Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Trilogie des Torches, T1 : Songlight (Moira Buffini)

Amis du jour, bonjour !

Vous le savez, j’aime quand un roman me surprend. De fait, il m’arrive souvent de prendre un bouquin dont je n’ai entendu parler qu’une ou deux fois et que j’ai peu vendu (c’est souvent gage de qualité en litté ado… pardon, j’ai eu un relent de sarcasme). Me voilà donc avec Moira Buffini pour quelques heures d’écoute… plutôt concluentes.

Le Pitch :
Elsa habite Brightland ; à Brightland, il est très mal vu de développer ce sixième sens, le Chant Lumière. C’est une sorte de télépathie, un don que possède une très petite partie d’une population gangrenée par le patriarcat, les guerres et les jeux de pouvoir. Elsa ne peut se permettre d’être repérée, et pourtant, en projetant son Chant, elle fait la connaissance d’une autre Torche. Entre manipulations, discriminations et humiliations, ces être exceptionnels sont obligés de se cacher, de trahir les leurs. Mais au-delà des mers, il existe un pays où les Torches brillent de mille feux…

Mon avis :
Mais quel régal ! J’avoue avoir eu très peur en lisant les premiers chapitres. Peur que ce chant de liberté que l’on me promettait ne se transforme en une banale histoire d’amour. La romance, ça va bien 2 minutes, mais elle a tendance à grignoter tous les textes prometteurs. Pas que je n’apprécie pas une bonne histoire d’amour si elle se glisse entre les lignes de mes romans, au contraire ! Mais je déteste ces romans où les péripéties ne sont que des prétextes à ces marivaudages niais faits de mensonges et de non-dits.

Au lieu de ça, je découvre un univers qui relève presque du léger post-apo ; en tout cas, il s’est passé un truc à un moment, et les humains ont fait un bond en arrière, technologiquement et socialement. Naturellement, quand l’homme fait un bon en arrière, c’est la femme qui trinque, et ce roman ne fait pas exception à la règle. Utérus sur pattes, marchandise d’échange, les jeunes filles ne peuvent aspirer qu’à une vie conjugale sans violence.

Lorsqu’elles ne sont pas humiliées avant d’être réduites en esclavage, les Torches sont utilisées par les personnalités politiques en place, dans le but de contrôler un peu plus la population. On nous parle de futilité des guerres, de l’hypocrisie du pouvoir, mais aussi d’espoir, parce qu’au-delà de la mer, il existe un pays libre, porteur de valeurs de fraternité et d’égalité. C’est ce vers quoi fuit Elsa, mais son voyage nécessitera des sacrifices. Bref, c’est un roman bourré d’action, engagé, intelligent et original, qui mérite bien plus que le timide accueil qu’il a reçu, chez moi en tout cas.

Pour info :
éditions La Martinière Fiction, trad. de Thomas Leclere, 464 pages, 2024

Publié dans Albums, Bouquinade

Il était une autre fois (Anne-Fleur Multon/Célia Housset)

Ami du jour, bonjour !

L’an dernier, comme chaque année, j’ai proposé au mois de juin une table des fiertés, sur laquelle je proposais aux enfants/ados/adultes de découvrir de la littérature queer. Parmi les propositions qui m’avaient été faites lorsque j’ai interrogé la communauté Instagram, il en est une qui a retenu mon attention… Et c’est ce dont je vous parle aujourd’hui.

Sarakontkoi ?
Une fois n’est pas coutume, comme il s’agit d’un recueil d’histoires, je vais utiliser le résumé éditeur, pour ne pas trop divulgacher…

Dans un décor d’hiver glacé, trois contes bien connus ont été revisités.
Il était un royaume, déposé près d’un lac et bordé d’une forêt…
Où Sandre n’était pas un garçon mais bien la libre Cendrillon.
Où Belle affrontait une Bête qui ne l’était pas et découvrait le consentement.
Où un petit garçon recevait pour Noël un étrange Casse-Noisette.
Il était temps qu’il soit une autre fois.

Tenpenskoi ?
Dès le départ, j’ai été intriguée par la démarche. Tu le sais si tu es ici depuis quelques années, j’aime les réécritures de contes, et c’est comme ça que j’ai appréhendé ce recueil. Comment réécrire des histoires surannées, donner un nouveau visage aux personnages surexploités dont le message initial a été balayé il y a belle lurette ? On change leur sexe, et on leur greffe de nouveaux messages, de nouveaux combats. Les contes sont le reflet des sociétés qui se les transmettent. Et le combat ici semble se tourner vers l’identité de genre, la différence et la tolérance.

