Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

L’Encyclopédie féérique d’Emily Wylde, T1 (Heather Fawcett)

Amis du jour, bonjour !

J’avais presque réussi à ne pas prendre de retard sur mes retours de lecture pour cette année 2025… bon, bah, c’est mort, on est toujours en mai.

Le Pitch :
Emily Wylde, dryadologue émérite, n’a qu’une idée en tête : inclure dans son Encyclopédie Féérique les Recluses, des fées aussi dangereuses que rares. Elle se rend donc dans le village nordique d’Hrafnsvik, dont la population redoute les enlèvements de plus en plus fréquents. Bravant les dangers des bois et l’animosité des villageois, elle pourra (en partie) compter sur son agaçant confrère Wendell Bambleby pour l’aider à mener à bien ce projet colossal.

Mon avis :
On m’avait vendu ça comme de la cosy fantasy les enfants… Mais oh, c’est pas parce que la protagoniste fait un super home staging dans un cottage délabré que c’est cosy ! En dehors de ça (et de quelques irrégularités de temporalité) j’avoue avoir été agréablement surprise par le texte, tant dans le style que dans le contenu. Eh oui, Sabran, c’est De Saxus, alors moi vous savez, j’y vais toujours un peu à reculons. Style correct donc, sans être du grand art, mais surtout très factuel et un brin froid. En effet, Emily est un personnage très cartésien, il s’agit de son journal de bord, donc c’est presque normal.

Et les personnages dans tout ça ? Emily est… scolaire, froide, méthodique, ça, vous l’aurez compris. Personnellement, je trouve que ça lui donne son petit charme. Alors oui, c’est moins doudou que si elle avait été un gros sucre d’orge, mais sincèrement, à côté de la nonchalance de Wendell, c’est parfait ! Et parlons de Wendell ! Imbus de lui-même, beau garçon, bien mis, peu concerné par ce qui l’entoure, il semble pourtant fasciné par Emily. La relation de ces deux-là était donc à la fois drôle et touchante, c’est peut-être ce qui m’a le plus plu dans le roman.

Quant au lore, à la construction de l’univers, il est assez complexe. Vous trouverez pas mal de textes de référence en notes de bas de page (j’avoue ne pas avoir fait de recherches plus poussées que ça), et Emily reste une universitaire, elle est donc très à cheval sur la rigueur scientifique de ses recherches. Si le monde est très riche, ce n’est pourtant pas toujours indispensable. Certes, les textes cités donnent à l’œuvre globale un accent de vérité, mais comme on reste dans le domaine de l’imaginaire, l’acuité de ces précisions m’est parfois passé au-dessus.

Bref, que faut-il en retenir ? Des protagonistes opposés dont la synergie fonctionne parfaitement bien, un style froid et méthodique, qui pourra rebuter les lecteurs. Zéro cosy, donc si ça fait partie de vos attentes, passez votre chemin. Pour ma part, si je suis curieuse de savoir où les aventures d’Emily et Wendell vont les mener, je ne saute pas pour autant sur la suite. Une chouette lecture, donc.

Pour info :
éditions Sabran, trad. Christophe Rosson, De Saxus, 2024