Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

N.E.O., la quadrilogie (Michel Bussi)

Ami du jour, bonjour !

S’il y avait bien un livre que je ne pensais/voulais pas lire, c’est bien celui-ci ! Parce que mes foutus préjugés, et les auteurs adultes qui viennent en jeunesse, ça va bien 5 minutes. Mais un petit lutin chez PKJ m’a affirmé que c’était très bon, et que je devait tenter l’aventure. Bon d’accord, j’essaie, mais c’est sans garantie !

Sarakontkoi ?
Paris, dans quelques décennies. Une catastrophe chimique a eu lieu 13 ans auparavant. Ne restent que des enfants de 13 ans qui n’ont pas été touchés par le nuage de gaz parce que dans le ventre de leur mère. Certains adultes ont survécu assez longtemps pour inculquer les bases de la survie à ces enfants. Justement, à Paris, deux groupes se sont formés : ceux du Tipi (la tour Eiffel), quasi illettrés, vivant au fil des saisons et de leurs cultures. Et ceux du Château (le Louvre), une poignée de privilégiés qui a vécu au rythme des leçons vidéo de Marie Lune, préparés à être les garants de la survie de notre culture. Lorsque Zyzo, qui n’a connu que le Tipi et sa tribu, s’aventure au Château pour espionner, il fait une étrange découverte…

Tenpenskoi ?
Allez, je casse le suspens : j’ai adoré ! Je ne l’ai pas lu mais écouté. Et comment te dire qu’écouter Leonardo DiCaprio (ou sa voix française, Damien Witecka) te lire un bouquin, c’est quelque chose ! Et puis il y a le texte de Michel Bussi qui, contre toutes (mes) attentes, s’est révélé être un excellent conteur. Et moi, je t’en ai déjà parlé, j’aime les conteurs. C’est fluide et solide, la base d’un texte qui t’embarque. Parce que tu fais confiance, l’auteur sait ce qu’il fait et tu as juste besoin de te laisser guider.

Les jeunes protagonistes sont tous incroyablement attachants, à commencer par Zyzomys et Alixe. J’ai un faible pour Saby l’effrontée et Lupo… pour l’étrange Chrysanthe et sa poupée. Bref, une superbe brochette de forts caractères. Au-delà de la survie, la force des liens qui unissent ces gosses est émouvante, certains trahissent d’autres se sacrifient, les jeux de pouvoir s’installent. Tous les ingrédients sont présents et clairement, on n’attend que le dénouement et les révélations qui entourent certains protagonistes (si si, on les sent venir les petites surprises).

Je m’arrête quelques secondes sur la version audio, incroyablement interprétée. Je pense que la lecture de Damien Witecka est pour beaucoup dans mon amour pour cette série, parce qu’il a su donner vie aux personnages. Bien lire, ce n’est pas donné à tout le monde, et là, je dis bravo à Lizzie, la plateforme qui a produit ce livre audio, ainsi qu’à Damien, of course !

Comme quoi, parfois, on est gagnant à ne pas faire la tête de mule !

Pour info :
éditions PKJ
Tome 1 : La chute du soleil de fer, 512 pages, 19.90€
Tome 2 : Les deux châteaux, 672 pages, 19.90€
Tome 3 : L’empire de la mort, 640 pages, 19.90€
Tome 4 : Les moulins de Pandore, 496 pages, 19.90€

Publié dans Bouquinade, Roman

Lorsque le dernier arbre (Michael Christie)

Ami du jour, bonjour !

Je t’en parle souvent, mais encore une fois j’ai eu la chance de découvrir un roman de la rentrée littéraire grâce au Picabo River Book Club, et aux éditions Albin Michel, bien entendu. Lorsque Léa nous a proposé Lorsque le dernier arbre, j’ai été séduite par la couv’ (la nana superficielle) avant de lire le résumé, et de me dire qu’il était décidément pour moi ce bouquin !

