Publié dans BD, Bouquinade

Batman : Les contes de Gotham (Derek Fridolfs / Dustin Nguyen)

Ami du jour, bonjour !

On reparle BD aujourd’hui, faut bien que j’épuise les lectures graphiques que j’ai eues dernièrement, et dieu sait que ça se lit plus vite qu’un roman ! Je te cause d’un bouquin qui m’a fait de l’œil dès son arrivée au magasin, et puis le prix était sympa, alors hop, dans le sac !

Sarakontkoi ?
Qui ne connaît pas le célèbre Chevalier Noir, solitaire, assoiffé de justice, et… déprimant ? Celui qui saute de toit en toit à la poursuite des bandits pour aider son ami moustachu… mais si, l’inspecteur là ! Nan, je déconne, je connais Gordon quand même. Bref, tu prends ce Gus et tu le plonges dans le monde des contes classiques de notre enfance. Mais pas version Disney, nan, version Grimm ! De Pinocchio, à la Princesse au Petit Pois en passant par le Pays des merveilles jusque chez la Reine des Neiges, Batman t’entraîne dans un exercice de réécriture… pas toujours évident.

Tenpenskoi ?
À la lumière de ma dernière remarque, tu te doutes que ma lecture est loin d’être un coup de cœur intersidéral. Pour commencer, et même si ça te semble évident, c’est un opus hors continuité. On sort des arcs tortueux du Chevalier Noir et on réécrit des contes avec les personnages de l’univers de Batman. Si je n’ai pas été déçue par le dessin — ce qui est pourtant souvent le cas, surtout dans les comics, parce que la couv’ fait de belle promesses qu’elle tient rarement à l’intérieur — je dois avouer que les petites histoires, ces fameuses réécritures, m’ont fortement ennuyée. Et c’est moi, grande amoureuse de réécriture, qui vous dit ça !

Honnêtement, ça part un peu dans tous les sens, et s’il y a bien une ou deux cases qui marchent de-ci, de-là, pour un mot drôle ou touchant, c’est insuffisant pour moi. Je l’ai lu parce que je l’avais acheté et qu’il faisait partie de mon week-end à 1000. J’ai été curieuse de savoir ce qu’ils avaient fait de tel ou tel personnage (Robin devient Waynocchio, un petit garçon de bois qui ne rêve que d’une chose, passer plus de temps avec son cher Batman, par exemple). Bon, pourquoi pas. J’ai trouvé le tout pas folichon, souvent perché (attention, ce n’est que mon avis). Le tout sauvé par les très belles aquarelles de Dustin Nguyen, dont je vous pose un échantillon ici. Et puis moi, j’aime bien cette version choupi des personnages…

Pour info :
éditions Urban Comics, 192 pages, 10€

Publié dans Bouquinade

« C’est pas un livre, c’est une BD » et autres inepties

Ami du jour, bonjour !

Ajourd’hui, je suis énervée. Mais pas énervée genre t’as un trou dans ta chaussette. Non ! Je suis vénère comme le tonnerre, comme le dirait ma collègue Géraldine. Plusieurs choses.

La première : j’écoutais (en travaillant) les vidéos d’un Booktubeur (ceux qui parlent de livre sur Youtube… mais si, tu sais ! Même ma maman, elle sait…) Et d’un coup, mon sang n’a fait qu’un tour. Déjà, en termes de contenu, c’était pas ça, mais il a dit ce qu’il n’aurait JAMAIS dû dire. « Je vais vous présenter le prochain livre. Enfin, c’est pas un livre, c’est une BD ». STOP ! T’as dit quoi tête d’ampoule ? Prends ton dico. Allez ! Prends-le, bordel ! Cherche la définition de livre.

Je te la donne, et avec l’aide d’un dictionnaire qui déchire sa maman : le TLFI.
Livre (subst. masc.) : Assemblage de feuilles en nombre plus ou moins élevé, portant des signes destinés à être lus.

On fait la check-list.
Est-ce qu’une BD a des pages (ou des feuilles) ? Oui.
Est-ce ces pages sont assemblées ? Oui.
Est-ce que ça se lit ? Oui (et ça va même au-delà des signes, des mots et des phrases, tu peux lire les images !)

