Ami du jour, bonjour !
Après avoir complètement délaissé le clavier pendant mes congés, me revoici, me revoilà, pas du tout avec le bouquin que je pensais te présenter mais avec un achat compulsif réalisé à Londres (quel plaisir de charger un peu plus ses valises, alors qu’on n’en a pas besoin…). Merci Chéri d’avoir pointé toutes les librairies qu’on a passées, j’ai fini par craquer. Et je te parle tout de suite de cette première découverte, dont j’avais entendu parler sur le compte Insta de Lemon June.

Sarakontkoi ?
À 30 ans, le narrateur apprend qu’il ne lui reste que très peu de temps à vivre. Le diable entre alors dans sa vie et lui propose un marché : chaque jour, il fera disparaître du monde une chose qu’il aura choisie en échange d’un jour de vie supplémentaire. Quel prix le narrateur donnera-t-il à sa vie ?
Tenpenskoi ?
Il s’agit d’un très court roman qui se lit très vite, mais qui, paradoxalement, évoque la nostalgie, le temps qui passe, les regrets. Et malgré la gravité du sujet, la mort, il est d’un optimisme tout à fait délicieux. À la lecture de ce roman, tu traverseras des phases de tristesse, de réflexion profonde, et parfois même d’introspection.
Ma lecture a eu quelque chose de thérapeutique. Parce qu’on ne nous force pas au bonheur, comme c’est la mode en ce moment. Au contraire, j’ai ressenti la valeur de chaque minute, chaque seconde, qu’elle soit teintée d’ennui ou de regrets. Ca te parle du sens et de la valeur que tu accordes à ta vie, des moments dont tu as profité sans le savoir, des joies que tu as ignorées mais bien ressenties.
Un court roman donc, qui pourtant fait un grand bien. J’en suis ressortie beaucoup plus légère.
Extraits choisis
Au lieu de penser que la famille est une chose acquise, tu dois y penser comme à quelque chose que tu fabriques. On n’a pas de famille. On fait une famille.
(Littéralement dans le texte : Famille est un verbe — on fait une famille).
Le Diable n’existe que dans le cœur et l’esprit des humains. Ensuite, c’est vous, les humains, qui l’exprimez sous toutes sortes de formes.
[Le Diable] est fait de tous ces petits regrets qu’on a dans la vie. Par exemple, que serait-il arrivé si, à un croisement de ta vie, tu avais pris un autre chemin ? Que se serait-il passé ? Qui serais-tu devenu ? C’est de ça qu’est fait le Diable. C’est ce que tu voulais devenir sans le pouvoir. C’est à la fois la chose la plus proche et la plus éloignée de ce que tu es.
Je n’ai jamais été capable d’être complètement moi-même, ou de vivre ma vie exactement comme je le voulais. Je ne suis même pas certain d’avoir compris qui était réellement ce « moi-même ». Je vais donc mourir empli de toutes ces erreurs et de tous ces regrets, de tous ces rêves que je n’ai pas accomplis — les gens que je n’ai jamais rencontrés, les choses que je n’ai jamais goûtées, les endroits où je ne suis jamais allé. Mais ça ne me dérange plus. Je suis satisfait de qui je suis et de la manière dont j’ai vécu. Je suis heureux ne serait-ce que d’avoir été là. Où aurais-je pu être, à part ici ? […] Peut-être que Dieu ne me demandait pas d’évaluer la valeur des choses que je faisais disparaître, mais celle de ma propre vie. […] Dieu a créé le monde en sept jours. En sept jours, j’en ai fait disparaître une partie. Mais je n’ai pas pu me résoudre à faire disparaître les chats…
Bref, lisez-le !
Pour infos :
éditions Pocket, 176 pages, 6,40€