On garde donc le matériau de base et on change le sexe/l’orientation sexuelle du/de la protagoniste. Ma première réflexion fut : faut-il être queer pour être différent ? Et puis je me suis dit que non, pas forcément, mais qu’ici c’était le sujet du recueil, point. Les textes comme les illustrations sont très chouettes et ouvrent les cœurs comme les esprits. Sandre veut être une princesse ? Il a le droit pardi ! Bref, c’était pétillant, coloré et plein de bon sens, on en reprendrait bien !

Pour info :
éditions On ne compte pas pour du beurre, 72 pages, 17€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

L’École de Minuit (Maëlle Désard)

Ami du jour, bonjour !

Je répare aujourd’hui une impardonnable bévue, un effroyable oubli, une monumentale erreur (toujours plus) : je l’ai lu, je l’ai encensé, je l’ai fait gagné, mais l’ai-je chroniqué ? Nope. Je me rachète donc par ce billet, dont vous connaissez le contenu si vous me suivez sur les réseaux.

Sarakontkoi ?
Siméon, 15 ans, est un jeune hybride, mi-humain, mi-vampire, qui s’apprête à intégrer l’école de Minuit. Cette école un peu particulière accueille en fait dans le monde des Diurnes, les humains, des habitants de Minuit, le pays des créatures surnaturelles. Timide, mal à l’aise avec son corps, binoclard, Siméon n’a hérité de sa mère vampire que son régime alimentaire sanguin. Contre toute attente (surtout la sienne), Siméon parvient tout de même à se faire un petit groupe d’amis : une liche (Joël, fabriqué à base d’autres créatures mortes), un triton (Colin, un garçon-sirène) et une louve (Eir). Entre trafic de thaume (la substance magique qui fait vivre le monde de Minuit) et disparitions d’élèves, l’école paraît à Siméon de plus en plus louche… jusqu’à la disparition de sa grande sœur, qui le fait plonger à pieds joints dans une histoire qui pourrait bien le dépasser.

Tenpenskoi ?
C’est une vraie question ? J’ai A-DO-RÉ ! Le roman n’est pas exempt de défauts sur lesquels je ne vais passer que très rapidement (c’est mon billet, je fait ce que je veux) : quelques ellipses temporelles que j’ai trouvées maladroites (parce qu’un peu rapides), une ou deux conjugaisons hasardeuses, et (Maëlle, enfin !) 4 « je vous partage ». Rien d’impardonnable quoi.

Tout le reste : 20/10. Je manque d’objectivité ? Certes. Mais qu’est-ce que c’est fin ! Toujours le bon mot, toujours drôle, avec des expressions que même ta grand-mère, elle aurait des doutes dessus. Comme pour Esther, le roman est truffé de références pop, les personnages n’ont pas leur langue dans leur poche, et surtout, ils sont… improbables. Un vampire binoclard en surpoids ? Une liche dealeuse d’artéfacts magiques ? Un feu-follet agressif et grossier ? Mais vas-y, remets-en une couche. Tu peux ouvrir le roman à n’importe quelle page, tu ris ! Siméon, c’est le gamin mal dans sa peau du fond de la classe, celui qui veut qu’on l’oublie mais qui rêve de briller. C’est le fils surprotégé, dissimulé dans l’ombre d’une sœur formidable, qui doit se prouver sa propre valeur. Je m’y suis reconnue, et je suis certaine de d’autres y trouveront également cette ambiance de pause dej’ au self, entre une heure de perm et un cours de gym. Une rencontre improbable entre Malcolm et Buffy que, j’en suis certaine, tu ne peux qu’adorer !

Pour info :
éditions Rageot, 384 pages, 15.90€

Publié dans Bouquinade, Roman

Avant minuit (Julie Murphy)

Ami du jour, bonjour !

Un peu de bonne humeur et d’amour de soi aujourd’hui — oserais-je parler d’inclusivité ? — parce qu’on cause d’une héroïne qui fait péter les standards en même temps que la taille 38 !

