Publié dans Highway to FIV

C’est l’heure

Salut les loulous !

Un billet rapide aujourd’hui. Je retiens la nouvelle depuis deux jours, parce que je suis dans une éternelle expectative des effets secondaires.

Je me suis forcée à réfléchir à la manière dont j’allais vous parler de la FIV. Toujours avec des termes simples. Mais surtout, la grosse question est : est-ce que je vous fais des retours à chaud, pour réellement comprendre le processus et ses conséquences, ou est-ce que je garde tout pour moi ? L’enjeu ici, c’est de se dire que si tout foire, je suis susceptible de devoir partager cet échec avec vous. Vous savez comme on dit qu’il ne faut pas annoncer une grossesse avant le 3e mois ? Dans mon cas, ce sera un peu différent. Alors est-ce que je partage à 100% ? Ou bien est-ce que j’attends ?

Et puis, comme écrire ici, ça m’aide aussi à prendre du recul, et ça peut peut-être aider d’autres femmes parmi vous (ou pas, c’est selon), je me dis que tant que je le sens, je n’ai qu’à partager. Mais si ça devient trop difficile, alors j’arrêterai. C’est ça, le contrat.

Donc voilà, la première injection, le Décapeptyl, est faite. Ca, c’est pour arrêter la machine (la fameuse ménopause artificielle). Premier jour des règles, un coup de fil à l’infirmière (injoignable, j’ai dû changer de cabinet tellement j’étais stressée de ne pas avoir de réponse), et hop, en intramusculaire, sur la fesse. Faut juste pas se louper. L’injection doit intervenir dans les 24h après le début des règles. Le Doc dit : « mieux vaut trop tôt que trop tard ». Et vu que mon cycle commence par de minuscules pertes, j’ai appelé direct, tant pis si c’est un peu tôt. En 10 secondes, c’était plié.

J’attends les fameux effets secondaires, mais pour le moment, je vais très bien. Ca fait deux jours. Je me sens à fleur de peau, mais je me demande si je ne provoque pas la nervosité moi-même. Et la grosse question, stupide au possible : si je ne vois pas de différence, est-ce que ça a bien fonctionné ? Est-ce que je n’ai pas appelé trop tôt ? Bref, plein de doutes. Le secrétariat fait ce qu’il peut pour répondre aux questions, mais il ne fait que ça : répondre. Pas un mot qui rassure. Il n’est pas là pour ça (ni pour nous expliquer quoi que ce soit a priori).

Le mail est envoyé au secrétariat. J’attends mon planning pour le début du traitement au Bemfola, qui devrait intervenir dans 15 à 30 jours. Mais enfin, je peux le dire : c’est l’heure.

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Et au milieu de mes yaourts…

Salut les loulous !

Je prends deux minutes pour vous tenir un peu au courant, parce que ça fait un bout de temps que rien n’a bougé côté FIV. En attendant, je lis un peu les blogs, et j’en parle autour de moi. Et quand je lis ces articles, je me dis « whaaaat ? » Je ne comprends rien, ces billets sont pleins d’abréviations, de nom de médocs que je ne connais pas. Je me sens tellement bête ! Alors je me dis que, quelque part, il doit y avoir des jeunes femmes, comme moi, qui n’ont pas pris FIV en LV2, et qui, peut-être, aimeraient savoir comment ça marche, avec des mots qu’elles comprennent, mais surtout que JE comprends ! Ca n’a rien de bien scientifique, et il s’agit seulement de mon parcours (il en existe beaucoup d’autres), mais bon…

Le docteur me l’a expliqué comme suit :

1 – On te fait une première piqûre pour arrêter ton cycle, le premier jour de tes règles. En gros, c’est une ménopause artificielle. Donc, oui, après cette première piqûre, tu risques de montrer ces fameux signes qui rendent dingues les cinquantenaires : bouffées de chaleur, sauts d’humeur, dérèglement hormonal. Ou ça peut passer comme une lettre à la Poste. Cette première piqûre, tu peux pas la faire toute seule. C’est une intra-musculaire, il te faut un(e) infirmier(-ière). Arrêter ton cycle, ça permet de te caser sur un calendrier, oui, mais aussi de le contrôler de A à Z, pour ne pas subir les aléas d’un cycle irrégulier.

2 – Après un mail au secrétariat pour dire que ça y est, tu es prête, tu as fait ta première piqûre, on va te donner un calendrier, fondé sur un rétroplanning en fonction de la date de ta FIV. Donc, en théorie, si tout se passe bien, tu connais à peu près la date du transfert (c’est quand on met l’œuf fécondé dans ton utérus), à quelques jours près, et dépendant de ta réponse au traitement, of course.

3 – En fonction de ce calendrier, tu vas commencer une série de piqûres quotidiennes, à heure fixe, une fois par jour. Ca, tu peux le faire toute seule, ou demander à un infirmier. C’est pour créer une sorte de cycle artificiel. On demande à tes ovaires de se remettre en route.