Sarakontkoi ?
2038. La grande majorité des arbres sur Terre sont morts à cause de maladies, de champignons, du changement climatique et de la déforestation massive. Tandis qu’adultes et enfants meurent de la Craquante, une violente toux causée par les poussières qui saturent l’air, le tourisme arboricole fait fureur. Jake Greenwood est guide touristique dans la Cathédrale, une des dernières parcelles de forêt primaire au monde, située sur Greenwood Island, au Canada. Lors d’une de ses visites, elle reconnaît des signes de maladie sur l’un des plus grands pins de l’île…

Tenpenskoi ?
Je ne m’attendais pas à ça ! Je pensais lire une espèce d’enquête, qui aurait un début, un déroulement, et une conclusion, qui proposerait potentiellement une solution à tout ce merdier. Rien à voir. Et pourtant, je me suis laissé embarquer je ne sais trop comment dans la valse des souvenirs. Parce que c’est de ça qu’il s’agit. Le roman commence en 2038 avec Jake, une simple jeune femme écrasée par la dette de son emprunt étudiant, condamnée à voir mourir les arbres qu’elle a étudiés et tenté de sauver. Puis on remonte le temps, pour faire la connaissance de son père, de la mère de son père, et de l’homme par qui tout a commencé, au début du siècle. Et si on nous raconte le monde en filigrane du roman, il s’agit bien d’une histoire à taille humaine. Exit les grands combats pour la liberté, la vie, l’avenir. Ces personnages que l’on suit, la vie ne les a pas épargnés. Et tant bien que mal, au fil de leurs décisions, bonnes ou mauvaises, il se fraient un chemin à travers les guerres, les crises, les catastrophes.

C’est un roman intimiste et discret, fort, violent, qui met l’humain au centre de tout, mais nous montre qu’on a bien peu de contrôle. L’histoire à tout d’une grande tragédie, où les personnages, ballotés par le destin et les coups du sort, se battent contre les courants souvent défavorables. Et s’il ne propose pas de grand remède à la vie, à la destruction et à l’individualisme, il nous propose de continuer à avancer. Dans quel but ? Il ne nous le dit pas. Sa grande force, ce sont ces personnages, des gueules cassées qui avancent parce qu’elles n’ont pas d’autre choix. Qui font avec. Parce que si l’homme est l’instrument de sa propre destruction, il en est également la première victime.

Un roman poignant donc, magistralement bien écrit, dans un style simple, épuré, emprunt de mélancolie. J’avoue que depuis que je l’ai lu, je ne peux m’empêcher d’observer les arbres dont je croise la route, de remarquer leur feuillage parfois clairsemé, et d’éprouver une crainte sourde pour notre avenir… et le leur.

Pour info :
éditions Albin Michel (traduit de l’anglais par Sarah Gurcel), collection Terres d’Amérique, 658 pages, 22.90€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Running Man (Richard Bachman)

Ami du jour, bonjour !

Tu le connais ce pseudo maintenant. C’est celui du Maître, Stephen King. « Mais, pardi, ça en fait du King », que tu dois te dire. Mais oui, cher lecteur, je te rappelle que je participe à #automneduking, lancé par Tomabook sur Instagram. Tu risques donc d’en voir d’autres…

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Sarakontkoi ?
2025. L’écart entre riches et pauvres s’est creusé. Les riches vivent avec des filtres antipollution dans les narines et paient en nouveaux dollars. Les pauvres vivent dans des ghettos, bossent dans des usines radioactives qui les rendent stériles, et paient en anciens dollars. La fille de Ben Richards est gravement malade. Ayant perdu son emploi, sa dernière chance de pouvoir lui payer un traitement correct est de vendre son âme au diable : participer à l’un des Jeux diffusés non-stop au Libertel, sorte de poste de télévision rendu obligatoire dans chaque foyer.

Tenpsenkoi ?
Je vais finir par ne plus trouver de superlatifs pour parler de ce genre de romans chez King. Pour te replacer ça dans le contexte, je me souviens encore du film de 1987 que je regardais avec mon père. Alors quand j’ai trouvé le livre en boîte à lire, bah j’ai sauté sur l’occas’ (j’étais tellement ravie que ce soit un King !). Et c’est bien là que je préfère King, sur ses romans d’anticipation, ces romans qui dénoncent. Ces romans qui montrent chez lui une telle clairvoyance, c’est fou ! Ce truc a été écrit il y a 30 ans !

