Publié dans Bouquinade, Roman

Jane Eyre (Charlotte Brontë)

Ami du jour, bonjour !

Le froid commence à tomber sur nos plaines auvergnates, la bruine du matin se dépose sur nos joues fraîches et j’hésite à sortir mes moufles… pas pratique pour lire en marchant. Je me vois déjà, handicapée par cet énorme mono-doigt, essayant laborieusement de tourner les pages de mon livre. Nan, je vais opter pour mes mitoufles.

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Sarakontkoi ?
Peut-être que tu es passé(e) à côté des (télé)films, des adaptations, des retraductions de ce chef-d’œuvre de la littérature anglaise. Si c’est le cas, je te la fais courte : Jane Eyre est une jeune orpheline élevée par sa tante, qui la hait. De fait, elle finit par envoyer sa nièce d’une dizaine d’années dans un orphelinat-pensionnat. Elle y étudie puis y enseigne, jusqu’au jour où elle se trouve une place de préceptrice à Thornfield. Son élève, Adèle, est la jeune pupille du maître des lieux, M. Rochester. Jane dépasse bien vite la rudesse du personnage pour trouver en lui un esprit vif et intelligent. Mais Rochester semble cacher quelque lourd secret derrière les murs épais de Thornfield.

Tenpenskoi ?
À l’origine de mon envie de lire ce bouquin, il y a mon amie Aurélia. C’est elle qui m’a donné son exemplaire en anglais du chef-d’œuvre de Charlotte Brontë. J’avais fait connaissance avec la famille Brontë lors de ma lecture de Les Hauts de Hurlevent (écrit par sa sœur Emily). Si le premier avait suscité en moi des émotions très fortes, celui-ci a été plus clément pour mon petit cœur. Je n’ai pas été moins touchée, je n’ai pas moins aimé. Mais Charlotte a écrit un roman sans aucun doute plus optimiste que celui de sa sœur.

Jane est un personnage qu’on ne peut s’empêcher d’admirer. Elle est imparfaite, impulsive. Et si elle est chétive et qu’elle se décrit comme laide, elle n’en est pas moins un personnage très fort. Je regardais la vidéo de Lemon June, et je lui donne raison : Jane est une vraie féministe, même si elle ne le revendique pas. À aucun moment, je n’ai ressenti ce « je suis une femme, je défends mes droits ». Mais elle agit selon sa conscience, acceptant ou refusant des avances, le mariage, une condition. Elle n’est jamais une femme seule. Elle est toujours simplement un être humain qui cherche sa voie. On peut lui rappeler son sexe et sa condition, elle ne s’arrête jamais à ces discours.

Ce que j’aime également, c’est que si physiquement, elle n’est pas belle, les descriptions de son esprit vif, l’amour et l’affection qu’elle fait naître chez les autres, la rendent désirable aux yeux du lecteur.

Bref, merci Aurélia d’avoir mis ce livre entre mes mains. Merci Lemon de m’avoir donné la pichenette qu’il me fallait pour me plonger dans cette lecture.

Pour info (et parmi tant d’autres éditions) :
éditions Folio, collection Folio Classique, 848 pages, 6€

 

Publié dans Bouquinade, Roman historique

Le Trésor du papillon de fer (David Glomot)

Amis du jour, bonjour !

Voilà un sacré bail que je n’ai pas chroniqué de roman. Il faut dire que j’étais dans une très mauvaise passe où tout ce que je lisais terminait inéluctablement sur ma table de chevet, me culpabilisant et m’implorant de terminer ma lecture. Bon, là c’est fait, je vais enfin pouvoir passer à autre chose !

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Sarakontkoi ?
Angleterre, 1666 – Padraig Muricellos, imposant irlandais catholique, est enfermé dans la cellule d’une sordide prison de province. Lorsque son geôlier apprend son nom, il lui fait part de sa découverte d’un livre écrit par son ancêtre qui révèlerait l’emplacement d’un trésor inestimable. Il décide donc de le prendre sous son aile, et lui demande de l’aider à remettre la main sur le fameux manuscrit depuis longtemps perdu. Mais il faudra avant tout retrouver ses anciens compagnons de piraterie, et remonter avec eux le fil de l’histoire…

Tenpenskoi ?
J’ai eu l’occasion de rencontrer David Glomot lors du festival Aïcontis (un festival de l’imaginaire). J’ai alors été intriguée par son œuvre. Déjà parce que la piraterie est un sujet que je connais très peu en dehors de Johnny Depp et Orlando Blum, je dois l’avouer. Mais aussi parce que les éditions De Borée étaient plutôt connues pour leur répertoire « terroir » que pour ce genre de récit d’aventures. Et c’est un plaisir de découvrir qu’un éditeur de chez moi publie autre chose que… des trucs de chez moi.

Bref, je vous parle d’aventures, et là, vous vous dites « ouah, mais l’aventure, c’est génial, haletant, ça nous emporte et nous fait voyager ! » Je vous réponds… y’a le pour et le contre.

Commençons par ce que j’ai aimé : le style, agréable, fluide, mais aussi joli. J’ai aimé ce côté délicieusement désuet du language du XVIIe siècle. Ca change de l’hyper-simplification de certains romans modernes. De même, on sent que David sait de quoi il parle, et que son livre est basé sur de solides recherches. En tout cas, moi qui n’y connais rien, je me suis laissée berner si ce n’est pas le cas.

Il faut savoir que le livre se découpe en 4 ou 5 grandes parties, correspondant chacun à la rencontre d’un nouveau personnage (à peu près). Et peut-être que j’ai mal appréhendé la structure dès le départ, donc je m’attendais à un récit qui soit plus dans l’action présente. Là, pour chaque nouveau personnage, on a un nouveau morceau du puzzle du Livre de Muricellos l’ancien, donc des récits de souvenirs qui, même s’ils sont très rythmés, n’en restent pas moins des souvenirs. Alors que je voulais voir les personnages avancer dans leur quête, je n’avais que le récit d’anciennes péripéties, ce qui fait qu’on n’avance vraiment dans la quête du manuscrit qu’au milieu du bouquin. Personnellement, je trouve que ça donne une certaine lenteur au texte (dixit la fille qui est passée totalement à côté de Dracula de Brahm Stocker à cause de ça !)

Mais ce n’est que ma sensibilité de lectrice et en aucun cas je ne remets en cause la qualité de l’ouvrage ou le travail de l’auteur ! D’ailleurs, si vous lisez la chronique de La Chroniqueuse de livres, vous trouverez une lectrice plus enthousiaste.

Pour info :
Editions De Borée, collection Vents d’Histoire, 301 pages, 19,90€