4 – Après quelques jours (un peu plus d’une semaine, je pense), on va commencer à faire des échographies, pour vérifier que tes ovaires répondent bien au traitement, que tu recommences bien à fabriquer des ovules. Normalement, tu devrais en produire plusieurs, pas un seul comme sur un cycle normal. On surveille aussi que tu n’en produises pas trop, ce n’est bon ni pour le processus, ni pour toi. Et pendant quelques jours, ça sera comme ça : piqûre, écho, piqûre, écho, etc. pour doser le produit en fonction de ta réponse au traitement.

5 – Puis, un jour, le gynéco va te dire : « ok, tel jour, telle heure, tu fais LA piqûre qui déclenche l’ovulation », 48h avant la ponction. Là, faut pas te planter. Tu mets un réveil (c’est souvent en pleine nuit) et tu fais (ou tu fais faire) ta piqûre.

6 – Tu laisses passer un jour, et tu vas à ton RDV pour ponctionner tes ovules. Et ton chéri, il va faire sa petite affaire dans la salle à côté. La ponction, c’est comme une échographie endovaginale (le Doc passe par ton vagin) sauf qu’au bout, tu as une seringue, qui va venir cueillir tes ovules direct dans tes ovaires. Tu as droit soit à une anesthésie locale, soit à une générale. Pour moi, ça sera local. Je pense que ça dépend de tes antécédents.

7 – Dans notre cas, ils vont faire se rencontrer les gamètes (ovule et spermatozoïdes) dans une petite goutte de liquide. Les gamètes font le reste du boulot ; sachant que Chéri a un souci de térato(zoo)spermie (forme anormale des spermatozoïdes) et d’asthéno(zoo)spermie (ils ne sont pas très remuants), il faut sélectionner les champions, ceux qui fonctionnent. Mais ce n’est pas toujours le cas, si Monsieur ne présente pas ces anomalies. Après, dans le meilleur des cas (ça, c’est la biologiste qui m’a expliqué) : si tu as 3 œufs viables ou moins, le transfert a lieu dans les 2 jours je crois, et si tu as plus de 3 œufs, alors ils vont les laisser 5 jours, parce que c’est à partir de 5 jours qu’on sait si l’œuf est vraiment viable (en gros).

8 – Tu te pointes donc 2 à 5 jours après ta ponction pour le transfert. On va simplement insérer l’œuf dans ton utérus.

Voilà pour mon parcours. J’ai arrêté de lire les blogs, parce que je me rends compte qu’on a toutes un seuil de douleur différent, et beaucoup de femmes me font peur. Déjà, pour l’hystérosalpingographie (l’espèce de radio de l’utérus), on m’avait décrit un enfer. J’ai eu mal, mais je pense que le plus douloureux a été l’indifférence du Doc. Le reste, c’est passé très vite pour moi.

Alors aujourd’hui, je suis sereine, peut-être un peu impatiente (bon, OK, beaucoup impatiente). Je commence le traitement début septembre. Hier, je suis allée chercher toutes les piqûres. Et là, j’ai un petit coin d’espoir planqué dans mon frigo, au milieu de mes yaourts.

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Don’t worry, be happy.

Salut les loulous !

Bon, je vous rassure (ou pas), rien de nouveau côté FIV ou bébé, on reste sur un top départ en août (pile pendant mes vacances, ça tombe super bien).

Simplement, je me faisais une réflexion. Hier, je suis allée voir mon osthéopathe, et je me suis rendu compte que quelque chose clochait. Aujourd’hui, je vais beaucoup mieux qu’au début de l’année. Je parviens à faire la part des choses (youpi pour moi) et même à être heureuse pour de vrai. Tu sais, pas juste le « ça va » agrémenté d’un sourire que j’espère suffisamment convaincant. Non, vraiment, je vais bien. Et ça me rend heureuse.

Mais (parce que, oui, il y a un mais) voilà, je me rends compte que ce n’est pas moi qui ne vais pas bien. Ce sont les gens autour de moi. Famille, amis. À de rares exceptions, leur inquiétude me concernant prend souvent le dessus sur leur optimisme. Je sais que certains d’entre eux ont souffert de me voir agoniser. Oui, quand je ne vais pas bien, j’agonise : je pleure, je hoquette, et je m’enferme dans mon mutisme. Et ils en chient des ronds de pendule ! Et comme je suppose qu’ils m’aiment, ils ont très mal aussi.

Alors quand ils me voient espérer à chaque retard de règles, ou être persuadée que tout va fonctionner, ils ne disent rien. N’encouragent pas mon enthousiasme. Surtout pas. Parce que quand je tombe, c’est de très haut, alors à quoi bon ajouter un tabouret et des échasses sur l’échelle que je vais dégringoler. Parents, amis, famille, je vous aime. Je vous aime très fort. Mais je préfère mille fois espérer, et vous voir espérer avec moi que de sentir vos regards gênés face à l’ardeur de mon espoir. Et si je tombe de haut, je me relèverai. Ca prendra du temps, ça prendra des larmes, et je tomberai sûrement de mon échelle-tabouret-échasses. Mais je préfère ça que de m’étouffer d’angoisse et de prudence. D’ailleurs, la prudence n’a rien à voir avec le bonheur.

