Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Grisha (Leigh Bardugo)

Ami du jour, bonjour !

Comme toi, j’en suis certaine (ou pas), j’ai dévoré la série Shadow & Bone sur Netflix, tirée des romans de Leigh Bardugo, Grisha et Six of Crows. J’ai donc, en libraire appliquée, décidé de les lire avant de bouffer tous les épisodes. Tu me connais maintenant, je lis comme un escargot. Tu sais donc que lire 5 romans de 400 pages en moyenne, c’est pas de la tarte pour moi. Mais je l’ai fait. Tu connais mon avis sur Six of Crows. Voilà ce que j’ai pensé de Grisha.

Sarakontkoi ?
Depuis des siècles, le royaume de Ravka est coupé en deux par le Fold, une sorte de no man’s land fait de ténèbres, habité par des monstres cruels. Alina Starkow découvre par accident qu’elle est une Grisha, un être capable de manipuler les éléments, la lumière dans son cas. Sa vie bascule alors qu’elle doit rejoindre les autres Grishas à la cour, afin d’y être formée. Elle est la seule à pouvoir aider le Darkling, un lointain descendant du puissant Grisha qui a créé le Fold, à détruire cette atrocité qui affaiblit son pays. Mais les apparences sont trompeuses et Alina devra prendre en main son destin.

Tenpenskoi ?
Mettons-nous d’accord, je vais te donner un avis sur la trilogie complète, puisque je l’ai lue d’une traite. Je connaissais déjà la plupart des retournements de situation du premier tome, puisque j’avais regardé la série (et qu’en ayant lu Six of Crows, j’avais une vague idée de ce que pouvait être la fin). Ceci dit, la lecture du premier tome fut agréable. L’univers est inventif, j’ai bien du mal à le rapprocher d’un concept que je connais déjà. Le roman ne se situe pas dans notre monde mais dans ce qui pourrait s’apparenter à la Russie du début du XXe (vêtements, langage, armement, nom des personnages et des lieux). La touche de fantastique est appelée « petite science », ce qui rapproche l’ambiance du steampunk (oui, c’est très léger, on est d’accord) et la magie à proprement parler, le Merzost, est diabolisée et considérée comme contre nature.

Donc l’ambiance, l’univers, c’est cool, vraiment ! Il en est tout autrement pour les personnages, que j’ai trouvés indécis, stéréotypés à faire pleurer, et franchement bêtes par moment. La petite nana toute fragile qui se dévalorise et se sous-estime constamment, au cœur d’un triangle amoureux. Le beau gosse un peu trop con et trop fier pour avouer ses sentiments (ou qui les refoule « pour son bien »)… bref, le couple star, tu as juste envie de le tarter. Quelques personnages secondaires auxquels je veux rendre hommage (big up les gars… et les meufs) : Bagrah, la vieille sorcière aigrie et clairvoyante, Nikolaï, le prince qui a un peu trop la confiance, mais une foi inébranlable en ses combats, et le Darkling, qui se bat avec les mauvaises armes, mais pour de bonnes raisons. Ces personnages sont les prémices des chefs-d’œuvre de Six of Crows.

En termes de rythme, en revanche, je ne comprends pas ce qui est passé par la tête de Leigh Bardugo. Les tomes 2 et 3 sont bieeeeeeeen trop longs ! Ca tourne en rond, encore et encore. C’est simple : il aurait fallu faire une coupe nette sur les deux derniers tiers du tome 2 et la première moitié du tome 3. En bref, proposer une duologie plutôt qu’une trilogie, qui souffre clairement de péripéties de remplissage qui n’étoffent même pas les personnages. C’est visiblement une leçon qu’a retenue Leigh Bardugo pour Six of Crows (oui, encore). Et si certains haineux (oui oui, on vous voit les gens) te diront que ça finit trop bien, c’est qu’ils n’ont pas la mesure des sacrifices qu’ont dû faire chacun des protagonistes. Le pire, c’est que le style est franchement correct ! Fluide sans être une pépite de lyrisme et de poésie, il se prête très bien à la narration. Pour conclure, est-ce que je te recommande la lecture de Grisha ? Oui, c’est dommage de passer à côté de cette chouette aventure. Mais sincèrement, lis en diagonale la seconde partie du tome 2 et la première partie du tome 3.

