Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

A Forgery of roses (Jessica S. Olson)

Ami du jour, bonjour !

Parfois, je reçois au magasin des services presse qui attisent vraiment ma curiosité. Alors lorsque, en plus, ma consœur et copinette me dit que c’est un coup de cœur, je dis banco.

Sarakontkoi ?
Époque indéfinie mais quand même ça ressemble beaucoup à l’époque victorienne, quelque part en Angleterre (je crois, j’ai oublié le nom du bled). Myra vit seule avec sa petite sœur malade depuis la disparition de leurs parents. Elle travaille dans l’atelier de peinture de sa mère et de son associée et subvient de justesse à leurs besoins. Son destin bascule lorsque la femme du gouverneur fait appel à elle pour peindre son fils. Parce que Myra est une prodige, sa peinture lui permet de prendre sur elle le mal de ceux qu’elle peint, et que le jeune fils du gouverneur vient de décéder. Myra n’a pas le choix. pour leur avenir à sa sœur et elle, elle doit ressusciter l’héritier d’un gouverneur qui traque les siens, et pour ça, elle doit comprendre les circonstances de sa mort…

Tenpenskoi ?
Il y avait de quoi faire ! L’idée de base est excellente : un soupçon du portrait de Dorian Gray, une enquête, un mystère… Tout était là ! Et pourtant, c’est retombé comme un soufflet. Je ne peux pas dire que j’ai détesté ma lecture, et bien au contraire, j’étais cramponnée à mon exemplaire sur certains passages !

Mais il y a un « mais », forcément, sinon je t’aurais parlé de coup de cœur bien avant… Le premier détail qui m’a gênée est un petit anachronisme : la petite sœur de Myra, Lucy, étudie la pollution du fleuve qui traverse la ville. Parler de pollution, à cette époque ? Étrange. D’autant que le crapaud qui lui sert d’animal de compagnie a été sauvé d’un déchet plastique… Et je passe les techniques médicales qui n’existaient pas encore. Bref, des petites inattentions qui m’ont complètement sortie de l’histoire, et qui auraient dû être corrigées par l’éditeur. Je vous vois les « mais c’est pas pour de vrai, c’est une histoire, et un monde imaginaire ». Hello ! Si tu me décris un monde qui ressemble au mien, dans une époque qui ressemble à une période historique que je connais, le contrat qu’on a passé toi et moi, c’est que tu dois te plier aux codes de cette époque, c’est ce contrat entre le lecteur et l’auteur qui permet la suspension consentie de l’incrédulité (en gros, toi lecteur pas critiquer histoire avec trucs qui existent pas, genre la magie). C’est comme oublier un gobelet Starbucks en plein milieu d’une scène de Game of Thrones, ça te sort du truc.

C’est le seul point noir ? me demanderez-vous. Les personnages du romans passent leur temps à rougir (ils rougissent littéralement chaque fois qu’ils se regardent), à surréagir à tout. August, le personnage masculin, souffre d’anxiété (qu’on essaie de nous rendre sexy), mais grâce à la magie de l’amour ça va mieux. Et cette histoire d’amour qui sort de nulle part, clairement forcée, portée par des dialogues insipides… je m’en serais passée (ou alors faut la bosser un peu ma petite dame !).

Franchement, c’est tellement dommage, parce que dans la narration, l’autrice a du style, et une écriture très imagée vraiment plaisante à lire ! L’action est cool, l’idée de base originale… Je le classerai dans les « oubliables corrects », la faute à un manque de maîtrise de la part de l’autrice.

Pour info :
éditions BigBang (traduit de l’anglais par Laurence Boischot), 480 pages, 22€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Duma Key (Stephen King)

Ami du jour, bonjour !

Bon, c’est toujours un peu la même rengaine mais si tu me suis sur les réseaux sociaux, tu sais un peu de quoi que j’m’apprête à te causer. C’est la deuxième année que j’essaie de lire un peu de King et en général, le challenge #automneduking est une bonne excuse. Et quand je veux lire du King, mais que je ne sais pas trop quoi lire, je me tourne vers mon amie Laura, qui est une grande admiratrice de l’auteur. C’est ce que j’ai fait cette année, avec pour consigne « un long King, en un tome » parce que je les écoute et qu’en ce moment, j’ai beaaaaaucoup de temps (j’écoute en bossant) mais un nombre de crédits limités. Elle m’en a proposé plusieurs, et mon choix final s’est porté sur Duma Key, puisque c’est celui dont je vais te parler.

