Publié dans Bouquinade, Roman, Roman historique

On achève bien les chevaux (Horace McCoy)

Amis du jour, bonjour !

Je suis toujours très curieuse dans mes lectures, même s’il est vrai que j’ai du mal à sortir de ce que je connais… à moins qu’on ne me jette dans les mains (en me le vendant très bien) un roman sur lequel je n’aurais pas posé les yeux. Ce fut le cas pour celui-ci, d’abord présenté par Lemon June sur sa chaîne Youtube, puis oublié, puis remis sur le devant de la scène par Madame Tapioca sur son compte Instagram.

Le Pitch :
Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Robert et Gloria, deux âmes seules ayant fait face à de nombreux échecs et drames personnels, décident de concourir ensemble à un marathon de danse. Pour l’argent, dont ils manquent cruellement, mais aussi parce que parmi les richissimes et célèbres spectateur avides de drame social, un producteur pourrait bien les repérer et leur offrir un rôle à Hollywood. Alors pendant des heures, des jours, des mois, ils dansent sans relâche, bêtes de foire volontaires promis à un tragique destin…

Mon avis :
C’est un roman extrêmement court, diablement efficace dans son propos. Ces marathons de danse auxquels s’inscrivaient les plus pauvres, les plus désespérés ont réellement existé. Véritables événements, ils étaient l’équivalent nauséeux de nos télé-réalités, celles sur lesquels nous jetons un regard condescendant, heureux de voir ce que la misère humaine offre de plus avilissant. La différence, c’est que les participants de ces marathons pouvaient mourir. Imaginez : se reposer dix minutes toutes les deux heures. Dix minutes pour manger. Dix minutes pour dormir, pour se laver, se changer. Et retour sur la piste, quelque soit la maladresse du pas. Parce que non, il n’était pas nécessaire de savoir danser, il fallait simplement se déplacer… Les sprints étaient là pour booster l’ambiance et amuser la galerie.

Un traitement inhumain vécu de l’intérieur, majoritairement narré par Robert, qui nous raconte l’hébétude, la perte de repères, le manque d’air frais, sa partenaire qui ne souhaite qu’une chose : que sa vie s’arrête. Sa vie inutile, sa vie fragile, sa vie sans substance. Qu’elle s’arrête pour qu’elle puisse enfin se reposer. Voilà, c’est ça : le malheur des uns qui fait le divertissement des autres. Et l’hypocrisie d’une société qui ne peut supporter ce qu’elle juge politiquement incorrect (le désir féminin, la grossesse, le faux mariage) mais concède aux rois du pétrole de s’abreuver à la fontaine de la misère sociale. Ce roman, c’est tout ça, et ça résonne encore aujourd’hui. Dans l’ambiance et côté SF, en plus oppressant mais sur le même modèle narratif, je vous propose de découvrir Marche ou Crève, de Stephen King. Y sont traités des sujets similaires, avec, cette fois-ci, la mort assurée pour tous ceux qui s’arrêtent en chemin…

Pour info :
éditions Gallimard (1946), trad. de Marcel Duhamel, 211 pages

Publié dans Bouquinade, Roman

Les Mystérieux Enfants de la nuit (Dan Gemeinhart)

Ami du jour, bonjour !

Je te l’ai probablement déjà dit, les livres que je préfère sont ceux que je n’attendais pas. Celui-ci, je l’ai lu en 2021, lorsque son éditrice française m’a envoyé le manuscrit en me demandant de lui rendre une fiche de lecture. Quand je l’ai lu, j’ignorais qu’il s’agissait d’un roman de Dan Gemeinhart, dont j’avais adoré L’Incroyable Voyage de Coyote Sunrise. C’est en rédigeant ma fiche que j’ai souri, et qu’une petite voix à susurré : « bien sûr… »

Sarakontkoi ?
Ravani Foster, 12 ans, vit dans la triste ville de Bourg-Boucherie, nommé d’après l’abattoir qu’elle abrite. La communication avec ses parents est rompue, il est maltraité par les petites brutes de son collège. Tout change lorsqu’arrive en ville une étrange fratrie aux parents peu présents, qui semble cacher un « secret terrible et magnifique »…