Alors si vous aussi, vous connaissez des femmes dans ma position, abandonnez vos regards emplis de pitié, votre prudence, vos angoisses. On a déjà tout ce qu’il nous faut de ce côté-là. Vous avez le rôle le moins facile et le plus ingrat : soutenir inconditionnellement votre amie / conjointe / fille / femme, laisser derrière vous ce sentiment d’impuissance qui vous étreint, et lui donner toute l’énergie dont elle aura besoin. Et surtout, surtout, espérez aussi fort qu’elle, et ne la freinez pas. Mais vivez aussi votre propre bonheur, et partagez-le avec elle. Vous avez le droit d’avancer dans votre vie, d’avoir des enfants. Ne la laissez pas de côté, ne la laissez pas tomber… elle est si fragile, être une femme libérée tu sais c’est pas si facile.

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Dans les tartine-blocks

Salut les loulous !

L’autre jour, lors d’un de mes dialogues intérieurs, je me suis rendu compte que la colère m’avait quittée. Après en avoir parlé avec certains de mes proches, certains m’ont fait la réflexion suivante : tu as fait ton deuil.

Au début, je me suis dit « deuil, deuil, c’est un peu fort tout de même ! » Et puis j’ai compris. Il ne parlaient pas du deuil d’un espoir, d’une envie ou d’un projet, mais de celui du futur que je m’étais écrit. Parce qu’on ne peut pas tout planifier, et que laisser faire la vie, même quand elle vous contrarie, c’est essentiel.

Alors j’ai regardé d’un peu plus près les étapes du deuil :

  • 1 – Choc et déni => vous l’avez vu dans les premiers billets sur ce sujet, c’est toujours aux autres que ça arrive !
  • 2 – Douleur et culpabilité => mea culpa, mea culpa, mea culpa, j’ai dû faire quelque chose de mal !
  • 3 – Colère => je suis restée bloquée là un moment. Ce fut l’étape la plus difficile à surmonter pour moi.
  • 4 – Marchandage => Je dirais plutôt compensation. Moi, je voulais un autre chat à tout prix.
  • 5 – Dépression et douleur => effectivement, cauchemars, insomnies aussi.
  • 6 – Reconstruction => reprise en main de ma vie, de mon corps. Aujourd’hui, je lui dis que je l’aime tous les jours. Parce que même s’il ne me donne pas ce que j’attends, il se bat avec moi, et qu’il me subit autant que je le subis.
  • 7 – Acceptation => enfin, la vie peut commencer.

Hier, nous sommes allés voir le docteur. C’est pour août. Maintenant, j’ai peur. Pas parce que je ne suis pas sure de le vouloir, mais pour ce que je vais infliger à mon corps. Le docteur nous a expliqué.

D’abord, on va me mettre dans un état de ménopause artificielle. 30 jours. De bouffées de chaleur, de sauts d’humeur, de maux de tête. Maman, pardonne mon impatience le jour où ça t’est arrivé.

Ensuite, les piqûres. Tous les jours. Comme un diabétique. Et puis la stimulation ovarienne. Les échos. Re-stimulation. Re-écho. Stimulation. Echo. Vous avez compris le principe. J’ai une jolie feuille de route gribouillée par le docteur. Je crois qu’il essayait de rendre les choses plus claires. J’ai juste des grosses ratures au stylo sur mon papier.

Et puis, si mon corps réagit bien au traitement, on déclanche l’ovulation. Piqûre au milieu de la nuit. 2 jours. Puis ponction et prélèvement de sperme. Et la machine à bébé sera en route. Y’aura plus qu’à le mettre au chaud, à sa place. Si j’ai plusieurs œufs viables et que le premier ne prend pas la première fois, on peut les congeler pour éviter tout le cirque des piqûres. Donc, avec une FIV (protocole complet), tu peux faire plusieurs transferts (implantation d’embryons dans l’utérus). Le tout, c’est d’éviter les jumeaux. Moi, j’ai pas le droit.

Alors oui, j’ai les boules de ma vie. Mais Chéri me dit souvent : « arrête de regarder le sommet de la montagne, mets un pied devant l’autre, et avant que tu t’en aperçoives, tu auras fait la moitié du chemin ». Il a raison. Et je ne suis pas seule.

Mais maintenant, je dors. Et je comprends que ma vie vaudra le coup d’être vécue, quoi qu’il arrive.

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout

Le mot du jour : hypocoristique

Amis du jour, bonjour !

Aujourd’hui, c’est jeudi, et jeudi c’est… bah rien de particulier en fait. Jeudi c’est nul. Moi j’aime pas le jeudi, il a mauvais karma. Quoi que, aujourd’hui, c’est un jeudi où j’ai l’impression d’être un mercredi. Donc quand je me dis que demain, c’est déjà vendredi, j’aime ce jeudi !

