Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Elévation (Stephen King)

Amis du jour, bonjour !

Il y a très très longtemps (40 chronique de retard), c’était, comme chaque année en automne, le challenge « l’Automne du King », organisé sur son compte Insta par TomaBooks. Ma copine Laura, grande amoureuse de Stephen King devant l’Eternel, sachant que je n’avais pas trop le temps de lire des romans que je n’avais pas dans ma PAL, m’a gentiment proposé toute une liste de courts textes de l’auteur, pour mon plus grand plaisir ! Vous l’aurez compris, Elévation en faisait partie.

Sarakontkoi ?
Scott, soixantenaire divorcé bien-portant, va voir son médecin avec une problématique particulière : chaque jour, son poids diminue un peu plus. Il n’a pas perdu de masse, simplement, sa masse pèse de moins en moins. Ce phénomène étrange entraîne toutes sortes de transformations dans sa vie, et dans ses interactions avec son entourage.

Tenpenskoi ?
Question : pourquoi j’en ai eu quelque chose à faire de ce vieux gars insipide et de ses histoires de divorce et de voisinage ? C’est toute la magie de King. En instaurant un élément surnaturel dans une petite ville tranquille au voisinage bien rangé (ouais, on pense un peu à Stars Hollow avec une ambiance Wisteria Lane), il met un beau coup de pied dans la fourmilière. Scott n’est pas le personnage le plus attachant de prime abord, il est vieux, divorcé, ne fait pas grand chose de sa vie, et pourtant, en devenant de plus en plus léger, en cachant son secret, il sort de ses routines, s’interroge sur ses comportements, et succombe à l’envie de s’impliquer dans la vie des gens qu’il aime.

Et ses proches le lui rendent bien. Les incompréhensions s’envolent, les liens se tissent, et si l’issue semble fatale (oui, Scott a finalement tout d’un personnage tragique), on ne peut que sentir notre cœur s’alléger pour accompagner Scott dans son cheminement. J’ai refermé le livre la gorge serrée et une larme au coin des yeux. C’est rapide à lire, efficace. Vous n’allez pas comprendre ce qui vous arrive, mais je garantis que vous serez embarqués.

Pour info :
éditions Le Livre de Poche (trad. de Michel Pagel), 160 pages, 7.70€

Publié dans Bouquinade, Roman

Autour de Jupiter (Gary D. Schmidt)

Ami du jour, bonjour !

L’heure est grave, on m’a conseillé un bouquin qui a ébranlé ma petite personne. Mais genre, vraiment, depuis 3 nuits, j’ai à la fois peur et envie de le lire. La chronique ne sera pas aisée, parce que moins tu en sais au départ, plus ta lecture est belle… mais je vais essayer.

autour_de_jupiter.jpg

Sarakontkoi ?
L’idée, c’est de ne pas trop en dévoiler, pour que tu fasses le chemin seul. Alors je ne te dirai que ce que tu peux découvrir dans les premières pages. Joseph, 14 ans, sort d’un centre de détention et intègre une nouvelle famille d’accueil. Il fait la connaissance du jeune garçon, Jack, et des animaux de la ferme dans laquelle ils vivent. Joseph ne parle pas. Mais il a peur, et il est triste…

Tenpenskoi ?
J’ai terminé en larmes. Les services sociaux — qui agissent « pour le bien de l’enfant » sans le connaître, qui trouvent la famille d’accueil trop impliquée (mais peut-on être trop impliqué quand il s’agit du bonheur d’un enfant), ceux qui ont le bras assez long pour éviter que l’enfant ne fasse trop partie de la famille, mais pas pour prendre de vraies décisions qui pourraient aider cet enfant — ces services sociaux, donc, je les connais. Je connais l’impuissance de la famille d’accueil, le désespoir d’avoir les mains liées. De tout donner pour tout perdre ensuite.

Alors forcément, ça me cause, cette histoire de famille d’accueil. Au cours de ma lecture, je suis passée par la colère, la peur, l’espoir, le chagrin. La colère de voir des adultes soit disant responsables coller une étiquette sur le dos d’un gamin sans comprendre son histoire. La peur de voir un équilibre fragile et durement construit se rompre. L’espoir de voir cet enfant trouver la paix. Le chagrin de constater que rien ne change.

Le ton pourrait être qualifié d’enfantin, parce que le style est épuré, lapidaire et simple, la collection flague complètement ce titre en jeunesse. Ceci dit, nous avons eu avec mon amie Maëlle une discussion fort intéressante au sujet de la différence entre l’âge du lectorat et celui des personnages. Clairement, ici, il y a débat. Je me mets à la place d’un enfant : aurais-je le recul nécessaire pour recevoir ce type de récit ? Honnêtement, je ne prétends pas savoir si un enfant pourrait ou non appréhender ce texte. Mais je sais que le roman met le doigt sur un sujet qui pourrait sensibiliser les adultes sur leur façon de voir, et surtout de juger le monde.

Bref, le récit est beau, il est simple, il est violent. La fin est parfaite. Lis-le. Vraiment.

Pour info :
éditions Bayard Jeunesse, collection Littérature 12 ans et +, 224 pages, 13,90€