Tenpenskoi ?
Qu’il est bon de lire un roman qui valorise les enfants, sans avoir besoin de magie, de paillettes, ou de rires forcés ! Ces gamins sont d’une rare sincérité, mais surtout d’une gravité que peu de romans accordent à des personnages si jeunes (j’ai pensé naturellement à Adam, chez Gaiman et Pratchett, et aux orphelins chez Klune). Ici, il n’est pas question de problématiques futiles, de paraître ou de popularité. On y parle de solitude de l’âme, de choix, de vérités. D’ailleurs, c’est ainsi que Dan Gemeinhart fait référence à ses personnages : des âmes. Des âmes qui se cherchent, se trouvent, se répondent. La magie à laquelle font référence les enfants relève plutôt d’une intelligence émotionnelle, d’une intuition, ou d’habiletés. Le tout, porté par la simplicité et l’efficacité de la plume de son auteur, ne pourra toucher ton petit cœur de lecteur.

Le roman incite à chercher en nous l’étincelle qui nous rend spécial, à accepter d’être encore inachevé, en route vers ce que l’on est vraiment. C’est un réel parcours initiatique, une lecture déchirante parfois, apaisante souvent. Pour écrire ce billet, j’en ai d’ailleurs relu quelques passages, et devine quoi… j’ai pleuré. Encore. Je ne sais pas comment se débrouille Dan Gemeinhart pour faire mouche à chaque fois, mais ce type, il en a sous le clavier, laisse-moi te le dire. Bref, la typo du titre est un peu « meh », l’illustration est très enfantine, mais ne t’y fie pas, c’est une pure merveille.

Pour info :
éditions PKJ, trad. de Isabelle Troin, 480 pages (écrit gros), 18.90€

Publié dans Highway to FIV

Ainsi finit la FIV 1

Salut les loulous !

Bon, je fais un update FIV rapide, je ne vais pas m’attarder, mais comme nous avons suivi un nouveau protocole, j’ai pensé qu’il serait bon d’en toucher deux mots ici.

Effectivement, nous disposions déjà d’un embryon congelé. Qui dit embryon congelé dit 5 jours de maturité, donc de plus grandes chances de survie par la suite.

Pas de piqûre pour cette fois-ci, ce qui, je l’avoue, fut un soulagement, mais des hormones en cachets et de la progestérone en ovules à prendre matin, midi et soir. Je vous raconte pas la galère quand on a dû passer quelques jours chez mes parents pour les aider à finir la cuisine. Pas le plus grand des conforts pour m’insérer ces foutus ovules de progestérone dans le vagin. Parce que oui, sinon c’est pas drôle, c’est par en bas que ça passe. « Puis-je les prendre par voie orale ? » ai-je innocemment demandé à l’infirmière qui m’a tendu l’ordonnance (bah oui, au cas où ce soit juste de la pure torture et qu’il y ait moyen de pas me foutre le majeur dans le vagin à toutes mes pauses dej’). « Si vous voulez dormir, oui », m’a répondu l’infirmière. Bon, mon majeur dans le vagin ce sera.

Au bout de 14 jours (donc le jour supposé de l’ovulation), écho de contrôle. Pas d’ovulation (en même temps, je dois ovuler une fois sur 3000… ça serait bien qu’on le précise en cours de science d’ailleurs, qu’on n’ovule pas à chaque fois !) et l’endomètre est… bien je dirais, même si l’interne avait pas l’air extatique. Ceci dit, j’ai arrêté de m’attendre à ce qu’on danse la Macarena chaque fois qu’il se passe un truc cool. C’était un lundi. Transfert prévu le samedi.