Tout ça pour ne rien dire, pas même introduire le mot du jour, qui m’a sauté à la figure hier, alors que je cherchais pourquoi joujou prenait un x au pluriel (pour ceux qui ont lu le Sors ta science d’hier).

Le mot du jour : hypocoristique.

Mais qu’il est compliqué ce mot ! Cela dit, rien ne sert de le retenir jeunes padawans. Savoir qu’il existe est déjà suffisamment intéressant.

On a tous parlé à un enfant comme un… eh bien, disons-le, un attardé. Ce langage enfantin, que l’on veut doux et affectueux, imitant souvent le langage de l’enfant, est qualifié d’hypocoristique. On parle notamment (et c’est là que c’est intéressant) de redoublement hypocoristique (exemples : joujou pour jouet, dodo pour dormir, ou, comme aime me dire Chéri, veveste dans la mémorable élocution : « je vais mettre une veveste, il fait froid »).

Pour les autres exemples, je citerai le linguiste français Louis Leboucher, dit Georges Mounin : 

Les procédés formels employés pour créer des termes hypocoristiques sont par exemple les suffixes dits « diminutifs » (fillette), le redoublement (chien-chien, fifille), l’abrègement des prénoms (Mado, Alec), ou le choix de termes conventionnellement hypocoristiques (mon petit poulet, mon chou).

Vous savez à présent que l’on peu donner un nom qui en jette sa maman à nos petites débilités 😉

 

Publié dans Highway to FIV

Baby or not to be

Salut les loulous !

Ces derniers temps, j’ai beaucoup échangé avec mon entourage, des amis, des parents, Chéri. Parler à eux, ça m’aide un peu. Soit parce qu’ils vivent ce que je vis, soit parce qu’ils m’aiment et que savoir ça m’aide à avancer.

Mais surtout, je me remets en question. Alors, ce matin, en trouvant ce super jeu de mots, je me suis dit qu’en plus d’être extrêmement subtile et intelligent (fleurs sur moi), il n’en était pas moins très vrai.

Faire un enfant devrait être naturel. Parfois, ça ne l’est pas. On ne sait pas comment le Grand Dessein choisit qui a le droit d’être parent ou non. S’il pioche à l’aveugle dans un chapeau, ou si les choses n’arrivent pas par hasard. Et si du coup, en se battant, on ne contredit pas une sorte de destinée. « Tout arrive pour une raison ».

Nos instincts sont-ils tellement présents qu’ils se sentent obligés de marteler encore et encore l’intérieur de notre boîte crânienne ? Ou est-ce que c’est vraiment Moi qui veux cet enfant ?

Toi, tu lis ça, et tu te dis : « cette meuf, elle est adepte de la masturbation cérébrale ». Certainement.

Parfois, je me dis que le pire, c’est l’incertitude. Tu essaies, tu ne sais jamais si et quand tu vas parvenir à tes fins. C’est totalement indépendant de ta volonté. Aucun exercice, aucun effort, aucun travail ne fera que tu réussiras ou pas. Tu peux faire le poirier, bouffer du brocolis (apport d’acide folique), faire du yoga. C’est lui qui décide. Le Grand Dessein. Mère Nature. Et dans ces moments là, je me dis qu’essayer d’avoir un enfant dans ces conditions, c’est un peu comme participer au grand tirage au sort pour le voyage à New-York. Tu le tentes, mais tu sais que ce n’est jamais toi qui gagnes.

Parfois, je me dis que si j’étais certaine de ne pas pouvoir avoir d’enfant, au moins, je pourrais passer à autre chose. Ma vie ne serait pas moins belle. Elle serait autre chose. Mais là, je suis dans une antichambre, entre le bonheur absolu que me procure ma vie et l’enfer que m’impose ma tête/mon instinct/je sais pas quoi. Et pourtant… je sais. Je sais que la certitude ne rend pas heureux. Que le chemin est plus important que la destination. Mais tu as beau savoir…

Bref, j’ai du mal à mettre des mots là-dessus. Je pense avoir réussi. Mais rassurez-vous, moi ça va 🙂

Publié dans Highway to FIV

On enlève tout, mais après ?

Salut les loulous !

Le printemps arrive, et avec lui, le Baby Boom. Je ronge mon frein, mais je le dis pas trop, parce que je sens que je suis exaspérante et qu’on va me répondre que « bientôt », que « il faut être heureuse pour les gens ». Eh, les gars, je suis pas sœur Thérésa.

Du coup, je crois que nous en étions restés au diagnostique de l’endométriose. On m’appelle une ou deux semaines après mon RDV pour me dire qu’on a une place le mois suivant. Ok, le délai est plus long que pour la dernière opération, j’ai le temps d’oublier / me préparer / baliser. Un mois à prier pour ne pas tomber malade (une crève est si vite arrivée) et devoir repousser l’opération.