Cet homme, dont la soumission au Réseau (au Système quoi) est la dernière chance, peint pour nous, comme en défonce, une société qui pourra être la nôtre. Celle où de pauvres hères souffrent en direct pour le plus grand plaisir des classes populaires, histoire de rapporter de quoi bouffer à leur famille. Ici, on fait subir des sévices physiques et moraux à des cardiaques pour voir combien de temps ils tiendront, là on fait nager des hommes parmi les crocos pour rapporter le plus de fric possible. Mais Ben Richards est trop malin. Ses tests révèlent une grande intelligence, une instruction inattendue dans la basse caste, des tendances révolutionnaires, alors on lui assigne le pire des Jeux : La Grande Traque. Il sera lâché dans les rues avec une somme conséquente. Et plus il survivra, plus sa femme et sa fille seront rétribuées. Les citoyens sont bien entendus encouragés à le dénoncer afin de gagner quelques dollars, tandis que le Réseau cultive la haine d’un public à son encontre.

Alors chez nous, on n’en est pas à faire tuer des gens en direct, mais qui parmi vous n’a pas ri des malheurs d’un pauvre marseillais sachant à peine épeler son nom, dans une maison fermée à double tour ? Qui n’a pas avidement gobé les rejets et les peines de cœur subis par de pauvres boutonneux dans une émission qui les mesure à des dieux grecs ? Qui n’a pas souhaité voir un plouc trébucher dans sa bouse aux heures de forte audience ? Et qui n’a pas souhaité que Monica voie son mec succomber au 95F de la blonde de l’autre côté de l’île ? Je les connais ces programmes, je les ai regardés aussi. Et tout ça, mes braves, nous rend aveugles aux vrais problèmes : la vacuité de nos propres vie, l’emprunte que nous laissons sur notre environnement, et j’en passe. King frappe fort, il frappe juste, et avec 30 ans d’avance, parce que déjà, à l’époque, il anticipait la direction que nous allions prendre. Il est ryhtmé, les chapitres sont courts. Ce roman est incroyable, haletant, une bonne gifle. Ou au moins, un excellent divertissement.

Pour info :
Le Livre de poche, 315 pages, 7,70 EUR

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Origine (Dan Brown)

Ami du jour, bonjour !

Eh non, je ne lis pas plus que d’habitude dans les faits, mais tu vois, le livre audio a ça de bon que tu peux faire autre chose tout en avançant dans tes lectures. Du coup, ces dernières semaines, c’était Le Compte de Monte-Cristo au boulot (que j’ai chroniqué il y a quelques jours) et Origine dans la voiture et à la maison.

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Sarakontkoi ?
Robet Langdon a définitivement la poisse, à se trouver là où il ne faut pas. Son ami et ancien étudiant, le futurologue Edmond Kirsh, a lancé un buzz et s’apprête à donner une conférence qui changera la phase du monde. Il a réussi  répondre de manière empirique à deux questions fondamentales que se pose l’humanité : d’où venons-nous ? Où allons-nous ? Réponses qui pourraient bien donner un bon coup de pied dans les fourmilières des religions et anciennes croyances scientifiques. Mais tout ne se déroulera pas comme prévu…

Tenpenskoi ?
Perso, Dan Brown m’avait séduite avec Da Vinci Code et Anges et Démons, que j’avais totalement adorés. Il m’avait presque convaincue de la véracité de son histoire, et les récits avaient tous les deux un certain rythme qui m’avaient scotchée au bouquin. Je n’en avais pas relu depuis, je l’avoue. Alors quand je suis tombée sur la version audio d’Origine en médiathèque, je me suis dit que c’était l’occasion. Et pour le coup, parfois, il vaut mieux rester sur sa première impression.

Je m’explique : les romans de Dan Brown sont indubitablement très bien documentés, ce qui les rend crédibles, pour moi en tout cas, lectrice néophyte sur la question. La réflexion philosophique, scientifique, religieuse m’a beaucoup plu et m’a interpelée, ce qui n’est pas négligeable. J’aime aussi cette ambivalence de Brown, qui attaque les religions à travers ses antagonistes (parce que oui, il s’agit souvent d’une opposition Histoire / religion ou science / religion), mais modère ce propos grâce à son personnage principal, Langdon, et au dérouler de son histoire. On a donc une réflexion que je trouve posée, qui ouvre la voie au débat, mais surtout à la tolérance et à l’ouverture d’esprit. Ca, c’est pour le côté cool. On tombe également de temps à autres, et c’est le cas ici, sur des personnages touchants, très bien écrits.