Sarakontkoi ?
Cindy a perdu sa maman toute petite, puis son papa s’est remarié et est décédé à son tour. L’histoire, on la connaît, Cendrillon va racler les chaudrons et récurer la cuisine… que nenni, parce qu’Erica Tremaine –sa belle-mère et célèbre productrice d’un show genre Bachelor— et Drew et Anna, ses deux demi-sœurs, l’adorent. Lorsque Cindy propose d’intégrer le casting des prétendantes de Avant Minuit, ledit show, non pour rencontrer le merveilleux célibataire, mais pour l’utiliser comme vitrine pour ses créations (elle crée des chaussures), Erica a des doutes : Cindy est hors standards, elle est grosse et risque de ne récolter que moqueries et humiliations. Mais Cindy n’en démord pas : elle aussi a sa place sous les projecteurs…

Tenpenskoi ?
Je t’avais parlé il y a quelques temps de Attention Spoilers… on est dans le même schéma, clairement, les scènes de sexe explicites en moins (raison pour laquelle il a fini dans mon rayon). On parle d’une ouverture vers l’autre qui passe par une acceptation de soi. Et, loin d’être stigmatisant, le roman n’hésite pas à râler contre les marques (de luxe ou populaire d’ailleurs) qui, même lorsqu’elles se targuent de proposer des « grandes tailles », ne les ont que rarement en rayon, obligeant les consommateurs XL à se fringuer sur le net. Je peux te le dire, je l’ai connue moi, la petite brindille de chez Etam Lingerie qui vient te voir direct pour te dire que si ta taille n’est pas en rayon, elle doit avoir quelques grandes tailles en arrière boutique. Ca fait du bien de voir un personnage gros oser l’ouvrir pour dire que c’est injuste.

Et si on parle d’inclusivité, on n’oublie pas les personnages gays, ou bi, les non genrés (bien qu’en anglais, l’emploi du pronom they/them me fasse toujours me demander combien ils sont… avant de comprendre que c’est leur façon de dire iel). Et pour autant, ces personnages n’ont pas besoin de porter un drapeau ou de réellement revendiquer ce qu’ils sont. Ils sont eux, et ils sont là, et c’est cool.

Alors bien entendu, on n’échappe pas à la romance entre la curvy et le beau gosse. Mais on aime, on aime ! C’est un peu notre plaisir coupable… Et quel plaisir de voir une réécriture de Cendrillon où la marâtre assume pleinement son rôle de mère de substitution, et où les demi-sœurs sont de réels soutiens pour Cindy ! Petit bonus pour le remaniement des personnages de Gus et Jack, dont je ne parlerai pas plus ici, pour vous laisser le plaisir de la découverte. Ok, ça n’a plus grand chose à voir avec l’original, mais quand même, c’était une lecture sans prise de tête, qui m’a dit ce qu’elle avait à dire, et dans laquelle, pour le coup, il m’est arrivé de me retrouver. On attend le prochain relooking de conte !

Pour info :
éditions Hachette (traduction Nadège Gayon-Debonnet), collection Modern Princess, 512 pages, 17,95€

Publié dans Bouquinade, Roman

Ballade pour une baleine (Lynne Kelly)

Amis du jour, bonjour !

Je continue ma course aux billets, avec une lecture qui date quand même de cet été, mais qui vaut le coup d’être mentionnée. Je suis tombée dessus totalement par hasard en rageant mes nouveautés dans le rayon, et en lisant la quatrième de couv’, j’ai de suite été emballée par le sujet. Comme vous le savez peut-être, j’apprends la langue des signes, et tout ce qui touche à cette culture me fascine. Alors, naturellement, il a terminé sur mes étagères.

Sarakontkoi ?
Iris, 13 ans, est sourde de naissance. Sa mère, son père et son frère, en revanche, sont entendants. Ce n’est qu’avec ses grands-parents maternels, tous les deux sourds, qu’Iris se sent comprise. Seulement, depuis la mort de son grand-père, sa grand-mère n’est plus la même. Iris se sent complètement isolée et se réfugie dans le bricolage de vieilles radios, sa passion. Lorsqu’en cours, son professeur évoque une baleine incapable de communiquer avec ses congénères, Iris ressent le besoin irrésistible de lui faire savoir qu’elle n’est pas seule. Commence alors un long voyage… mais vers quoi ?

Tenpenskoi ?
Iris est franchement une gamine drôle à l’humour mordant, mais dont les frustrations s’expriment par le sarcasme. À travers elle, on ressent la solitude qui peut être celle de personnes sourdes, qui, si elles ont leur propre culture, riche et tout en mouvements, sont aussi isolées par l’ignorance de leur entourage. J’ai beaucoup ri, parce que les malentendus donnent souvent lieu à des scènes cocasses, mais j’ai aussi pleuré. Iris est touchante dans son entêtement, dans sa solitude, dans ses rêves et ses peurs.

