Publié dans Bouquinade, Roman

Le plan extravagant de Vita Marlowe (Katherine Rundell)

Ami du jour, bonjour !

Laisse-moi te présenter aujourd’hui la petite chose que j’ai reçue au courrier, ce roman sur lequel je ne me serais probablement jamais arrêtée si Gallimard Jeunesse ne me l’avait envoyée, et si ma copine Charlotte ne m’avait pas proposé de le lire avec elle. Laisse-moi te présenter Vita Marlowe.

Sarakontkoi ?
Dans le New-York des années 20, la jeune Vita Marlowe (12 ans) tente avec sa mère de convaincre son grand-père de rentrer en Angleterre avec elles. Le vieil homme se morfond depuis la mort de son épouse et la perte de son manoir au profit d’une canaille de la pire espèce, un type louche qui semble tirer profit des propriétaires du quartier. Vita n’entend pas abandonner son grand-père au désespoir si facilement. Aidée d’un jeune acrobate et d’un dresseur d’animaux, ainsi que d’une pique-pocket, elle met en place un plan ingénieux… mais dangereux.

Tenpenskoi ?
On revient sur mon histoire de « roman à couettes », trop guilleret pour que je l’apprécie vraiment… bah c’est pas le cas ici. Vita est une gamine vive d’esprit, qui porte les séquelles d’une maladie infantile, mais qui ne s’en laisse pas compter. Et si parfois son courage semble vaciller, elle n’en reste pas moins pleine de ressources. Les autres gosses ne sont pas en reste. Artistes d’un cirque ambulant établi dans le théâtre situé en face de chez son grand-père, leurs rêves et leur talent sont leurs plus gros atouts.

Une histoire de gangster pour gosses qui fleure bon le New-York post Première Guerre Mondiale, des cabrioles, des retournements de situation, bref, un roman d’aventure comme on les aime. Des gosses suffisamment inconscients pour qu’on ait peur pour eux, des méchants crédibles (genre vraiment méchants), et cette étincelle d’effronterie propre aux enfants. Tu l’auras compris, j’ai du mal à développer sur le sujet, mais ce fut une chouette récréation pour moi, bien écrite qui plus est. Katherine Rundell a le chic pour écrire des personnages attachants, et pour raconter des histoires aux jeunes sans les prendre pour des imbéciles. Donc pas de romans à couettes, juste des lectures très cools, que je recommande sans hésiter ! Personnellement, je me ferais bien Cœur de loup, et L’Explorateur, de la même autrice, histoire de vérifier que je transforme bien l’essai…

Pour info :
éditions Gallimard Jeunesse (trad. de l’anglais par Alice Machand), 320 pages, 16€

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Vagabonde, tome 1 : Les voleurs de têtes (Hervé Jubert)

Amis du jour bonjour !

Je profite d’un vendredi RTT dans ma campagne (où j’ai enfin Internet, et donc le moyen de communiquer avec la civilisation) pour vous concocter une sympathique petite chronique sur le dernier Rageot Thriller que j’ai lu (merci Clour, c’est vrai qu’avec tous les cahiers, j’ai bien mieux compris). Et après, je retourne à mon boulot (pas de repos pour les braves).

Sarakontkoi ?
Billy Bird a 15 ans et une allure de piou-piou arc-en-ciel. Elle a un petit frère, Séraphin, petit ange blond légèrement démoniaque à ses heures. Son père a une profession peu courante : il est voleur professionnel. Or, il a disparu, ne lui laissant qu’un carnet d’adresses énigmatique et les clefs de la Vagabonde – alias le Vévé – une sorte de combi Volkswagen. Ni une ni deux, la voilà sur la piste d’antiques têtes de zodiaques chinoises en bronze sans lesquelles elle ne retrouvera pas son paternel vivant. Aidée d’Octave (un mystérieux étudiant en Art) et de son amour de petit frère, elle va tenter un sans faute, une course contre la montre entre les falaises à pic de Saint-Jean-Cap-Ferrat et les salles de vente aux enchères de Londres. Entre plans foireux et faux semblants, la missions s’avère périlleuse.

Tenpenskoi ?
Ma foi, voilà un texte qui ne manque pas de chien, bien sympathique et très drôle au demeurant. Parfois un peu tiré par les cheveux, mais l’auteur sait conduire son récit de manière à nous tenir serrés ; on a très envie de démêler le complot qui se trame entre le secret des salles de vente et les manoirs de richissimes manias de la robinetterie. Cela dit, je dois avouer que les personnages sont à mon grand regret un peu stéréotypés : le petit démon à bouille d’ange, la jeune-petite-frêle ado qui sort un peu du lot et qui n’a pas sa langue dans sa poche, et enfin le grand dégingandé estudiantin très secret. Surtout la petite mignonne au « yeux marrons avec des éclats dorés qui n’aime pas faire les soldes » en fait…

Le récit est à plusieurs voix, et j’ai parfois trouvé le changement de main un peu fastidieux, et lourd dans la manière de faire. En même temps, je me dis que je ne suis pas très indulgente parce que c’est une adolescente de 15 ans qui narre. Cela dit, certaines transitions n’étaient pas nécessaires. Pour ma part, j’ai comme l’impression que l’auteur a tenté de combler certains trous dans son intrigue en donnant la parole à d’autres personnages, et le point de vue interne de la jeune Billie (qui ne peut donc pas tout savoir) n’est pas assumé. Mais voilà, malgré tout, le résultat est là, j’ai envie de sauter sur le tome 2, que j’ai oublié à Paris (damned !). Courir après Billie, après Octave, après ces fameuses têtes en bronze, et parcourir les routes à bord du Vévé. Ca donne des envies de road trip. À goûter !

Pour info :
Rageot, collection Thriller, 224 pages, 9,90€ (à ce prix, on ne se prive pas de rendre une petite visite à son libraire adoré !)