Publié dans BD, Bouquinade

Mistinguette : En quête d’amour (Greg Tessier / Amandine)

Amis du jour, bonjour !

En ce moment, je sors pas mal ma science et les mots du jour fleurissent, et je laisse un peu mes lectures de côté. Je vais être franche : je n’arrive plus à terminer de livres, en dehors de petites choses courtes comme la BD dont je vais vous parler aujourd’hui. Mes lectures en ce moment me laissent froide, c’est terrible à vivre ! Et je m’endors dessus… Bref, c’était pour partager avec vous mon malheur du moment.

Cette bande-dessinée, je ne l’ai pas aimée, je vous le dis de suite. Et vous allez comprendre pourquoi.

mistinguette

Sarakontkoi ?
L’héroïne, dont je ne me souviens plus le nom, c’est dire si ça m’a marquée, tient cet étrange sobriquet de Mistinguette de son papa. Elle s’apprête à faire sa rentrée des classes dans un nouveau collège, elle doit avoir 13 ans tout au plus. Mais comment faire pour s’intégrer ? Visiblement, suivre la bande de pestes têtes à claques et les imiter serait un bon plan. Avant tout entrer dans le moule. Et puis, 13 ans, c’est aussi l’âge des premières amours…

Tenpenskoi ?
Cette BD, je l’ai achetée à l’occasion des 48h de la BD. Donc 2€. Heureusement, parce que je n’y aurais pas mis plus cher. Je ne l’aurais pas achetée du tout. Mais c’est aussi l’occasion de voir ce qui se fait en Jeunesse en ce moment, de refaire le plein d’idées de cadeaux, etc. Et je vous en parle, parce que je pense sincèrement que la littérature jeunesse a des choses à apprendre aux enfants, mais aussi à leurs parents, donc à vous. Et là, je suis très déçue.

Pour commencer, la forme. Une BD, ce ne sont pas que des images et des petits bouts de dialogues dans des bulles. Et quand bien même, le dessin ne doit absolument pas excuser des dialogues insipides. Là, j’aurais pu écrire les dialogues pleins de clichés les yeux fermés. Ces mêmes dialogues d’ailleurs compensent l’absence de cartouches dans les vignettes (ces petits cadres blancs, qu’on lit ou pas, mais qui peuvent aider à comprendre des éléments de contexte). Ce qui fait que tout ce qui devrait être implicite est expliqué en mots dans les dialogues. Première crise d’urticaire.

Ensuite, le fond. 13 ans, ça pue, on le sait, c’est l’âge ingrat où on a besoin de se faire aimer, de prouver qu’on est grands. De là, à aller faire les magasins pour acheter un mini short et du maquillage, il y a un fossé. Le shopping entre copines où tu ressors habillée comme (excusez-moi) une drag queen, merci. Et avec quel argent ? Ne parlons pas du père caricatural qui nous sort des répliques débilisantes visant à nous montrer à quel point Mistinguette est devenue « trop mature quoi ». Et puis, la petite leçon à la fin du « sois toi-même, trop originale », ça aurait pu passer si on n’y avait pas foutu autant de guimauve.

Comprenez-moi, je pense qu’on peut parler aux adolescentes de choses qui les touchent. Mais on peut — et on doit — le faire intelligemment ! Prenez Lou, de Julien Neel. C’est fantasque, mais c’est simple, et ça parle. Et on grandit. Là, tout ce que je vois, c’est la diabolisation de la peste du collège, l’impression que les gamines ne savent plus s’habiller (c’est pas parce que ces demoiselles portent des shorts plus affriolants que mes culottes en dentelle qu’il faut banaliser ce genre de tenue). Ce que j’en retiens : débilisant et caricatural.

Pour info :
Jungle, collection Miss Jungle!, 53 pages, 10,60€

Publié dans BD, Bouquinade

La célibataire (India Desjardins / Magalie Foutrier)

Allez, aucune absence n’est définitive, vous le savez. Alors, suite à ce regain de lectures que m’a apporté le salon de Montreuil, je vous le dis, pour une des dernières fois de l’année : amis du jour, bonjour !

Commençons donc la série d’articles qui va suivre avec quelque chose de léger, quelque chose de drôle et bourré d’auto-dérision. Quelque chose de girly. Bref, une BD pour fille. Et pour ça, je « remercie grave Maelle, parce que ce genre de trucs, tu vois, c’est chanmé ! »

celibataire

Sarakontkoi ?
C’est une fille – ça pourrait être vous ou moi, sauf si vous faites partie de cette catégorie de filles extras qui sont au-dessus de tout ce superficiel – une fille disais-je, qui rencontre LE gars en soirée… LE gars pas célibataire. La fille qui veut montrer à son ex qu’elle s’en sort sans lui, tellement fort qu’elle en oublie d’essayer de rendre ça crédible. Qui rêve du prince charmant qui a toutes les qualités d’une femme avec le corps d’un homme. Celle qui raconte les derniers potins à sa copine au téléphone. Qui aime les chats et n’écoute que ce qu’il l’intéresse. Bref, c’est une fille, et elle est célibataire.

Tenpenskoi ?
Des minis anecdotes universelles, qu’on a toutes plus ou moins expérimentées, et qui, couchées sur le papier dans des tons rose acidulé, nous redonnent le sourire. Tout y passe, des trucs dont on a totalement honte (mais que – il faut se l’avouer – on est soulagées de retrouver dans ces pages), à nos rêves les plus fous, en passant par ces défauts qu’on trouve toutes aux mecs. Bref, une image pas toujours tendre des deux sexes, et pas franchement de fin heureuse, mais et alors, on sait bien qu’on la trouvera, nous, notre fin heureuse… ou pas.

Dans le style des blogs BD girly du moment. Bref, un truc bien sympa qui se lit super vite. En fait, c’est même presque plus agréable de le laisser dans vos toilettes et d’en déguster un peu à chaque passage. Ou à côté de la plaque de cuisson, le temps que les légumes vapeur / la soupe soient prêts. Et je peux assurer qu’il apportera le sourire autant à vous mesdames, qu’à ces messieurs qui n’oseront pas dire qu’ils l’ont feuilleté, mais riront intérieurement en se disant « graaaaave, ma nana, c’est trop ça ! » Allez, Noël n’est pas trop loin, et si Ryan Gosling passe dans votre cheminée, le PN sera peut-être assez sympa pour le déposer sous votre sapin ! D’ici-là, courage !

Pour info :
Michel Lafon, 64 pages, 12,95€ chez votre libraire !