Pour le reste, bien que le roman soit rythmé, je l’ai trouvé long. Pas dans son histoire, mais dans la manière dont elle a été écrite. Finir les chapitres sur un effet suspens, c’est cool sur quelques chapitres, ça donne envie de continuer. Mais finir TOUS ses chapitres là-dessus, ça a quelque chose de lourd. À des moments, ça m’a gonflée, j’ai failli arrêter. Et puis là, on te promet THE révélation, qui va changer le monde, détruire les religions bla bla bla. On t’en parle tellement tout le bouquin que quand tu apprends de quoi il s’agit, tu te dis que oui, c’est intéressant… mais décevant et clairement pas à la hauteur de l’attente. Et puis tout le temps répéter, comme un mantra, les deux questions « d’où venons-nous ? Où allons-nous ? » Oui, j’ai compris, merci. Oui, toutes les œuvres citées ont un rapport avec l’origine et le futur, et c’est chouette, c’est bien trouvé, mais là, c’est surtout chiant.

Un mot sur le lecteur (comme quoi, un bon lecteur sur un livre audio, c’est méga important) : lecture claire et posée, rythmée. Mais je n’ai pas aimé. C’était trop rythmé et surtout trop rythmé toujours pareil. Du coup, tu n’entends plus que ça à la longue.

Pour conclure, Dan Brown qui caricature Dan Brown pour moi… je n’ai qu’un mot à dire : dommage.

Pour info :
Grand format : éditions JC Lattès, 576 pages, 23€
Format Poche : éditions Le Livre de Poche, 576 pages, 8,70€

Publié dans Bouquinade, Roman

La route (Cormac McCarthy)

Jamais 3 sans 4 (ou quelque chose comme ça). Bon sang, on ne l’arrête plus, cette fille est formidable ! Arrêtez, c’est trop ! Allez, du moins joyeux, histoire de faire preuve d’éclectisme. Un conseil de mon amie Maëlle, que ce livre a bouleversée. Et je vous transmets son conseil, qui était plutôt judicieux : ne lisez ce livre que si tout va bien dans votre vie, que si vous ne vous sentez pas seuls, si vous êtes heureux. Sinon, laissez tomber et repoussez votre lecture.

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Sarakontkoi ?
Sur une route déserte, qui ne va nulle part, un homme et son fils poussent un chariot. Le soleil ne brille plus sur la Terre, les prairies sont grises, les couleurs n’existent plus. Les quelques hommes qu’il reste sont partagés en deux groupes : ceux qui survivent en grappillant les derniers stocks de vivres qu’ils peuvent trouver, et les autres, ceux qui mangent les premiers. L’homme et son fils vont vers la mer, en essayant de ne pas être vus. Mais l’homme est malade, et l’enfant affaibli. Il fait froid, et ils marchent.

Un long chemin, froid, gris, sans espoir, sans mémoire. On ne sait pas ce qu’il s’est passé, mais plus rien ne vit. Tout semble fini, la barbarie a pris le dessus, les vols, les meurtres. Plus de lois, plus de morale, juste la survie. Et le vide.

Tenpenskoi ?
Ceux qui ont vu le film sans lire le livre n’ont rien vu. Ils sont loin les explosions, les cris, les courses poursuites, et les coups de fusil. Ils sont loin les dialogues. C’est une lente procession silencieuse et anonyme vers le néant, ponctuée de coups de peur, de colère, de « ouf », de découragement. Prix Pulitzer 2007, je ne saurai dire que je n’ai pas aimé, mais je n’arrive pas à être dithyrambique. Ce livre m’a fait mal, mais il m’a montré mes couleurs, mes odeurs, de manière plus efficace qu’un saut chez Sephora. Lisez-le, mais souvenez-vous du conseil de Maëlle.

Pour info : éditions POINTS,  251 pages, 6,80 EUR