Sarakontkoi ?
Edgar Freemantle, la cinquantaine, a tout pour être heureux. Son entreprise de construction se porte mieux que jamais, il aime sa femme et ses deux filles, surtout la plus jeune, Ilse. Mais un grave accident de grue lui coûte une partie de ses capacités physiques, son avant-bras droit et son mariage. Après une période de convalescence, son psy lui conseille de changer d’air, et Edgar trouve une maison sur une petite île de Floride, une key comme on les appelle, du nom de Duma. Là, il se met à peindre frénétiquement des tableaux surréalistes, dans lesquels il peint parfois le futur, parfois un passé qui lui est inconnu. Pire, il semble avoir réveillé une présence malfaisante sur l’île. Mais quel est le lien entre lui, la vieille propriétaire riche et sénile, son gardien, et l’horrible passé des habitants de Duma ?

Tenpenskoi ?
Lorsqu’elle m’a conseillé ce bouquin, Laura m’a dit « tu verras, c’est très introspectif, c’est une ambiance particulière, et il y a une grosse réflexion autour de l’art ».

Alors, pour ce qui est de l’ambiance, je valide. Cette espèce de malaise poisseux ne vous lâchera pas de tout le bouquin (en plus, en audio, le liseur est particulièrement bien choisi, il a une voix très profonde). Je l’ai dit sur les réseaux, mais je le redis ici, le roman prend son temps (on parle de plus de 800 pages tout de même). J’avoue que j’ai dû pousser un peu pour avancer sur la première partie, parce que c’était surtout le quotidien d’un homme blessé, diminué, et que, bon, ça a duré un peu quand même. Est-ce que je couperais ? Est-ce que j’accélèrerais ? Pas du tout, cette entrée en matière est nécessaire à l’élaboration de la suite du roman.

Au début, c’est un vrai sac de nœuds. On mélange deux récits : celui d’Edgar, de son quotidien, et un second niveau de récit, qui parle d’art, de dessin. Au début, on ne voit pas bien où veut en venir King. Et puis peu à peu, cette seconde voix se dessine et trouve sa placet, jusqu’au déclic, le « aaaaaaaah, mais oui, c’est bien sûr ». Que dire d’autre ? On a deux ou trois petits moments de frayeur, mais je vous rassure, seul un m’a réellement ébranlée, le reste fait partie du décorum. Donc si comme moi tu es une flipette, tu peux tout de même y aller. Parce qu’on est plutôt dans le fantastique que dans l’horreur. Alors certes, il est question de présence, de marches qui grincent, d’apparitions, mais ce n’est pas une histoire de fantômes. On y parle plus du pouvoir de l’art, de sa capacité à donner vie, à transcender la réalité, à la dépasser. L’acte de création est puissant.

En bref, j’ai beaucoup aimé. C’est du grand King, c’est un vrai travail sur l’ambiance, les personnages, qui apporte une réflexion sous-jacente sur la place de l’art dans l’esprit humain. Du moins, c’est la lecture de j’en ai faite.

Pour info :
éditions Le Livre de Poche, 864 pages, 9.70€

Publié dans BD, Bouquinade

La sirène des pompiers (Hubert / Zanzim)

Ami du jour, bonjour !

La pile des BD empruntées à la médiathèque continue de baisser tandis que les articles ici s’accumulent. Du coup, soit tu aimes la BD (ou en tout cas, la BD titille ta curiosité) et tu te dis « ouah, chouette, elle cause un peu BD ! »… soit tu te dis « bah je reviendrai quand sa période monomaniaque sera passée ». Dans l’un ou l’autre des cas, je te présente une nouvelle BD que je viens de terminer.