Cette fois, je suis prête, j’ai bu 1,5l d’eau en moins d’une heure, ma vessie sera pleine. C’est sans compter sur les 2 heures d’attente. Bah, j’ai dû aller aux toilettes entre temps, en prenant bien soin de reboire 1l chaque fois que je faisais pipi. Pas question de ne pas voir J5 cette fois (et je l’ai vu passer, on aurait dit une minuscule comète, une étoile filante, notre vœu perso). J’ai l’impression qu’on est 1 million dans la salle d’attente. La gentille biologiste m’a dit que je devais relativiser, me calmer, que j’avais l’air fébrile. « Vous savez, mon époux bosse aux soins palliatifs, avec les gens en phase terminale ». Je vais être méchante, mais quand ils sont morts, ils sont morts. Moi quand ça plante, je suis toujours là, et je dois gérer. Enfin, je dis « je »… « Nous, » Chéri et moi. Bon OK, moi c’est moins grave. Mais si on part de ce constat, il doit toujours y avoir plus grave.

Transfert OK, on attend. 10 jours, c’est moins long que pour la dernière tentative. Cette fois, j’attends d’être à la maison, avec Chéri, pour voir le résultat. Pas folle, la guêpe. Je suppose que tu t’en doutes, le résultat est négatif. J’ai bien versé quelques larmes. Mais je pense que la quantité de larmes doit diminuer de façon exponentielle par rapport au nombre d’échecs. On s’en remet un peu plus vite à chaque fois. Mais on espère aussi peut-être un peu moins.

Et puis, on commence à comprendre qu’il y a d’autres moyens d’être parents. On explore nos possibilités. Récemment, j’ai entendu quelque chose qui m’a fait réagir, que j’ai du mal à traduire en français : « Where God guides, God provides ». Je ne crois pas en Dieu, mais je pense que notre équivalent serait : « La vie ne t’impose jamais plus que ce que tu pourrais supporter ». C’est vrai, j’aime cette façon de voir les choses.

Après 3 essais, 2 ponctions embryonnaires, 2 transferts et l’ombre de 0 grossesses, la FIV n°1 se clôture. La date de la prochaine est notée dans le calendrier…

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Round 2

Salut les loulous !

L’hiver arrive, et pourtant, il souffle comme un vent de ménage de printemps. Barf, je prends juste un peu d’avance cette année. Tu l’auras deviné, j’ai crevé un abcès sur mon dernier billet, maintenant ça va mieux, j’ai remis la pleurnicharde au placard.

Et grosse décision : on range tout (ouaip, principe du ménage de printemps). Mais pas juste la maison. Ces derniers jours, ça m’a comme sauté à la tronche. J’ai laissé ce bébé prendre beaucoup trop de place dans ma vie, et donc, dans notre couple et notre maison.

J’avais fini par nous définir par la négative, par ce que nous n’étions pas, plutôt que de voir ce que nous étions. Nous n’étions pas des parents. Ou nous étions des parents ratés. Point-barre. Et tant que nous échouerions, nous ne pourrions être que ça. Un manque. Cet enfant qui ne venait pas prenait déjà toute la place. Le lit, quelques meubles, quelques objets ou petits bodys trognons offerts, trouvés, chinés (ne me prends pas pour une folle, c’est comme ça). Des pièces et des espaces réservés pour lui. La maison entière pensée pour lui. Pas pour moi, pas pour nous.

Il faut savoir que même si on pense bien gérer côté mental, ce n’est jamais vraiment le cas. Et quand tu comprends ça, d’un coup, ça va mieux.

Toutes ces conneries pour te dire que je viens de faire mon injection de Décapeptyl. Mais cette fois, on fait les choses dans l’ordre. En janvier, on reprend possession de notre maison, et de notre vie. Le lit, les bodys et tout le reste iront sagement attendre dans le grenier. Après tout, nous aurons bien 9 mois pour les ressortir.

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Que la force soit avec nous.

Salut les loulous !

Vous l’avez deviné, quand ça commence comme ça, c’est qu’on va causer PMA (et ça rime en plus).

