Publié dans BD, Bouquinade

Le Prince et la couturière (Jen Wang)

Ami du jour, bonjour !

Le soleil semble vouloir repointer le bout de son nez. Moi je ne sais toujours pas comment m’habiller à 7h30 du matin parce qu’il fait 10°C, mais je sais que je vais crever de chaud dans la journée, et j’ai pas de manteau sauf ma grosse doudoune et je déteste faire du shopping, donc pour m’acheter une veste mi-saison, c’est coton.

Après cette phrase interminable et cette info complètement inutile, je te propose de découvrir ma lecture du jour. Si tu préfères les piailleries à un article– certes fort bien écrit mais faut le lire quoi ! –, je te propose de découvrir la vidéo de Sita de la chaîne Do cats eat bats ? C’est elle qui m’a fait craquer pour cette petite chose.

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Sarakontkoi ?
Frances travaille dans un atelier de couture, qui croule sous les commandes depuis l’annonce d’un grand bal où le Prince Sébastien devra choisir son épouse. À la suite d’une commande peu commune, Frances crée un modèle de robe unique qui retient très vite l’attention d’un client un peu particulier : le Prince lui-même. Frances devient alors la couturière privée de Sébastien, sa confidente, et son amie…

Tenpenskoi ?
Ca alors ! ai-je envie de m’exclamer. Déjà, Sita m’avait convaincue que c’était un must-have. Mais alors quand je l’ai vu sur le rayonnage de la librairie… mes yeux se sont mis à papillonner en direction de Chéri, qui a de suite compris. Le livre en main, je l’ai immédiatement commencé.

Commençons par le sujet : un prince qui aime porter des robes ! Là tu te dis « ouais, il est gay quoi ». Bah nan. Et justement, je me dis que c’est un gros pied de nez aux étiquettes qu’on aime tant poser sur les gens. Un peu précieux : gay. Soigné : gay (ou au pire, métrosexuel). Et alors là, le summum, le mec aime s’habiller en femme. Parce que pour lui, ce n’est pas dégradant, c’est un plaisir ! C’est juste beau. Et ça fait du bien de ne pas tout stigmatiser.

Le trait est naïf, les couleurs vivres, les personnages expressifs. On ne s’encombre pas de détails superflus. Si je veux être un poil relou, je dirais que la typo n’est pas top (mais qui utilise encore du Comic Sans dans les bulles des BD ?!)
Cela dit, pour le prix, on a un très bel objet ! On parle de 286 pages, avec un fer à dorer sur la couverture. Et le poids du livre ne fait qu’écraser les préjugés pour laisser souffler une légère brise de tolérance totalement désintéressée. Alors, pourquoi s’en priver ? À mettre entre toutes les mains.

Pour info :
éditions Akileos, collection AKI.BD.JEUNESSE, 286 pages, 19,90€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Sentiment 26 (Gemma Malley)

Amis du jour, bonjour !

Une petite chronique avant de reprendre le boulot sérieusement, histoire de digérer un peu. Une lecture conseillée par Maelle, grande fan de Gemma Malley.

Sarakontkoi ?
2065. Après une guerre monstrueuse, le Guide Suprême pense avoir trouvé un moyen de banir à tout jamais les atrocités engendrées par les humains. Evie vit donc dans la Cité, une sorte d’Eden où l’on opère les gens afin qu’ils ne ressentent plus de sentiments. Plus de sentiments, plus de conflits. Les habitants y sont classés de A (Admirables) à D (Déviants). Mais malgré son étiquette B (Bon) Evie ressent. Elle aime Raffie autant qu’elle déteste Lucas, son futur époux et le grand frère de Raffie. Dans la Cité, ressentir est dangereux.

Tenpenskoi ?
Pas mal du tout. Le postulat de départ – les hommes se laissent guider pas leurs sentiments et sont donc des créatures faibles – est très intéressant. Et encore une fois (puisque c’est le principe de la dystopie), on voit comment une bonne intention poussée à son paroxysme peut vite devenir abusive et servir de prétexte à la soif de pouvoir de certains. Les jeunes remettent le Système en question, certains de manière innée, d’autres se laissent convaincre. Et la chute, que l’on attendait tout de même un peu, n’est pas si décevante.

Je reprocherais peut-être à l’action de se dérouler un peu vite. Evie s’enfuit avec Raffie, bon. Et ils trouvent les rebelles, et ils vont combattre la Cité. Tout est très attendu. Evie, toute intelligente qu’elle soit, a tout de même des intuitions de malade qui servent un poil trop le pitch du roman ; et parfois, elle et Raffie sont juste une bande de têtes à claques niaises qu’on a du mal à encadrer. Et puis, il y a cette ambiguïté avec Lucas, qui est là, mais qui n’est pas exploitée plus que ça. Pire, qui ne mène à rien. Le tout se termine un peu vite, et nous laisse sur notre faim. Bref, dommage. Visiblement, il vaut mieux essayer La Déclaration. Ca sera pour la prochaine fois !

Pour info:
Michel Lafon, 315 pages, 15,95 euros (chez un bon libraire, TVA comprise)