Celle-ci, je dois avouer que je l’ai prise par curiosité. Je sais pas, le titre, la couverture. Je me suis dit : « tiens, sympa le jeu de mots ». Voilà.

sirene_des_pompiers

Sarakontkoi ?
Paris, fin du XIXe. Fulmel, critique d’art, a descendu en flèche le peintre Gustave Gélinet l’année passée. Il se trouve que le peintre en question a en fait connu un franc succès avec ses tableaux représentant des sirènes. Fulmel, humilié, est bien décidé à découvrir le secret qui se cache derrière ce succès…

Tenpenskoi ?
Comme je le disais un peu plus haut, cette lecture est un pur hasard. Nous n’avions que 14 livres en main après avoir fait notre tour de la médiathèque ; il nous restait donc une place. Ni une ni deux, le jeu de mot est rigolo, et c’est parti.

Vous l’aurez peut-être deviné, le secret de Gélinet, c’est qu’il cache une vraie sirène. Ce qui personnellement m’a plu, c’est les stratagèmes imaginés par Gélinet pour permettre à sa sirène de voir le monde en dissimulant son évident secret : sa queue de poisson. Certains clins d’œil au milieu de l’Art, ses courants, ses inspirations sont, je dois l’avouer, assez drôles. On y fait référence à « l’art pompier », plus communément nommé « art académique ». Il faut le savoir, parce que moi, je suis passée complètement à côté de la BD.

C’est d’ailleurs la principale critique que j’ai à faire : que personne ne vous donne de contexte. Moi qui n’avais jamais entendu parler de l’art pompier, je ne comprenais pas le jeu de mots du titre, ni toutes les références faites aux différents courants évoqués (notamment les petites remarques cinglantes des peintres entre eux). J’ai failli vous en dire du mal parce que je n’avais pas compris l’intérêt. Mais à la lumière de cette explication, je revois tout d’un œil différent. Je comprends l’humour (parfois noir) derrière le texte.

Reproche à faire à l’éditeur ou aux auteurs, je ne sais pas. En fin de BD, on a tout de même un cahier complet dédié aux croquis de Gélinet, mais à aucun moment on ne sort de la fiction pour réellement donner un contexte historique et artistique à l’histoire. En tout cas, c’est dommage de perdre un lectorat par pur élitisme. Du coup, si ça vous intéresse, vous pouvez lire l’article Wikipédia avant la BD, et vous entendrez peut-être ce qu’on a voulu vous dire.

Pour ce qui est du dessin, j’ai trouver certaines vignettes très jolies, mais le trait tremblant me rappelle celui de Joann Sfar, dont je ne suis pas une grand amatrice. Cela dit, les croquis de la fin sont superbes !

Je vous propose un article un peu plus complet ici.

Pour info :
éditions Dargaud, collection Poisson Pilote, 64 pages, 12€

Publié dans Albums, Bouquinade

Aux Merveilles d’Alys, Magasin zinzin (Frédéric Clément)

Bonjour à tous !

Je suis si bien lancée, pourquoi m’arrêter en si bon chemin ? Me voilà donc à embrayer sur un album (encore). Non. Bien plus qu’un album. Un souvenir, une histoire que je me raconte encore et encore, lorsque d’aventure je me dis « quand j’étais petite ». Parce que cet album a inspiré le premier texte que j’ai joué au théâtre. Je devais avoir, quoi, 9-10 ans. S’inquiétant pour ma vie sociale inexistante (et l’air renfrogné que j’affichais constamment), ma maman avait décidé de réagir, et de me trouver une troupe, ce qui m’obligerait à parler avec des jeunes gens de mon âge, à sortir de ma coquille. Comment vous dire qu’elle a visé dans le mile…? C’est au théâtre que j’ai rencontré le premier garçon pour lequel je me suis maquillée : David Malleret, un rouquin adorablement drôle à qui je n’ai jamais osé dire un mot. Et c’est encore sur scène que je me suis sentie le mieux. Bref, tout ça pour vous dire que rien qu’en pensant à ce bouquin, en parcourant de nouveau ces lignes, j’ai été envahie d’une douce nostalgie. Et il est dédicacé par l’auteur !

magasin zinzin

Sarakontkoi ?
Alys est une marchande de merveilles. Dans son magasin, elle a tout, tout, tout. C’est son anniversaire. Et voilà qu’arrive un étrange marchand ambulant qui lui propose des trésors uniques qu’on ne trouve nulle part. Pas n’importe quels trésors, non ! Des fragments de contes ! Un éclat de la pantoufle de Cendrillon, une écharde du nez de Pinocchio, le poudrier de Blanche-Neige et j’en passe ! Et enfin, un cadeau inestimable, plus précieux que tous les trésors…