Rien de bien nouveau, c’est une opération. Bénigne. L’endométriose est externe visiblement, donc rien à l’intérieur de l’utérus. Arrive le jour J. Je sors du travail pour manger et me rendre à l’hôpital. Chéri me conduit. Tout est très simple et à peine suis-je arrivée, qu’on m’installe dans une chambre individuelle. Pas de papiers à remplir, rien.

On me fait des prises de sang, on prend ma tension. Je prie pour que l’inconfort que j’ai dans la gorge ne soit pas un début d’angine (un grand classique chez moi), mais rien. L’infirmière m’emmène dans la petite salle de bain pour vérifier que je suis bien rasée / épilée (oui mesdames, pas de poils pubiens pour l’opération) et sort. Repas du condamné le soir, on laisse Chéri rester avec moi jusqu’à 21h puis il rentre à la maison. Moi, je me douche à la Bétadine, des pieds à la tête (oui oui, cheveux compris). Ca sent la colle Cléopâtre de quand j’étais petite.

Le lendemain, 5h, on me réveille, parce que le nom qui figure sur ma carte de groupe sanguin est mon nom de jeune fille, et celui sur la carte vitale, mon nom marital. Du coup, au cas où j’aaurais changé de groupe sanguin en épousant Chéri, on me repique et on me dit de me rendormir. Super, pour 2h… 7h, nouvelle douche à la Bétadine (mes cheveux ont adoré).

Cachets calmants (je pense pour éviter les crises d’angoisse). On vient me chercher pour m’emmener au bloc. J’ai peur, je suis seule. Je n’ai pas revu Chéri (normal, il est tôt). Dans ce que j’appelle « l’antichambre » de la salle d’opération, les lits sont alignés contre le mur. On me case à côté, on branche mon lit. Et on me laisse. Je suis quasiment nue sous le drap, ma gorge est serrée, les larmes coulent un peu. Les lits partent et arrivent, personne ne parle. Je m’endors presque, en rejouant Wicked dans ma tête.

On me pose le cathéter, on vérifie que c’est bien moi. Et j’attends. 2h, je pense. Du coup, j’ai envie de faire pipi, et ça me stresse. À tous les coups, je vais leur faire pipi dessus quand ils vont m’endormir. Je vous promets qu’à cet instant, c’est ce qui me fait le plus peur. Enfin, c’est mon tour. On avance mon lit, je me hisse sur le lit d’opération, on me couvre (merci pour la pudeur) et c’est parti.

La salle d’opération est toute blanche, et Dieu merci, elle a des fenêtres. C’est bête, mais ça me rassure. Je plaisante comme je peux avec les infirmières, je salue le Doc, qui arrive. Il appuie sur mon ventre (ouh la la, j’ai vraiment envie de faire pipi !) en me disant : « alors, c’était où ? » Hein ? Mais j’en sais rien moi, c’est toi qui as vu des trucs à l’écho ! On m’installe, on met ma perf. J’ai peur de ne pas m’endormir, comme à chaque fois. Ca fait rire l’infirmière. Elle pose le masque sur mon nez. Je respire. Je pars. Je vais leur faire pipi dessus, c’est sûr.

À mon réveil, je sens comme une gêne. La même sensation qu’une cystite. Je demande à l’infirmière ce que c’est. Elle vérifie que je vais bien et me répond : « c’est une poche à urine ». Bon, j’ai dû leur faire pipi dessus, c’est ma punition. On me ramène dans ma chambre. Chéri n’est pas encore là. Je me repose. Je crois que je suis dans les vapes. Chéri arrive, puis mon amie Laura. Et maman. J’ai faim. Mais on ne donne pas à manger aux gens qui sortent du bloc. Je mange un chocolat que ma maman m’a apporté (l’infirmière désapprouve, mais je m’en fiche). Je harcèle les filles qui viennent prendre ma tension pour qu’on m’enlève cette poche à urine. Mais rien n’y fait. Tant que je ne peux pas me lever, on ne m’enlève rien.

Bon, la fin n’a rien de bien orignal. On finit par me donner à manger. Moi, les anesthésies ne me font rien. Un docteur vient me poser des questions parce qu’elle dirige une étude sur l’endométriose. On parle douleurs, règles, rapports sexuels. Elle est visiblement plus gênée que moi. Vers 18h, mon Doc passe. Comme d’hab, je ne bite pas un mot de ce qu’il raconte. Jean-Noël me fait un résumé : on a enlevé les nodules d’endomatriose. Le col était bien bouché, et déformé qui plus est. On ne pourra savoir si tout a fonctionné que lors du RDV post-opératoire. Sortie de l’hôpital, je laisse un mot et des chocolats au infirmières (qui ont été adorables), on passe au bureau des entrées prendre le papier et on part. Je serai restée 2 jours à l’hôpital (mercredi 12h – vendredi 12h). Je suis arrêtée 2 semaines. Avec piqûres et bas de contention pour éviter les phlébites. Mais comme le Doc a demandé que je sois prise en charge à 100% sur toute la procédure, je ne paie rien.

