Publié dans BD, Bouquinade

Eat and love yourself (Sweeney Boo)

Ami du jour, bonjour !

Une nouvelle lecture graphique, très personnelle cette fois. Aperçue, comme d’habitude, en scrollant sur mes comptes Instagram favoris (en l’occurrence, ma référence BD du moment, à savoir Melyssa). Sweeney Boo, je la connais depuis un moment. Depuis que je suis tombée sous le charme de ses pin-ups colorées en 2014 très exactement… la bouffe, une illustratrice que j’aime beaucoup, il ne m’en fallait guère plus.

Sarakontkoi ?
Mindy a 27 ans, elle est serveuse dans un café. Sa vie stagne, et elle-même est persuadé qu’elle ne pourra jamais faire mieux. Parce qu’elle ne s’aime pas. Qu’elle ne sera jamais « assez ». Un soir, dans sa supérette de quartier, elle achète une tablette de chocolat aux pouvoirs étranges : grâce à elle, elle pourra revisiter son passé, et les douloureux moments qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.

Tenpenskoi ?
Forcément, le sujet me parle. Moi qui n’ai jamais été mince, qui ai toujours eu honte de manger devant les autres, qui ne serai jamais un standard de beauté, jamais la princesse que ce foutu prince peut porter jusqu’à son palais parce… bah faut le soulever mon cul ! Mindy, c’est un peu le miroir de toutes ces jeunes filles que des remarques en apparence anodines ont détruites à petit feu. Des trucs du genre : « attention à ce que tu manges », « c’est pas très bon pour toi », « faudra faire un peu de sport », et j’en passe.

Pour autant, la bande-dessinée ne pointe pas le doigt accusateur de ceux qui rejettent sur les autres la responsabilité de leurs erreurs. Mindy a fait des erreurs qu’avec le recul elle parvient à identifier. Elle comprend avec son esprit d’adulte ce qu’on essayait maladroitement de lui dire enfant. L’histoire se termine bien pour elle, malgré quelques après-repas la tête dans la cuvette, parce que la spirale autodestructrice ne l’a pas encore avalée, mais d’autres s’en sortent moins bien.

C’est aussi l’occasion de vous dire qu’il existe des TCA très graves (Troubles du Comportement Alimentaire) : l’anorexie, la boulimie, et j’en passe. Il en existe d’autres, comme l’hyperphagie dont on ne commence à parler que maintenant. C’est un mal dont j’ai personnellement souffert, dont je souffre encore, une maladie de privilégié : celle de trop manger. De se cacher pour le faire. Et d’en avoir tellement honte qu’on n’ose pas dire qu’on n’a pas faim pendant les repas. Alors on mange à s’en faire vomir. Mais on ne vomit pas. On garde tout à l’intérieur, et on laisse cet énorme amas de bouffe nous trouer le bide, on le sent diffuser son poison dans chaque partie de notre corps. Et on se voit énorme. Ca s’appelle la dysmorphophobie, une déformation de la vision que l’on a de son propre corps. Et dans mon cas, à force de me voir grosse, je le suis devenue. Parce que la honte vous empêche de profiter de vos repas. Vous n’êtes jamais satisfait. Alors vous mangez plus, et plus encore, jusqu’à vous dégoûter vous-mêmes…

Bref, Sweeney Boo a heureusement beaucoup de tendresse pour son personnage, et elle parvient à sublimer sa délicieuse Mindy, à nous la montrer telle qu’elle est, belle, touchante, fragile, et parfois seule. Le trait, très comics, et les jolies couleurs donnent au tout un petit goût acidulé fort agréable. Et le message est beau. « Ca ira », se dit Mindy, « je t’aime ». Et c’est ce que nous devrions tous nous dire à nous-même : « je t’aime ».

Pour info :
éditions Ankama, 160 pages, 19.90€

Publié dans J'ai testé pour vous...

J’ai testé pour vous… le rééquilibrage alimentaire sur internet !

Ami du jour, bonjour !

Aujourd’hui, aime tes bourrelets, sors tes filets d’oranges, on va parler rééquilibrage alimentaire sur internet, et plus particulièrement Croq’Kilos, puisque c’est celui que j’ai testé. On t’en bombarde de la connerie, que Comme J’aime te fera passer de Maïté à Jessica Alba (ou de Laurent Ournac à Hugh Jackman), que Weight Watcher c’est trop bien. Ta pote parisienne, elle voit une diététicienne toutes les semaines. Et toi, tu aimerais bien perdre du poids, mais jeter du fric par les fenêtres, non merci (spoiler : les crèmes anti-cellulite ou amincissantes, genre XLS, ça marche que si t’en as pas, de la cellulite). Alors je te dis ce que j’ai pensé de mon année Croq’kilos.

Pourquoi tu fais ça ?