Tenpenskoi ?
Un texte plein de poésie, rythmé et magique, qui emportera, j’en suis sure, les petits et les grands dans un voyage à travers l’enfance, le rêve, les aventures fantastiques qu’on ne peut qu’imaginer. Mais aussi un magnifique objet, que Frédéric – réel artiste – a créé comme un patchwork, une boîte à tout, une boîte à merveilles, dans laquelle vous pouvez impunément fouiller. Un peu comme le grenier de votre grand-mère, où vous aimiez tant chercher les trésors répertoriés sur des cartes inventées. Un délice pour les oreilles, un délice pour les yeux, et un bonbon pour le cœur. Un indispensable !

Pour info :
Ipomée – Albin Michel, 64 pages, 22,90€ chez votre libraire (croyez-moi, vu l’objet, il les vaut !)

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Vagabonde, tome 1 : Les voleurs de têtes (Hervé Jubert)

Amis du jour bonjour !

Je profite d’un vendredi RTT dans ma campagne (où j’ai enfin Internet, et donc le moyen de communiquer avec la civilisation) pour vous concocter une sympathique petite chronique sur le dernier Rageot Thriller que j’ai lu (merci Clour, c’est vrai qu’avec tous les cahiers, j’ai bien mieux compris). Et après, je retourne à mon boulot (pas de repos pour les braves).

Sarakontkoi ?
Billy Bird a 15 ans et une allure de piou-piou arc-en-ciel. Elle a un petit frère, Séraphin, petit ange blond légèrement démoniaque à ses heures. Son père a une profession peu courante : il est voleur professionnel. Or, il a disparu, ne lui laissant qu’un carnet d’adresses énigmatique et les clefs de la Vagabonde – alias le Vévé – une sorte de combi Volkswagen. Ni une ni deux, la voilà sur la piste d’antiques têtes de zodiaques chinoises en bronze sans lesquelles elle ne retrouvera pas son paternel vivant. Aidée d’Octave (un mystérieux étudiant en Art) et de son amour de petit frère, elle va tenter un sans faute, une course contre la montre entre les falaises à pic de Saint-Jean-Cap-Ferrat et les salles de vente aux enchères de Londres. Entre plans foireux et faux semblants, la missions s’avère périlleuse.

Tenpenskoi ?
Ma foi, voilà un texte qui ne manque pas de chien, bien sympathique et très drôle au demeurant. Parfois un peu tiré par les cheveux, mais l’auteur sait conduire son récit de manière à nous tenir serrés ; on a très envie de démêler le complot qui se trame entre le secret des salles de vente et les manoirs de richissimes manias de la robinetterie. Cela dit, je dois avouer que les personnages sont à mon grand regret un peu stéréotypés : le petit démon à bouille d’ange, la jeune-petite-frêle ado qui sort un peu du lot et qui n’a pas sa langue dans sa poche, et enfin le grand dégingandé estudiantin très secret. Surtout la petite mignonne au « yeux marrons avec des éclats dorés qui n’aime pas faire les soldes » en fait…

Le récit est à plusieurs voix, et j’ai parfois trouvé le changement de main un peu fastidieux, et lourd dans la manière de faire. En même temps, je me dis que je ne suis pas très indulgente parce que c’est une adolescente de 15 ans qui narre. Cela dit, certaines transitions n’étaient pas nécessaires. Pour ma part, j’ai comme l’impression que l’auteur a tenté de combler certains trous dans son intrigue en donnant la parole à d’autres personnages, et le point de vue interne de la jeune Billie (qui ne peut donc pas tout savoir) n’est pas assumé. Mais voilà, malgré tout, le résultat est là, j’ai envie de sauter sur le tome 2, que j’ai oublié à Paris (damned !). Courir après Billie, après Octave, après ces fameuses têtes en bronze, et parcourir les routes à bord du Vévé. Ca donne des envies de road trip. À goûter !

Pour info :
Rageot, collection Thriller, 224 pages, 9,90€ (à ce prix, on ne se prive pas de rendre une petite visite à son libraire adoré !)