J’ai hésité à faire ce billet, parce que je manque cruellement de recul. Seulement, il y a des choses, des peurs, des angoisses, des pensées bizarres, qui, si elles ne sortent pas immédiatement, font des dégâts. Comme quand tu te retiens de faire pipi et que tu chopes une infection urinaire. C’est pareil.

Alors je vais tenter d’organiser tout ça, et de te sortir un billet construit.

Je vous avais laissés début novembre, après le RDV avec la biologiste. On reprend tout depuis le début. Avec une nouveauté : les effets secondaires du premier traitement, qui on pris leur temps pour se pointer. Je ne sais pas si vous avez vu à la toute fin de mon billet précédent, mais les bouffées de chaleur ont fait leur apparition. Cette semaine, ça va mieux. Mais pendant trois semaines, elles arrivaient à des moments peu opportuns, serrant ma trachée, faisant monter mes larmes et suer mon front. Quelque chose de vraiment violent. Du coup, il arrivait qu’on me voie me figer une demi-minute, le temps que la pression se relâche, me laissant brûlante, trempée et gênée.

En dehors de ça, rien de bien sorcier.

Mais hier, nous sommes allés commander les nouvelles injections. On ne change rien pour le Décapeptyl (qui arrête les cycles) et l’Ovitrelle (pour déclencher l’ovulation), mais exit le Bemfola. On passe au Menopur. Et une dose de cheval s’il vous plaît. Là où certaines femmes prennent des doses de 112.5 unités, ce sera 225 unités pour moi. Contrainte supplémentaire, il faudra préparer un mélange avant de l’injecter.

Je crains un peu que ce traitement ne soit agressif. J’ai peur de détruire ce qui reste de mon corps. J’ai peur qu’on refasse tout ça en vain. J’ai peur de ces moments, sur mes toilettes, où je maudirai ce foutu bâton de plastique plein d’urine, en priant Dieu, Bouddha, Allah et tous leurs saints pour que cette foutue deuxième barre apparaisse. J’ai peur de ces tests de grossesse qui s’accumuleront au fond de ma poubelle.

Mon cycle ne ressemble plus à rien, j’ai 14 jours de retard. Le nouveau traitement doit commencer sur le cycle de décembre alors que celui de novembre n’arrive pas. Je pense aux fêtes, qui seront ponctuées de piqûres, de glacières pour transporter tous mes produits. Et je pense aux médecins, aux secrétaires, aux infirmières, qui, si je leur écris aujourd’hui pour leur dire que, merde, 15 jours de retard, me répondront que « c’est normal, avec le traitement que vous suivez ». NON. Non, ce n’est pas normal. J’ai peur, je suis stressée. Et heureusement, je ne suis pas seule.

C’est une nouvelle chance. J’espère que c’est la bonne. En attendant, on vit de petits riens, de tous les jours. Un jour après l’autre. Que la force soit avec nous.

 

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C’est reparti pour un tour.

Salut les loulous !

Quand y’en a plus, y’en a encore comme dirait l’autre. On a laissé un peu décanter les choses côté FIV. Les injections de Bemfola restantes nous ont nargués quelques semaines au frigo. Nos yaourts faisaient triste mine, mon masque hyper-naturel-aux-algues-à-conserver-au-frais faisait la gueule, et le beurre du petit dej’ tentait tant bien que mal d’ignorer ces boîtes vertes et blanches qui veillaient sur l’étagère en verre du réfrigérateur.

Et puis, vendredi dernier, on a remis le schmilblick en marche. Première étape : le RDV avec la biologiste. On en a profité pour apporter le Bemfola au CHU, qui les utilise pour les femmes qui en ont besoin.

Petite explication sur l’échec de la première tentative : les ovocytes n’étaient pas assez mûrs. Donc pas de fécondation possible. Et c’est une chose qu’on ne peut pas voir avant la ponction.

