Ami du jour, bonjour !
Causons peu, causons bien, causons BD. Je te l’ai dit, je me suis fait, avant le confinement, une petite razzia du côté de nos amis les livres à phylactères (et si tu vois pas de quoi ça s’agit, je te propose un petit tour par ici). Je vais donc continuer de publier régulièrement sur le sujet. Et celui du jour m’est tombé dans les mains à la suite de de La Grande Librairie consacré à mon héros, Daniel Pennac. Le rapport entre Pennac et la BD (en dehors, merci ceux qui suivent, du petit trésor dont nous avons parlé il y a quelques semaines) ? C’est l’invité de l’émission, Manu Larcenet, qui est venu parler de son travail.

Sarakontkoi ?
Manu Larcenet aime se mettre en scène dans ses BD. Enfin, lui et sa bipolarité. Ici, tout part d’une interview avec un journaliste à la radio, et de la question qu’il lui pose : quelle est votre prochaine idée ? De là part toute une réflexion, à la limite de la folie, sur l’inspiration, la naissance des idées, et surtout, la poursuite de l’idée du siècle…
Tenpenskoi ?
Bien qu’il m’arrive de ne pas être sensible à l’humour, et en particulier à l’humour noir, en BD, j’avoue que j’ai été captivée par la réflexion. En dehors du traitement complètement loufoque et borderline du sujet, Manu Larcenet nous expose un point crucial : la création demande du travail, des heures de réflexion, de doute, des pages blanches arrachées. Si certains peuvent vous pondre un livre par an, un tableau par jour, une symphonie par semaine, tant mieux pour eux. Mais la majorité de ces génies que l’on acclame s’arrache les cheveux, pleure sur son nouveau document Word intitulé Nouveau document Word, dont la page est aussi vierge qu’une nonne tout juste ordonnée.
Mélangez cet enfer créatif avec les troubles bipolaires dont l’auteur souffrait, et ça donne un sacré bazar ! De délires psychédéliques en désespoir profond, Manu Larcenet nous emporte dans un processus créatif très éloigné des paillettes illusoires du showbiz littéraire, là où le créateur, l’artiste, vend son âme à son œuvre et oscille entre génie et folie. C’est drôle, et c’est vrai. J’ai aimé.
Pour info :
éditions Dargaud, 56 pages, 15€








