Ami du jour, bonjour !
Bon, c’est toujours un peu la même rengaine mais si tu me suis sur les réseaux sociaux, tu sais un peu de quoi que j’m’apprête à te causer. C’est la deuxième année que j’essaie de lire un peu de King et en général, le challenge #automneduking est une bonne excuse. Et quand je veux lire du King, mais que je ne sais pas trop quoi lire, je me tourne vers mon amie Laura, qui est une grande admiratrice de l’auteur. C’est ce que j’ai fait cette année, avec pour consigne « un long King, en un tome » parce que je les écoute et qu’en ce moment, j’ai beaaaaaucoup de temps (j’écoute en bossant) mais un nombre de crédits limités. Elle m’en a proposé plusieurs, et mon choix final s’est porté sur Duma Key, puisque c’est celui dont je vais te parler.
Sarakontkoi ?
Edgar Freemantle, la cinquantaine, a tout pour être heureux. Son entreprise de construction se porte mieux que jamais, il aime sa femme et ses deux filles, surtout la plus jeune, Ilse. Mais un grave accident de grue lui coûte une partie de ses capacités physiques, son avant-bras droit et son mariage. Après une période de convalescence, son psy lui conseille de changer d’air, et Edgar trouve une maison sur une petite île de Floride, une key comme on les appelle, du nom de Duma. Là, il se met à peindre frénétiquement des tableaux surréalistes, dans lesquels il peint parfois le futur, parfois un passé qui lui est inconnu. Pire, il semble avoir réveillé une présence malfaisante sur l’île. Mais quel est le lien entre lui, la vieille propriétaire riche et sénile, son gardien, et l’horrible passé des habitants de Duma ?
Tenpenskoi ?
Lorsqu’elle m’a conseillé ce bouquin, Laura m’a dit « tu verras, c’est très introspectif, c’est une ambiance particulière, et il y a une grosse réflexion autour de l’art ».
Alors, pour ce qui est de l’ambiance, je valide. Cette espèce de malaise poisseux ne vous lâchera pas de tout le bouquin (en plus, en audio, le liseur est particulièrement bien choisi, il a une voix très profonde). Je l’ai dit sur les réseaux, mais je le redis ici, le roman prend son temps (on parle de plus de 800 pages tout de même). J’avoue que j’ai dû pousser un peu pour avancer sur la première partie, parce que c’était surtout le quotidien d’un homme blessé, diminué, et que, bon, ça a duré un peu quand même. Est-ce que je couperais ? Est-ce que j’accélèrerais ? Pas du tout, cette entrée en matière est nécessaire à l’élaboration de la suite du roman.
Au début, c’est un vrai sac de nœuds. On mélange deux récits : celui d’Edgar, de son quotidien, et un second niveau de récit, qui parle d’art, de dessin. Au début, on ne voit pas bien où veut en venir King. Et puis peu à peu, cette seconde voix se dessine et trouve sa placet, jusqu’au déclic, le « aaaaaaaah, mais oui, c’est bien sûr ». Que dire d’autre ? On a deux ou trois petits moments de frayeur, mais je vous rassure, seul un m’a réellement ébranlée, le reste fait partie du décorum. Donc si comme moi tu es une flipette, tu peux tout de même y aller. Parce qu’on est plutôt dans le fantastique que dans l’horreur. Alors certes, il est question de présence, de marches qui grincent, d’apparitions, mais ce n’est pas une histoire de fantômes. On y parle plus du pouvoir de l’art, de sa capacité à donner vie, à transcender la réalité, à la dépasser. L’acte de création est puissant.
En bref, j’ai beaucoup aimé. C’est du grand King, c’est un vrai travail sur l’ambiance, les personnages, qui apporte une réflexion sous-jacente sur la place de l’art dans l’esprit humain. Du moins, c’est la lecture de j’en ai faite.
Pour info :
éditions Le Livre de Poche, 864 pages, 9.70€