Cela dit, pour la première fois depuis qu’on a commencé cette grande aventure, un médecin nous a dit « je sais ce que vous vous dites : tout ça pour rien« . Bah ouais, des mois de préparation, des piqûres, des RDV, une ponction. Beaucoup d’énergie, d’attente. Tout ça pour ça. La biologiste nous a regardés, et elle nous a dit : « je comprends ». Ouah ! Le choc. Elle est passée par là, notre biologiste. Même cas de figure que le nôtre. Et d’un coup, on s’est mis à parler, comme libérés. C’était pas la psy du service PMA. Mais bon sang, ce que ça a fait du bien !

On a signé des tas de papiers, les mêmes que la première fois, à renvoyer encore à la sécu. Cette fois, on change de traitement aussi. Et Chéri a droit à un caryotype (cartographie de ses chromosomes), histoire de vérifier que génétiquement, tout va bien.

Parce que la grande nouveauté, c’est qu’on va avoir droit à une injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI pour les intimes). Ça veut dire qu’on va prendre le matériel génétique du spermatozoïde pour l’injecter direct dans l’ovule. Cette fois, on ne laisse rien au hasard. Le reste se déroulera dans mon utérus, si tant est qu’on parvienne à avoir des embryons viables.

Dernièrement, j’ai appris qu’un petit miracle avait eu lieu dans mon entourage. Je me suis dit : oui, c’est possible. Alors voilà, prochain essai en janvier. Et si 2019… ?

Update : je suis en train d’expérimenter les fameuses bouffées de chaleur… 2 mois après le traitement. C’est fou ces vagues qui viennent et qui vont !

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En attendant, tout va bien

Salut les loulous !

Voilà maintenant quasiment deux semaines que je me demande si je dois poster des mises à jour de ma situation, parce que j’ai toujours cette petite voix qui me pousse à la prudence, et me dit que si ça plante, j’aurai l’air malin…

Mais qu’importe, quitte à partager une expérience, autant le faire à fond, j’improviserai au fur et à mesure, et si nous devons recommencer Chéri et moi, eh bien j’adapterai en fonction de cette première expérience.

Je vous ai laissés dans mon dernier billet FIV avec la piqûre de Décapeptyl (celle qui me met en ménopause artificielle, grosso merdo). J’attendais des effets secondaires… qui ne sont pas venus. Pas de bouffées de chaleur, de pleurs intempestifs. J’ai toujours été sensible, donc rien de bien alarmant face à mes petites colères. Pourquoi vous raconte-je ceci ? Mais parce qu’on fait tout un foin des effets secondaires nocifs. Eh bien moi, je vous dit : ce n’est pas une fatalité. Moi je vais bien. Ca fait 2 semaines maintenant, et ça va toujours bien. Donc oui, il est possible de ne pas vivre un enfer pendant une FIV.

Notez que je dis ça maintenant, mais je commence les piqûres de Bemfola le 20 septembre, soit jeudi (vous savez, les fameuses hormones qui remettent la machine en route et vont transformer mes ovaires en machines à fabriquer des ovules). Je verrai à ce moment-là si je suis toujours aussi sereine.

Ce que je veux vraiment vous dire, futurs parents FIV, c’est qu’on peut lire tout un tas de choses horribles, des expériences très compliquées. Mais tout peut aussi très bien se passer. C’est le cas pour moi en ce moment… naturellement, on verra comment ça évolue 🙂

Pour ce qui est du côté purement technique, j’ai reçu — 2 jours après avoir prévenu le secrétariat que ça y est, c’est GO, c’est maintenant — une sorte de planning. Sur ce planning, on m’a indiqué :

  • la date à laquelle je commence le Bemfola (une piqûre par soir à partir du 20/09) ;
  • la date de ma première écho de contrôle (le 28/09) pour voir comment je réagis au traitement et s’il faut réajuster les doses ;
  • tout un pavé expliquant les démarches à suivre si la ponction ovarienne a lieu sous anesthésie générale ou locale.

Maintenant, y’a plus qu’à. On est impatients, j’ai des papillons dans le ventre. C’est comme si le monde s’était arrêté de respirer, les yeux braqués sur ce 20 septembre. Je voulais partager avec vous toutes les ondes positives que j’ai aujourd’hui… Parce qu’en attendant, tout va bien.