Et ce roman fait d’autant plus échos à l’actu que la présence d’interprètes « gesticulant » en haut à gauche des téléviseurs pendant les allocutions présidentielles en début de COVID semblait en gêner beaucoup, qui pensaient que le sous-titrage était suffisant. Certaines personnes sourdes sont à l’aise avec la lecture, pour d’autres, c’est plus compliqué, et il en est de même avec la langue des signes : toutes ne signent pas. L’ignorance de la population au sujet de la culture sourde (et je parle de culture, pas de handicap, parce que vous ne diriez pas d’un anglais qu’il est handicapé juste parce qu’il ne parle pas votre langue) est flagrante, et déplorable. J’approuve toute initiative qui pourrait ouvrir un pont entre la culture entendante et la culture sourde. Et clairement, même s’il peut contenir quelques inexactitudes, ce roman en est un. Lisez-le.

Pour info :
éditions Milan, 320 pages, 14.90€

Publié dans J'ai testé pour vous...

J’ai testé pour vous… les poils !

Ami du jour, bonjour !

Le voici, le voilà, ce premier billet test ! Attention, ces billets seront un peu plus longs que la moyenne. Dans un premier temps, je vais t’expliquer comment m’est venue cette idée saugrenue, et je te ferai un retour sur mon expérience perso. Je te donnerai ensuite des liens, si tu souhaites aller plus loin, et enfin, le clavier sera à toi (merci à celles et ceux qui ont accepté de témoigner, c’est pas évident, pour une première participation, de parler de choses aussi intimes).

NB : garde bien en tête que je ne juge ici aucun comportement, aucune habitude, et je ne veux pas culpabiliser qui que ce soit de garder ou d’enlever ses poils. Alors, on y va ?

Mais pourquoi tu fais ça ?

Je t’explique : tu te souviens, il y a quelques temps, je t’ai parlé de l’essai Libres !, dans lequel il était question de la femme, de l’image qu’elle se fait d’elle-même, de son corps, etc. (je t’invite à lire le billet en question… vraiment… vas-y et reviens). Naturellement, il y était question, entre autres, de poils. Rebelotte dans une des vidéos de Clemity Jane, vlogueuse sur Youtube. Leur discours : les poils, c’est pas sale. Et d’ailleurs, si tu les enlèves, bien souvent, c’est parce que l’image qu’on te donne de toi-même est très lisse, très douce. En gros, ce besoin de se débarrasser de sa pilosité naîtrait dans le dégoût de l’autre de nos propres poils. Parfois, on va même jusqu’à s’épiler ou se raser tout le bras et les avant-bras. Pour se libérer-délivrer, il faudrait donc — non pas arrêter de s’épiler/se raser –, mais savoir si tu le fais pour toi (ton confort, ton goût => et non ton dégoût parce qu’il faut toujours agir sur des influences positives, et non négatives) ou pour les autres. Et toi-même tu sais, le regard des autres, ça pèse lourd.

Et puis, si on déteste les poils chez les filles, c’est moins le cas chez nos homologues masculins. Quoi que, maintenant, même eux ont des complexes ! La première chose que m’a dite mon adorable poilu de mari quand on s’est rencontrés, c’est « si tu veux, je m’épile hein ». Personnellement, j’aime (et je préfère) les hommes poilus.

Alors, ni une ni deux, je me suis dit : allez, je vais essayer de comprendre pourquoi j’ai besoin de m’épiler.

Et dans les faits ?

Dans les faits, il suffit d’arrêter de s’épiler, en prenant tout de même soin de faire quelques gommages pour éviter les repousses douloureuses (si t’as pas de gommage, de l’huile d’olive, du sucre en poudre, tu mélanges, et tu frottes, tu frottes avant la douche). J’avoue que je n’ai pas non plus laissé des poils indisciplinés envahir tout mon corps. J’ai essayé d’éviter l’effet mono-sourcil, dit l’effet Emmanuel-Chain, juste ce qu’il faut. J’ai cessé d’arracher le petit duvet au-dessus de ma lèvre supérieure (je suis blonde, pas un exploit donc) et m’épiler le maillot, les aisselles et les jambes. J’avoue, j’ai tout de même gardé sous contrôle la longueur de mes poils. Ma volonté a des limites.

Verdict ?

Pour commencer, les poils, c’est utile. Ça protège ta peau aux endroits où ça frotte beaucoup. Et surtout, ils ont une action de régulation de la transpiration, et des fluides en général. Donc si tu dis « les poils, ça pue », il faut chercher ailleurs (hygiène, matière des vêtements, dégoût des odeurs corporelles, etc.)