Une BD est donc un livre. CQFD. Et toi, qui lis des pavés des 1500 pages sur des sujets divers et variés, tu penses que tu lis mieux que celui qui vient d’avaler — au-delà des Astérix (parce que non, la BD ce n’est pa que ça, même si ça c’est cool) — la bio de Joséphine Baker, celle d’Olympe de Gouges et celle sur l’endoctrinement des populations en Corée du Nord ? Parce que oui, on peut parler de tout ça en BD. Et de tolérance, et d’équité, et de trucs vachement funs aussi. Donc lire de la BD, c’est lire, et c’est génial ! C’est avec des conneries de ce genre que, quand tu bosses en bibli, comme ça m’est arrivé, tu te retrouves avec des gamins, et pire, des adultes, qui ont honte de te rapporter la collection complète des Tintin ou des Walking Dead . Et ça me gave.

Second coup de sang (oui, oui, Booktube me rend folle). Certains Booktubeurs ont réellement un contenu et des propositions de lectures variées, et super intéressantes (on en parle bientôt) ! Mais, crotte-zut-flûte, quand tu causes de ton personnage principal, ne l’appelle pas « le protagoniste principal » ! Parce que le protagoniste, c’est DÉJÀ le personnage principal ! Et ça mon loulou, ça s’appelle un pléonasme. Comme monter en haut.

Voilà, je vais mieux. Je te fais de sincères poutous, en attendant de chroniquer les quelques bouquins sur lesquels je planche en ce moment.

Publié dans BD, Bouquinade

Mystery, journal d’un super-héros (Ced / Stivo)

Ami du jour, bonjour !

Tu en as assez de la grisaille quotidienne, des orages à répétition ? Le seul qui pense à t’envoyer des petits textos, c’est ton fournisseur d’accès pour te dire que couper ta box serait plus prudent (merde, et Netflix alors !) ? Tu as beau sortir ton joli parapluie et te dire qu’enfin les nappes phréatiques vont se remplir, ça ne te console pas pour autant ? Et enfin, ça fait 15 jours que tu ne peux pas tondre ton gazon, alors tu t’attends à trouver Tarzan dans ton jardin ? Welcome mon ami, bienvenue ! Je t’offre un moment de détente.

Allez, viens !

mystery

Sarakontkoi ?
Chicago, 1938. Jerry est journaliste. Non, pour être plus exacte, il s’occupe du bulletin météo d’un grand quotidien… et il protège sa collègue, Miss Muffin, préposée au courrier, qui visiblement a écopé de toute la poisse du monde. Sa petite vie est tranquille ; il lui suffit de sauter au-dessus des nuages pour établir ses prévisions météo. Parce que, oui, Jerry a deux ou trois aptitudes inhabituelles… qui lui seront des plus utiles lorsqu’il se mettra à pleuvoir des dinos. Sa tranquilité chérie risque d’en prendre un coup…

Tenpenskoi ?
J’ai beaucoup ri. On a tout de même un super-héros qui décide de prendre pour emblème un point d’interrogation peint à la va-vite sur ton t-shirt… à l’envers, of course. Mystery se lit comme une intégrale de comics. Pour ceux qui ont lu les premiers Iron Man, c’est exactement ça ! Les couvertures des comics s’intercalent entre les différentes parties de l’histoire. Mon cher et tendre me faisait d’ailleurs remarquer que, comme dans les comics, la couverture fait partie intégrante de l’histoire.

C’est bourré d’humour potache et de jeux d’esprit. Les balbutiements d’un super-héros tout neuf, c’est un sujet qui s’y prête bien. Et puis, au-delà de ça, on a les références multiples, tant dans la narration que dans la mise en page, à l’univers comics. Le dessins est résolument moderne, coloré. Chaque personnage a sa voix, pour au final écrire une aventure unique. Un bel hommage à la BD de super-héros, et un bon moment de lecture.

J’en profite pour vous inviter à jeter un œil au catalogue de Makaka éditions, qui fait des BD extra, aux concepts souvent originaux, pour petits et grands. C’est souvent drôle, parfois mordant (au sens strict comme au figuré). En tout cas, c’est soigné, et ça change des 48 pages franco-belges.

La rédactrice n’a reçu aucun pot de vin pour cet éloge, elle ne connaît même pas ces gens d’abord (ndlr).

Pour info :
éditions Makaka, 96 pages, 17€