvez le prendre dans votre sac de plage !

Pour info :
Michel Lafon, 368 pages, 19,95€ chez votre libraire adoré (ou dans le point relay de votre gare / duty free)

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Fille des chimères (Laini Taylor)

Amis du jour, bonjour !

Une nouveauté Gallimard Jeunesse, que je m’étais promis de ne pas lire (oui, vous savez, les anges, les créatures, toussa toussa, c’est très surfait !), et pourtant… quel tort c’eût été !

Crédits couv’ : Clayton Burkhart / Distinctimage
Pour Gallimard Jeunesse

Prague, de nos jours. Karou est une ado fantasque, orpheline, qui a des cheveux bleus, et qui raconte les histoires des amis imaginaires qu’elle se dessine. Pas si imaginaires que ça puisqu’au moindre appel de Kishmish, le messager mi-corbeau de Sulfure, elle court passer la porte entre notre monde et celui des chimères. Parce que Karou mène une double vie : elle est aussi le coursier personnel de Sulfure, le maître chimère de la résurrection. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que ce monde fait d’étranges créatures dans lequel elle a grandi est en guerre. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que la créature éblouissante de beauté qui a tenté de la tuer sur un marché à Marrakech, mais qui pourtant la fascine, est son ennemi héréditaire…

Là, je dois dire ouah ! Et pourtant, c’était pas gagné ! Le résumé de 4e de couverture n’en dévoile pas énormément, et je ne m’attendais pas du tout à ça. Et quand j’ai lu qu’il s’agissait en fait d’anges et de chimères, je me suis dit : « OK, encore des anges ». Je venais de lire Angel qui, outre l’image décalée des anges qu’elle offrait, ne m’avait pas plus enthousiasmée que ça. Des anges méchants, des chimères dont le camp est douteux… Les chimères apportaient néanmoins une touche d’originalité. Mais je me suis laissée prendre par la complexité des liens entre les personnages, le (réel, pas monté de toutes pièces) mystère qui entoure l’existence de Karou. Tout n’est pas rose, tout n’est pas gris. Et, en même temps que Karou, nous découvrons un passé oublié et l’horreur d’un présent que l’on voudrait pouvoir corriger.

Je dois avouer que j’ai eu entre les mains une épreuve non corrigée, donc j’ai dû passer outre quelques petits détails (qui doivent être gommés dans la version définitive). Le style est tout à fait abordable, sans avoir ce côté puéril qui m’agaçait dans les histoires d’ados amoureuses. Une histoire plus profonde que celle du simple conflit Shakespearien (Romé & Juliette n’ont qu’à bien se tenir). Le premier tome d’une trilogie, qui termine sur un magnifique cliffhanger (en queue de poisson quoi). À lire de toute urgence !

Pour info :
Gallimard Jeunesse, collection « Grand Format littérature », série Roman Ado, 464 pages, 18,00€ chez votre libraire !