Laisser pousser ses poils, c’est bien en plein hiver, quand personne ne voit rien. Mais tu as beau être très engagé, quand tu ressors les gambettes, c’est une autre histoire. Afin de tester ma détermination, après quelques semaines de repousse, j’ai pris mon courage à deux mains, et je suis allée chez l’osthéo sans m’épiler. Puis chez mon gynéco. C’est comme un sparadrap. Tu l’arraches d’un coup, et t’y penses plus. Piscine ? Les aisselles, ça passe, les jambes, je sais pas pourquoi, je me sens comme un mec, c’est complètement con.

Je dirais qu’il faut supporter le regard des autres. Et son propre regard également. Le plus difficile pour moi, c’est de continuer à me sentir féminine. Ça, c’est une histoire à régler avec toi-même. Et je ne peux parler que pour les femmes, parce que je n’ai pas de témoignage masculin (dommage messieurs).

Du coup, conclusion :
j’ai aimé : retrouver le contrôle de mon corps, savoir à quoi il ressemble en vrai, me dire que je suis maîtresse de mon image.

j’ai pas aimé : en termes de confort, les poils, ça tire ! Il faut bien se l’avouer, on porte des vêtements de plus en plus serrés. Les collants, les jeans, les débardeurs… quand un poil se coince dans le tissu, ça pique, ça gratte. Physiquement, ils me gênent.

Au final, je ne vais pas tout garder. Mais je vais arrêter de criser dès que j’ai un poil qui repousse. Genre à l’aise quoi.

Ce qu’il faut retenir de tout ça, c’est que, homme ou femme, il ne faut laisser personne décider pour toi ce que tu fais de ton corps. Il faut réfléchir à la raison pour laquelle tu fais les choses. Là on parle de poils, mais c’est vrai tout le temps. Notre société a une propension à la culpabilisation de l’individu. Dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs ! Ton idéologie non plus ne doit pas te dicter quoi faire. Si tu défend le droit d’un être humain à disposer de son corps, mais que toi, t’aimas pas les poils, bah te force pas ! Mais garde en tête que des pratiques qui nous paraissent normales découlent en fait de réactions aux dictats de ce fameux « on ». On dit que c’est moche, que c’est mal, que c’est trop ou trop peu. On pense bien faire. Transformez ce « on » en « je ». Le Je en vaut toujours la chandelle. Et quand on est bien dans son Je, on est bien avec tout le reste 🙂

Ils en parlent aussi :
Clémence, de la chaîne Clemity Jane
Charlie, de chez mademoiZelle
Ovidie, dans son essai Libres !
mademoiZelle.com, dans son article Que pense-t-on des poils ?
Et beaucoup d’autres, que tu peux partager en commentaires !

Maintenant, c’est à toi !

Pour moi chacun fait ce qu’il veut de sa pilosité ! Pour les aisselles, j’ai du mal à laisser la forêt s’installer, et j’aime m’épiler les mollets et cuisses de temps en temps, mais je suis plus souvent en mode yéti que barbie pré-pubère…. mon mec s’en fout, ça m’arrange ! Lui aussi est poilu (torse et dos), et j’adore ça !
Anonyme

Je n’aime pas les poils !!! Enfin, les autres font ce qu’ils veulent, mais moi je ne les aime pas en trop grande quantité sur moi, et jamais sous les aisselles surtout !
Anonyme

Eh bien moi, je suis une anti-poils, je déteste ça ! Les miens, et ceux des autres :p Je tolère uniquement éventuellement la barbe de mon chéri (qui malheureusement est limite imberbe, le pauvre, malgré son envie de hipster).
Jamais avec un poil qui dépasse et pourtant, arrivée au troisième trimestre de grossesse, plus moyen de s’épiler correctement à cause du manque de visibilité… ben finalement, parfois, ça fait du bien aussi de laisser aller la nature !
Anonyme

Je suis passée au laser…
Anonyme

Je m’en fiche des poils chez les gens, mais comme j’ai la peau sèche, je m’hydrate énormément la peau et c’est désagréable la crème quand on l’applique sur les poils, et j’aime pas la sensation quand je l’étale… moi c’est sans, mais avec, ça me va aussi 🙂
Anonyme