Il faut savoir que les régimes, je connais depuis toute petite. Pas que j’aie été particulièrement grosse étant gamine. Mais les mioches sont méchants entre eux, et si tu n’as pas la même forme que tes copains, si tu es un peu différent, ça passe pas (merci les parents qui enfoncent des stéréotypes dans le crâne de leurs chères têtes blondes). Ca et la peur maternelle de voir sa gamine subir les mêmes moqueries qu’elle. En gros, la bouffe, ça a été toujours été un problème. D’une part parce que je ne peux pas regarder un croissant sans prendre 5 kg et d’autre part parce que je suis incapable de me raisonner.

Je le dis souvent, mais prends un alcoolique par exemple. Le gars, il suit une cure, et ensuite, il ne prend plus une goutte d’alcool de sa vie. Moi, je suis obligée de manger 3 fois par jour. Ca veut dire apprendre à se raisonner. Ca veut dire retenir ces putains de pulsions qui font que dès que tu commences un repas, il se passe deux choses dans ta tête : la première, c’est que tu te demandes comment tu vas pouvoir manger un max avant de plus avoir faim et que tu dois profiter à fond de chaque bouchée genre t’es condamnée ; la seconde, c’est de te dire que le lendemain, tu ne rentreras plus dans ton pantalon. On est un peu serrés dans ma tête. Et à force de te voir grosse, bah tu le deviens.

Monter sur une balance ? Mon cauchemar. Enfiler mon jean ? Mon épreuve matinale. Et pourtant, depuis quelques temps, j’apprends à accepter. Accepter d’être différente, de ne pas ressembler à ce qu’un autre aime, où à un mannequin publicitaire. En gros, à l’image que Karl Lagerfeld et l’américaine qui a décrété que la peau d’orange c’était moche veulent que j’aie de moi-même. Ceci dit, en acceptant mon poids, je me suis également demandé si je pouvais agir dessus.

Aller chez un(e) diététicien(ne) pour qu’on juge ma manière de bouffer ou qu’on me dise que je suis trop grosse ? Certainement pas. Ne bouffer que de la salade ? Nan. Alors ma collègue Fred m’a parlé de Croq’Kilos.

Et dans les faits ?

Pour entre 9 et 15 euros par mois, Croq’Kilos te propose de choisir la formule qui te convient, basée sur un questionnaire que tu remplis en t’inscrivant. Quand tu es en surpoids trop important, on te met en garde que, quand même, il faudrait être suivi par un médecin. Bon, après ça, tu as 4 formules. Le menu plaisir, le menu express, le végétarien et le menu de stabilisation.

Suite à ça, on te propose petits dej’, repas de midi, collation et repas du soir adaptés à la formule choisie. Une fois les menus validés pour la semaine, Croq’kilos te donne ta liste de courses, et les recettes de chaque plat. Tu as droit à un cheat meal par semaine, c’est à dire un repas plus calorique.

Tu donnes en début de programme ton poids de départ, et ton objectif. Chaque fois que tu te pèses, tu mets à jour le site et tu as une courbe d’évolution. Le site propose aussi des livres et des exercices physiques, mais je me suis contentée des menus.

Alors oui, au début, tu as la dalle un peu quand même. Et tu pèses et tu comptes. Mais ça fonctionne. J’ai perdu entre 2 et 4 kilos par mois. Jusqu’à un certain palier. Je n’ai pas atteint le poids que je m’était fixé, mais j’ai perdu 15 kg. En vrai, je suis contente. Mais maintenant, j’ai envie de choisir ce que je mange. Alors j’ai arrêté.

Verdict ?

J’aime : c’est efficace, ça marche, on voit l’évolution de la courbe de poids, les menus sont variés, on mange de tout, et on découvre même de supers plats, la liste de courses est super pratique et j’ai pas à me demander ce que je vais faire à manger tous les soirs.

J’aime pas : le manque de suivi personnalisé, les recettes se préoccupent rarement des saisons (la tomate et la courgette en plein hiver, ça va à l’encontre de notre démarche zéro-déchet-écolo), la complexité de certains plats (varié ok, mais là, c’est relou parfois).

Grâce à ce programme, j’ai appris à doser ma bouffe. Je sais reconnaître une assiette trop pleine, et franchement, c’est déjà un grand pas pour moi. Mais je veux aussi me dire que je sais faire des repas équilibrés, parce que j’ai les bons réflexes. Même si j’ai appris beaucoup de choses, le programme est trop limité sur une longue période.

Ils en parlent :

Une vidéo intéressante de ValbeautyLifeandVlogs
Un avis et quelques visuels sur Passeport Santé
Le retour de Ladydine
Un article de Naturavox
Un article plus mitigé sur Sagesse Santé

Maintenant, c’est à toi !