Pour info :
INTÉGRALE : éditions France Loisirs, 1152 pages, 21,50€

Tome 1 : éditions Milan (trad. Nenad Savic), 352 pages, 15.90€
Tome 2 : éditions Milan (trad. Anath Riveline), 448 pages, 16.90€
Tome 3 : éditions Milan (trad. Anath Riveline), 416 pages, 16,90€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Six of Crows, T1&2 (Leigh Bardugo)

Ami du jour, bonjour !

Tu le sais maintenant, je tiens à terminer autant que faire se peut les séries de romans avant de te les présenter, au risque de ne te présenter qu’un tome 1. Je te parle donc d’une duologie que j’ai terminée il y a plusieurs semaines maintenant (oui, parce que je voulais la terminer avant la sortie de Shadow & Bones sur Netflix).

Sarakontkoi ?
Kaz Brekker, alias Dirty Hands, est un petit voyou influent du Barrel, un quartier mal famé de Ketterdam. Premier sur tous les coups juteux, il n’hésite pas à accepter une mission suicide que lui propose un riche marchand : délivrer un homme du Palais des Glaces, une forteresse imprenable au cœur du royaume Fjerdan. Et ce n’est pas n’importe quel homme : il s’agit d’un scientifique qui a inventé une drogue permettant d’amplifier dangereusement les pouvoirs des Grishas. À mission exceptionnelle, il faut une équipe exceptionnelle. De plans risqués en coups foireux, jusqu’où iront Dirty Hands et sa bande pour mener à bien leur mission ?

Tenpenskoi ?
Au début ? Ouille ! Quand tu entres dans un univers dont tu n’es pas familier en passant par l’entrée des artistes, tu te sens un peu paumé. Personnellement, je n’avais pas lu la trilogie Grisha, donc je n’avais aucune idée de ce qu’était un Grisha, des enjeux politiques et économiques, des luttes de pouvoir. Ceci dit, avec un peu de déduction, et de quoi remplir les blancs, je suis parvenue à percer les mystères de l’univers qu’a créé l’autrice et à avancer sereinement dans ma lecture.

Une fois ce constat établi, que vaut le texte ? Ma foi, j’ai adoré ! Mais vraiment ! J’entendais beaucoup parler de Leigh Bardugo, pour Grisha, certes, mais surtout pour son roman plus « adulte », La Neuvième Maison, paru chez De Saxus. Je me suis rendu compte au fil de mes lectures que SoC est un roman qui ne prémâche pas tout, et laisse l’espace au lecteur pour faire son propre cheminement. Le style est fluide sans être complexe (bien meilleur que celui de Grisha pour ceux qui l’ont lu, moins… naïf, dirais-je). Les retournements de situation m’ont laissée sur le cul pour la plupart, que ce soit dans le tome 1 ou le tome 2 (dont les enjeux sont différents).

Mais ce qui a terminé de me conquérir, c’est l’intelligence avec laquelle l’autrice a écrit ses personnages. Attachants, caractériels, incisifs, ils ont tous une personnalité propre, un passé sombre. Par dessus tout, ils ont de la ressource ! Le roman rebondit chaque fois qu’un plan foire, on a l’impression de le voir sautiller agilement de péripétie en péripétie, un vrai travail d’acrobate ! Et, mention spéciale, c’est la première fois que je ne lève pas les yeux aux ciels en lisant des personnages féminins ! Ils sont tous parfaits.

Bref, tu l’auras compris, une vraie bonne lecture, de celles qui marquent. Une histoire portée par des personnages bien écrits et une intelligence émotionnelle notable. Un gros kiff !

Pour info :
Tome 1 (traduit de l’anglais par Anath Riveline) : éditions Milan, 576 pages, 17,90€
Tome 2 (traduit de l’anglais par Anath Riveline) : éditions Milan, 672 pages, 18.90€