Ça fait un moment que j’essaie à mon niveau de lutter contre les stéréotypes sexistes et que je me pose des questions sur le genre. Bref quand on commence à mettre le doigt dans l’engrenage on ne sait pas quand on va arrêter de tirer sur le fil et dans mon cas sur le poil J
Donc militante du « y’a pas de trucs pour les garçons ou pour les filles » (à moins d’avoir besoin de ses attributs génitaux), à l’automne je me suis vraiment intéressée au corps des femmes et à ce qu’on s’inflige. J’en suis arrivée à plusieurs constats :
1- Les poils chez les hommes ça me fait ni chaud ni froid donc pourquoi est-ce que ça m’ennuierait chez moi ;
2- Si on a des poils c’est aussi pour protéger notre peau ;
3- Le poil c’est un peu ce qui pousse à la puberté donc ce qui nous différencie du corps enfantin ;
4- Jeune maman, j’ai plus le temps et puis niveau financier c’est un peu une blinde.
Donc finalement j’ai décidé de plus m’en occuper.
Mais je doutais quand même de ma capacité à assumer (parce que je fais la forte mais en vrai la société n’est pas tendre). Là, c’est l’hiver c’est facile, sauf effectivement quand je vais aux bébés nageurs le samedi. Mais jusqu’à présent, pas de regards appuyés, pas de remarques, les autres parents ont l’air de s’en foutre. Par contre moi perso j’ai des doutes. Je trouve ça assez moches en fait, parce que c’est pas uniforme sur la jambe, ça fait vraiment moonboots c’est pas top. Et du coup je suis partagée mais je pense m’en débarrasser j’avoue.
À ce sujet, je suis en train de lire un livre génial sur les stéréotypes et justement l’éducation des garçons cette fois, Tu seras un homme féministe mon fils !
Ambre

MILLE MERCIS À TOUS POUR VOS PETITS MOTS DE SOUTIEN, ET L’ACCUEIL QUE VOUS FAITES À CETTE CHRONIQUE !!!

 

Le sujet du prochain billet : Vinted ! Envoyez vos avis/expériences/craintes et j’en passe par mail (sur la page Votre hôte), via la page Facebook du blog ou sur Insta 🙂

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Le Chaos en marche (Patrick Ness)

Lecteurs du vendredi, bonjour !

Aujourd’hui, une trilogie que j’ai dévorée il y a fort fort longtemps (bien 2 ans), et que je n’ai pas encore osé chroniquer tellement le contenu est dense. J’ai vraiment peur de ne pas lui rendre justice… Nolwenn (toi qui m’as conseillé cette fantastique aventure), n’hésite pas à me corriger, ou à me compléter !

Sarakontkoi ?
Le monde est fait de bruit. Du bruit des pensées et des sentiments des Hommes. Tout baigne dans un constant brouhaha. Todd vient d’avoir 13 ans. À 13 ans, chez lui, on devient un homme. Et pour devenir un homme, chez lui, il faut commettre la faute ultime : un meurtre. Mais Todd, contrairement à ses congénères, est incapable de tuer. Alors il fuit… et trouve un endroit sans bruit. S’engage une guerre contre la différence, une guerre pour le pouvoir. Une guerre du bruit.

L’infinie boucle de l’Histoire, les erreurs oubliées, répétées inlassablement. Le jugement et la condamnation de la différence. L’absence de pensée individuelle, lorsque par son Bruit, on peut imposer sa volonté. Lorsqu’on vole une terre qui n’est pas la nôtre, que les vérités éclatent. Le monde n’est pas le nôtre. Les Hommes ne sont pas nous. Mais les guerres, la cruauté, la marche sans âme des armées fait douloureusement échos à notre réalité. Celle où tout le monde hurle sans écouter.

Tenpenskoi ?
Quelle écriture percutante ! Lapidaire, claire. Sans filtre, comme les mots d’un enfant. Parfois sans cohérence, en flot continu. Comme ce bruit constant qui nous écrase les tympans à la lecture de cette trilogie. Une bonne claque littéraire, qui marche autant en jeunesse qu’en adulte. La preuve, elle a été publiée dans les deux collections.

Pour info (version Poche) :
La Voix du couteau (T.1) : Gallimard Jeunesse, Pôle Fiction, 544 pages, 8,65€ chez votre libraire
Le Cercle et la Flèche (T.2) : Gallimard Jeunesse, Pôle Fiction, 576 pages, 8,65€ chez votre libraire
La Guerre du Bruit (T.3) : Gallimard Jeunesse, Pôle Fiction, 640 pages, 8,90€ chez votre libraire