Publié dans Albums, Bouquinade

Bergère Guerrières : Les Novices (Jonathan Garnier / Amélie Fléchais)

Amis du jour, bonjour !

Je prends rarement le temps de vous causer d’albums, parce que le ratio temps de lecture/temps de rédaction du billet est d’environ 2:1 (je mets moins de temps à le lire qu’à le chroniquer quoi). Mais comme ici, les stats, on s’en tape (oui Monsieur le Prof de Maths de la fac qui me faisait apprendre des formules que je n’ai jamais comprises), on va s’y jeter !

Le Pitch :
Dans le village de la jeune Molly, il n’y plus (ou presque) d’hommes depuis que les pères, les frères et les amis sont partis à la guerre. Alors pour se protéger, les femmes ont créé l’ordre des Bergères Guerrières. Molly rêve d’intégrer les Novices. Sa première mission sera de se choisir une monture, un bouc, et de s’en occuper. Puis viendront les missions plus périlleuses, qui mettront à l’épreuve son courage…

Mon avis :
Je suis une fan de la première heure ! L’album est tiré d’une quadrilogie de bandes dessinées dont le premier tome est sorti en 2017 et je suis avidement chaque sortie depuis. Déjà, des guerrières, mais en plus elles chevauchent des boucs ! Et ces petites bouilles adorables, on en mangerait (à partir de 8 ans pour les 2 premières BD, les suivantes sont un peu plus dark, je préconise 10 ans). Avec Les Novices, on touche un publique plus jeune (à partir de 5 ans).

On retrouve bien entendu Molly et ses ami.e.s, et leur mission, qui fait pourtant appel à leur courage et à leur sens de l’entraide, a un impact moindre sur la suite de la série. C’est une mise en bouche très prometteuse pour présenter l’univers à de futur.e.s lecteurices, même si j’ai trouvé l’album plus statique, moins dynamique que la bande dessinée, qui pour moi était le médium idéal pour ce type d’histoire. Enfin, je chipote parce que je n’ai pas boudé mon plaisir !

Les aquarelles d’Amélie Fléchais sont en effet toujours un délice, et on se permet d’être un peu plus gourmand parce qu’on profite des illustrations pleine page qui parsèment le livre, et de ces petites touches d’acrylique fluo qui dansent dans les cheveux de Molly. Bref, à découvrir pour les fans, à mettre entre les mains de nos bambins… et y a plus qu’à attendre la série télévisée (en projet) maintenant !

Pour info :
éditions Glénat, 72 pages, 14.90€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Les Royaumes immobiles, T1 : La Princesse sans visage (Ariel Holzl)

Ami du jour, bonjour !

Lorsque tu aimes un auteur, tu as envie d’aimer tous ses livres, quitte à te forcer un peu parfois. Quand j’ai entendu parler du prochain Ariel Holzl chez Slalom, j’ai foncé demander à la merveilleuse Carole (qui gère les relations libraires), de m’envoyer le texte, ce qu’elle a fait. Et puis c’est tombé à plat. Attends, je m’avance un peu, laisse-moi t’expliquer pourquoi.

Sarakontkoi ?
Les Royaumes Immobiles sont fait d’un flux de magie, contrôlé et façonné par quatre monarques sans qui le monde serait chaos. Le trône de la Cour d’Automne est vaquant depuis trop longtemps ; les trois autres reines décident donc de lui trouver un héritier en organisant des épreuves. Ivy, 18 ans, bâtarde du roi d’Automne, vit seule dans son château en ruines. Elle est une belle à mourir : quiconque voit son visage devient fou et se tue. Et voilà qu’on vient la chercher pour lui annoncer qu’elle fera partie des prétendantes au trône de son père. Comment survivre dans un panier de crabes quand on ne connaît rien aux us et coutumes des courtisans sans merci ?

Tenpenskoi ?
Je te l’ai dit, j’aime Ariel Holzl depuis que je l’ai découvert dans la trilogie Les Sœurs Carmine. Et puis je l’ai trouvé très intéressant mais moins précis dans Temps mort. Ici, c’est rebelotte. Une vraie proposition d’univers, de personnages, qui, pris individuellement ont un vrai potentiel mais dont je ne comprends pas les interactions. C’est comme s’ils agissaient sur des plans différents les uns des autres, et qu’aucun n’était vraiment touché par le fil de l’histoire. Histoire que j’ai trouvé un brin banale d’ailleurs.

C’est si frustrant de lire un roman prometteur à ce point, dans lequel je n’ai absolument pas réussi à m’investir ! Et pourtant, à chaque page, je me disais « bonne idée », ou « bien dit ! » Même Ivy est à côté de ses pompes. Ni particulièrement intelligente, ni particulièrement sensible, elle semble traverser le roman comme un fantôme, sans être jamais actrice de sa propre histoire. Elle ne parvient à relever aucun défi grâce à ses propres qualités, on l’aide continuellement, du coup, j’ai du mal à m’identifier, où à vouloir lui ressembler. Cette histoire de belle à mourir, qui constitue un élément surprenant, n’est au final que peu exploité. Le final fut abrupt et aurait bien mérité un chouilla plus d’approfondissement.

En conclusion : une super idée de départ, un univers vraiment riche, des personnages prometteurs, mais il a manqué un liant pour que l’émulsion se fasse… c’est dommage. Si en revanche, vous avez aimé le roman, le tome deux sort dans quelques semaines (19 janvier 2023) !

Pour info :
éditions Slalom, 400 pages, 16.95€