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C’est l’heure

Salut les loulous !

Un billet rapide aujourd’hui. Je retiens la nouvelle depuis deux jours, parce que je suis dans une éternelle expectative des effets secondaires.

Je me suis forcée à réfléchir à la manière dont j’allais vous parler de la FIV. Toujours avec des termes simples. Mais surtout, la grosse question est : est-ce que je vous fais des retours à chaud, pour réellement comprendre le processus et ses conséquences, ou est-ce que je garde tout pour moi ? L’enjeu ici, c’est de se dire que si tout foire, je suis susceptible de devoir partager cet échec avec vous. Vous savez comme on dit qu’il ne faut pas annoncer une grossesse avant le 3e mois ? Dans mon cas, ce sera un peu différent. Alors est-ce que je partage à 100% ? Ou bien est-ce que j’attends ?

Et puis, comme écrire ici, ça m’aide aussi à prendre du recul, et ça peut peut-être aider d’autres femmes parmi vous (ou pas, c’est selon), je me dis que tant que je le sens, je n’ai qu’à partager. Mais si ça devient trop difficile, alors j’arrêterai. C’est ça, le contrat.

Donc voilà, la première injection, le Décapeptyl, est faite. Ca, c’est pour arrêter la machine (la fameuse ménopause artificielle). Premier jour des règles, un coup de fil à l’infirmière (injoignable, j’ai dû changer de cabinet tellement j’étais stressée de ne pas avoir de réponse), et hop, en intramusculaire, sur la fesse. Faut juste pas se louper. L’injection doit intervenir dans les 24h après le début des règles. Le Doc dit : « mieux vaut trop tôt que trop tard ». Et vu que mon cycle commence par de minuscules pertes, j’ai appelé direct, tant pis si c’est un peu tôt. En 10 secondes, c’était plié.

J’attends les fameux effets secondaires, mais pour le moment, je vais très bien. Ca fait deux jours. Je me sens à fleur de peau, mais je me demande si je ne provoque pas la nervosité moi-même. Et la grosse question, stupide au possible : si je ne vois pas de différence, est-ce que ça a bien fonctionné ? Est-ce que je n’ai pas appelé trop tôt ? Bref, plein de doutes. Le secrétariat fait ce qu’il peut pour répondre aux questions, mais il ne fait que ça : répondre. Pas un mot qui rassure. Il n’est pas là pour ça (ni pour nous expliquer quoi que ce soit a priori).

Le mail est envoyé au secrétariat. J’attends mon planning pour le début du traitement au Bemfola, qui devrait intervenir dans 15 à 30 jours. Mais enfin, je peux le dire : c’est l’heure.

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Ce n’était pas ma faute.

Salut les loulous !

Aujourd’hui, je fais le billet de la délivrance, parce qu’il faut impérativement que j’en parle.

Ceux qui suivent la rubrique Highway to FIV depuis le début en auront entendu parler : j’ai eu un HPV (Papillomavirus, pour lequel il était question de lésions assez importantes et de cellules précancéreuses). Dans ces cas-là, soit on peut brûler les cellules par laser, soit on n’a pas le choix, on opère et on enlève un bout de votre col (de l’utérus, je précise). Cette opération s’appelle une conisation, parce que le morceau de col qu’on enlève a une forme de cône (cf. schéma ci-dessous). L’outil utilisé est une sorte de fil (comme pour couper le beurre ou le foie gras) dans lequel passe un courant électrique qui va à la fois couper et cautériser le col.

conisation

Bref, jusque là, rien de bien nouveau. Ce qui l’est en revanche, ce sont les conséquences. En effet, on vous fait lire un papier expliquant toutes les complications que peut entraîner l’opération. Votre doc va soit vous rassurer en vous disant qu’on vous parle des pires situations, soit vous demander de prendre en compte ces infos. De toute façon, cette opération, vous devez la faire. Alors oui, on vous parle de fausses couches en cas de grossesse (bah oui, compliqué sans col de bien tenir un bébé) et d’autres petites choses.