Un mois et demi plus tard, rebelotte. Chéri et moi chez le Doc (on va devenir actionnaires du parking du CHU). Écho rapide. Tout est parti, mais attention, sans garantie que ça ne revienne pas. Le col est de nouveau droit. Mais idem, on ne peut pas garantir qu’il ne se rebouchera pas. Et on ne peut pas réitéter l’opération. Ok, c’est clair. J’apprends que les petits nodules étaient en fait de beaux nodules. Que sans compter la conisation et la tératospermie de Chéri, on avait déjà à peine 30% de chances de concevoir après une endo. Le docteur me demande mon âge. J’ai peur qu’il ne se presse pas parce que j’ai encore le temps. Je vais avoir 30 ans, je lui dis.

« Bien. Vous essayez par vos propres moyens jusqu’en avril. S’il n’y a rien en avril, on prend RDV avec le biologiste. Pas d’insémination, il est hors de question qu’on ait une grossesse multiple. FIV. Et là, je pense qu’on peut tabler sur juillet. »

On a une date. Et un poids en moins sur les épaules. Juillet, c’est bientôt, et en juillet j’aurai 30 ans. Ca serait un cadeau merveilleux.

 

 

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Endo… quoi ?

Salut les loulous !

Comme je vous le disais, aujourd’hui est la journée de la femme. C’est cool une femme… ça fabrique des bébés, ça fabrique du lait (oui, il y avait des façons plus jolies de dire ça), ça a un corps tout magique fabriqué à base de caoutchouc…

Mais parfois, ça a un corps qui déconne grave. Vous vous souvenez la gamine jamais malade, qui faisait à son corps une confiance aveugle ? Bon, y’a eu le HPV, c’était pas cool. La confiance est rompue. Et se sentir trahie par son corps, c’est compliqué à surmonter. C’est comme être trompé par son mec. On s’en remet jamais vraiment.

Chéri et moi avions donc le nom de notre sauveur : un éminent professeur au CHU, spécialiste de la PMA (Procréation Médicalement Assistée). Je me plaignais de petites douleurs très localisées au bas ventre lorsque je restais trop debout (enfin, me plaindre… disons que j’en prenais note). Personne n’a jamais pris la peine de relever ces petites alertes (médecin, gynéco). Là, le gars m’écoute (même s’il n’en a pas l’air, parce qu’il a la tête du type le plus blasé du monde). Et il me baragouine un truc que j’ai du mal à comprendre (je sais pas, y’a que Chéri qui pige ce qu’il raconte). En gros, on va faire une écho.

Il voit rien, mais soupçonne une endométriose pariétale, au vu des symptômes. Une endo… quoi ? Mais Docteur, ça n’arrive qu’aux autres ! Verdict : je dois impérativement l’appeler et prendre RDV dès que je ressens ladite douleur. Ce que je fais. Je me retrouve le lendemain de mon appel, à 8h à l’hosto pour un exam. Pour le coup, il a réagi très vite. Et là, je vais vous raconter l’une des expériences les plus gênantes de ma vie. Aujourd’hui, j’en ris. Sur le coup, beaucoup moins.

J’avais dû prendre un de ces RDV « publics » => accueillant des internes en plus du Doc. Nous voici donc dans la petite salle d’écho, je veux que Chéri soit là, parce qu’à chaque fois qu’on nous annonce des mauvaises nouvelles, mon cerveau se met en OFF et je comprends plus rien. Je glousse. C’est nerveux.

J’entre donc dans cette petite pièce sombre, meublée seulement d’un bureau et de cette espèce de siège de gynéco avec les étriers. Deux internes dans le bureau, Chéri, et moi ; le Professeur n’est pas encore là.
« Déshabillez-vous » me dit l’interne.
« On n’attend pas le Docteur ? » je demande.
« Non, ça sera fait. »

Ni une ni deux, je tombe le bas. J’ai l’habitude maintenant. Le Doc entre. Me serre la main. Je suis cul nu. Devant lui, deux internes et mon époux. Ils ont gagné, quoi, 3 secondes ? J’aurais pu garder ce qu’il me restait de dignité, accueillir mon médecin les fesses couvertes. Mais non.

Et, le comble, je m’assieds sur le siège, les pieds dans les étriers et le même interne me dit « je vous donne une feuille d’essuie-tout pour vous couvrir un peu ». Ceux qui me connaissent connaissent la taille de mon postérieur. Une feuille de sopalin pour me couvrir ? Le comble de la connerie. J’AI PAS BESOIN DE ME COUVRIR, TU VIENS DE ME FAIRE MONTRER MON CUL À LA TERRE ENTIÈRE… teubé.

Dernière bonne nouvelle : c’est bien une endométriose. Va falloir opérer. Je me rhabille. On me donne un papier, allez au bureau des infirmières toussa toussa. On vous rappelle dès qu’on a une place pour l’opération.

