Ami du jour, bonjour !
Parfois, je reçois au magasin des services presse qui attisent vraiment ma curiosité. Alors lorsque, en plus, ma consœur et copinette me dit que c’est un coup de cœur, je dis banco.
Sarakontkoi ?
Époque indéfinie mais quand même ça ressemble beaucoup à l’époque victorienne, quelque part en Angleterre (je crois, j’ai oublié le nom du bled). Myra vit seule avec sa petite sœur malade depuis la disparition de leurs parents. Elle travaille dans l’atelier de peinture de sa mère et de son associée et subvient de justesse à leurs besoins. Son destin bascule lorsque la femme du gouverneur fait appel à elle pour peindre son fils. Parce que Myra est une prodige, sa peinture lui permet de prendre sur elle le mal de ceux qu’elle peint, et que le jeune fils du gouverneur vient de décéder. Myra n’a pas le choix. pour leur avenir à sa sœur et elle, elle doit ressusciter l’héritier d’un gouverneur qui traque les siens, et pour ça, elle doit comprendre les circonstances de sa mort…
Tenpenskoi ?
Il y avait de quoi faire ! L’idée de base est excellente : un soupçon du portrait de Dorian Gray, une enquête, un mystère… Tout était là ! Et pourtant, c’est retombé comme un soufflet. Je ne peux pas dire que j’ai détesté ma lecture, et bien au contraire, j’étais cramponnée à mon exemplaire sur certains passages !
Mais il y a un « mais », forcément, sinon je t’aurais parlé de coup de cœur bien avant… Le premier détail qui m’a gênée est un petit anachronisme : la petite sœur de Myra, Lucy, étudie la pollution du fleuve qui traverse la ville. Parler de pollution, à cette époque ? Étrange. D’autant que le crapaud qui lui sert d’animal de compagnie a été sauvé d’un déchet plastique… Et je passe les techniques médicales qui n’existaient pas encore. Bref, des petites inattentions qui m’ont complètement sortie de l’histoire, et qui auraient dû être corrigées par l’éditeur. Je vous vois les « mais c’est pas pour de vrai, c’est une histoire, et un monde imaginaire ». Hello ! Si tu me décris un monde qui ressemble au mien, dans une époque qui ressemble à une période historique que je connais, le contrat qu’on a passé toi et moi, c’est que tu dois te plier aux codes de cette époque, c’est ce contrat entre le lecteur et l’auteur qui permet la suspension consentie de l’incrédulité (en gros, toi lecteur pas critiquer histoire avec trucs qui existent pas, genre la magie). C’est comme oublier un gobelet Starbucks en plein milieu d’une scène de Game of Thrones, ça te sort du truc.
C’est le seul point noir ? me demanderez-vous. Les personnages du romans passent leur temps à rougir (ils rougissent littéralement chaque fois qu’ils se regardent), à surréagir à tout. August, le personnage masculin, souffre d’anxiété (qu’on essaie de nous rendre sexy), mais grâce à la magie de l’amour ça va mieux. Et cette histoire d’amour qui sort de nulle part, clairement forcée, portée par des dialogues insipides… je m’en serais passée (ou alors faut la bosser un peu ma petite dame !).
Franchement, c’est tellement dommage, parce que dans la narration, l’autrice a du style, et une écriture très imagée vraiment plaisante à lire ! L’action est cool, l’idée de base originale… Je le classerai dans les « oubliables corrects », la faute à un manque de maîtrise de la part de l’autrice.
Pour info :
éditions BigBang (traduit de l’anglais par Laurence Boischot), 480 pages, 22€