Ce dont on ne vous parle pas, et que j’avais brièvement évoqué suite à l’opération pour l’endo, c’est de la sténose du col qui peut suivre. La sté… quoi ? La sténose. En gros, votre col est bouché. Les symptômes : règles peu importantes, ou douloureuses. Bah oui, ça sort pas ! Donc pas de bébé, c’est la conséquence n°1. Mais le mauvais écoulement fait que vos pertes menstruelles s’évacuent mal. Et l’endométriose, c’est quoi ? Mais c’est cette muqueuse si précieuse que vous perdez tous les mois que votre corps ne parvient pas à éliminer en totalité ! Tiens donc, à aucun moment on ne m’a prévenue que la conisation pouvait provoquer une endométriose…

Voyez-vous, si on me l’avait dit, je n’aurais pas refusé de me faire opérer, je ne suis pas stupide. Mais vous rappelez-vous, dans un précédent billet, je vous faisais part de mes doutes et de ma colère contre un corps qui m’avait trahie non pas une, mais deux fois ? (Bah oui, HPV + endométriose) Il s’avère que rien de tout cela n’a jamais été ma faute. Simplement, la première opération peut en entraîner une seconde. Mon corps n’est pas malade, on l’a rendu malade. Un mal pour un bien, mais imaginez le poids qui s’enlève de mes épaules, la peur qui se dissout peu à peu. Ce n’est pas moi, ce sont les suites d’une première opération.

Alors le message est celui-ci : j’avais averti mon doc que j’avais des règles peu importantes (la douleur, chez moi, c’est secondaire, je supporte assez bien), et il savait que rien ne pouvait passer mon col lorsqu’on a fait l’hystérosalpingographie. Il aurait dû être alerté, ou en tout cas attentif à mon alerte connaissant mon passif. Parce qu’il existe des solutions, notamment une nouvelle opération, ou la pose d’un stent (sorte de petit tuyau qui maintient le col ouvert, un peu comme ce qu’on pose après un infarctus pour que les veines ou artères restent ouvertes). Bref, il existe des solutions pour qu’on n’en arrive pas à l’endométriose…

Alors pardon mon corps, de t’avoir cru impuissant, d’avoir pensé que tu m’avais abandonnée, que c’était parce que je t’avais négligé. Et surtout, putain, c’était pas ma faute !

Attention, je ne suis pas docteur, je n’ai pas un langage scientifique. Je vous propose un article intéressant sur le sujet :
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Publié dans Highway to FIV

Et au milieu de mes yaourts…

Salut les loulous !

Je prends deux minutes pour vous tenir un peu au courant, parce que ça fait un bout de temps que rien n’a bougé côté FIV. En attendant, je lis un peu les blogs, et j’en parle autour de moi. Et quand je lis ces articles, je me dis « whaaaat ? » Je ne comprends rien, ces billets sont pleins d’abréviations, de nom de médocs que je ne connais pas. Je me sens tellement bête ! Alors je me dis que, quelque part, il doit y avoir des jeunes femmes, comme moi, qui n’ont pas pris FIV en LV2, et qui, peut-être, aimeraient savoir comment ça marche, avec des mots qu’elles comprennent, mais surtout que JE comprends ! Ca n’a rien de bien scientifique, et il s’agit seulement de mon parcours (il en existe beaucoup d’autres), mais bon…

Le docteur me l’a expliqué comme suit :

1 – On te fait une première piqûre pour arrêter ton cycle, le premier jour de tes règles. En gros, c’est une ménopause artificielle. Donc, oui, après cette première piqûre, tu risques de montrer ces fameux signes qui rendent dingues les cinquantenaires : bouffées de chaleur, sauts d’humeur, dérèglement hormonal. Ou ça peut passer comme une lettre à la Poste. Cette première piqûre, tu peux pas la faire toute seule. C’est une intra-musculaire, il te faut un(e) infirmier(-ière). Arrêter ton cycle, ça permet de te caser sur un calendrier, oui, mais aussi de le contrôler de A à Z, pour ne pas subir les aléas d’un cycle irrégulier.