Je me devais de donner mon avis cette fois-ci ! Car le rééquilibrage alimentaire, sous quelque forme que ce soit… c’est l’histoire de ma vie… Je ne me souviens pas d’un jour où l’alimentation n’est pas un problème pour moi. Je passe mon temps à me demander si tel plat va me faire grossir, combien de calories contient tel gâteau ou si à midi je mange ça, ce soir je mange rien… J’ai testé tout et n’importe quoi, en vain. J’y reviens toujours. Me goinfrer, les gâteaux, les grignotages au boulot… J’y arrive pas. Je ne me contrôle pas. Le problème avec Croq’kilos et compagnie, c’est qu’il faudrait que ça dure toute ta vie… C’est impensable ! J’aime bien manger dégueu, et je me plains après… Arf… On est toutes comme ça je crois. Je maudis les filles qui bouffent ce qu’elles veulent et qui gardent la ligne. Je sais pas s’il y a LE TRUC magique mais en tous cas c’est pas pour moi !
Emilie

J’ai tenté le rééquilibrage alimentaire Croq’Kilos début 2017. L’expérience était vraiment très sympathique dans la mesure où les plats étaient variés et délicieux. Mais surtout, il m’a permis de perdre 20 kg, ce qui a complètement chamboulé ma vie de nana en éternel surpoids.
Tout cela c’est génial, jusqu’au moment où l’on commence à reprendre graduellement, et l’engrenage de la culpabilité revient.
Bien qu’il s’agisse d’un ré-équilibrage alimentaire plutôt flexible et attrayant, il reste tout de même une méthode qui va donner au corps bien moins que ses besoins journaliers (menus à 1200 – 1500 kcal ou 1800 kcal/jour). En ce sens, la reprise de poids en cas d’arrêt me semble difficilement évitable.
Je nuance un peu le propos, car nous sommes en 2019 et j’ai repris 10 kg, c’est à dire la moitié de ce que j’avais perdu, mais pas plus. Donc je ne regrette pas d’avoir entamé cette démarche, mais maintenant je vais voir une diététicienne pour travailler sur les comportements alimentaires, la connaissance de son corps et la différence entre faim et envie. Le travail sera certainement plus long, mais concluant espérons-le.

Fred

Pour ma part j’y suis ! J’ai 56 ans et je voudrais profiter de mes petits enfants (courir, chanter, jouer…) Être en pleine forme quoi ! Et franchement depuis que je me reprends en main je fais beaucoup plus de choses, l’alimentation équilibrée est une vraie richesse pour le corps, ce qui ne veut pas dire tout arrêter mais simplement manger sain avec quelques débordements quand on est de sortie (il faut penser à vivre aussi) mais je tiens à rajouter que l’abandon de la cigarette et de l’alcool n’empêche pas de bien vivre…
Pour moi un rééquilibrage est important pour bien vieillir avec ceux qu’on aime !
Françoise

J’ai fait et je continue Weight Watchers. J’ai perdu plus de 30 kg alors je n’irai pas jusqu’à dire que ça a changé ma vie mais je me sens beaucoup mieux dans mon corps et j’ai beaucoup plus confiance en moi et ça n’a pas de prix.
Amélie

Adolescente j’avais beaucoup de poids à perdre. J’ai été suivie par une diététicienne et depuis cette période de grosse perte pondérale, j’ai essayé à peu près tous les régimes existants. Dernièrement j’ai testé la méthode de rééquilibrage alimentaire Croq’Kilos (présentée par votre obligée) et cette méthode a plutôt bien marché puisque, alliée à deux séances de crossfit par semaine, j’ai perdu en trois ou quatre mois les deux ou 3 kg que mon médecin m’avait préconisé de perdre avant de tomber enceinte… Dernièrement, j’ai recommencé le rééquilibrage alimentaire Croq’Kilos mais il est vrai qu’à un mois et demi à peine postnatal, j’ai du mal à être aussi assidue qu’auparavant et pour que cela fonctionne il faut vraiment l’être. En tout cas même si certaines recettes sont fastidieuses à réaliser je trouve qu’elles sont savoureuses et très intéressantes j’en suis plutôt satisfaite. D’autant plus que les kilos qui ont été perdus pendant le rééquilibrage alimentaire Croq’Kilos n’ont pas été repris sur la période où j’ai arrêté le régime avant la grossesse.
Laura

Merci à tous pour votre participation !
Le sujet de la semaine prochaine : l’escape game.

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : Solilesse

Amis du jour, bonjour !

Nous voilà partis pour un mot du jour. Et comme en ce moment, je ne pense qu’à ça, parlons bouffe !

Le mot du jour : solilesse

Comme ça, ça fait très savant. Le solilesse est un petit morceau de viande oval qui se trouve sous la carcasse du poulet, au-dessus du croupion. Pour le moment, rien de bien intéressant.

Mais si je vous dis que la véritable orthographe de ce mot est sot-l’y-laisse ? Là, peut-être que vous commencez à comprendre. Si, comme moi, vous détestez mettre les doigts dans la carcasse du poulet, et que vous la jetez avec la moitié de la viande dessus (honte à nous !), alors vous passez probablement à côté de ce délicieux et tendre morceau de viande, sots que vous êtes… et c’est d’ailleurs de là que vient son nom : le sot l’y laisse (sur la carcasse) !

Là, c’est un mot, une fois n’est pas coutume, qui nous vient de chez nos amis canadiens. Nous avons un équivalent en (vieu) français : le fol l’i laisse, qui est, sur un cerf, la chair située entre la poitrine et les épaule…

Bon ap’ les amis !