Mon corps est un fourbe. Je pourrais choper la gastro, la grippe, comme les gens normaux. Non, une endométriose, c’est tellement plus… subtile.

Pour expliquer rapidement ce qu’est l’endométriose, jetez un œil à cet article, sympa en plus d’être clair.

Être une femme, c’est cool. Mais parfois, ça pue.

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Docteur Zizi

Salut les loulous !

Je reprends là où je vous avais laissés : nous avions reçu les mauvais résultats du spermogramme de Chéri, et ma courbe de température montrait que mes ovaires étaient un peu fainéants.

Les examens ne s’arrêtent pas là. Il y a les habituelles prises de sang dont la moitié ne sont pas prises en charge, pour une obscure raison, impossibles à faire sur moi de surcroit parce mes foutues micro-veines roulent et qu’il faut une aiguille spéciale bébé et qu’en sortant, je ressemble à une toxico qui a pris 15 doses dans chaque bras.

Non, il y a aussi ce qu’on appelle l’hystérosalpingographie. Ca, c’est une autre paire de manches. En gros, on veut vérifier que ni ton col ni tes trompes ne sont bouchés. Alors, on va cathétériser ton col, y injecter un produit de contraste et faire une sorte de radio.

Sauf que faire sortir quelque chose de ton utérus, passe encore. Mais le faire entrer… La petite dame s’y est reprise à 5 fois (sachant que plus de la moitié des nénettes tombent dans les vapes de douleur au bout de la première fois). Toi, 5 fois. Bon, t’as mal quoi. Mais tu supportes. Trois fois sans dilater le col, pour qu’on te dise que ça passera peut-être mieux si on dilate. Alors elle dilate. Deux fois. Ca fait toujours aussi mal, mais rien ne rentre. Bon, le col est bouché. Elle te lâche ça, et elle sort. Et la petite infirmière entre dans la pièce, le regard empli de pitié, te dit de te rhabiller (oui, parce que le doc a quitté la pièce en te laissant cul nu avec tes douleurs) et d’attendre tes résultats dans la salle d’attente.

Pas d’explication, tu as un papier, tu essaies de demander ce que tu dois faire avec, si c’est toi qui rappelles ton médecin, si c’est lui qui te rappellera, si on lui transmet les résultats. Personne n’a la réponse visiblement. Là, je vous conseille de prendre votre c** à poignée et d’appeler votre gynéco 2-3 jours après, le temps qu’il reçoive le tout.

Après ça, Chéri a réussi à avoir un RDV avec un urologue, qui « lira mieux les résultats du spermogramme ». Trois mois pour avoir un RDV, pour qu’on se pointe chez ce connard l’urologue. Il s’assied derrière son bureau, totalement nonchalant, pour nous demander ce qu’on fait là. Bon, ok, il peut pas tout savoir. On lui explique. Et clairement, il nous prend pour des cons. Il croit à peine à la transmission du HPV de la femme à l’homme, se demande pourquoi on a essayé un traimtement expérimental, et en plus, il ne connaît même pas « le confrère » qui nous a suivis (sous-entendu : vous avez pris un Doc pouce levé, au rabais)… pour nous dire qu’il ne peut rien pour nous et qu’il ne voit limite pas pourquoi on vient le voir.

Heureusement, on a le serpmogramme de Chéri sur nous. Mince, on a oublié la spermoculture. Ah bah là, il peut encore moins pour nous. Et à chaque question que je pose sur son rôle dans la PMA, il me répond « c’est pas mon problème ça, je suis pas votre gynéco ». Ok, mais il y a des façons de le dire. « Au pire je suis là pour opérer Monsieur si besoin », c’est tout ce qu’il sait dire. Bon, histoire de, il fout Chéri cul nu et regarde. Il voit pas grand chose. Et prescrit un nouveau spermogramme. En précisant : « je sais que c’est pas très agréable ». Et là, je sais pas, un truc nerveux, je ris. Docteur Zizi lève un sourcil. « Bah, y’a plus désagréable que de se branler quand même », je répond cruement, juste pour le choquer, j’avoue… et j’ajoute : « l’hystérosalpingo, ça, c’est douloureux ». Et le gars, le regard fuyant, genre « mais qu’est-ce qu’elle raconte cette pauvre fille » répond : « bof, quand c’est bien fait… »

Je pense que Chéri a vu que je montais en pression. Gentiment, il a écouté Docteur Zizi nous donner d’autres RDV, d’autres examens. En sortant, on s’est promis de faire les examens, mais surtout de ne pas retourner voir ce gars.

Et c’est avec l’hystérosalpingo, la courbe de température et le nouveau spermo de Chéri qu’on va voir le gynéco. Le couperet tombe : aucun de ces examens n’est concluant, ce n’est plus de son ressort. Maintenant, ce sera son collègue spécialiste de la PMA au CHU qui s’occupera de nous. Nous sommes en route pour la FIV, et ce n’est qu’un début. Il aura fallu 1 an, une floppée d’exams plus ou moins douloureux, de culs nus et de crises de colère, mais ça y est, on a un nom…

Publié dans Highway to FIV

C’est quand qu’on arrive ?