2 – Après un mail au secrétariat pour dire que ça y est, tu es prête, tu as fait ta première piqûre, on va te donner un calendrier, fondé sur un rétroplanning en fonction de la date de ta FIV. Donc, en théorie, si tout se passe bien, tu connais à peu près la date du transfert (c’est quand on met l’œuf fécondé dans ton utérus), à quelques jours près, et dépendant de ta réponse au traitement, of course.

3 – En fonction de ce calendrier, tu vas commencer une série de piqûres quotidiennes, à heure fixe, une fois par jour. Ca, tu peux le faire toute seule, ou demander à un infirmier. C’est pour créer une sorte de cycle artificiel. On demande à tes ovaires de se remettre en route.

4 – Après quelques jours (un peu plus d’une semaine, je pense), on va commencer à faire des échographies, pour vérifier que tes ovaires répondent bien au traitement, que tu recommences bien à fabriquer des ovules. Normalement, tu devrais en produire plusieurs, pas un seul comme sur un cycle normal. On surveille aussi que tu n’en produises pas trop, ce n’est bon ni pour le processus, ni pour toi. Et pendant quelques jours, ça sera comme ça : piqûre, écho, piqûre, écho, etc. pour doser le produit en fonction de ta réponse au traitement.

5 – Puis, un jour, le gynéco va te dire : « ok, tel jour, telle heure, tu fais LA piqûre qui déclenche l’ovulation », 48h avant la ponction. Là, faut pas te planter. Tu mets un réveil (c’est souvent en pleine nuit) et tu fais (ou tu fais faire) ta piqûre.

6 – Tu laisses passer un jour, et tu vas à ton RDV pour ponctionner tes ovules. Et ton chéri, il va faire sa petite affaire dans la salle à côté. La ponction, c’est comme une échographie endovaginale (le Doc passe par ton vagin) sauf qu’au bout, tu as une seringue, qui va venir cueillir tes ovules direct dans tes ovaires. Tu as droit soit à une anesthésie locale, soit à une générale. Pour moi, ça sera local. Je pense que ça dépend de tes antécédents.

7 – Dans notre cas, ils vont faire se rencontrer les gamètes (ovule et spermatozoïdes) dans une petite goutte de liquide. Les gamètes font le reste du boulot ; sachant que Chéri a un souci de térato(zoo)spermie (forme anormale des spermatozoïdes) et d’asthéno(zoo)spermie (ils ne sont pas très remuants), il faut sélectionner les champions, ceux qui fonctionnent. Mais ce n’est pas toujours le cas, si Monsieur ne présente pas ces anomalies. Après, dans le meilleur des cas (ça, c’est la biologiste qui m’a expliqué) : si tu as 3 œufs viables ou moins, le transfert a lieu dans les 2 jours je crois, et si tu as plus de 3 œufs, alors ils vont les laisser 5 jours, parce que c’est à partir de 5 jours qu’on sait si l’œuf est vraiment viable (en gros).

8 – Tu te pointes donc 2 à 5 jours après ta ponction pour le transfert. On va simplement insérer l’œuf dans ton utérus.

Voilà pour mon parcours. J’ai arrêté de lire les blogs, parce que je me rends compte qu’on a toutes un seuil de douleur différent, et beaucoup de femmes me font peur. Déjà, pour l’hystérosalpingographie (l’espèce de radio de l’utérus), on m’avait décrit un enfer. J’ai eu mal, mais je pense que le plus douloureux a été l’indifférence du Doc. Le reste, c’est passé très vite pour moi.

Alors aujourd’hui, je suis sereine, peut-être un peu impatiente (bon, OK, beaucoup impatiente). Je commence le traitement début septembre. Hier, je suis allée chercher toutes les piqûres. Et là, j’ai un petit coin d’espoir planqué dans mon frigo, au milieu de mes yaourts.

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