Salut les loulous !

Avançons dans l’aventure PMA. Pour toi, ça commence quand tu vois qu’au bout de 3 mois ça marche pas. Si t’es pas enceinte dans la minute, c’est qu’il y a souci. Dans ta tête, tu le sais.

Du coup, chaque fois, tu as envie de faire comme les gamins à l’arrière de la voiture sur le (long) trajet des vacances : c’est quand qu’on arriiiiiiiiiive ? (ou sa variante, tout aussi agréable : on est presque arrivés ?)

Mais ton gynéco, lui, il y va prudemment. Après le Papilloma, il a fallu attendre de voir si on avait bien tout enlevé. Donc, tu attends entre 8 mois et 1 an. OK. Tu vas donc le voir un an après. Tout va bien. Mais j’ai toujours pas de bébé Docteur, en fait. Ok, qu’à cela ne tienne, autant que tu aies payé ta consultation pour autre chose que ce foutu frottis vaginal.

Heureusement, Docteur prend les devants et prescrit à Monsieur un RDV chez ce connard son collègue urologue, ainsi qu’un spermogramme, histoire de voir si tout va bien chez Chéri. Et puis toi, tu écopes d’une courbe de température sur 3 mois. Traduction : tous les matins, au réveil, tu te glisses un thermomètre dans l’anus avant même de poser le pied par terre (important !) pour vérifier que tu ovules bien quand il faut. Pendant 3 cycles (environ 3 mois). Heureusement, Chéri et moi sommes au-delà de toute gêne, et surtout, nous avons une énorme complicité, et plus aucune gêne. Il me file donc un coup de main. Et tous les matins commence une nouvelle routine : Chéri voit mes fesses avant de voir ma tête.

Moi, je le vois que la courbe est pas concluante. Pas de pic de température à l’ovulation…

Et puis, y’a le spermogramme de Chéri. Si vous n’en avez jamais fait, laissez-moi vous dépeindre le tableau. Tu attends, dans une salle d’attente, qu’on vienne te chercher. Tu sais pas, toi, si tu dois accompagner Chéri… Mais quand l’infirmier vient, Chéri se tourne vers moi avec ce regard « me laisse pas s’il te plaît » et demande à l’infirmer si je peux venir. L’infirmier, il est surpris, mais pourquoi pas.

T’arrives dans une salle avec un lit une place recouvert de draps jetables, un lavabo et une tablette. Sur la tablette, une éprouvette chelou, du Dakin et un coton. Sur les murs blancs, de jolis posters de nanas en sous-vêtements (rien de vulgaire hein). L’infirmier t’explique tout ce qu’il faut faire, dans l’ordre :

1/ Fermer la porte à clef
2/ Se laver les mains
3/ Nettoyer le gland et la verge avec le Dakin (de quoi faire ricaner toute une classe de 5e en cours de SVT, hein, Gaëlle)
4/ Tout balancer dans l’éprouvette, sans toucher l’intérieur avec le gland ou les doigts
5/ Sonner 2 fois quand on a fini

Il ajoute : « vous avez des magazines sur la table de chevet si vous le souhaitez » en lançant un regard chelou à Madame, qui a bien écouté toutes les consignes… et se rend compte qu’elle aura pas le droit de toucher… et donc qu’elle sert à rien ! L’infirmier part. Je regarde Chéri. Il me regarde. On explose de rire. Qu’est-ce que tu veux faire d’autre ? La situation est tellement… incongrue ! Je lui dis : « tu as besoin que je me trémousse devant toi, ou on fait comment ? »

Bref, on fait ce qui doit être fait. Tout ça pour vous dire, Mesdames, que vous pouvez soutenir votre époux depuis la salle d’attente, c’est cool aussi. Mais au moins, on s’est payé une bonne tranche de rire.

On a moins ri en recevant les résultats. Tératospermie. Mais bordel, ça veut dire quoi ? On m’envoie des foutus papiers avec des mots que je comprends pas ! Le patient ne devrait jamais être seul face à ce genre de résultats. Parce qu’il ne les comprend pas. J’ai fait ce qu’il ne faut surtout pas faire dans ce cas : demander à Google.

La tératospermie, c’est quand il y a dans le sperme moins de 4% de spermatozoïdes avec une forme typique (c’est quoi une forme atypique, et ça implique quoi ?). Chéri, il en a 2%. Mais 2% sur des centaines de milliers, ça devrait marcher non ? Aujourd’hui encore, personne n’a le même son de cloche : c’est moyen mais pas alarmant / c’est pas bon du tout. Toi t’es là, et tu hoches la tête, en te demandant si quelqu’un connaît vraiment la réponse.

Et ce n’est que le début…